Qualité de vie: Genève et Lausanne tres bien notées
 
Suisse
 
Entre l’éducation, les transports en commun ou encore le taux de mortalité, les deux villes romandes présentent de nombreux avantages.
 
 
En 2016, le nombre de places pour enfants en âge préscolaire permet de classer Genève au troisième rang, avec environ 420 places pour 1000 enfants du même groupe d'âge, et Lausanne au quatrième (400). Bâle et Zurich sont toutefois largement en tête, chacune disposant d'au moins 550 places.
 
La densité des arrêts de transports publics est aussi particulièrement forte à Genève, première parmi les huit villes analysées en 2015, avec presque 10 arrêts au kilomètre carré. Dans ce domaine, Lausanne est quatrième, avec un taux de 4,7 environ. Elle est précédée par Bâle et Zurich.
 
Enfin, les statistiques de l'OFS montrent qu'entre 2011 et 2014, le taux de mortalité des personnes de moins de 65 ans - suite à une maladie cardiovasculaire ou de l'appareil respiratoire - était le plus bas à Genève (22 pour 100'000 habitants). Lausanne présentait pour sa part le troisième taux le plus élevé (29), derrière Lugano et Bâle (environ 33).  
 
En termes de surfaces boisées et d'aires de détente, si Lausanne décroche une bonne deuxième place derrière Lugano, avec environ 47% de la superficie totale de la ville, Genève est avant-dernière (19%), devant Bâle. Ces chiffres datent cependant d'une dizaine d'années.
 
Tout n'est pas rose
 
Les aspects abordés ici ne représentent que quelques-uns des nombreux indicateurs présentés par l'OFS dans son audit urbain 2016. Des points negatifs ressortent tout de même, notamment en ce qui concerne les vols et le logement.
 
Les deux municipalités lémaniques s'avèrent en outre parmi les plus bruyantes. En 2012, près de 65% des Genevois étaient dérangés la nuit par des bruits dépassant les 55 décibels, une part bien plus élevée qu'à Bâle (43%) ou Lausanne (troisième avec 40%). Lugano, Lucerne et Saint-Gall sont beaucoup plus silencieuses: moins de 20% de leurs habitants ont pâti du bruit.
 
Et Lausanne ne fait guère mieux dans ces domaines. L'Office fédéral de la statistique (OFS) a analysé 24 aspects de la qualité de vie à Zurich, Genève, Bâle, Berne, Lausanne, Lucerne, Saint-Gall et Lugano. Premier constat, c'est dans la cité de Calvin que les logements sont le plus occupés: en 2015, près de 18% des appartements y abritaient plus d'une personne par pièce. Berne et Lausanne, avec respectivement 12% et 11%, se classent deuxième et troisième.
 
Quant aux taux de logements vacants, Genève fait meilleure figure, puisqu'elle occupait l'année dernière la 4e place avec 0,5%. Mais Lausanne était la dernière des huit villes étudiées, avec 0,2%. C'est à Saint-Gall (1,9%), Lucerne (0,85%) et Lugano (0,8%) qu'on comptait le plus d'appartements libres.
 
Les deux grandes villes lémaniques sont en outre celles où sont commis le plus de vols dans les logements: environ 9 pour 1000 habitants à Genève en 2015, et 8 pour 1000 à Lausanne. Troisième, Berne présente un taux d'environ 6 sur 1000.
 
 
(rasthor/radio-londres)

Après l’Etat, le chaos?
Jeudi 08 décembre 2016
Philippe Bach
 
Le chaos pourrait régner durant les fêtes à l’aéroport de Genève Cointrin. Et pas à cause d’une hypothétique tempête de neige mais bien sur fond de conflit social. Le syndicat des services publics (SSP) a en effet déposé un préavis de grève qui court dès à présent.
 
En cause, des dégradations des conditions salariales pour le personnel de Swissport chargé de l’assistance au sol des passagers et de la manutention du fret. Un secteur connu pour sa pénibilité et ses bas salaires.
 
Les différentes parties au conflit se renvoient la balle quant à la légalité ou non d’un tel débrayage. Mais cela risque bien d’indifférer les passagers qui pourraient pâtir de la situation en cas de vols annulés ou de bagages non délivrés. Comme cela s’était produit en 2009 et en 2014.
 
En l’occurrence, un regard dans le rétroviseur s’impose. Swissport était une division de feu Swissair. Elle est aujourd’hui entre les mains de l’entreprise d’Etat chinoise HNA. Son concurrent sur le tarmac genevois, Dnata, est une entité dubaïote. De fait, là où l’ex-compagnie nationale Swissair assurait une forme de service public, on a aujourd’hui deux entités peu transparentes: un consortium néo-communiste pratiquant un capitalisme d’Etat pur et dur dans une économie mondialisée et un groupe en main d’un milliardaire du pétrole d’un émirat arabe.
 
L’aéroport de Genève Cointrin relevait lui aussi du service public. Il faisait partie intégrante de l’Etat. Ses crédits étaient du ressort du parlement cantonal. Ce qui avait permis aux Verts et aux milieux environnementaux de contester par référendum un crédit d’agrandissement au début des années 1990. Qui avait d’ailleurs été approuvé par le peuple. Pour mettre ce fleuron de l’économie à l’abri de la démocratie, la droite majoritaire avait choisi la voie de son autonomisation et de sa transformation en établissement autonome de droit public.
 
Résultat, on se retrouve aujourd’hui avec une direction obnubilée par la seule croissance du nombre de passagers et qui est dans l’incapacité de calmer le jeu dans un conflit social d’envergure, voire qui ne souhaite tout simplement pas jouer ce rôle modérateur.
 
Belle réussite et belle perte de contrôle sur un équipement qualifié de vital pour la région. Et quelle meilleure illustration du  processus de globalisation qui transforme les services publics en marchandise dont la finalité est uniquement de générer du profit et non pas de servir au bien commun. Ceux qui avaient parlé de privatisation à l’époque étaient donc bien dans le vrai.