Le blocage psy pour s'en sortir est immense, bien plus qu'on l'imagine c'est sûr
Foncky a écrit :
Je me demande quand même comment c'est possible d'être serein à Paris, avec les sirènes ou klaxons incessants, le métro à 90-100dB, etc. Ok pour les protections mais ces sons sont tellement agressifs de toute façon...
Retourner en ville, dans mon cas particulier, ça veut dire m'éloigner des activités de montagne que j'aime. Les bars, restos, shopping, etc, j'aimerais y retourner mais c'est tellement hypothétique et ça n'est pas fondamental pour moi. Je n'éprouve plus d'intérêt à être dans l'hyper-centre d'une grande ville où je dois me déplacer avec des bouchons en fait. Vu que beaucoup d'endroits nous sont "interdits" et que mon taf ne dépend pas du centre-ville... Je suis tenté de changer vraiment complétement de vie et de m'épanouir autrement. Les challenges auditifs sont suffisamment nombreux à la montagne pour ne pas perdre complétement sa résistance au bruit
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Faut dire que Paris c'est un peu le cas extrême aussi, il n'y a pas beaucoup de villes en France avec autant de bruits. Je suis sûr que tu peux trouver une "ville" coquette en montagne qui t'offre le meilleur des deux mondes, l'important c'est de ne pas complètement s'isoler et de rester actif à l'extérieur de chez soi histoire de nourrir un peu ses oreilles de sons divers & variés. J'aime pas le concept de l'isolement complet ou de la rééducation progressive au calme parce que ça depend trop de tes propres bruits que tu maitrises et tu n'attaques jamais frontalement la phonophobie en fait. Cette dernière c'est la peur des sons des autres en grande partie, alors si tu maitrises ton environnement, tu n'y es jamais confronté. Sauf que la vie c'est pas ça, tu pourras jamais maitriser tout et quand bien même tu vivrais seul, il y a forcément des bruits qui vont t'échapper un jour ou l'autre et qui te feront redescendre trois étages plus bas lorsqu'ils arriveront parce que tu n'en as pu l'habitude. C'est trop tordu cette méthode. Faut pas essayer de tout maitriser, faut juste se protéger et y aller pour éradiquer toute cette parano que l'on peut avoir lorsqu'on est entouré et qu'on a peur que l'une des personnes fasse un son brusque.
Ce qui pourrait aussi me déranger dans l'idée d'aller à la montagne ça serait le "silence" qui nous entoure. Si tu trouves un truc paumé ça va forcément avoir un impact positif mais ça peut aussi avoir des inconvénients : chaque bruit va justement ressortir deux fois plus J'exagère peut-être mais dans un jardin je préfère limite avoir un "fond" sonore légèrement audible et lointain en continu plutôt que d'être dans un coin paumé dans un silence de marbre où chaque bruit se ressent beaucoup plus. Et les orages en montagne t'y as pensé ?
C'est toujours cette histoire de dynamique qui fait chier tous les hyper, ces putain de sons brusques. Si je mange en face de toi sans aucun fond sonore, tu vas me zieuter la goutte au front à chaque fois que ma fourchette se dirige vers mon assiette. Maintenant la même scène avec une fontaine à eau à proximité et tu manges tranquille sans craindre un bruit de ma part. Tout simplement parce que le fond sonore généré par la fontaine permet d'atténuer la dynamique entre le silence complet et le bruit d'une éventuelle fourchette tapant sur l'assiette. Du coup ce dernier est en partie masqué par la fontaine et passe crème... Tu peux faire le parallèle avec l'environnement sonore de ton lieu d'habitation, les casques fermés et les enceintes etc...
Foncky a écrit :
Le problème c'est que même sans avoir le temps d'appréhender un bruit parfois, mon corps le refuse.
Quand l'agent immo qui a une voix assez puissante me rend visite y'a quelques semaines, je n'ai pas peur de lui, il est chez moi, il ne touche rien, mais mes tympans se mettent en vrac dès qu'il parle.
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Ouais bah dans ce cas précis, c'est juste que tu n'en as plus l'habitude et que tu n'es pas prêt pour ça pour le moment, faut pas chercher plus loin. Si vraiment tu t'es pas préparé avant et que tu ne t'es pas inconsciemment tétanisé à l'idée de cette visite, c'est que c'est pas encore bon. J'imagine que ta compagne n'a pas une voix aussi forte & grave que lui mais tu fais comment avec ? Jamais de protection quand elle te parle, des moments où sa voix t'irrite (genre des mots comme "PSYchique" ) ?
Foncky a écrit :
Je vais faire un tour de vélo, je suis content, serein, mais un chien me surprend et aboie. J'oublie vite. Je me tape quand même une augmentation des acs pendant deux semaines.
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Si t'étais protégé j'ai du mal à voir comment ça a pu te surprendre
Foncky a écrit :
Du coup je suis incapable de connaître mes oreilles puisque rien ou presque ne passe sans conséquences... Et tu raison, si j'avais confiance en mes oreilles, j'irais chez le dentiste différemment par exemple !
Pour moi il y a quelque chose de très ironique dans tout ça : on s'est bousillé la santé avec le bruit, et notre objectif devient de se soigner à tout prix pour pouvoir supporter à nouveau le bruit que notre société nous impose (les bruits qu'on choisit finalement, c'est pas la majorité du temps)..
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Clairement... Mais entre ça et vivre en ermite, pas trop le choix Le plus important dans cette démarche c'est qu'à force de te protéger et de faire une activité X, si tu vois que ça se passe bien, tu vas reprendre confiance en tes oreilles, arrêter de baliser avant, pendant et après l'activité, reprendre du plaisir (pas pour le dentiste évidemment quoique maintenant j'aime bien perso ) et diminuer ta phonophobie. Ca parait rien mais si tu multiplies ça par le nombre de petites activités/plaisirs que tu peux avoir, ça aura forcément un impact sur ton moral et sur le reste. Et puis après quelques dizaines de sorties identiques pour cette activité, tu peux commencer à te demander si ta protection est suffisante, ou trop grosse, l'ajustait, la diminuait légèrement et ainsi de suite.
Sinon je retiens ça :
Foncky a écrit :
Je veux dire, ma vie pourrait bien être ailleurs. Les oreilles seraient juste l'élément déclencheur mais ça n'empêche que ça peut être un choix indépendant de ça.
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Je pense que c'est vraiment la bonne attitude à avoir. Faut que l'hyper pèse sur la décision mais vraiment un minimum et surtout pas qu'elle soit le moteur de celle-ci. La laisser dicter notre vie n'est pas la bonne solution.