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[Topic Unique] Vos documentaires préférés

n°69032506
dany15
Posté le 20-08-2023 à 15:00:49  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Les routes de l’impossible
Je pense que tout le monde connaît j’ai attaqué les saisons le mois dernier et je me régale, une vrai pépite d’or ces reportages   :love:  
 
 

mood
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Posté le 20-08-2023 à 15:00:49  profilanswer
 

n°69038950
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 21-08-2023 à 15:56:30  profilanswer
 

Vu La bataille de Tchernobyl

 

Après être revenu rapidement sur l'explosion du réacteur n° 4, ce docu s'intéresse surtout aux suites de cet incident, à sa gestion par le Kremlin, aux mensonges éhontés de Moscou et aussi de nombreux autres gouvernements dont celui de notre beau pays sur la diffusion du nuage de particules radioactives, et à l'héroïsme de tout ceux (pompiers, militaires, mineurs) qui ont sacrifié leur santé et leur vie pour balancer du sable et du bore sur le réacteur, évacuer les civils, construire le "sarcophage" et la dalle béton sous le magma de combustible nucléaire afin que celui-ci ne s'enfonce pas jusqu'à la nappe phréatique alimentant tout le pays en eau potable, pomper l'eau présente sous ce combustible à temps pour éviter que les deux n'entrent en contact (ce qui aurait provoqué une gigantesque explosion disséminant encore plus de matériel radioactif). La plupart ne connaissait pas vraiment les risques d'exposition aux radiations, mais ils savaient qu'ils mettaient leur vie en péril ; et pour autant ils y sont allés.

 

Un très bon docu, que je recommande [:julian33:4]


Message édité par Dintr-un lemn le 22-08-2023 à 23:44:47
n°69049638
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 22-08-2023 à 22:53:00  profilanswer
 

Sur les conseils du topic (merci fret6 !) j'ai enfin vu Pour Sama.

 

Comme tous les autres qui l'ont vu, j'ai été sévèrement remué. Ce documentaire est un coup de poing permanent, le très beau côtoie le très atroce, le courage côtoie la lâcheté des bombardements et les mots semblent de piètres alliés pour expliquer la puissance de ce chef-d'œuvre.

 

Indéniablement l'un des meilleurs documentaires que j'aie jamais vus, et assurément celui qui m'a le plus remué.

n°69049864
fret6
Posté le 22-08-2023 à 23:46:09  profilanswer
 

:jap:

 

Je suis actuellement au États Généraux du documentaire à Lussas. Je sort d'un film qui m'a bien remué aussi :
Mon pire ennemi
.
https://www.film-documentaire.fr/4D [...] film/67724


Message édité par fret6 le 22-08-2023 à 23:46:30

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Stamba blo Fridom - Documentaire sur l'indépendance du Vanuatu - En accès libre et gratuit
n°69052128
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 23-08-2023 à 12:30:31  profilanswer
 

Une petite revue documentaire originale puisque je vais y marier littérature et télévisuel. Ayant découvert le documentaire, je me suis plongé dans le livre de la chercheuse pour étendre ma compréhension et je dois avouer que le sujet me fascine et me subjugue!  [:lumbahaab:2]

 

Le Blob : Un Génie sans Cerveau, Jacques Mitsch – 2019 (Dispo sur Amazon Prime)

 

https://i.ibb.co/47zx4qW/Blob.jpg

 

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt11366150/

 

Ne venez pas sur ce documentaire pour y trouver une filmographie incroyable, une narration aux petits oignons ou des qualités artistiques. On est dans le format documentaire des plus classiques, et on commence par une plongée dans un labo sombre du CNRS et de sa chercheuse principale Audrey Dussutour.

 

Audrey Dussutour est éthologue, elle étudie les comportements des espèces animales. Initialement sur les fourmis, après un passage en Post-Doc à Sydney, elle se passionne pour Physarum Polycephalum, une créature unicellulaire qui est sur Terre depuis plus de 500 millions d’années. Créature assez inclassable initialement considérée comme un champignon, elle est capable de se déplacer, de s’alimenter de manière optimale pour son organisme, de développer une mémoire, de résoudre des problèmes complexes, de se mettre en hibernation pendant des années,… Bref une preuve que l’intelligence est présente partout, mais plus surprenant encore qu’elle ne requiert absolument pas un cerveau.  [:hiich:3]

 

On suit donc les différentes expérimentations faites à travers le monde par différents chercheurs sur cet organisme, visuellement des plus suspects, et je dois dire que ça m’a absolument émerveillé. Le documentaire étend le sujet en introduisant l’intelligence des plantes, à travers leurs racines, mais également des pistes de recherches en cours sur l’intelligence cellulaire, la manière de transmettre des informations, l’impact électrique sur des organismes immortels comme les hydres (petit invertébré).

 

C’est une ode à la recherche fondamentale et à la passion des chercheurs, et c’est donc essentiel dans notre société actuelle. Intéressé par le sujet, j’ai donc cherché le livre de vulgarisation qu’Audrey Dussutour avait publié sur Physarum, Tout ce que vous avec toujours voulu savoir sur Le Blob sans Jamais oser le demander (Editions Equateurs Sciences) et là encore, c’est passionnant.

 

https://i.ibb.co/SnhWHc2/Livre.jpg

 

Mélangeant certains aspects de sa vie, les difficultés de la recherche fondamentale et ses différents travaux, Audrey Dussutour passionnée par l’éthologie et cette créature bien étrange qui existe dans quasi tous les écosystèmes transmet vraiment son amour du sujet. La valeur de ces recherches est multiple, aussi bien dans la compréhension des capacités des cellules, mais également pour des sujets aussi lointains que l’optimisation des réseaux de transports, Physarum étant capable d’optimiser son réseau veineux pour n’en garder que l’indispensable.

 

Mme Dussutour, un grand merci! Merci pour ces découvertes, merci pour ce travail essentiel que le CNRS permet, merci de faire avancer la Science!   [:julian33:4]

 


#TLDR : Vous y apprendrez sans doute beaucoup, vous serez surpris, émerveillé, peut-être même subjugué. Un sujet pourtant étrange, mais qui m’a vraiment passionné me poussant immédiatement à la lecture plus approfondie dessus. Et quand on commence à tirer sur le fil, on découvre mille autres merveilles de la nature comme Turritopsis Dohrnii ou Dictyostellium Discoidum capable d’agriculture de bactéries et de se réunir avec ses semblables pour créer une super limace. D.ieu que la Science est merveilleuse!  [:flagadadim]

 

Edit: C'est un documentaire Arte France, donc peut-être également dispo chez eux.


Message édité par gregouf le 23-08-2023 à 12:31:42

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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69068940
david42fr
Posté le 25-08-2023 à 15:49:42  profilanswer
 

Tiens, j'ai entendu une rediffusion d'une emission France Culture dans la semaine sur le sujet ;)


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A life spent making mistakes is not only more honorable, but more useful than a life spent doing nothing. -- Shaw -- mon topic de vente photo
n°69084199
crepator4
Deus ex machina
Posté le 28-08-2023 à 04:41:19  profilanswer
 

Pétrole, une histoire de pouvoir (2/2) | ARTE  (un petit coté james bond vs Usa avec marc rich dans celui la)
https://www.youtube.com/watch?v=8n1T8Ppfo4c


Message édité par crepator4 le 28-08-2023 à 04:42:55

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...survivre à ses Medecins...
n°69129788
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 03-09-2023 à 19:37:26  profilanswer
 

Pas moins de quatre prix au dernier festival de Cannes pour ce documentaire de la réalisatrice Kaouther Ben Hania. Je ne connaissais que le sujet du documentaire avant d’aller le voir, et il est bénéfique de ne pas en savoir plus, pour garder l’impact majeur du récit, et son évolution. Très original dans son traitement, c’est donc un voyage vers la Tunisie et la famille d’Olfa que la réalisatrice nous propose, femme de ménage seule avec ses quatre filles.  [:le guide:5]  
 
Les Filles d’Olfa, Kaouther Ben Hania – 2023
 
https://i.ibb.co/FxMSQzY/Olfa.jpg
 
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt27502426/
 
Comme mentionné dans l’introduction, si vous comptez le voir, je recommanderai de ne pas lire plus loin et de sauter directement au TLDR#.
 
Le documentaire s’ouvre sur Olfa, dans une maison épurée aux murs bleus. Elle est entourée de ses deux plus jeunes filles, Eya et Tayssir. Elle parle de sa vie, et amène rapidement que ses deux filles aînées ont été prises par « le loup ». La réalisatrice amène alors deux actrices pour jouer ses deux filles aînées et recréer cette sororité complète, et une actrice pour incarner Olfa si celle-ci ne se sent pas capable de revivre certaines scènes. A partir de là, le documentaire est une recréation de la vie d’Olfa et de sa famille, depuis son mariage jusqu’à nos jours, en passant par la révolution Arabe en Tunisie et la chute de Ben Ali, puis l’émergence du radicalisme religieux jusqu’alors inexistant dans le pays. Ce mélange de documentaire et de presque-fiction est très original et vraiment intéressant, car il permet aux deux jeunes filles d’Olfa, de s’ouvrir face à la camera sur des sujets sur lesquels elles ont échangées avec leurs sœurs avant leur disparition, sur l’évolution et la perception de leur environnement de leur enfance jusqu’à leur adolescence, sur leur condition de femmes, sur leur rapport à leur mère…
 
On découvre au cours du métrage que les deux sœurs aînées, après la chute de Ben Ali, ont été endoctrinées religieusement et sont parties en Lybie comme femmes de Daech, cherchant à embringuer au passage leurs sœurs et leur mère. C’est extrêmement charge émotionnellement par les situations retranscrites, mais également cette parole offerte aux deux plus jeunes à propos de leur mère et de cette enfance extrêmement dure. Visuellement, on quitte très peu cette maison aux murs bleus, mais il y un vrai travail de cadrage et un montage qui donne une certaine énergie à l’ensemble. On sourit, on rit avec ces jeunes filles, et on pleure presque, à de nombreuses reprises devant la dureté des épreuves qu’Olfa a traversées, et ses filles également. Le travail documentaire est vraiment excellent, traçant un chemin vraiment original et impactant pour ce qui est finalement une tranche de vie, dans l’histoire triste de la Tunisie moderne.  
 
On en sort vraiment alourdi émotionnellement, avec de nombreux points de discussions, mais captivé par le travail de Ben Hania. Ça mérite très clairement tous les prix et louanges que le film a reçus.
 
TLDR#: Prix du meilleur documentaire au festival de Cannes 2023, Les Filles d’Olfa est une énorme réussite aussi bien dans cette approche documentaire très originale, que dans ces discussions presque psychanalytiques entre les différents membres de la famille. C’est superbe d’émotions, de traitement documentaire, de travail sur le montage pour offrir à cette sororité une sorte de solace et permettre de continuer à vivre. Clairement dans le Top 3 de l’année ciné pour l’instant!  [:goumite:3]  
 
Je ne peux que vous encourager à aller le voir, ça mérite vraiment d'avoir une audience large  [:implosion du tibia]


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69155844
Meganne
Féministe Ardant
Posté le 07-09-2023 à 14:21:38  profilanswer
 

Ah oui y'a un topic. [:douste-blabla]  
 
 [:drapal]


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#AOC2024 & #2028
n°69182890
rheo
Posté le 11-09-2023 à 16:37:59  profilanswer
 

J'ai regardé cela ce WE  [:caboc]  :

 
gregouf a écrit :

The Alpinist, Peter Mortimer & Nick Rosen – 2021

 

Magnifique, quel personnage, et je mentirais en disant que j'étais serein pendant son visionnage (j'ai le vertige et certaines images sont vraiment impressionnantes)  [:max evans]

 
gregouf a écrit :

 

14 Peaks: Nothing is Impossible, Torquil Jones – 2021 (Dispo sur Netflix)

 

TLDR : Quand un documentaire vire à l’egotrip, ça passe ou ça casse. Ça cassera chez moi. Nim’s est attachant, la performance est belle, mais le manque de vrai contenu et le pathos trop présent ne me laisseront pas un grand attrait  [:goumite:3]

 

Entièrement d'accord avec ton résumé, je n'y ai pas trouvé un grand intérêt dans tout cela.

 

J'en profite pour remercier notre Gregouf national, toujours de bons conseils.


Message édité par rheo le 11-09-2023 à 16:39:36

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Topic Quizz Foot, viendez vous amuser !
mood
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Posté le 11-09-2023 à 16:37:59  profilanswer
 

n°69213968
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 16-09-2023 à 10:55:23  profilanswer
 

L’esprit de Satoshi Kon me tourne autour en ce moment. Je découvrais Kaisiken dans une boite à livres il y a quelques temps, presque première œuvre de l’artiste, et j’apercevais un documentaire à la médiathèque qui fut en sélection officielle à Cannes il y a quelques années. Une occasion de me replonger dans ses créations!  [:lumbahaab:2]  
 
Satoshi Kon, l’Illusioniste ; Pascal-Alex Vincent – 2021
 
https://i.ibb.co/cDbQBqD/Satoshi.jpg
 
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt12998510/
 
Satoshi Kon pour qui ne connaitrait est un des grands réalisateurs d’animation Japonaise, sans doute l’un des plus célèbres avec Hayao Miyazaki et Isao Takahata du studio Ghibli. Il meurt en 2010 à quarante-six ans, ne laissant que quatre longs métrages d’animation, une série, et quelques mangas. Mais l’impact de son œuvre est vaste, aussi bien sur le cinéma que sur l’animation Japonaise, ayant pris une approche très adulte dans les thèmes traités.
 
Le documentaire parcourt donc la carrière de Kon dans l’ordre chronologique, ponctuant chaque œuvre d’entretiens avec des collaborateurs ou d’autres réalisateurs ayant été impacté par son travail. On découvre ainsi que Marc Caro avait cherché à adapter Kaisiken après La Cite des Enfants Perdus, que Aronofosky a repris une scène à l’identique de Perfect Blue pour son Requiem for a Dream, que l’impact sur l’intérêt occidental a été grandement chamboulé par l’approche quasi Hitchcockienne de ce premier long-métrage et notamment le choix de la doubleuse Junko Iwao. Vient ensuite Millenium Actress et son hommage au cinéma Japonais, le conte de noel de Tokyo Godfathers et cette vision ultra-documentée d’un Tokyo que l’on voit moins. Le chef d’œuvre, aussi bien formellement que dans les thèmes, Paprika clôt malheureusement la carrière du monsieur, mais de nombreux éléments du film annonçait déjà son prochain projet Dreaming Machine.  
 
Documentaire extrêmement classique dans son approche, les amateurs du monsieur y apprendront assez peu mais c’est un vrai plaisir d’anecdotes et de retrouvailles avec ces œuvres, et ça donne vraiment envie de revoir certains métrages. Pour les gens qui ne connaissant pas vraiment, il y a bien trop de discussion sur les différents films pour ne pas trop en révéler.
 
En tout cas, Paranoïa Agent, série de Kon que je n’ai jamais eu l’occasion de voir est dispo sur Amazon Prime (même si malheureusement seulement en Français) et fut par ses thèmes à l’origine de certains aspects de Paprika. Il va falloir que je m’y plonge…
 
TLDR# : Sans doute à réserver aux connaisseurs du Monsieur, le documentaire "spoilant" fortement les différentes œuvres. C’est un docu classique sur un grand réalisateur d’animation, pleins d’anecdotes, et qui donnent vraiment envie de se replonger dans ses œuvres, donc il réussit son objectif… Va falloir refaire un tour à la médiathèque!   [:so-saugrenu18:4]  


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69215957
Gwrach
Posté le 16-09-2023 à 17:12:53  profilanswer
 

gregouf a écrit :

L’esprit de Satoshi Kon me tourne autour en ce moment. Je découvrais Kaisiken dans une boite à livres il y a quelques temps, presque première œuvre de l’artiste, et j’apercevais un documentaire à la médiathèque qui fut en sélection officielle à Cannes il y a quelques années. Une occasion de me replonger dans ses créations!  [:lumbahaab:2]  
 
Satoshi Kon, l’Illusioniste ; Pascal-Alex Vincent – 2021


En plus d'être chouette, ce doc a le mérite de ne pas être hagiographique :o  
 
Moi aussi je suis dans une période Satoshi Kon. J'aime beaucoup ses dessin et la manière dont il joue avec le temps et l'espace dans ses films. J'ai un petit dossier sur mon PC avec plein d'images de ses films et mangas alors que je ne suis même pas fan d'anime et de mangas :o

n°69290209
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 28-09-2023 à 09:57:16  profilanswer
 

Apres avoir longtemps tourné autour de ce documentaire, il était temps de le regarder. Prix du meilleur documentaire au Festival de Cannes 2019, c’est un long-métrage essentiel, pas seulement pour la réalité qu’il dépeint mais pour la réflexion sur notre humanité qu’il génère. On n’en sort pas indemne, et tant mieux…

 

Pour Sama, Waad Al-Kateab & Edward Watts – 2019

 

https://i.ibb.co/jzbvkj1/Sama.jpg

 

IMDb: https://www.imdb.com/title/tt9617456/

 

Ce film documentaire est un montage des éléments capturés par Waad Al-Kateab, étudiante d’Alep, qui va prendre part à la révolution Syrienne pour la démocratie à partir de 2012 puis reste à Alep pendant les années qui suivent et notamment le siège de la ville en 2016 par les forces du régime Syrien supportées par la Russie. Pendant ces cinq années, elle se marie avec Hamza qui va monter un hôpital et va devenir médecin de guerre, et ils auront ensemble Sama, petite fille née au milieu des bombardements et des atrocités de la guerre civile.

 

Voir Pour Sama, est tout d’abord un honneur, l’honneur de voir des gens lutter pour une cause juste, de voir des valeurs fondamentales que l’on oublie presque chez nous valoir la peine de mourir, l’engagement pour une cause humaine, pour les humains, essayant de sauver les vies, toutes les vies, notamment d’enfants nés au milieu de l’horreur des hommes. Voir Pour Sama, c’est aussi assister à l’horreur du massacre d’une population, voir des médecins se démener pour essayer de sauver les vies d’enfants et d’adultes au péril de tout, et l’horreur de voir Sama, ce nourrisson au milieu de cette folie et la détresse de sa mère.

 

C’est le genre de documentaire qui vous fait réaliser à quel point nous perdons notre humanité, a quel point nous oublions que nous avons eu la chance de vivre dans un pays riche, dans l’opulence et la paix. Le drame Syrien, quelques passages au JT et on oublie… Documentaire essentiel, pour témoigner au monde de ce qui s’est passé, des régimes dictatoriaux en place qui exterminent, et qui continuent maintenant de le faire aux portes de l’Europe.

 

La Syrie était une culture ancestrale riche, un pays magnifique et une population qui le demeure. Émotionnellement très dur, c’est un documentaire essentiel, majeur, bouleversant d’humanité. Et qui nous laisse avec cette question, Que peut-on faire… Human Flow de Ai WeiWei nous interrogeait déjà en 2017, sur notre humanité, et la situation actuelle mérite justement un élan dans une direction commune.

 

#TLDR: Dur de résumer en quelques mots la force de ce documentaire majeur. Vous n’en sortirez pas indemne…


Message édité par gregouf le 28-09-2023 à 09:58:04

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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69345272
Ass-Itch
Posté le 06-10-2023 à 14:29:25  profilanswer
 

J'ai mis longtemps à me décider à le regarder aussi, conscient de ce que j'allais y trouver.
Je l'ai finalement regardé il y a quelques semaines, et c'est le chef-d'œuvre que j'attendais.
C'est très dur et très beau.


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Perseverare diabolicum
n°69345348
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 06-10-2023 à 14:36:38  profilanswer
 

Ass-Itch a écrit :

[…] C'est très dur et très beau.


Un bon résumé :jap:

n°69475157
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 25-10-2023 à 14:33:39  profilanswer
 

Quand j’étais gamin, il y avait dans la bibliothèque une BD de Robert Crumb que j’adorais parcourir. C’était en Anglais donc je n’y comprenais pas grand-chose, mais les lettrages, le noir et blanc de ses personnages, leurs formes excessives, les thèmes très adultes, ces personnages féminins forts face à des hommes toujours en sueur/panique me fascinaient. Ça m’avait beaucoup marqué et j’ai toujours gardé Crumb dans mes dessinateurs de cœur ; pas mal d’ouvrages de lui à la maison depuis.
 
J’ai découvert récemment qu’il y avait eu un documentaire sur sa vie, filmé sur une période de 10 ans. Merci à MUBI, service toujours passionnant, d’avoir exhumé ça!  [:the_warrior]  
 
Crumb, Terry Zwigoff – 1994 (Dispo sur MUBI)
 
https://i.ibb.co/gdNFnZ6/Crumb.jpg
 
IMDb: https://www.imdb.com/title/tt0109508/
 
Crumb est donc un documentaire phare sur l’un des pères du comics indépendant US. Très longue plongée dans la psyché du monsieur et sa famille complètement névrosée, le documentaire met en parallèle la vie de Robert depuis son enfance et le cadre familial qui a énormément influence son œuvre. Depuis les comics Arcade des frères Crumb, où Robert et Charles étaient au dessin, puis Lonely Island, Zap, son travail de couvertures, les Weirdo Years, le documentaire suit l’auteur/dessinateur sur pas mal d’années, ses proches, et son approche du dessin capturant en quasi-permanence les scènes et personnes qui l’entoure au Rotring dans ses carnets de croquis absolument stupéfiants.
 
Il revient beaucoup sur ses années sous LSD qui lui ont permis de se libérer dans sa création mais également l’impact important de son enfance et de sa famille dans les thèmes qu’il aborde, et même dans plusieurs BDs directement liés à ses proches. Le dessin est un exutoire à ses névroses profondes, Crumb étant extrêmement proche des personnages masculins de ses comics (bon pas Mr Original, évidemment). Mais là où le dessin a permis de canaliser ses problèmes psychiques, ses deux frères n’ont pas eu la même soupape. Charlie vit reclus avec sa mère depuis ses 20 ans, dépressif, névrosé, n’osant plus sortir de la maison et dont on apprendra le suicide en fin de documentaire et son frère Maxon, épileptique, satyre notoire qui est devenu mendiant dans les rues de Los Angeles. Robert Crumb semble aussi barré que ses frères mais son art lui a permis de construire un cadre social. Beaucoup d’entretiens avec des femmes qui ont partagé des tranches de vies avec Crumb, qui renforcent vraiment l’étrangeté du personnage. C’est une plongée également captivante sur sa vision de l’humanité, ultra-cynique, et de l’évolution de la culture Américaine. Il décide d’ailleurs en fin de métrage de déménager vers la France.
 
Deux heures captivantes et éclairantes sur Robert Crumb, pour un peu mieux comprendre l’origine de son talent et d’où viennent les thèmes centraux de son œuvre.
 
Pour l’anecdote, Terry Zwigoff signera ensuite en long-métrage l’adaptation de Ghost World, comics indé, et Sophie Crumb, fille de Robert, signera le contenu d’un des comics utilisé par l’une des héroïnes (Thora Birch).
 
#TLDR : Documentaire passionnant sur cet humain étrange mais si talentueux, avec une famille dont les névroses n’ont pas trouvé le chemin des planches. Crumb est un artiste majeur et c’est un documentaire à la hauteur du Monsieur!  [:julian33:4]


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69519980
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 01-11-2023 à 13:51:27  profilanswer
 

Sur les conseils de RAff (il y a près de 7 mois), j'ai vu Les petits disciples de Platon, docu anciennement diffusé sur Arte.

 

Il y est question d'une école de garçons dans une enclave catholique du nord de Belfast, dont le directeur féru de philosophie l'enseigne d'une façon très pragmatique à ses élèves, notamment pour désamorcer les bagarres et conflits, et plus largement pour faire réfléchir sur le passé violent de l'île, qui n'est pas si lointain et dans lequel chaque élève est impliqué par son histoire familiale.

 

Pas de voix off, mais une façon de capter les situations sans se montrer intrusif, du coup les élèves sont "nature" et ça donne des moments très intenses, très authentiques. Aucun parti pris, le documentaire est aussi neutre que s'efforce de l'être et de l'enseigner ce directeur d'école remarquable.

 

Ce documentaire montre à la fois à quel point la violence fait hélas partie de la nature humaine, et à la fois comment par la force de la réflexion on peut s'extraire du cycle sans fin de la violence et de la vengeance, ce qui est très fort en Irlande et ce qui est plus que jamais d'actualité dans un bon paquet de coins du monde. Il rappelle également à quel point l'enseignement est une mission essentielle, belle et difficile, et à quel point les (bons) enseignants sont des personnes remarquables qui font avancer les choses.

 

Le seule reproche que je pourrais faire, c'est que ce documentaire est beaucoup trop court : la matière est si riche qu'on pourrait en faire une série.


Message édité par Dintr-un lemn le 01-11-2023 à 13:54:17
n°69562240
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 08-11-2023 à 10:17:53  profilanswer
 

J’ai un grand attrait pour le cinéma Coréen, découvert il y a maintenant fort longtemps au moment de la sortie de JSA au ciné, puis The Isle… puis l’explosion de la nouvelle vague Coréenne qui depuis plus de 20 ans nous livre perles après perles. Parmi les réalisateurs marquants, Bong Joon Ho qui a explosé sur la scène internationale en 2003, il y a 20 ans, avec Memories of Murder. Un documentaire confidentiel sur ses débuts ne pouvait qu’attiser mon intérêt…  [:lumbahaab:2]  
 
Yellow Door: '90s Lo-fi Film Club, Lee Hyuk-Rae – 2023 (Dispo sur Netflix)
 
https://i.ibb.co/m9XtV9W/Yellow.jpg
 
IMDb: https://www.imdb.com/title/tt23902534/
 
Le cinéma, en Corée, a été considère comme un sous-loisir culturel pendant longtemps. Peu d’accès au cinéma étranger, une production locale très orientée politiquement ; pourtant au début des années ’90 des petits groupes de cinéphiles commencent à apparaître parmi les étudiants. Le Yellow Door club se monte avec quelques passionnés qui se mettent à copier les VHS trouvables des classiques du monde, analyser et parler Cinéma, et partager cette passion encore confidentielle. Dans ce groupe Bong Joon Ho, un étudiant en science sociale qui se passionne pour les cinémas du monde et essaie d’en comprendre les codes.
 
Le documentaire est une sorte de réunion fraternelle des anciens membres de ce club qui ne durera que 2 ou 3 ans. Une sorte de réminiscence de ces années de jeunesse partagées, et l’évolution de la société Coréenne à cette période dans sa perception du cinéma. A la fin de la première année du club, Bong qui aura économisé pour s’acheter une caméra Hitachi SVHS présentera son premier court-métrage d’animation, Looking for Paradise, qui le convaincra à posteriori que le « live action » est plus pour lui :D
 
Documentaire à réserver à ceux s’intéressant au cinéma Coréen et ce réalisateur, on n’apprendra pas énormément, mais ce regard nostalgique sur une période révolue est assez touchant. Bong Joon Ho semble vraiment une belle personne, humble sur le chemin parcouru et la réussite. On aura le sourire en apercevant le Taxi Driver de Séoul ou notre Gorille combattant sa déjection en image par image, et ça, c’est bien quand même !
 
#TLDR: Documentaire mineur qui vous fera découvrir le premier court-métrage du grand Bong Joon Ho et ce club de passionnés qui a aidé à façonner la nouvelle vague Coréenne et l’émergence du cinéma dans le pays. Le premier Cinéma d’Art et Essai à Seoul, c’est 1995 !  A réserver aux passionnés, qui je l’espère y trouveront une source de sourires  [:szam:1]


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69565096
RAff
Posté le 08-11-2023 à 17:29:04  profilanswer
 

Merci gregouf pour cette idée, je vais voir çà.  
Oui quel foisonnement [:guillaume truand:4] des coréens ("Burning", "The Strangers"  :love:  :love: )... de la frustration, que de création ! ça promet de la part des coréens du Nord pour les décennies qui arrivent ;)
par contre j'ai beau l'avoir vu plusieurs fois je ne vote pas palme d'or pour "Parasites", mais c'est pas une surprise ce flim est clivant.
 
pour rester du côté des niakoués et "relancer de 2", un doc diffusé sur Arte à voir vraiment, devrait être diffusé aux collégiens (afin qu'ils deviennent au plus tôt des consom'acteurs et changent la situation) :
 
Travail forcé, le SOS d'un prisonnier chinois | ARTE
https://www.youtube.com/watch?v=meJbmmRcipo
 
Les boutiques des grands groupes usant de la main d’œuvre chinoise ne sont que les show rooms de l'esclavage...


Message édité par RAff le 08-11-2023 à 17:37:47

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n°69567526
crepator4
Deus ex machina
Posté le 09-11-2023 à 06:47:09  profilanswer
 

Faire casquer les riches | Capitalisme américain, le culte de la richesse | ARTE
https://www.youtube.com/watch?v=uccQqNg2tF8


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...survivre à ses Medecins...
n°69584242
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 11-11-2023 à 22:47:53  profilanswer
 

Suite au conseil de RAff il y a 3 ans et demi, j'ai vu À se brûler les ailes.

 

Sur la forme, très bon docu, quel talent de savoir capter l'intimité des gens de cette façon !

 

Sur le fond, c'est ultra cassos land quoi. Ça me rappelle le milieu que j'ai côtoyé quand je bossais en PJ en région parisienne. Comme d'hab dans ce milieu, ce sont les femmes qui font que tout ne s'effondre pas, les hommes sont juste bons à les engrosser et à se créer des embrouilles. C'est d'une tristesse...

n°69587300
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 12-11-2023 à 17:46:53  profilanswer
 

Autre métrage issu de la sélection Cannoise 2023, avec Wim Wenders à la réalisation, pour un documentaire sur un artiste contemporain Allemand gigantesque mais dont je n’avais absolument jamais entendu parler. J’en suis ressorti absolument abasourdi, à tel point que je me mets à mettre la conclusion dans mon introduction! Fou!  [:adishatz:4]

 

Anselm, le Bruit du Temps ; Wim Wenders – 2023

 

https://i.ibb.co/vLSs9G6/Anselm.jpg

 

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt27502250/

 

Le Anselm du titre, c’est Anselm Kiefer, artiste contemporain Allemand né en 1945 et qui a grandi dans l’Allemagne de l’après-guerre, où les exactions Allemandes pendant la 2nd guerre mondiale était tue. Il décide de faire de l’Histoire le canevas de ses créations, et d’utiliser entre autre le béton comme un support, ayant été marqué par le Corbusier, dans des œuvres dont les dimensions laissent le spectateur effaré.

 

Le documentaire est une rétrospective de sa carrière, il se fera connaître par une série de portrait de lui faisant le salut Nazi, interdit en Allemagne, à travers l’Europe pour discuter de l’impact de l’Histoire sur les hommes et leur temps. On parcourt à travers l’œil de Wenders les différents lieux de créations de Kiefer, de ses entrepôts Parisiens, puis de sa grange initiale dans le Bade-Wurtemberg, sa briqueterie en Odewald avant de parcourir longuement le site de Barjac, dans le Sud de la France, site de 40 hectares dédiés à son art et ses créations gigantesques. Wenders fait une rétrospective chronologique assez linéaire de l’œuvre de Kiefer à travers les différents lieux et les expositions principales qu’il fera à travers le monde, le tout entrecoupé d’entretiens d’archives ou actuels avec l’artiste toujours en vie. Énorme influence de Paul Celan, poète Juif Allemand sur son œuvre ainsi que du philosophe Heidegger. C’est un artiste extrêmement articulé et passionnant à écouter.

 

Wenders capture superbement les dimensions incroyables des œuvres et des lieux dans lesquels elles résident. J’aurais pu rester sur le site de Barjac pendant des heures, tellement la réalité visuelle des lieux est incroyable, suivant Anselm à travers ses dédales. Je reprocherais néanmoins au métrage, cette idée un peu bancale de fictionnaliser Kiefer enfant et lui faire rencontrer l’artiste vieux, pour en tirer une conclusion sur le canevas vide de l’enfance. Cinq minutes, qui était de trop.

 

Il en reste néanmoins un documentaire visuellement fou d’un artiste qui l’est tout autant. Fascinant !

 

TLDR# : Je suis resté subjugué par la force et la beauté de cet art contemporain, et je rêve déjà à des heures d’errance sur le site de Barjac. Il s’avère que c’est uniquement des visites guidées, et pour une durée de 1h30 uniquement. Mon cœur est triste…  [:raztapeaupoulos]

 

Pour ceux qui veulent en savoir plus   [:moonblood22:9] :
 - Wiki Anselm Kiefer: https://fr.wikipedia.org/wiki/Anselm_Kiefer
 - Le site de Barjac, La Ribaute: https://eschaton-foundation.com/fr/ [...] ooking-fr/

 



Message édité par gregouf le 12-11-2023 à 17:47:37

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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69732884
crepator4
Deus ex machina
Posté le 07-12-2023 à 17:17:40  profilanswer
 

Main basse sur les savants d'Hitler, le plan secret français | Documentaire complet LCP
https://www.youtube.com/watch?v=5aSwrX0ychM


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...survivre à ses Medecins...
n°69925891
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 15-01-2024 à 10:35:10  profilanswer
 

D’habitude, je commence mon année documentaire avec une réalisation d’Agnès Varda. Parce que ça me met de bonne humeur, parce que ça me reremplit d’humanité pour les douze prochains mois. 2024 commence et voilà que je fais déjà exception a la règle, le regard attiré par la composition d’une affiche sur le catalogue de la médiathèque numérique  [:dokmabuz]

 

Derniers Jours à Shibati, Hendrik Dusollier – 2017 (Dispo sur la Médiathèque Numérique)

 

          https://i.ibb.co/7tWh3Xn/Shibati.jpg

 

IMDb: https://www.imdb.com/title/tt6704302/

 

Hendrik Dusollier est un réalisateur de documentaire Français qui prend une approche très naturaliste pour traiter son sujet. Pas de narration, lui et sa camera déambulant au milieu de son sujet, la disparition du quartier de Shibati dans ce qui est l’une des plus grosses municipalités au monde, Chongqing, avec plus de 30 millions de personnes.
Shibati c’est un vieux quartier traditionnel pauvre qui se trouve en plein centre de cette métropole maintenant ultra-moderne, avec ces grattes ciels à perte de vue. Ça dénote dans cette image de la Chine moderne. Et à l’image de la destruction des Hutong à Pékin avant les jeux olympiques de 2008, ou encore les vieux quartiers de Shanghai remplacés par des résidences ultra-modernes pour riche pendant la même période, que JR avait documenté dans son projet Les Rides (et que j’avais d’ailleurs découvert par cette entremise quand j’y vivais) :

 
Citation :

  The Wrinkles of the City, JR - https://www.jr-art.net/fr/projects/shanghai-chine

 

Mais revenons à Shibati. Dusollier promène donc sa camera dans un quartier labyrinthique en sursis, de par l'expropriation des habitants qui seront reloges dans des HLMs gargantuesques très très loin du centre. Au détour de ses rencontres, il capture quelques personnages qui deviendront récurrents dans ces quelques mois à observer la disparition du quartier, un petit garçon ébahi par les écrans géants des tours si proches mais qui aime son quartier insalubre où tous se connaissent, un coiffeur qui voit ses clients partir et une vieille dame qui ramasse les ordures, mémoire d’une communauté qui disparaît. C’est une vision presque romantique que Dusollier nous présente de ce quartier, pour souligner la disparition de la mémoire collective de cette communauté, mais également sa mort de par l’éloignement et l’éclatement forcé par le gouvernement. C’est également la gentrification pour déplacer loin des regards, cette pauvreté. Mais tout cela est à la réflexion du spectateur, vaut-il mieux faire fi de ces lieux insalubres au dépend de la communauté qui y vivait…

 

C’est très beau visuellement, de par ce lieu qui contraste tant avec ce qui l’entoure et l’approche du réalisateur permet de capturer sans altérer ce lieu qui n’est dorénavant plus. Une belle découverte qui m’a rappelé à mes mémoires Chinois.

 

#TLDR: J’avais un attachement particulier pour ce vieux quartier de Shanghai au sud de Nanjing Xi Lu où j’allais manger des Xiao Long Bao dans une petite gargote. Hendrick Dusollier semble avoir le même pour ce quartier de Chongqing qui disparaît, et ses habitants. Approche naturaliste qui laissera le soin au spectateur de son opinion sur l’impact de la modernité sur un lieu en transformation. Très plaisant  [:szam:1]

 

Et bonne année 2024 de documentaires!


Message édité par gregouf le 15-01-2024 à 10:35:52

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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°69979547
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 24-01-2024 à 13:34:22  profilanswer
 

Vu un reportage sur Alain Robert, le "spiderman français" qui grimpe en free solo... A 60 ans, il revient dans les gorges du Verdon, pour voir s'il est toujours capable de grimper des falaises à mains nues, sans corde.
 
https://www.youtube.com/watch?v=tJ3yK8loLxA
 
Même si l'on sait que ça se finit bien, ça n'en reste pas moins complètement fou :ouch:

n°69988143
RAff
Posté le 25-01-2024 à 19:06:08  profilanswer
 

Dintr-un lemn a écrit :

Vu un reportage sur Alain Robert, le "spiderman français" qui grimpe en free solo... A 60 ans, il revient dans les gorges du Verdon, pour voir s'il est toujours capable de grimper des falaises à mains nues, sans corde.
 
https://www.youtube.com/watch?v=tJ3yK8loLxA
 
Même si l'on sait que ça se finit bien, ça n'en reste pas moins complètement fou :ouch:


 
ce que tu ne précises pas c'est que c'est Riding Zone qui a fait ce reportage, gage de qualité ;)


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n°69988225
RAff
Posté le 25-01-2024 à 19:18:07  profilanswer
 

suite au dernier post de gregouf, l'esprit en Chine et rappel à la mémoire de ce doc dont j'ai fait une recherche et pas trouvé de résultat: "A la folie", de Wang Bing (2014)
 
marqué à vie par ces heures de captations (le film dure 3H47), pas de commentaires, pas de musique, un hôpital psychiatrique en Chine, des hommes malades, mais aussi simplement opposants au régime, éprouvant au quotidien leur résistance physique et mentale à la violence d’une liberté restreinte.  
 
https://fr.web.img3.acsta.net/c_310_420/pictures/15/02/23/16/38/006336.jpg  
 
en english (jsuqu'à ce que la folie nous sépare)
http://i89.fastpic.ru/big/2017/0116/b0/50a054b890c3b15fe0e28be4e22854b0.jpg?r=1

Message cité 1 fois
Message édité par RAff le 25-01-2024 à 19:26:46

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n°70207368
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 03-03-2024 à 14:23:20  profilanswer
 

RAff a écrit :

suite au dernier post de gregouf, l'esprit en Chine et rappel à la mémoire de ce doc dont j'ai fait une recherche et pas trouvé de résultat: "A la folie", de Wang Bing (2014)

 

J'en ai entendu beaucoup de bien, sachant que le travail de Wang Bing est très souvent d'une grande qualité. Je vais chercher ça à la médiathèque. On m'a conseille Le Fosse de lui egalement.  :jap:

Message cité 1 fois
Message édité par gregouf le 03-03-2024 à 14:25:11

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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°70207371
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 03-03-2024 à 14:23:44  profilanswer
 

En 2014, Richard Linklater sortait Boyhood, un film tourné sur douze ans qui voyait son personnage principal passer littéralement de 6 à 18 ans, dans une fiction captivante. En 1999, Davy Rothbart décidait de réaliser un documentaire sur une famille afro-américaine de Washington D.C., suivie sur une durée de 20 ans. Est-ce que le réel est plus fort que la fiction?  [:lumbahaab:2]  
 
17 Blocks, Davy Rothbart – 2019
 
https://i.ibb.co/d60ctJc/Blocks.jpg
 
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt10011226/
 
17 Blocks, c’est le lieu de résidence de la famille Sanford, qui vit à 17 blocs du congres Américains. On suit à partir de 1999 la famille, Cheryl femme seule qui élève ses trois enfants, Akil, Denice et Emmanuel. De ces 20 ans de documentaires, et des milliers d’heures de vidéo, Davy construit un documentaire d’une heure et demide extrêmement poignant, qui met en avant cette Amérique à deux vitesses, marquée par la violence et la drogue qui touchent plus particulièrement un type de population, et dont la convergence entre la couleur de peau et la classe sociale auraient sans doute passionné Bourdieu.  
 
La force du documentaire, c’est vraiment l’empathie qu’on développe pour le jeune Emmanuel qui a 9 ans initialement, et rêve de devenir pompier puis après un drame familial, le jeune Justin qui semble marcher dans ses traces. Réflexions sur l’impact intergénérationnelle des choix de vie, de l’empathie pour ses enfants qui parfois ne s’expriment pas, et la difficulté de reprendre une route stable pour avancer et faire avancer sa descendance, c’est assez passionnant. La mise en place est un peu longue, et il faut un peu s’accrocher initialement, mais l’évolution émotionnelle du métrage est très intelligemment construite et veut finir sur une vision positive de la condition des noirs américains dans ce pays où l’American Dream semble avoir depuis bien trop longtemps disparu.
 
Documentaire social qui suit trois générations de noir-américains, dans un pays dont les inégalités et les contrastes ne cessent de faire la une des journaux, c’est un travail très intéressant de documentation, aussi bien d’un point de vue sociologique qu’émotionnelle.  
 
Une découverte intéressante  [:implosion du tibia]  


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°70219044
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 05-03-2024 à 14:49:13  profilanswer
 

En 2005, Werner Herzog utilisait les archives de Timothy Treadwell pour reconstruire un documentaire sur la vie de cet homme qui pensait innocemment que les Grizzlies et Winnie même combat. Le documentaire se clôturait avec l’enregistrement audio de Treadwell servant d’apéritif a un grizzly qui devait être en manque d’apéricubes. Hier soir, je découvrais un documentaire Iranien qui ne suivait pas du tout la même veine. Alcoolisme précoce, confusion mentale pensez-vous… et pourtant!  [:- mandrill -:2]

 

Fifi Hurle de Joie, Mitra Faharani – 2013 (Mediatheque)

 

https://i.ibb.co/mRpj5P3/Fifi.jpg

 

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt2731398/

 

Au début des 2010’s, la réalisatrice documentaire Mitra Faharani retrouve la trace de l’artiste Iranien Bahman Mohasses, peintre et sculpteur qui a énormément influence l’art moderne de son pays et qui fut considéré comme le Picasso Perse, en exil depuis des décennies à Rome. De cette rencontre, elle décide de construire un documentaire en trois parties, la première une discussion avec l’artiste sur ses créations et son impact. La plupart de ses œuvres disparurent pendant la Revolution Islamique des 70s et il en détruisit une autre partie ne voulant rien laisser à la postérité. De cette discussion avec ce personnage haut en couleur, on ressort émerveillé devant tant de caractère et d’intelligence provocative. Les œuvres sont très impressionnantes, aussi bien ses peintures que sculptures.

 

Puis Mitra trouve deux acheteurs Iraniens vivant à Dubaï qui sont prêts à lui faire une commande, tels des mécènes de la Renaissance, pour une œuvre peut-être sa dernière vu sa santé et son âge, qu’il veut payer d’avance. De cette rencontre entre ses 4 personnages, nait une affection capturée sur pellicule assez passionnante. Le visionnage de Le Guépard de Visconti tous ensemble dans sa chambre d’hôtel et cette citation qu’il aime à répéter presque prophétique :

 
Citation :

Nous fûmes les Guépards, les Lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et des hyènes... Et tous, Guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la Terre.

 

Puis la troisième partie, tragique, dont on attendait un peu l’issue offre à notre artiste une sortie tel un Jean-Baptiste Poquelin, dans ce documentaire qu’il aura lui-même façonné en en faisant sa dernière œuvre. Un écho à ce Werner que je citais en introduction ;)
Le Fifi Hurle de Joie du titre est l’un des seuls tableaux qu’il a conservés avec lui et qui trône jusqu’à la fin dans sa chambre d’hôtel, jamais exposé, mais qu’il promenait avec lui tout au long de sa vie. Un amour de toile, un amour pour sa toile…

 

Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus,
- Wikipedia de l’artiste : https://en.wikipedia.org/wiki/Bahman_Mohasses
- Bande Annonce du documentaire : https://www.youtube.com/watch?v=fx6GHvxI8VA

 

TLDR# : C’est passionnant, extrêmement touchant, un artiste assez incroyable qui vibrait d’une belle énergie et qu’il me tarde de découvrir peut-être un jour face à ses toiles ou sculptures. Je ne peux qu’encourager à découvrir le documentaire ET l’artiste! Une belle réussite, une totale découverte!  [:julian33:4]


Message édité par gregouf le 05-03-2024 à 14:51:08

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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°70288344
RAff
Posté le 16-03-2024 à 22:17:27  profilanswer
 

gregouf a écrit :


 
J'en ai entendu beaucoup de bien, sachant que le travail de Wang Bing est très souvent d'une grande qualité. Je vais chercher ça à la médiathèque. On m'a conseille Le Fosse de lui egalement.  :jap:  


 
pas de ressources numériques sinon ?  
chez moi à Besac dans le Doubs et avec mon abo gratuit à la mediatheque on a çà https://sequoia.doubs.fr/ressources-numeriques notamment et donc accès à https://vod.mediatheque-numerique.com/
avec 8 crédits / vidéos par mois
 
j'ai maté du coup 17 blocks hier et je vois que Le fossé est dispo aussi, top.


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--<  MON FEED >--   "Technicien informatique de père en fils depuis 1923."
n°70300156
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 19-03-2024 à 10:34:27  profilanswer
 

RAff a écrit :


pas de ressources numériques sinon ?


 
Tu auras la réponse en lisant mon avis sur Derniers Jours a Shibati ;)  
Je reviens vous parler docu dans l’après-midi  [:lumbahaab:2]


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°70303155
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 19-03-2024 à 18:07:03  profilanswer
 

Je ne suis pas un grand amateur des Oscars, la cérémonie récompensant des films déjà vus, et où le lobbying ultra-présent tend à faire gagner des grosses machines Hollywoodiennes. Néanmoins, il y a une catégorie que j’aime à suivre, celle du meilleur documentaire car elle est bien plus internationale que les autres et permet de donner une certaine vitrine à une sélection de 5 métrages, pas forcément connus. And the winner for the 2024 best documentary award is…
 
20 Days in Mariupol, Mstyslav Chernov – 2023
 
https://i.ibb.co/KWJnHqR/Mariupol.jpg
 
IMDb : https://www.imdb.com/title/tt24082438/
 
20 jours à Mariupol, c’est un témoignage filmé d’un journaliste de l’Associated Press, Mstyslav Chernov et deux autres journalistes Ukrainiens, sur les 20 premiers jours de la guerre et du siège de Mariupol. De par sa position géographique, proche de la frontière Russe, et proche de la Crimée, la ville se retrouve prise en tenaille quasi immédiatement après le début de l’invasion qui commence le 24 Février 2022.
 
Pour les gens familiers du documentaire Pour Sama dont on a plusieurs fois parlé (notamment sur cette même page 87), on retrouvera beaucoup d’éléments communs. Bombardements de la Russie sur les civils, hôpitaux débordés, destruction systématique de tout, et une population qui lutte avec peu de moyen. La différence pour 20 Jours à Mariupol est qu’il s’agit du travail d’un journaliste de guerre, au milieu du conflit. La voix off très calme de Mstyslav qui nous transporte pendant ces 20 jours de siège réussit à rester presque sans émotion devant les images très dures que l’on observe. Le témoignage sur les exactions est clé, pour une meilleure compréhension de la situation, pour pouvoir traîner les responsables en justice, pour capturer le témoignage des populations et les aider dans une « reconstruction ». Le docu a d’ailleurs été montre en Ukraine, et la perception qui en ressortait pour les habitants, plus que les horreurs Russes, étaient la solidarité de la population.
 
Très impressionnant dans ce travail de documentation, très dur dans ces images de civils morts ou mourants dans des hôpitaux démunis, dans la volonté des docteurs de montrer ce qui se produit, c’est en effet un documentaire à voir et à faire voir, pour que la désinformation cesse, pour comprendre que depuis maintenant des décennies la Russie utilise les mêmes techniques de massacre de populations civiles, aussi bien en Tchétchénie, Crimée, Syrie, Ukraine…
 
Le monde actuel est bien moins paisible, merci au travail impressionnant des journalistes de guerre de montrer cette réalité qui nous semble bien lointaine  [:eneytihi:4]  


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°70303364
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 19-03-2024 à 18:50:06  profilanswer
 

Ça, ça m'intéresse grave comme docu. Je note [:emmanuel_micron:5]

n°70303387
RAff
Posté le 19-03-2024 à 18:54:44  profilanswer
 

20 jours à Marioupol, dispo jusqu'en 2027 : https://www.france.tv/films/longs-m [...] oupol.html


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--<  MON FEED >--   "Technicien informatique de père en fils depuis 1923."
n°70303423
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 19-03-2024 à 19:02:15  profilanswer
 

RAff a écrit :

20 jours à Marioupol, dispo jusqu'en 2027 : https://www.france.tv/films/longs-m [...] oupol.html


 
Cool qu'il soit dispo tres largement. Je l'ai vu au ciné, ça renforce l'impact du documentaire  :jap:


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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°70303705
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 19-03-2024 à 19:54:17  profilanswer
 

RAff a écrit :

20 jours à Marioupol, dispo jusqu'en 2027 : https://www.france.tv/films/longs-m [...] oupol.html


Ah bien  [:cytrouille]

n°70304662
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 19-03-2024 à 21:56:52  profilanswer
 

"Ce programme vous est proposé dans une version adaptée afin de protéger le jeune public"

 

Euh ouais super, merci FranceTV...

n°70305250
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 19-03-2024 à 23:28:56  profilanswer
 

J'en ai vu la moitié ce soir : comme tous les documentaires montrant l'horreur de la guerre, il est nécessaire. Les scènes à l'hôpital où des gens apprennent la mort de leur enfant ou d'un proche sont atroces et prennent aux tripes. Après sur le plan formel c'est un cran en-dessous de "Pour Sama", mais ça reste quand même très bien.

n°70306189
gregouf
Abubu Grigoufi Al-Hibi
Posté le 20-03-2024 à 10:10:21  profilanswer
 

Dintr-un lemn a écrit :

J'en ai vu la moitié ce soir : comme tous les documentaires montrant l'horreur de la guerre, il est nécessaire. Les scènes à l'hôpital où des gens apprennent la mort de leur enfant ou d'un proche sont atroces et prennent aux tripes. Après sur le plan formel c'est un cran en-dessous de "Pour Sama", mais ça reste quand même très bien.

 

Pas d'accord, c'est juste deux approches différentes. Pour Sama est presque biographique, avec un contexte historique/biographique expliqué. 20 Days in Mariupol, c'est une tranche d'histoire, presque "isolée", vue par un reporter de guerre.


Message édité par gregouf le 20-03-2024 à 10:10:30

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"I do not want you to agree, I ask you to think, nothing more" - Pepe Mujica
n°70306388
Dintr-un l​emn
in medio stat virtus
Posté le 20-03-2024 à 10:46:27  profilanswer
 

Oui c'est vrai :jap:

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