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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°12187418
foutre de
Posté le 22-07-2007 à 18:45:26  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

alcyon36 a écrit :

coucou tt le monde,
bon déjà Rashaan dsl pr ton capes, ca sera pr lannee prochaine...en tout cas t'as lair detre particulierement doué ds le commentaire de texte;)
j'avais deux ptites questions en passant.
1)est ce que kk1 connaitrait un bouquin d'intro à la philo des math, histoires des math...qui soit abordable pr ma ptite tete.
2) je sais pas si c'est moi, mais je galere enormement ds ma lecture de la pheomenologie de l'esprit, j'utilise la traduction de Jarczyk et Labarrière, et je me demandais si kk1 connaitrait pas une meilleure traduc...


 
 
Salut Alcyon36>, moi j'ai un peu bossé sur hyppolite, le vocabulaire employé n'est pas le plus souple, mais c'est une base pour la lecture d'autres oeuvres, je pense à celle de sartre en particulier


---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
mood
Publicité
Posté le 22-07-2007 à 18:45:26  profilanswer
 

n°12187471
foutre de
Posté le 22-07-2007 à 18:53:28  profilanswer
 

Erroriste a écrit :


 
Préférez tout de même André Green à Julien... Ce dernier est psychanalyste borderline. :D
 
...
 
Je plussoie... (je développerai plus tard, pas le temps) :)


 
oui, plutôt andré que julien qui était littérateur académique pléiadée
 
 
on m'a dit que legendre était d'inspiration lacanienne et qu'il faisait ce que l'oeuvre de Marcuse était à la psychanalyse freudienne. Quelqu'un connaît ?


---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12187942
alcyon36
Posté le 22-07-2007 à 19:52:34  profilanswer
 

merci, pour ces reponses...j'ai de quoi faire.
honnetement ce Hegel c'est vraiment ma bête noire...c'est con, car je vois bien que mon ignorance de sa pensée m'empeche de comprendre pas mal de chose en philo contemporaine...c'est pas la premiere fois que je tente de m'aventurer dans la pheno de l'esprit, mais à chaque fois je deccroche avant même la première halte.


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12188068
jean eymar​d
Posté le 22-07-2007 à 20:08:16  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

merci, pour ces reponses...j'ai de quoi faire.
honnetement ce Hegel c'est vraiment ma bête noire...c'est con, car je vois bien que mon ignorance de sa pensée m'empeche de comprendre pas mal de chose en philo contemporaine...c'est pas la premiere fois que je tente de m'aventurer dans la pheno de l'esprit, mais à chaque fois je deccroche avant même la première halte.


Bah tu sais meme Shopenhauer ne comprenait rien a Hegel.
 
Pour etre plus précis, il prétendait qu'il n'y avait rien a comprendre car d'aprés lui  le sus nommé ne faisait qu'embrouiller et corrompre les jeunes cerveaux.

n°12188412
Baptiste R
Posté le 22-07-2007 à 20:54:41  profilanswer
 

Espace lié, espace strié et sociétés de controle, par l'Antichrist  
 
Sur Le Contrat social, par l'Antichrist
 
Sur les fondements de la phénoménologie, par l'Antichrist
 
Petite discussion entre Doc Maboul et l'Antichrist.
 
Présentation de la Phénoménologie de la perception, par l'Antichrist.
 
À propos de la notion de modèle en sciences, par l'Antichrist.
 
Sur Popper et Kuhn, le fait et la norme, par l'Antichrist
 
Une brève présentation de Michel Henry par l'Antichrist.
 
Deleuze et la pensée, par l'Antichrist.
 
Nuances sur les rapports entre pouvoir et puissance chez Deleuze, par l'Antichrist.
 
Chair et réceptivité, par Rahsaan.  :whistle:
 
Le philosophe, homme de mauvais goût ? par l'Antichrist.
 
Sur la connaissance et sur le temps, par l'Antichrist.
 
Amour de la connaissance et haine de la raison, par l'Antichrist.
 
De l'interprétation, par l'Antichrist.
 
Sur le désir et sur Don Juan, par l'Antichrist.
 
Le zen et la violence, par Rahsaan.
 
Sur Sartre et sur Lévinas, par l'Antichrist.
 
L'"Anti"christ répond à Claire et gribouille.
 
Tentative de discussion autour de Nietzsche, par Daniel Levrai et l'Antichrist.
 
L'art doit-il plaire ? par L'Antichrist.
 
Justice et équidé, par l'Antichrist.
 
Un petit pavé sur le respect, par l'Antichrist.
 
Qu'est-ce qu'une loi injuste, on se le demande, par l'Antichrist.
 
La théorie de la connaissance humienne, par l'Antichrist.
 
Deux messages sur Sade, par l'Antichrist.
 
’Un compte rendu de la critique faite par Georges Edward Moore de l'utilitarisme évolutionniste de Spencer’, par l'Antichrist.
 
La mécanique de l'amour-propre chez Pierre Nicole, par l'Antichrist.
 
Série de messages de l'Antichrist sur le symbolique, l'originaire, la loi, la nature, la finalité, le principe, etc., avec un addenda par la suite.

Textes sur les stoïciens, sur Spinoza, sur Leibniz.
 
Hegel, c'est chouette.


Message édité par Baptiste R le 08-09-2007 à 10:17:17
n°12189887
phyllo
scopus inornatus
Posté le 22-07-2007 à 23:12:42  profilanswer
 

foutre de a écrit :


 
oui, plutôt andré que julien qui était littérateur académique pléiadée


 
Mon préféré dans la famille, c'est Eugène. Cinéaste extraterrestre injustement méconnu.
 
Essayez donc "le monde vivant" ou tapez directement dans "le pont des arts" , court extrait :
 
Lui:
-Qu'est-ce-que tu lis ?
Elle:
-"Etre et temps".
Lui:
-C'est bien ?
Elle:
-Ne sois pas vulgaire.
 

n°12199120
rahsaan
Posté le 23-07-2007 à 22:01:47  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

L'autre soir en discutant avec un ami qui me parlait de postmodernité et qui me disait que "le postmoderne expliqué aux enfants", de Lyotard, est introuvable (il l'a pas lu, je lui prêterai...), je me suis rendu compte que ce terme tend maintenant à devenir, au moins dans les arts, une sorte de vague qualificatif de ce qu'on ne comprend pas, qui n'a pas de sens, qui est nul.
C'est le contraire du chemin fait par le terme d"impressionniste".


 
Oui, le mot de post-moderne a mal vieilli. C'est dommage.  
Il est employé à tort et à travers, pour qualifier une oeuvre d'art contemporaine, voire notre époque entière, et surtout de façon péjorative. Pour dire que c'est la fin des valeurs, qu'on a plus de repères, que le temps des grandes actions collectives est finie, que les idéologies sont derrière nous, qu'il faut se contenter d'un monde de relativisme et de pragmatisme...  
Pour le coup, c'est l'emploi même du terme qui est "post-moderne" : indéfini, flou, applicable à bien des domaines, un peu désenchanté, un peu rationnel, sceptique dans l'esprit et définitif dans sa lettre... La post-modernité en terminerait avec discours et les idéologies criminelles qui ont ensanglanté le monde. Nous serions désormais dans une ère de gestion des affaires, la politique se réglant selon les règles définies par les experts et les "technocrates". Réenchanter le monde, ce serait une façon de sortir de la post-modernité.  
 
Lyotard a beaucoup écrit sur le post-moderne, et en parlait de façon précise.  
Entre autres références : La condition post-moderne ; Au juste ; l'article Petite mise en perspective de la décadence et de quelques combats minoritaires à y mener ; Le post-moderne expliqué aux enfants.  
 
SUR LA POST-MODERNITÉ
 
Est post-moderne une époque dont les différents discours ne se réfèrent plus à un méta-discours ayant une valeur fondatrice. La post-modernité ne "croit" plus au Progrès, au Bien, au Sujet, à la Révolution... Ou même disons que si l'on continue de se référer, par politesse, habitude ou tradition, à ces valeurs transcendantes, ce n'est plus qu'un hommage en quelque sorte funèbre, car ces valeurs n'ont plus de puissance réelle sur le monde.
Si une science entend ne pas être seulement un agrégat de savoirs positifs, elle doit s'en réferer à un discours minimal sur ses fondements, ses buts, sa méthode, son axiomatique... (C'est pourquoi Sokal et Cie critiquent les discours post-modernes, comme ayant oublié les exigences minimales, selon eux, de scientificité et de rationalité).  
Le post-moderne est donc l'époque de la fin des grands récits, en particulier ceux des Lumières. D'où un affaiblissement des autorités religieuses, politiques, morales, de leur force régulatrice sur les pratiques sociales, qui cessent de s'en réferer à ces instances. Par définition, la post-modernité ne se reconnaît pas de modèle.  
 
Hétérogénéité des jeux de langage
 
Pour être précis, disons que Lyotard ne parle pas que de discours, mais de jeux de langages, c'est à dire, à la suite du Wittgensteinn des Recherches philosophiques, d'un ensemble cohérent d'énoncés avec les pratiques qui lui sont corrélées. Cependant, Lyotard donne un tournant nettement politique à cette notion de jeux de langages (JdL), en disant que dans le champ social de la post-modernité, il y a hétérogénéité de ces JdL, en ce qu'ils ne peuvent plus se référer à un JdL commun. Contre Habermas, Lyotard dit que la recherche d'invariants de la communication, en vue d'un agir commun, méconnaît cette hétérogénéité. La post-modernité est donc bien à l'image d'un patchwork, où aucun morceau d'étoffe ne peut prétendre être central, aucun motif être au principe du développement des autres.  
Dès lors, si un JdL cherche à s'imposer comme supérieur aux autres, en tâchant de les englober, de les réguler, voire de les phagocyter, ce qui apparaît est le risque de la terreur. "Taisez-vous, ou sinon..." C'est la formule de la terreur post-moderne (de son fascisme), quand un JdL cherche à s'imposer à tous les autres.  
Du coup, dans un tel champ social, il n'est plus possible de réaliser de grands projets, d'espérer un bouleversement d'ensemble, d'attendre le Grand Soir. Il faut jouer des coups. Tenter, jouer sa chance. Dire, faire, créer, un projet, une phrase, un évènement, comme on tente un coup sur un échiquier, sans connaître l'effet de ce coup sur la suite. Peut-être que c'est ce monde des singularités non-totalisables, que Deleuze entendait promouvoir contre l'idée hégélienne (et issue surtout d'Eric Weil) d'une homogénéité de la forme de l'Etat, capable d'intégrer / réconcilier l'ensemble des dimensions de la société (de "l'Esprit objectif", l'Esprit en tant qu'il se réalise dans des institutions).  
Agissez, mais n'espérez plus que votre action soit vouée à mener à la Révolution tant attendue. Il n'y a plus d'horizon prédéfini qui donnera sens à votre action, parce que vous ne pouvez plus affirmer que vous vous approchez d'un idéal dont chaque combat est une étape vers les lendemains qui chantent. Il n'y a plus de socle commun grâce auquel il serait possible de réaliser un accord des pratiques et des discours. Irréductiblement, il existe des différends, des divergences et à la compétence des savants, il faut préferer "les paralogismes des inventeurs" : non plus le consensus, mais l'invention de règles qui transforment le jeu. Non plus la réconciliation mais la confrontation et l'agon.
 
"(Lyotard) suggéra que, à la suite de l’effondrement des métanarrations modernes, les gens développent un nouveau jeu de langage, un jeu qui ne revendique pas la vérité absolue mais qui glorifie plutôt un monde de relations perpétuellement en changement (entre les personnes ainsi qu’entre les personnes et le monde)." (Wikipedia, "Philosophie post-moderne" )
 
Deux types d'énoncés
 
Qu'est-ce qu'un méta-discours ? Disons qu'un discours se constitue d'un ensemble d'énoncés articulés entre eux de façon cohérente et valide. Alors le méta-discours est celui qui vient garantir la cohérence et la validité des autres discours. Sera valide ("vrai" ) un discours en tant qu'il reçoit sa justification d'un discours d'un autre type, dont la validité n'est pas sujette à discussion.  
Disons alors que parmi les énoncés, on discernera deux classes, les énoncés de type 1 servant à assurer la "vérité" à ceux de type 2. Etablir un discours de type 1, c'est le rêve -jamais réalisé de la philosophie- en tant qu'elle entend trier le bon grain de l'ivraie de l'ensemble des autres discours. Déjà, dans le Politique, Platon fait le tri entre les différents prétendants au gouvernement de la Cité : le boulanger, par exemple, subvient au besoin de nourriture des habitants, mais il ne peut prétendre à la direction de la polis, pas plus que le maçon ; ni même le magistrat. Pourra être roi celui qui, tel un tisserand, saura composé des trames différentes pour obtenir un bon motif : équilibrer les caractères forts et les caractères modérés.  Ainsi, c'est au philosophe de tester les prétendants, de dire quel discours est valide pour gouverner la Cité, donc de rapporter la politique humaine à un savoir sur le Bien.  
Dès lors, pour reprendre l'idée de Lyotard, l'ensemble des énoncés de type 2 (ceux du boulanger, du maçon, du magistrat...) seront jugés en fonction d'énoncés de type 1, ceux produits par le philosophe. C'est cela, aussi, le projet de la Modernité, des Lumières : produire des énoncés de type 1, sur la paix perpétuelle, ou le Progrès, la Raison, qui permettent de juger des autres énoncés, de la science, de la religion, des arts...  
Et les philosophes de l'analyse logique ne disent pas autre chose, quand il veulent que la logique constitue le type n°1, à partir duquel il sera possible de valider ou non les autres formes de discours, selon leur conformité ou non aux règles de la logique.  
 
C'est, du reste, le projet du Wittgenstein du Tractatus Logico-Philosophicus : montrer que les énoncés métaphysiques sont des non-sens, et que la logique doit servir à les détruire, afin d'évacuer les faux problèmes qu'ils posent en postulant l'existence d'entités imaginaires, puis s'en tenir aux bons énoncés, ceux des sciences de la nature, qui devraient constituer la totalité de notre savoir.  
Seulement, le second Wittgenstein abandonne l'idée que la logique puisse être un JdL auquel rapporter tous les autres, car il y a bien des JdL qui ne prétendent pas décrire des états de fait ; par exemple, lorsque je donne un ordre ("Viens !", "ferme la porte !" ), je ne décris pas un état de fait. Donc W. constate l'hétérogénéité irréductible des JdL et se propose d'en faire la grammaire, afin d'en saisir le jeu et les enjeux, et ultimement, de montrer comment ces JdL se rapportent à des formes de vie.  
Ainsi, il abandonne la possbilité que la logique soit un énoncé de type 1.  
 
A l'inverse de ce projet d'établir les énoncés de type 1, Lyotard dit que dans la post-modernité, il n'y a plus de discours en surplomb, premier en droit. Plus encore, tout énoncé de type 2 est susceptible de devenir, à son tour, un énoncé de type 1. Le discours du boulanger, du maçon, du magistrat, peut détrôner le discours du philosophe, prendre sa place, avant de céder la place à un autre.  
 
Le cas de la justice
 
Lyotard analyse ces mutations dans le cas de la justice. Comment rendre justice s'il n'y a plus de référent dernier pour partager le juste de l'injuste ? Lyotard parle de ce sophiste athénien qui avait à défendre un homme accusé d'un meurtre. "Voyez, leur dit-il, mon client est robuste, fort, et vous l'accusez d'avoir tué. Et il en aurait été capable. Mais enfin, comment pourrait-il être le coupable ?... Car il savait très bien qu'étant donné son physique, il serait accusé. Il n'a donc pas pu tuer, car il savait qu'il était le coupable idéal."
L'astuce du sophiste consiste ici à se rapporter à l'opinion elle-même pour justifier ses raisons. C'est à dire qu'il prend comme référentiel dernier l'opinion des gens, leur imagination, et pas une raison universelle. Il joue l'opinion pour l'opinion, il prend l'opinion pour référentiel absolu, le plus relatif pour le plus solide. "Mon client n'a pas pu tuer car il savait qu'il serait accusé".
En dernier recours, c'est l'opinion qui tranche, et rien au-delà. Notre sophiste était déjà post-moderne. Il utilisait les énoncés d'opinion comme étant de type 1.  
 
La post-modernité expliquée aux HFRiens
 
Il faut éviter un contresens sur le terme de post-moderne. Il ne signifie pas, à proprement parler, "après la modernité", comme le suggère le préfixe "post". En fait, il semble plutôt que pour Lyotard, le post-moderne soit un décalage, un décrochage par rapport à la Modernité. Diderot est post-moderne en un siècle de Modernité, car il n'y a plus chez lui de discours métaphysique fondateur, transcendant.  
 
Dans le Neveu de Rameau, il n'y a rien au-delà de la composition polychrome, incertaine (baroque ? :D ) des discours et des pratiques, et le philosophe avec ses beaux principes n'est pas mieux armé, ni pour la vie et ses réalités, ni pour discourir, que le Neveu avec sa débrouillardise et son cynisme. Le philosophe aussi joue le jeu vulgaire, trépidant, de la vie et du monde, même s'il se veut en retrait, ou au-dessus de la mêlée.  
Diderot est donc l'ironiste de la Modernité, un Socrate qui aurait renoncé aux Idées au profit de la contingence et de la multiplicité de la matière.
 
Lyotard tâche de s'en tenir à une approche neutre axiologiquement sur le post-moderne. Il ne s'agit pas de porter un jugement de valeur, mais de comprendre ce qu'est cette condition, ses enjeux, sa nouveauté, ses risques.  
Il est vrai que l'abandon des grands récits et des grands discours favorise l'émergence de valeurs telles que le cynisme, le relativisme, le culte de l'efficacité brute.  
 
cf. l'article de Wikipedia, "Postmodernité", sur la sociologie :  
 
"En sociologie, la post-modernité désigne la dissolution de la référence à la raison comme totalité transcendante dans les sociétés contemporaines occidentales. La post-modernité, à la différence de la modernité, ne rattache plus l’idée de progrès à un sens synthétique qui le justifie.
 
Il s’agit aussi d’un mode précis de régulation des pratiques sociales et de reproduction des rapports sociaux découlant des contradictions de la modernité politique et institutionnelle. La tendance du mode postmoderne de régulation de la pratique sociale est que les actes signifiants des individus sont progressivement dissociés d’un ordre commun synthétique (qui dans la modernité leur conférait un sens) et remplacé par des régulations purement autoréférentielles et automatiques (le marché, les technologies, les médias informatiques) dont le mode d'opération n'est plus mesuré par rien d'autre que par leur propre taux de croissance exponentielle. L’efficacité remplace la légitimité; la gestion remplace le politique; le contrôle, la propriété, et nous nous retrouvons finalement avec des organisations qui prennent des décisions avec de l’information. La post-modernité ainsi entendue est un mode de reproduction sociale d’ensemble, régulée de manière décisionnelle et opérationnelle plutôt que de manière politico-institutionnelle (Michel Freitag). Les conséquences pratiques de cette dissolution de la référence à la raison, c’est que les actions humaines tendent à se réduire progressivement à un comportement adaptatif, que la pensée s’identifie à un calcul marginal de gain ou de perte, que les rapports humains se réduisant à la compétition ou à la concurrence et les identités ou statuts à ceux de gagnant et de perdant. Ajoutons que la science dans une société post-moderne renonce à son idéal normatif de réalité et de vérité au profit de la prévisibilité des résultats de l’action instrumentale opérée sur le réel et que l’activité humaine tend à se justifier par le paradigme général de la résolution de problème."
 
La technocratie remplace la politique : non plus un projet et des idéaux, mais des opération de restructurations partielles, des modifications locales, de la gestion rationelle plutôt qu'un agir en vue d'une fin déterminée.  
 
Enjeux et risques
 
A la limite, est post-moderne un discours qui, tel le sophiste déjà cité, ne s'appuie plus que sur d'autres discours, en jouant le discours pour le discours, sans référence à une réalité extérieure. D'où un effacement plus ou moins complet de la distinction entre discours et récit, tout discours sur l'émancipation de l'homme étant aussi le récit anticipé de cette libération, et le récit de l'émancipation se justifiant par la valeur du discours émancipatoire. Ainsi, dit Lyotard, quand nous parlons, nous sommes aussi parlés par ce que nous parlons. Notre discours est formé par les discours qui nous précèdent. Nous disons et nous sommes dits par ce que nous disons, car ceci nous précède en droit. Peut-on, doit-on souhaiter retrouver une assise réelle, stable, au sein de cet ensemble mouvement que sont les JdL ? Ne suis-je qu'un discours ? Et les horreurs de la guerre ne sont-elles qu'un discours ?  
La post-modernité n'a pas d'autres fondements que la remise en question (ironique, et/ou cynique...) des fondements des valeurs et de ce que ces valeurs structurent, c'est à dire notre réalité et nos actions. Cependant, je pense que le propos de Lyotard n'est pas de rejeter l'idée qu'il existe rien au-delà des discours, mais rien au delà des JdL, ce qui est bien différent. Car, comme dit plus haut, les JdL sont un ensemble formé d'un langage et des actions qui lui sont corrélées : construire une maison, déclarer sa flamme... Mais quiconque parle ou agit est dors et déjà engagé dans un JdL et rien ne permet de donner le primat à une de ces formes de vie plutôt qu'à une autre, et c'est l'existence de cette multiplicité hétérogène qui définit le post-moderne dans ce qu'il a de plus positif.  
 
Mais si nous sommes libérés de l'emprise des méta-récits, qui nous libérera de cette libération ? La post-modernité est-elle l'époque des inventions inédites et des espoirs insolites, en-dehors des grandes idéologies totalisantes, ou bien la période où triomphe le cynisme de ceux qui continuent à tenir des discours auxquels ils n'accordent plus d'autre valeur que de celle perdurer par leur efficacité ? C'est cette nouvelle configuration dans l'entrelacement des pratiques de pouvoir et des pratiques d'invention qui est au coeur de la post-modernité.


Message édité par rahsaan le 24-07-2007 à 00:05:03

---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°12199505
Baptiste R
Posté le 23-07-2007 à 22:41:15  profilanswer
 

Citation :

Disons alors que parmi les énoncés, on discernera deux classes, les énoncés de type 1 servant à assurer la "vérité" à ceux de type 2. Etablir un discours de type 1, c'est le rêve -jamais réalisé de la philosophie- en tant qu'elle entend trier le bon grain de l'ivraie de l'ensemble des autres discours.


Idem pour la logique mathématique.
 
(Je tiens à remercier ma famille, et aussi mon producteur, sans qui je ne serais pas là aujourd'hui pour recevoir ce point Gödel.)
 
 

Citation :


A l'inverse de ce projet d'établir les énoncés de type 1, Lyotard dit que dans la post-modernité, il n'y a plus de discours en surplomb, premier en droit. Plus encore, tout énoncé de type 2 est susceptible de devenir, à son tour, un énoncé de type 1. Le discours du boulanger, du maçon, du magistrat, peut détrôner le discours du philosophe, prendre sa place, avant de céder la place à un autre.  


Bathmologie (barthésienne (comme Fabien, le Collège de France en plus) ou camusarde, au choix).
 
Dernière remarque dans cette série hautement utile qui fait des parasites au post impeccable au dessus de moi : je me demande si Rahsaan met moins de temps en écrivant "JdL" (avec le d en miniscule) ou "jeux de langage".
 
 
P.S. : Il manque le troisième larron : l'anti-moderne.


Message édité par Baptiste R le 23-07-2007 à 22:46:03
n°12199937
rahsaan
Posté le 23-07-2007 à 23:17:03  profilanswer
 

Je viens d'essayer : je confirme qu'il est plus rapide de taper JdL.  :lol:  
 
Je peine pas mal pour dégager les enjeux des sujets que j'aborde. :/
C'est quoi, en somme, l'enjeu, quand on parle du post-moderne ? (Pourquoi se donner le mal d'en parler ? Pourquoi Lyotard s'y est-il tant intéressé ?...)  
 
Est-ce que cela change beaucoup de chose, pour la société, pour le monde, pour notre vie, que les grands récits n'organisent plus notre vision du monde et nos pratiques ?...  
 
Pourtant, c'est quand même vrai qu'on l'entend beaucoup, dans les media, dans la bouche d'hommes politiques, de penseurs... "Il faut réenchanter le monde, il faut retrouver le sens du collectif, repolitiser la société, nous redonner un projet d'avenir..."  
Mais dire "il faut, il faut", on sent que cela n'a aucune efficacité et que nos beaux discours nous permettent souvent d'ignorer ce qui se joue réellement, et qui va souvent à l'opposé de ce qui est dit publiquement. Je dirais que c'est le discours qui avoue presque de lui-même qu'il n'est que wishful thinking, voeu pieux.
En-deça même de la question de savoir s'il faut, oui ou non, redevenir modernes, se pose la question de savoir à quoi riment ces belles déclarations d'intention, ces projets lancés en l'air. "Réenchantons le monde !"
Mais il y a tant de confusions, de malentendus, d'impatience, d'ignorance, d'idées toutes faites, dans ces discours.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°12200218
rahsaan
Posté le 23-07-2007 à 23:47:32  profilanswer
 

A propos du temps du discours
 
Je pense à cet exemple donné par Marx. Je crois que c'est dans La lutte des classes en France.  
Les notables bourgeois au pouvoir lors de la 2e (?) République parsemaient leurs discours de lapsus révélateurs, disant "la Monarchie" au lieu de "l'Etat", confondant volontiers République et Ancien Régime -comme si leur intention d'installer la République en France n'était qu'hypocrite apparence, dissimulant un secret désir de conserver en fait l'essentiel des formes de la Monarchie.  
Mais, dit Marx, ces discours montrent que le sens de l'histoire trahit l'hypocrisie même de ces notables, car c'est bel et bien et eux qui, objectivement, installèrent la République en France -si bien que leurs hypocrisie subjective leur masquait à eux-mêmes que leur rôle historique était strictement à l'opposé de ce qu'ils pensaient faire en secret. Comment ne pas penser ici, bien sûr, à la notion de ruse de la raison hégélienne ?  
En somme, et c'est vertigineux, c'est ceux qui croient ruser avec leur mandat politique, qui sont les dupes de la raison, Raison qui trompe les escrocs eux-mêmes ! Mieux encore : la "Raison" a besoin des escrocs en tant qu'escrocs pour se réaliser. Il fallait que des hommes se trompent quand ils croyaient tromper leur monde, pour que la République remplace la Monarchie. D'honnêtes gens n'auraient pas réussi à instaurer la République.  
 
Je suis fasciné par cette fonction du langage, qui a le pouvoir de masquer à celui qui le tient ce qu'il fait réellement, au point qu'est parfaitement banale cette situation, où nous tenons un discours qui fait écran à notre pratique réelle, en nous présentant un monde strictement inversé.
Et, il faut y insister, ce n'est pas une situation malheureuse, accidentelle. Non : nous n'accepterions pas de faire ce que nous faisons objectivement si nous n'avions une conviction subjective qui est, à la limite, la négation même de ce qui se passe réellement.  
Tel patron d'obédience gaulliste fait tout pour maintenir son entreprise et sauve ainsi des emplois dans sa région, agissant de fait en homme de gauche, tandis que tel élu socialiste promeut de nouveaux modes de consommation parisianiste et l'élitisme culturel bobo, agissant de fait en homme de droite.  
Par volonté de subvertir le système, un nerd accepte un emploi dans une grande entreprise d'informatique, et devient à son tour un chasseur de nerd, récupéré par ce "système" qu'il croyait combattre. Tel gardien de supermarché (interviewé lors de l'émission de D. Mermet, Là-bas si j'y suis) croit qu'il gagne sa vie avec ce boulot, en attendant le grand soir et en lisant Che Guevara, mais son existence objective contribue à préserver l'ordre établi.
C'est le cas, classique chez Hegel, où la volonté particulière sert à réaliser un dessein universel. Mais les mauvaises passions servent-elles toujours à produire un bien qui dépasse l'individu ?...
 
 
Dans un film récent, Collateral de Michael Mann, un chauffeur de taxi, joué par Jamie Foxx, attend d'avoir assez d'argent pour partir dans les îles, s'acheter un avion et vivre la belle vie en faisant découvrir les paradis tropicaux aux touristes. Il a bien fait ses calculs. Encore quelques années à parcourir les rues de la métropole américaine, et il arrête tout. Il part avec ses économies et il refait sa vie.  
Son client du soir (joué par Tom Cruise), qui se trouve être en fait un tueur à gages, finit par lui dire qu'en somme, il n'aura jamais la volonté d'accomplir son rêve, et que ce beau projet de partir dans les îles est une façon pour lui d'accepter sa condition de chauffeur de taxi, que sans ce rêve, il ne tiendrait pas le coup.  
 
Dans Des souris et des hommes de Steinbeck, des ouvriers victimes de la crise se retrouvent dans une usine, et commencent à former des projets d'avenir. Et si on mettait nos économies en commun ?... Si on se cotisait pour acheter à plusieurs une petite propriété ? On serait nos patrons, on ne serait plus dépendant de quiconque. On n'aurait pas de grands besoins. La vie serait belle. Et ce rêve a vraiment l'air à portée de mains.  
Seulement, ce beau projet s'effondre, lorsque l'un des deux héros, colosse débile mental, étrangle une petite fille (celle du patron je crois) et son camarade se retrouve seul sur la route, ses beaux rêves détruits.  
 
Le meilleur des mondes possibles est-il donc celui où le chauffeur de taxi reste chauffeur, où le chômeur voit ses rêves s'écrouler ? Du point de vue du discours spéculatif (leibnizien-hégélien), il faut croire que ce serait une catastrophe pour l'ordre global du monde que le taximan voit son petit rêve se réaliser. Il faut qu'il continue à rêver pour se masquer sa situation dérisoire, en sorte que c'est ce besoin même, celui de rêver d'échapper à sa condition, qui est dérisoire. C'est le taximan qui, par ce rêve, se rit des autres, ceux qui resterons à jamais dans leur taxi ; et c'est le rêve qui rit de ce taximan qui, comme tous ses collègues, voudrait échapper à ce qu'il est.  
L'acte même de tourner en dérision se retourne contre l'auteur, qui comprend que ce qu'il devrait d'abord tourner en dérision, c'est son rêve...  
 
Pourquoi je parle de ce phénomène pour le moins étrange et perturbant ? Parce que c'est quelque chose d'assez courant, qui arrive à tout le monde, et qui a de quoi nous rendre méfiants quant à nos discours.  
Que disons-nous quand nous parlons ? Savons-nous dans quel jeu nous sommes engagés, à notre insu ? Et si parler était une façon de jouer un jeu qui nous dépasse et que nous ne sommes pas voués à comprendre, que nous ne pouvons pas comprendre tant que nous le jouons et que nous en sommes le jouet ?...  
Nous sommes aveuglés par nos discours, peut-être même par ceux qui seraient censés nous assurer une vision claire et distincte, et les discours dans lesquelles nous nous moulons, nous pré-existent en droit et sont aveugles à nos volontés particulières.  
 
Un professeur dit qu'il a voulu faire ce métier parce qu'il croit au rôle de l'éducation, de la culture, mais c'est plutôt le contraire qui est vrai : c'est parce qu'il est professeur qu'il croit à la culture, à l'éducation, bref qu'il adhère aux discours qui favorisent son travail et lui permettent d'être reconnu / accepté en société. Ce sont les pratiques qui engendrent l'idéologie. Nommez un ouvrier patron, et il ne parlera plus de syndicalisme, d'entraide, de solidarité, mais il se mettra à "croire" à l'initiative individuelle, à la réussite, à la pesanteur des réglementations étatiques. Chacun "pense" et dit ce qui l'arrange et lui permet de perdurer dans ce qu'il est. Changez les conditions de vie et vous changez la conscience. Untel qui est fauché et qui pense qu'il est bon de vivre modestement, sans excès, se mettra à faire étalage de ses dépenses et de ses somptueuses acquisitions dès qu'il aura hérité d'un oncle d'Amérique.  
Et ce n'est pas une "solution" que de dire : "mais c'est normal, tout le monde est pareil !"
Oui mais pourquoi est-ce normal ? C'est en effet très commun mais que dites-vous quand vous dites que c'est normal ?...  
 
Lisons la fin de l'Archéologie du savoir de Foucault : les discours que nous tenons ne sont formés par des règles qui sont présentes à notre conscience. Ce n'est pas la fraîcheur de la parole, née d'une volonté spontanée, individuelle, personnelle, qui peut changer le sens du discours. "Le discours n'est pas la vie : son temps n'est pas le vôtre ; en lui, vous ne vous réconcilierez pas avec la mort."
 
Ce n'est pas "nous" qui déployons le temps dans lequel se déroule le discours. C'est nous qui, toujours déjà, nous inscrivons dans la temporalité d'un discours qui a commencé avant nous et qui use de notre existence pour se prolonger après. Mais quel discours ? Quel sens a t-il ? Qui est ce réel que nous traversons, qui nous traverse, qui joue de nous et nous illusionne ?...
 
Les hommes discourent et parlent de leurs discours. Mais le discours parle t-il de nous ?...


Message édité par rahsaan le 24-07-2007 à 00:03:30

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 23-07-2007 à 23:47:32  profilanswer
 

n°12200663
neojousous
Posté le 24-07-2007 à 00:41:23  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

J"Réenchantons le monde !"


 
vive les Teletubbies !


Message édité par neojousous le 24-07-2007 à 00:42:14
n°12202093
Baptiste R
Posté le 24-07-2007 à 08:01:54  profilanswer
 

Citation :

Tel patron d'obédience gaulliste fait tout pour maintenir son entreprise et sauve ainsi des emplois dans sa région, agissant de fait en homme de gauche,


 
http://pix.nofrag.com/0d/f7/f3c54c4c3a87821d3c87759a57c7.jpg
 
 

Citation :

Dans un film récent, Collateral de Michael Mann, un chauffeur de taxi, joué par Jamie Foxx, attend d'avoir assez d'argent pour partir dans les îles, s'acheter un avion et vivre la belle vie en faisant découvrir les paradis tropicaux aux touristes. Il a bien fait ses calculs. Encore quelques années à parcourir les rues de la métropole américaine, et il arrête tout. Il part avec ses économies et il refait sa vie.  
Son client du soir (joué par Tom Cruise), qui se trouve être en fait un tueur à gages, finit par lui dire qu'en somme, il n'aura jamais la volonté d'accomplir son rêve, et que ce beau projet de partir dans les îles est une façon pour lui d'accepter sa condition de chauffeur de taxi, que sans ce rêve, il ne tiendrait pas le coup.  


http://pix.nofrag.com/d2/c2/a8a42d2cf6b8ae8eefafb90b8d1d.jpg
 
 

Citation :


Dans Des souris et des hommes de Steinbeck, des ouvriers victimes de la crise se retrouvent dans une usine, et commencent à former des projets d'avenir. Et si on mettait nos économies en commun ?... Si on se cotisait pour acheter à plusieurs une petite propriété ? On serait nos patrons, on ne serait plus dépendant de quiconque. On n'aurait pas de grands besoins. La vie serait belle. Et ce rêve a vraiment l'air à portée de mains.  
Seulement, ce beau projet s'effondre, lorsque l'un des deux héros, colosse débile mental, étrangle une petite fille (celle du patron je crois) et son camarade se retrouve seul sur la route, ses beaux rêves détruits.  


http://pix.nofrag.com/b0/b6/3c02c1243e8fc1e44cafe9032ad1.jpg
 
 

Citation :

Pourquoi je parle de ce phénomène pour le moins étrange et perturbant ? Parce que c'est quelque chose d'assez courant, qui arrive à tout le monde, et qui a de quoi nous rendre méfiants quant à nos discours.  
Que disons-nous quand nous parlons ? Savons-nous dans quel jeu nous sommes engagés, à notre insu ? Et si parler était une façon de jouer un jeu qui nous dépasse et que nous ne sommes pas voués à comprendre, que nous ne pouvons pas comprendre tant que nous le jouons et que nous en sommes le jouet ?...  
Nous sommes aveuglés par nos discours, peut-être même par ceux qui seraient censés nous assurer une vision claire et distincte, et les discours dans lesquelles nous nous moulons, nous pré-existent en droit et sont aveugles à nos volontés particulières.  


http://pix.nofrag.com/d2/c2/a8a42d2cf6b8ae8eefafb90b8d1d.jpghttp://pix.nofrag.com/b0/b6/3c02c1243e8fc1e44cafe9032ad1.jpg

n°12203954
rahsaan
Posté le 24-07-2007 à 12:37:26  profilanswer
 

http://anaximandrake.blogspirit.com/album/textes_anciens_cineraire_amphore_/medium_deleuzemiroir.3.jpg


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°12203981
Baptiste R
Posté le 24-07-2007 à 12:42:21  profilanswer
 

Joli !  :D

n°12239675
neojousous
Posté le 27-07-2007 à 19:42:11  profilanswer
 

La pensée comme lutte contre l'opinion et le chaos
 
Gilles Deleuze, dans "Qu'est-ce que la philosophie ?", évoque la pensée comme un rapport au chaos. L'opinion est une sorte de mouvement de recul défensif face à l'agressivité du chaos. Utilisant le vocabulaire humien, il explique que les idées se succèdent par association d'idées (causalité, ressemblance, contiguité) de manière totalement chaotique menant à des idées aussi fantaisistes qu'un dragon ailé, ou un chien volant. L'opinion permet de se protéger de ce chaos, de se mettre à l'abris en projetant du fixe, de la stabilité sur ce chaos. Deleuze utilise la métaphore d'une ombrelle qui nous protégerait du soleil, cette ombrelle étant l'opinion. Les sciences, les arts et les philosophies sont une lutte à la fois contre le chaos, et contre l'opinion. Il s'agit de déchirer l'ombrelle pour s'enfoncer dans le chaos, s'engager en territoire ennemi. Le plaisir lié à une oeuvre d'art correspond à cette déchirure du voile de protection nous protégeant. Une notion scientifique permet d'exprimer un état de chose du monde au delà de l'écran de l'opinion. Mais ne peut se confronter au chaos qui le veut. Clément Rosset parle de tolérance au réel dans son livre "Le réel et son double" : si le réel devient intolérable, nous nous dédoublons pour refuser cette réalité, ce chaos si désagréable, l'opinion niant l'évidence, s'en séparant. Si l'opinion est passivité, les philosophies les arts et les sciences sont activités, créativités - augmentation de la volonté de puissance j'aurai envie de dire ! (argggg Nietzsche aura ma peau !)

n°12241226
Profil sup​primé
Posté le 27-07-2007 à 22:23:22  answer
 

J'aimerais vous poser une question : quelle solution en terme de philosophie pour quelqu'un qui aime la vie et qui est confronté au scepticisme.
 
En gros : j'adore la vie, mais je n'ai malheureusement pas la simplicité d'esprit d'avoir une religion, et j'ai besoin d'avoir un fond philosophique à ma vie.  Je ne connais pas grand chose en philo, mais j'ai été confronté aux pensées sceptiques (qui dévalorisent la vie et qui pronent l'arrêt du cerveau, et donc idéalement, la mort) ce qui m'angoisse un peu. J'aimerais donc des conseils de lectures et de philosophies pour que je puisse détruire intérieurement le scepticisme qui est en moi et me trouver une philosophie adaptée).
 
Merci et @+

n°12241860
Baptiste R
Posté le 27-07-2007 à 23:43:49  profilanswer
 

neojousous a écrit :

La pensée comme lutte contre l'opinion et le chaos
 
Gilles Deleuze, dans "Qu'est-ce que la philosophie ?", évoque la pensée comme un rapport au chaos. L'opinion est une sorte de mouvement de recul défensif face à l'agressivité du chaos. Utilisant le vocabulaire humien, il explique que les idées se succèdent par association d'idées (causalité, ressemblance, contiguité) de manière totalement chaotique menant à des idées aussi fantaisistes qu'un dragon ailé, ou un chien volant. L'opinion permet de se protéger de ce chaos, de se mettre à l'abris en projetant du fixe, de la stabilité sur ce chaos. Deleuze utilise la métaphore d'une ombrelle qui nous protégerait du soleil, cette ombrelle étant l'opinion. Les sciences, les arts et les philosophies sont une lutte à la fois contre le chaos, et contre l'opinion. Il s'agit de déchirer l'ombrelle pour s'enfoncer dans le chaos, s'engager en territoire ennemi. Le plaisir lié à une oeuvre d'art correspond à cette déchirure du voile de protection nous protégeant. Une notion scientifique permet d'exprimer un état de chose du monde au delà de l'écran de l'opinion. Mais ne peut se confronter au chaos qui le veut. Clément Rosset parle de tolérance au réel dans son livre "Le réel et son double" : si le réel devient intolérable, nous nous dédoublons pour refuser cette réalité, ce chaos si désagréable, l'opinion niant l'évidence, s'en séparant. Si l'opinion est passivité, les philosophies les arts et les sciences sont activités, créativités - augmentation de la volonté de puissance j'aurai envie de dire ! (argggg Nietzsche aura ma peau !)


Mon petit neo, ce Rahsaan a une mauvaise influence sur toi. Si tu continues, tu finiras par avoir de bonnes notes.
 
 
 

Citation :

J'aimerais vous poser une question : quelle solution en terme de philosophie pour quelqu'un qui aime la vie et qui est confronté au scepticisme.
 
En gros : j'adore la vie, mais je n'ai malheureusement pas la simplicité d'esprit d'avoir une religion, et j'ai besoin d'avoir un fond philosophique à ma vie.  Je ne connais pas grand chose en philo, mais j'ai été confronté aux pensées sceptiques (qui dévalorisent la vie et qui pronent l'arrêt du cerveau, et donc idéalement, la mort) ce qui m'angoisse un peu. J'aimerais donc des conseils de lectures et de philosophies pour que je puisse détruire intérieurement le scepticisme qui est en moi et me trouver une philosophie adaptée).


T'as de la chance, ce soir j'ai envie de faire semblant d'être sage. Alors écoute-moi : en gros t'es dans la merde.
Je sais bien que les hommes sont maladroits avec la vérité, mais ici on ne fait pas agence matrimoniale. Tout de même, quelle gauche assiduité, quel abominable sérieux.
Dire "j'adore la vie" est tellement abstrait que derrière la façade de bonne volonté, le désespoir guette. Les gens qui parlent de la vie de cette façon, la louent et la prient, ce sont ceux qui la voient de l'extérieur. Quand t'es dedans, la vie c'est pas grand chose : il y a des femmes, des bons repas, il y a ta vie et, si tu as de la chance, un ou deux rêves pour la mener par le bout du nez, mais "la vie" : pf. Il y avait une femme qui disait "et pourtant j'aime tant la vie", c'était une anorexique au stade terminé. Si tu peux dire sincèrement "j'adore la vie, mais", c'est que tu ne l'aimes pas tant que ça, que tu dois faire un effort. Fichu anxieux, entre la vie et la mort : entre ou sors, mais ferme la porte. Tu l'as dit, ton esprit n'est pas assez simple. Donc la solution tu l'as : arrête de penser.

n°12243414
Profil sup​primé
Posté le 28-07-2007 à 10:01:06  answer
 

J'ai trouvé mon bonheur hier soir, je vous remercie ;)
 
baptiste -> tu confonds aimer la vie et être dans la vie ;). Tout comme un homme peut adorer les femmes même en étant célibataire, on peut aimer la vie sans y être pleinement (pour cela il suffit par exemple simplement d'être isolé, seul, très pauvre).
 
Sinon :  
-ta vision de la vie est assez grossière ("il y a des femmes, des bons repas" )
-dire "j'adore la vie" est tout sauf abstrait : on peut être dans une période de bonheur intense et dire "j'adore la vie", j'ai connu ça. Et lorsque on a eu souvent de telles périodes, on peut avoir un sentiment profond que sa nature est de vivre, tout simplement, ce qu'on peut appeler "aimer profondément la vie".
-tes deux dernières lignes me font penser à un gros troll "Donc la solution tu l'as : arrête de penser" :lol: Et puis s'interroger sur le septicisme n'est heureusement pas être entre la vie et la mort :lol:
 
 
@+

Message cité 1 fois
Message édité par Profil supprimé le 28-07-2007 à 10:04:18
n°12244044
neojousous
Posté le 28-07-2007 à 12:36:37  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :


Mon petit neo, ce Rahsaan a une mauvaise influence sur toi. Si tu continues, tu finiras par avoir de bonnes notes.


 
J'en ai déjà, j'ai droit à ma petite évaluation sur msn toutes les fins de semaines...

n°12244843
alcyon36
Posté le 28-07-2007 à 15:35:25  profilanswer
 


 
Baptiste r a repndu à la va vite...mais à ta place je ecarterais pas ses remarques d'un geste de la main..."sa" vision de la vie, enfin de sa quotidienneté est loin d'être aussi grossiere et vugaire que ca...
déjà, de quel doctrine sceptik tu parles? c'est assez lartge le scepticisme...entre un Pyrrhon (jsais plus comment ca s'ecrit) et un Montaigne, il y a un monde...je sais que tu t'y connais pas en philo, mais ca peut être interessant pour nous, de savoir de quels auteurs tu nous parle. Comment ces auteurs partent ils du doute sceptik pour arriver à une devalorisation de la vie? c'est pas si evident...
ensuite, ptet que tu n'as pas la simplicité d'esprit pour avoir une religion, mais à partir du moment où tu cherches une philo qui occupe la même fonction... opourquoi diable aurais tu besoin "d'un fond philosophique" à ta vie, si ce n'est parce que tu veux la justifier...autant avoir une religion.... "jadore la vie, mais" j'ai besoin de la justifier, c'est donc bien qu'il y a kkchose qui ne te convient pas, non dans le scepticisme, mais bien dans la vie;)
une philosophie qui te soit adapté;) c'est etrange comme expression, c'est comme si tu cherchais la crème de rasage qui soit adaptée à ton type de peau...peur des irritations? :D  
 
 
pour revenir à ce que tu dis sur la difference entre aimer la vie et être dedans. l'exemple que tu donnes, de ces moments de joies..blabla, mais alors qu'aimes tu? la vie, ou le bonheur? c'est pas pareil. dans ton premier post, ton affirmation, "j'adore la vie", ne se rapportait aucunement à une situation particuliere, elle concernait la vie, toute la vie. elle n'etait pas seulement le fait, et l'effet d'un heureux moment.
on pourrait poser la question à la Nietzsche...es tu capable à partir d'un seul instaznt de joie de justifier la vie, à savoir de vouloir son eternel retour, non pas seulement de cet instant, mais bien de tous les autres;)
et puis je sais pas trop, ta distinction aimer la vie/être dans la vie me semble peut pertinente...pas sur que ca soit interessant de comprendre la vie comme un milieu, comme un receptacle plutot.  
Je ne comprends pas ton exemple du pauvre type tout seul..blabla. il est censé nous montrer qu'on peut être ds la vie et ne pas l'aimer? enfin d'un autre côté, si il retrouve du taf, une ptite femme...blabla...enfin s'il est heureux pour un moment, il sera tout aussi pret que toi à dire j'adore la vie.


Message édité par alcyon36 le 28-07-2007 à 15:52:10

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12244918
Profil sup​primé
Posté le 28-07-2007 à 15:51:17  answer
 

J'ai dit dans mon premier message que je parlais de pyrrhon, un sceptique ne croit en rien, même pas ses sensations, donc ne peut vivre (pourquoi manger, travailler, si rien n'est sur, pas plus ceci que cela ?).  
 
"j'ai besoin de la justifier, c'est donc bien qu'il y a kkchose qui ne te convient pas, non dans le scepticisme, mais bien dans la vie"
 
Je n'ai jamais dit que je voulais la justifier, où as-tu vu ça ? :)
 
Si quelqu'un aime les requins mais qu'il prend des précautions pour les observer tu ne vas pas lui dire que puisqu'il prend des précautions il n'aime pas les requins ?
 
J'ai expliqué comment j'aimais la vie, c'est juste que pour l'apprécier pleinement, j'ai besoin d'avoir un état d'esprit particulier, qui me permet de la vivre heureux, sans la gâcher en m'inquietant sur (par exemple) la douleur, la maladie, la mort. C'est pour moi le rôle de la philosophie d'offrir à l'esprit une telle sérénité.
 
Mes inquiétudes étaient dues à un manque de culture philosophique et spirituelle, que je commence déja à combler (les philosophies adaptées à la vie sont nombreuses, le bouddhisme en est un exemple).
 
Mais tout ceci est très personnel, je vous remercie de votre attention jusqu'a maintenant, je n'ai maintenant plus besoin de continuer cette conversation :jap:
 
 
 

n°12244965
neojousous
Posté le 28-07-2007 à 16:03:50  profilanswer
 

Pour réfuter le pyrrhonisme, je dirais perso que le doute est artificiel. Il n'a rien de naturel, n'appartient pas à la vie. C'est une sorte de décadence, de faiblesse, de s'arrêter à ce problème. Le doute systématique est une élaboration conceptuelle. Si elle vient gêner le bon déroulement de ta vie, elle est inutile.

n°12244999
alcyon36
Posté le 28-07-2007 à 16:11:37  profilanswer
 


pas grave, je la continue tout seul ca me botte;)
1) je vois pas dans ton premier message que tu parles de pyhrron.
2)ensuite, nombreux passages de la tradition nous parlant de pyhrron nous raconte qu'il etait conservateur, il remplissait ses fonctions et respectait les lois de la cité...donc pas de pb.
3)"j'aime trop la vie pour ne vouloir être qu'heureux", enfin ca c'est plus perso, mais jai trop lu Nietzsche ca doit être pour ca, je suis pas sur que la boudhisme (sans rentrer ds le dabatde savoir si c'est ou non de la philo..etc) soit une philo "adaptée" à la vie.  
Je persiste, si tu as besoin d'un doctrine philosophique pour "apprecier pleinement" la vie, c'est bien que quelque chose ne te convient pas ds la vie. et ton exemple sur la prudence et les requins à observreer, jai bcp de mal...pas sur qu'il s'agisse en l'espece seulement de prudence et d'observation.

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 28-07-2007 à 16:13:10

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12245024
alcyon36
Posté le 28-07-2007 à 16:15:54  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Pour réfuter le pyrrhonisme, je dirais perso que le doute est artificiel. Il n'a rien de naturel, n'appartient pas à la vie. C'est une sorte de décadence, de faiblesse, de s'arrêter à ce problème. Le doute systématique est une élaboration conceptuelle. Si elle vient gêner le bon déroulement de ta vie, elle est inutile.


tout à fait, le doute sceptique est tout comme celui de Descartes artificiel (même si le doute methodique est construit pour être dissipé apres coup). si c'est ce doute, en lui-même et par lui-même qui te rend incapable d'atteindre l'ataraxie, alors ...je te laisse tirer la conclusion..


Message édité par alcyon36 le 28-07-2007 à 16:16:39

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12245114
alcyon36
Posté le 28-07-2007 à 16:39:37  profilanswer
 


  :non:  
même si on fait abstraction du fait que le doute sceptik est artificiel et uniquement le moyen d'atteindre l'ataraxie, ce que tu en dis n'est pas juste. un sceptik , certes, ne croit pas que ses sensations sont vraies, mais il ne croit pas non plus qu'elles sont fausses.d'où le conservatisme affiché de pyrrhon et de Montaigne (avec quelques nuances http://www.radiofrance.fr/chaines/ [...] index.php)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12245214
Baptiste R
Posté le 28-07-2007 à 16:59:17  profilanswer
 

Tout ce que je sais, c'est que la vie se vit, n'est pas une pratique ayant besoin d'un fondement théorique. Quand sortira-t-on de la philosophie morale ?
 

Citation :

-ta vision de la vie est assez grossière ("il y a des femmes, des bons repas" )


J'ai dit "des femmes [et des hommes de temps en temps], des bons repas" ET des rêves (ou plutôt des buts, des projets).
 
 

Citation :

J'ai expliqué comment j'aimais la vie, c'est juste que pour l'apprécier pleinement, j'ai besoin d'avoir un état d'esprit particulier, qui me permet de la vivre


Tu as besoin d'avoir un état d'esprit particulier pour vivre ? Tu as donc besoin d'un état d'esprit pour avoir un état d'esprit, ou alors ce que tu appelles "état d'esprit" est en fait une doctrine quelconque ?

n°12245269
Baptiste R
Posté le 28-07-2007 à 17:08:34  profilanswer
 

http://chrysalide44.free.fr/dotclear/images/lesenfduparadisweb.jpg
 
"Vous aimez comme un enfant."

n°12245703
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 28-07-2007 à 18:09:05  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :


 
2)ensuite, nombreux passages de la tradition nous parlant de pyhrron nous raconte qu'il etait conservateur, il remplissait ses fonctions et respectait les lois de la cité...donc pas de pb.


 
 
Quoi, les progressistes crachaient sur les préteurs et passaient leur journées à prendre des bains d'huiles?  :lol:


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A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°12245768
alcyon36
Posté le 28-07-2007 à 18:19:18  profilanswer
 

ba en un sens oui...diogene, aristippe...
faut être "conservateur" dans ses habitudes, pour pouvoir affirmer une doctrine qui refuse de se prononcer sur l'existence ou la non existence des dieux, tout en occupant des fonctions sacerdotales....


Message édité par alcyon36 le 28-07-2007 à 18:26:02

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°12247904
Baptiste R
Posté le 29-07-2007 à 00:19:59  profilanswer
 

"Le monde justifie toutes les géométries sans se laisser pleinement exprimer par l'une d'entre elles" (Merleau-Ponty)
 
"La géométrie, en tant que tentative (et l'homme en a fait plusieurs) de rendre l'espace intelligible est le résultat d'une activité de "notre communauté communicante" ; elle est "le constitué", le résultat d'un parcours non-arbitraire, qui enracine nos hypothèses constitutives dans certaines régularités du monde, régularités, "donations" qui s'imposent à nous ; ces régularités, elles, sont "déjà là" (la connectivité de l'espace, l'isotropie, les symétries - pour s'inspirer de Riemann et de Weyl). Mais c'est nous qui les choisissons de les voir, de les poser au centre des constructions originaires du sens de l'espace, de la géométrie.
J'ai un ami jupitérien qui a cinq jambes, trois yeux et demi et aucune, absolument aucune symétrie dans son corps. Il ne voit pas ou il ne donne pas d'importance aux symétries de la lumière qui se réfléchit sur une surface, ou des cristaux, par exemple, ces symétries qui sont sous nos yeux, sous ses yeux ; et ses structures mathématiques ne sont pas impregnées de symétrie comme les nôtres (de la géométrie grecque jusqu'aux dualités et adjonctions si bien décrites en théorie des catégories). Elles sont plutôt construires autour des "zurabs", une régularité essentielle pour lui, mais que nous ne voyons pas ou que nous négligeons. Il en est ainsi aussi pour les couleurs : lui, il voit une bande au-delà du violet, où l'on trouve, de fait, des couleurs splendides. Il ne peut donc pas apprécier cette construction humaine formidable, riche d'histoire que nous appelons peinture : Titien, c'est du rien pour lui. Tout comme nous ne voyons pas ses chefs d'oeuvres, aux si belles couleurs ultra-violettes." (Longo)
 
"Le monde est condition de possibilité." (moi)
 
 
Ce message pour tous et pour personne vous a été présenté par la société Calendos.

n°12249130
neojousous
Posté le 29-07-2007 à 03:05:33  profilanswer
 

Joli message :)

n°12249590
foutre de
Posté le 29-07-2007 à 10:29:02  profilanswer
 


il me semble que vous cherchez un état d'esprit de croyant. La première étape serait peut-être de ne pas exclure la mort de ce que vous appeler la vie. La seconde de ne pas chercher dans les thèses d'une doctrine les appuis pour vos solidités ; mais de privilégier peut-être l'acclimatation du néant, voire de vous rendre docile, de vous domestiquer, à l'incertitude, à l'inconfort, à l'angoisse et au risque d'une décision. Connaissez aussi bien le juge qui condamne (quels sont ses attendus ?) que l'éternelle victime apeurée qui frémit et que vous êtes également.

 

enfin, la chaleureuse amitié (celle qui enveloppe les repas, les projets et aussi les sexualités), l'hospitalité, feront le reste : voyez comment Baptiste R, qui est notre hôte cet été, nous régale avec largesse et pour toutes sortes de nos appétits.


Message édité par foutre de le 29-07-2007 à 10:46:07

---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°12250497
Baptiste R
Posté le 29-07-2007 à 14:18:42  profilanswer
 

A la vôtre [:swiip]
 

n°12256038
Baptiste R
Posté le 30-07-2007 à 10:32:46  profilanswer
 

Un peu d'exotisme : la philosophie expérimentale
http://www.unc.edu/~knobe/ExperimentalPhilosophy.html
http://julien.dutant.free.fr/blog/ [...] mode=redac (commencer par la note la plus ancienne)
 
 
On n'arrête pas le progrès. Qui a dit triomphe de l'opinion ?


Message édité par Baptiste R le 30-07-2007 à 10:39:23
n°12256404
Baptiste R
Posté le 30-07-2007 à 11:24:05  profilanswer
 

Sinon c'est pas demain que je serai hyper-boréen. Il faut être surhumain pour supporter six mois de jour et six mois de nuit sans devenir dualiste ou dissocié, il faut avoir des rythmes de pensée d'une ampleur folle, un downtempo jamais vu.  Ma circadienne de vingt quatre heures est un peu étroite mais elle me plait (d'ailleurs je cherche une montre à cadran italien, si quelqu'un...) : le jour nous fait ciller puis la nuit nous accueille. "Parce que la nuit, on est bien" (Ferré).


Message édité par Baptiste R le 30-07-2007 à 11:28:45
n°12257136
neojousous
Posté le 30-07-2007 à 12:45:42  profilanswer
 

baptiste R évoquant la philo analytique comme un progrès... on aura tout vu :p

n°12257218
Baptiste R
Posté le 30-07-2007 à 12:58:48  profilanswer
 

Surtout qu'il y avait dans ma formule comme un léger et sous-jacent dédain pour ces improbables inventions modernes. http://vocabulis.forumactif.com/users/13/86/45/smiles/vgarde.png
 
 
Mais à propos, si à l'occasion j'ai envie de lire une histoire de la philosophie analytique, que dois-je lire ?

n°12257326
Baptiste R
Posté le 30-07-2007 à 13:11:40  profilanswer
 

http://www.slate.com/id/2137223/
 
"Its practitioners are threatening to make a favorite method of traditional philosophers—asking yourself what everyone thinks—seem hopelessly outdated."
 
Philosophers have ignored the real world because it's messy, full of happenstance details and meaningless coincidences; philosophy, they argue, has achieved its successes by focusing on deducing universal truths from basic principles. X-phi, on the other hand, argues that philosophers need to ask people what and how they think. Traditional philosophy relies on certain intuitions, presented as "common sense," that are presumed to be shared by everyone. But are they?"
 
Je crois que tout est dit.


Message édité par Baptiste R le 30-07-2007 à 13:15:44
n°12257473
neojousous
Posté le 30-07-2007 à 13:33:28  profilanswer
 

J'ai du mal à imaginer quelle image tu te fais de la philo analytique. Quelle est la place que tu lui donnes dans la philosophie contemporaine ? Des gens à côté de la plaque ?

n°12258106
Baptiste R
Posté le 30-07-2007 à 14:43:23  profilanswer
 

Bergman est mort.

n°12258232
Baptiste R
Posté le 30-07-2007 à 14:56:06  profilanswer
 

http://anaximandrake.blogspirit.com/images/medium_bergman-septieme_sceau.jpg
 
 

neojousous a écrit :

J'ai du mal à imaginer quelle image tu te fais de la philo analytique. Quelle est la place que tu lui donnes dans la philosophie contemporaine ? Des gens à côté de la plaque ?


Mais j’ai pas parlé de philo analytique moi ! Présentement c’est la X-phi qui m’effare.

mood
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