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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°7012269
rahsaan
Posté le 17-11-2005 à 16:39:58  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
LA Science, oui... mais cela ressemble vite à une abstraction si tu compares la vie d'un physicien des particules, d'un mathématicien intuitionniste et d'un ethnologue arabophile.  :D


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 17-11-2005 à 16:39:58  profilanswer
 

n°7016219
pascal75
Posté le 17-11-2005 à 23:45:11  profilanswer
 

Ache a écrit :

Bonjour,
 
Tu es le créateur de ce topic - et je t'en remercie. Tu as même eu la bonne idée de lister des liens en première page vers les posts que tu considères intéressants, et je trouve aussi que c'est une bonne idée. Seulement, tu ne peux décemment pas brider l'intérêt d'un titre comme "Philosophie@HFR" ! Je crois sincèrement que c'aurait été (et ça l'est) un catalyseur de rencontres ! carrément ! Moi-même j'ai beaucoup appris (compris ?) dans ce topic, et d'autres aussi, où cette matière (à panser ?) est soulevée, de fond. J'aime l'idée d'un topic philo sur HFR - j'aime moins les forums intégristes (sur d'autres sites) uniquement Sciences, ou uniquement Philosophie. Je ne suis pas enthousiaste à rencontrer des convaincus - ce n'est pas moteur. Encore une fois, j'aime l'idée des rencontres : des critiques, même naïves, surtout naïves, forcent une argumentation plus généreuse - notamment en "philosophie". Donc, je me réjouis d'un forum "philo" sur HFR !
D'autant qu'il s'agira forcément de livres de philosophie ! c'est même la parti pris de toute la tradition occidentale ! il s'agira forcément de références à des lectures, et partant, à des "essais personnels référencés" ! Que je sache, le topic se tient raisonnablement, je me trompe ? il n'y a pas de grande pollution, je me trompe encore ? Que des fautes de rigueur soient commises - raison de plus d'indiquer des pistes - donc des lectures (forcément...), donc des auteurs, accompagnés d'une construction personnelle. Le conatus individuel effectue lui-même la nécessité, lorsque poussé à bout, de la construction !
 
Je rêve ?


Mais c'est justement parce que moi aussi j'aime les rencontres, que j'ai redonné à ce topic son titre original "le topic des livres de philo", pas tout à fait d'ailleurs parce que le premier titre c'était : "les livres de philo à lire". Mon souci, comme le tien, c'est celui de la rencontre, entre des spécialistes de la philo et des non-spécialistes -les plus nombreux ici-, entre des livres, ceux qui permettent de donner le goût de la philo, et des lecteurs potentiels. Bref, faire ici de la philo, certes, mais en donnant le goût des livres à ceux qui ne savent pas par qui et par où commencer, qui aimeraient aller y voir sans pour autant envisager d'y faire carrière. C'est cet accent là que je voudrais porter ici, et pour ça c'est bien si ceux, comme toi, qui connaissent déjà de la philosophie, en font profiter les autres par des conseils très concrets de lectures.
Tu vois, c'est une approche un peu spéciale, ce topic n'a pas la prétention d'être l'unique topic de philo ( ce serait aussi ridicule qu'un topic unique "science", tu ne crois pas ?), mais un topic de rencontres, avec l'idée de montrer que la philo c'est pas forcément un truc pour intimider les autres, mais un domaine avec sa matière, les concepts, qui peut intéresser tout le monde, au moins virtuellement, suffit de trouver sa bonne porte d'entrée. Et c'est un peu ce que j'attends des participants comme toi, qu'ils donnent aux autres leurs portes d'entrée à la lecture des grands philosophes.
Si j'ai renommé un temps ce topic, en "philo@HFR", c'est sans doute par un élan d'enthousiasme rassembleur, mais je vois bien l'écueil qui nous guette : partir dans tous les sens et du coup perdre le petit intérêt que peut avoir pour certaines personnes ce topic : trouver des conseils pratiques de lectures. Maintenant, rien n'empêche personne de créer d'autres topics de philo, celui-ci n'est pas le premier et ne sera pas le dernier :)


Message édité par pascal75 le 17-11-2005 à 23:46:37
n°7022142
chrysippe
euh...
Posté le 18-11-2005 à 19:25:19  profilanswer
 

bonsoir
je n'avais pas encore eu le temps de venir voir les réponses à mon message, je remercie ceux qui ont répondu (et ceux qui n'ont pas répondu...). Je voudrais juste dire deux, trois trucs à ache:
le principe de charité tu connais? si je te dis que Cassirer a reflechi a ce sujet cela devrait peut-être de faire douter qu'il y a "une incohérence conceptuelle (si je puis dire...) en opposant le concept d'espaces non-euclidiens (par exemple. - D'ailleurs, on parle de variétés d'espaces en mathématiques) à l'intuition de l'espace chez Kant".
Je ne dis pas que Cassirer doit faire autorité, je te demande juste de prendre ton temps pour réflechir à ce qu'il a à dire (je poste mon message le 6/11 tu reponds le 8/11...). Il y a du bon a être humble.
Sinon tu parles de la philosophie comme d'une entreprise de rencontres, tu m'as l'air d'avoir fait une belle rencontre avec Deleuze, je retrouve parfois son style dans tes messages ( c'est un compliment!).
Au fait je voulais signaler au passage que le temps pour Kant, ça ne se limite pas à l'esthétique transcendantale, certains messages m'ont fait tomber de ma chaise...
bonne soirée

n°7022751
le penseur​ fou
Posté le 18-11-2005 à 20:58:48  profilanswer
 

Tiens, ça me fait penser que Nietzsche n'aimait pas les scientifiques .
Il jugeait la science comme "vampirique" , accaparant jusqu'a l'abrutissement le scientifique consciencieux et forcément borné . Borné car trop spécialisé . Cette spécialisation exigeante se faisant au détriment de sa sensibilité .
Il disait également que le scientifique, soit disant objectif et rationnel, avait tout simplement troqué sa foi en dieu pour sa foi en la science mais que c'etait toujours une affaire de ... bigot .
Autrement dit, toujours ce besoin de croire (a la vérité) derrière l'objectivité affichée .  

n°7024274
rahsaan
Posté le 19-11-2005 à 00:16:10  profilanswer
 

>le penseur fou : oui !!! très bon !  [:maestro] Je ne m'en souvenais plus, c'est dans Zarathoustra IV, "le scrupuleux de l'esprit". :D


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7024499
le penseur​ fou
Posté le 19-11-2005 à 00:57:10  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

>le penseur fou : oui !!! très bon !  [:maestro] Je ne m'en souvenais plus, c'est dans Zarathoustra IV, "le scrupuleux de l'esprit". :D


Je me demande si on pourrait pas dire la meme chose de certains philosophes, des philosophes-techniciens trop "scientifiques" (dans le mauvais sens du terme)  

n°7025369
Ache
immatriculé-conception
Posté le 19-11-2005 à 03:36:12  profilanswer
 

vonstaubitz a écrit :

L'écrit est-il suffisant pour transmettre le patrimoine de la philosophie? Ou une interaction entre personnes, hors de l'écrit, est-elle nécessaire à cette transmission?
 
Cf: Socrate.


 
... En fait, non. Tout juste encourager une direction, un élan (ou plutôt un écart...) déjà intégrés.
 

n°7025708
l'Antichri​st
Posté le 19-11-2005 à 08:49:41  profilanswer
 

Citation :

Au fait je voulais signaler au passage que le temps pour Kant, ça ne se limite pas à l'esthétique transcendantale, certains messages m'ont fait tomber de ma chaise...


 
Vas-y "petit-gars" développe... n'hésite pas, lâche toi, fait nous avancer un peu, je t'assure que je suis tout impatient...

n°7026777
pascal75
Posté le 19-11-2005 à 13:45:14  profilanswer
 

l'Antichrist a écrit :

Citation :

Au fait je voulais signaler au passage que le temps pour Kant, ça ne se limite pas à l'esthétique transcendantale, certains messages m'ont fait tomber de ma chaise...


 
Vas-y "petit-gars" développe... n'hésite pas, lâche toi, fait nous avancer un peu, je t'assure que je suis tout impatient...


Pourquoi ce mépris ?  
Par ailleurs, afin qu'on sache à qui tu réponds, il suffit que tu cliques sur l'imagette "répondre à ce message", en haut du message auquel tu veux répondre.


Message édité par pascal75 le 19-11-2005 à 13:46:15
n°7030712
Ache
immatriculé-conception
Posté le 19-11-2005 à 23:28:27  profilanswer
 

Sinon, je viens de croiser une phrase extravagante de Deleuze. Gilles Deleuze "pense que la philosophie est intéressante" ! c'est fou ! Y dit que que la philosophie est intéressante ! Et que, donc, la philosphie s'adresse aussi aux non-philosophes ! Sacré bleu !
 
Source demandée.

Message cité 2 fois
Message édité par Ache le 20-11-2005 à 04:24:11
mood
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Posté le 19-11-2005 à 23:28:27  profilanswer
 

n°7030808
pascal75
Posté le 19-11-2005 à 23:39:07  profilanswer
 

Ache a écrit :

Sinon, je viens de croiser une phrase extravagante de Deleuze. Gilles Deleuze "pense que la philosophie est intéressante" ! c'est fou ! Y dit que que la philosophie est intéressante ! Et que, donc, la philosphie s'adresse aussi aux non-philosophes ! Sacré bleu !


Source ?

n°7032132
Ache
immatriculé-conception
Posté le 20-11-2005 à 02:47:46  profilanswer
 
n°7032489
docmaboul
Posté le 20-11-2005 à 08:43:01  profilanswer
 

cotorep a écrit :

peut on reelement perdre la raison ??


 
On apprend la réponse à votre question le jour où on la (re)trouve.

n°7032497
docmaboul
Posté le 20-11-2005 à 09:00:27  profilanswer
 

Ache a écrit :

Remarques sur l'écriture philosophique :
 
Permets-moi, d’abord, quelques remarques sur le langage dit philosophique, celui de Merleau-Ponty ou de Deleuze par exemple, ce langage bassement critiqué de charabiesque (parce « qu’il faut répondre, même aux indifférentistes » (Kant, dans sa préface à la Critique de la Raison Pure…). Ce langage, en fait, ne dit rien d’autre que lui-même. Ce n’est pas du tout un langage qui s’adresse à l’imagination, ce n’est pas une fiction théâtralisée. Si je dis que « l’Homme est un roseau pensant », je fais appel à l’imagination, à un flux dynamique d’images qui suppose une culture commune, proche. C’est le langage de l’imagination, qui, lorsque poussé à bout, peut produire les fameux aphorismes (Nietzsche est, semble-t-il, maître en la matière - avec cependant une philosophie derrière, ou en-dessous…). Mais si je dis avec Merleau-Ponty que « voir, c’est se rendre visible », je ne dis strictement rien d’autre que souligner la visée de l’acte « voir » (au sens le plus épuré), son intention vers l’extériorité qui entraîne de facto une naissance au monde, ma naissance au monde, une tenue face à ma visée ; Et dire que « je me rend visible », ça veut dire que mon objet d’attention n’est tel, ne me semble distinct, que parce qu’il m’a isolé à son tour (« je fixe mon clavier --> je suis autant face à lui que lui distinctement face à moi, le reste de mon champ est horizon  ; Plus même : il n‘est objet que parce que je le vise, et sa réalité s‘épuise face à ma conscience, il n‘est pas objet d‘ordre avant que je ne le vise par mon intention»…) : il se renvoie à moi-même, vers mon intériorité, se pliant dans mon écart face à lui. Et je ne dis rien d’autre (sauf précision dans ce sens) ! Je n’ai, à aucun instant, supposé que la visée de mon « percevoir » est personnage ! Malgré le truchement de la troisième personne du singulier ! Malgré le verbe ! - Mais c’est cela, le verbe philosophique ! Un philosophe n’est pas un littéraire (il peut l’être aussi, en même temps, mais en tant que créateur d’une immanence verbale (il s’agit donc de ça), il ne dit que ce qu’il dit) ! C’est même la définition du concept : je nie toute autre propriété que celle que je lui attributs. « Une Idée (au sens conceptuel) est une chose qui n’est que cette chose ». Autour de l’être, un océan de non-être (Platon)…            


 
Comme il vous faut de mots pour ne pas dire que l'écriture est une falsification...

n°7032504
docmaboul
Posté le 20-11-2005 à 09:14:47  profilanswer
 

hephaestos a écrit :

Aprés, il y a les classiques, mais je voudrais pas que ça se finisse en torture mentale. J'ai du mal avec Kant, est-ce qu'il faut nécessairement avoir lu la critique de la raison pure pour parler philosophie ? Je suis prêt à faire l'effort, mais j'ai besoins d'encouragements ;)


 
Non! Si vous voulez être philosophe, apprenez à vous écouter. Lire Kant vous évoque une torture mentale: personne n'a plus raison que vous. Si des sommités vous demandaient d'ingérer des excréments pour atteindre la sagesse, le feriez-vous? Pour aimer Kant, il faut être coprophile (voire coprosophe).

n°7032512
docmaboul
Posté le 20-11-2005 à 09:32:32  profilanswer
 

vonstaubitz a écrit :

L'écrit est-il suffisant pour transmettre le patrimoine de la philosophie? Ou une interaction entre personnes, hors de l'écrit, est-elle nécessaire à cette transmission?
 
Cf: Socrate.


 
Ca dépend beaucoup de ce que l'on nomme "philosophie" et de comment l'on est né. Il n'y a jamais eu de philosophie dans les livres tout comme il n'y a jamais eu de musique dans les partitions. Si vous êtes philosophe de naissance, vous pourrez faire l'économie d'un maître, même si ce sera difficile. Sinon, ce sera encore plus difficile et le danger de finir par aimer ces miasmes qu'on qualifie abusivement du prestigieux nom de philosophie sera d'autant plus grand.

n°7033135
pascal75
Posté le 20-11-2005 à 13:05:14  profilanswer
 


C'est quoi cette photo morbide ? :o
Aucun rapport avec l'idée du topic qui consiste à partager, à donner envie de lire, à donner le goût de la découverte de la philo. Essayez de la respecter sinon créez votre propre topic, ce sera mieux.

Message cité 1 fois
Message édité par pascal75 le 20-11-2005 à 13:06:27
n°7033302
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 20-11-2005 à 13:45:28  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

C'est quoi cette photo morbide ? :o
Aucun rapport avec l'idée du topic qui consiste à partager, à donner envie de lire, à donner le goût de la découverte de la philo. Essayez de la respecter sinon créez votre propre topic, ce sera mieux.


 
La photo en question, c'est une sculpture assez mondialement connue il me semble.
 
C'est rapport, si je ne m'abuse, à l'indissociabilité de la philosophie et de l'art.

n°7033400
rahsaan
Posté le 20-11-2005 à 14:02:08  profilanswer
 

hephaestos a écrit :

La photo en question, c'est une sculpture assez mondialement connue il me semble.
 
C'est rapport, si je ne m'abuse, à l'indissociabilité de la philosophie et de l'art.


 
Le but serait de parler des livres de philo qu'on aime, pas de s'exprimer par métaphores subtiles.  ;)


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7033794
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 20-11-2005 à 15:00:59  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Le but serait de parler des livres de philo qu'on aime, pas de s'exprimer par métaphores subtiles. ;)


 
Une métaphore n'est pas plus ou moins subtile, elle marche ou elle ne marche pas.
 
 
J'avoue qu'en ce qui me concerne, bien que j'apprécie assez la sculpture en question que je trouve trés interpellante (sans doute en raison de sa morbidité ?), je ne ressens pas de poussée philosophante en la regardant. Ache nous dira que ce n'était pas le but, qu'en voulant tout catégoriser on dénature son propos.
 
Bah.

n°7033850
Profil sup​primé
Posté le 20-11-2005 à 15:09:04  answer
 

Pas vraiment un livre de philo, mais des textes et articles variés sont dispos ici : http://dogma.free.fr/index.php
 
(j'y suis arrivé en cherchant un texte de Bricmont, dispo dans la partie Epistémologie [:ddr555])

n°7034177
rahsaan
Posté le 20-11-2005 à 15:48:58  profilanswer
 

>Hotshot : intéressante page. Merci. :)


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7034852
l'Antichri​st
Posté le 20-11-2005 à 17:42:55  profilanswer
 

http://dogma.free.fr/index.php
 
Angèle Kremer Marietti, une amie qui m'est chère dont le travail philosophique et critique est vraiment remarquable (même si je ne partage pas toutes ses positions...) !

n°7038917
pascal75
Posté le 21-11-2005 à 03:29:49  profilanswer
 

Ache a écrit :

Sinon, je viens de croiser une phrase extravagante de Deleuze. Gilles Deleuze "pense que la philosophie est intéressante" ! c'est fou ! Y dit que que la philosophie est intéressante ! Et que, donc, la philosphie s'adresse aussi aux non-philosophes ! Sacré bleu !
 
Source demandée.


Je viens d'écouter cette émission, assez bonne, où sont relevés notamment quelques contresens à éviter sur sa pensée, quelques anecdotes et quelques idées directrices rapidement esquissées par un doctorant fort méritant et Jean-Clet Martin. Bref, ça vaut le coup.
On y apprendra par ailleurs que la phrase que tu cites entre guillemets n'est évidemment pas de Deleuze mais de Anne Sauvagnargues. Quoique Deleuze a bien dû dire un jour que la philosophie est intéressante, pourquoi pas, mais il n'a pas dit que ça et réduire ce qu'il a écrit sur l'important et l'intéressant à une phrase aussi creuse, c'en est un beau, de contresens.

n°7039070
l'Antichri​st
Posté le 21-11-2005 à 08:03:43  profilanswer
 

Citation :

Comme il vous faut de mots pour ne pas dire que l'écriture est une falsification...


 
Décidément, vous ne comprenez pas grand chose au pouvoir du langage...
 
L'homme, à l'instar du chêne de la fable, est citoyen de deux mondes : issu du monde matériel, il touche au monde spirituel. Il est donc un être " composé ", qui cependant forme un tout.  Cette situation articule tout le drame de la nature humaine. Elle est aussi l'élément moteur et primordial de sa quête du sens : ce démon (cf. le " daïmôn " des anciens Grecs) de la connaissance qui fait qu'il trouve de l'intention partout, que ce soit au nom de Dieu ou du hasard... Nous sommes des êtres " condamné au sens " : la conscience est une unité sans contenu (forme vide) susceptible de recevoir n'importe quel contenu ; mais par là, nous avons le souci majeur d'ordonnance des choses et d'organisation de soi, qui en est comme le corollaire. Ainsi, nous pensons "lois", vérité conceptuelle, parce que nous pensons, et " l'entendement est par lui-même une législation de la nature " (cf.  Kant). Face à l'état de non-sens, au manque de cohérence et de cohésion du réel, contre le sentiment de violence absurde qui en émane, ma conscience se révolte et exulte ma liberté : penser est un cri lancé contre l'absurde de notre condition. Etant, à la différence de Dieu, une " personne " inachevée, par cet univers de fictions verbales qui habite ma pensée, je règle logiquement (selon le Logos, parole et mesure) mon appartenance au monde ; en somme, c'est grâce à " mon discours qui dit le double aspect des choses " (Empédocle) que je construis mon défi au réel, en une sorte de recul " néantisant ". Le concept émerge, comme suspension (" Epochê " ) métaphorique d'un " tas de choses " (sur ce point , Ache, une fois de plus, à " tout compris " ). Furieux paradoxe donc que cette magie du verbe : là où je pense, je ne suis pas ! Bref, la conscience, c'est l'art de poser sa différence en regard du monde ou d'émettre au monde ses objections.
 
L'homme est le seul être libéré de la nature et la culture (du langage... y compris et surtout artistique) est son mode d'être au monde. Elle constitue " un autre soleil ", nous dit Héraclite. Dans son effort culturel constant, fragile, souvent chaotique, l'homme creuse sa différence radicale, comme la reconnaissance d'une transcendance... Ainsi, Merleau-Ponty pourra écrire : " Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme, comme on voudra dire, en ce sens qu'il n'est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l'être simplement biologique - et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d'échappement et par un génie de l'équivoque qui pourraient servir à définir l'homme. " (cf. Phénoménologie de la Perception). En tout cas, le vrai, le juste, le bien, le beau sont des idées dont nous éprouvons la " valeur " avec force ; quand bien même nous ne parviendrions jamais à les définir. La nature humaine ou " le congé définitif que l'instinct reçoit de l'intelligence " (cf. Bergson, L'Evolution créatrice).
 
Mais il faut aussi nous rappeler d'une certaine leçon que nous adresse amicalement Descartes, dans sa VI Méditation : le " clair de lune " est un symbole sensible, où la nature parle à l'esprit... par l'intermédiaire du corps. Autrement dit : la conscience est solidaire du corps, l'une étant un principe spirituel d'organisation de l'être, l'autre un principe matériel. La matière et le corps viennent donc se regrouper organiquement, autour du sujet pensant. Car, " par ma nature en particulier, je n'entends autre chose que la complexion ou l'assemblage de toutes choses que Dieu m'a données. Or il n'y a rien que cette nature m'enseigne plus expressément, ni plus sensiblement, sinon que j'ai un corps... " Si, par sa texture et sa complexion générale, l'homme puise toutes ses informations initiales dans le jeu du sensible, ses sensations sont aussitôt prises en compte par la raison, à travers un monde complexe d'interprétations, pour être filtrées, affinées, conceptualisées. Certes, dans l'être humain, il n'y a que de la matière, pourtant, l'homme n'est pas que de la matière : quelque chose, un-je-ne-sais-quoi s'effectue dans les lieux son corps, qui échappe au jeu des causes purement physiques et biologiques.
Cela est particulièrement vrai des " choses " du désir et de celles de l'art. En effet, dans le domaine des sentiments comme de la création esthétique, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire.  Au contraire, ils s'accomplissent et se transforment mutuellement. Ainsi, la conscience (de) soi se révèle dans la nature par l'expérience du désir, alors que la création artistique se fait en quelque sorte l'agent de ses représentations sur la scène de l'Etre : " l'imaginaire est ce qui tend à devenir  réel ", dit le poète. D'où une fascinante ambiguïté, inhérente à chacune des postures de notre conscience, éthique ou esthétique ; elle nous " ravit " et nous " ravage " dans ces quelques secondes d'enthousiasme ou d' " extase matérielle ", quand le désir créateur " taille en pièces " la réalité, pour mieux s'insurger contre le mystère de l’Etre.
 
Cette uni(duali)té de l'homme se découvre dans l'immédiat au-delà de tout objet. En présence de sa " création ", l'artiste éprouve le sentiment étrange d'une sorte de " révélation " ; l'art représente et exprime cette réalité indéfinissable qu'est l'homme, être plus " aspiré " qu'inspiré. Son désir dépasse tout objet existant, son appel est sans limites puisqu'il les transmue toutes : la connaissance " poïétique " abolit toute césure entre le moi et l'univers. Elle provoque un bonheur fusionnel - grâce à quoi le " sujet " (étymologiquement, " celui qui est soumis à " ), s'affranchit - qui pénètre et s'incorpore tous les secrets de la nature et du monde. L’œuvre d'art est proprement la mise en valeur de la vérité, essentielle et inaperçue, de l' "  étant " ; la mise au jour de son être enfin reconnu et dévoilé : " Magie suggestive contenant à la fois l'objet et le sujet, le monde extérieur à l'artiste et l'artiste lui-même " (Baudelaire). Ainsi va la création ou le désir de ce qui est.
 
Nous voyons à quel point la conscience, le désir, l'art ou l'amour d'autrui révèlent le statut hybride de l'homme dans le monde, autrement dit la dimension proprement " téléologique " de son existence. Aussi le monde, perçue par lui comme " substance infinie ", se trouve-t-elle soumise aux sacro-saints principes de la Raison (" mathésis " du réel) ou aux fantaisies débridées de l'Imagination (" poïêsis " du monde) ; véritable " étymon spirituel " (Etymon : racine, germe symbolique inscrit en nous), elle seule fait qu'en notre for intérieur l'être et la pensée coïncident.
 
En somme, la reconnaissance du monde (comme principe) au sein du cosmos physique correspond à un acte de foi dans une Vérité des êtres et des choses qui excède toujours leur présence au monde. D'où la pérennité, par-delà les systèmes et leurs exclusions idéologiques, de cette exigence tant spéculative que philosophique d'une " ontologie naturaliste " : processus intellectuel de dépassement du donné physique immanent à l'être humain. Grâce à quoi se découvre " en creux " le Sens, double reflet de l'imagination et du langage.

Message cité 1 fois
Message édité par l'Antichrist le 21-11-2005 à 09:24:01
n°7039334
docmaboul
Posté le 21-11-2005 à 10:05:54  profilanswer
 

l'Antichrist a écrit :

Décidément, vous ne comprenez pas grand chose au pouvoir du langage...


 
Après être passé par les langues informatiques, les langues corporelles, les langues musicales, le langage des mathématiques, les langues poétiques, les langues "humaines", les langues infra-verbales, les langues des fous, des mères et des enfants, le langage philosophique, j'ai effectivement beaucoup de mal à attribuer un quelconque pouvoir à ce langage qu'emploient certains "philosophes" et qui ne mérite que le seul qualificatif de verbiage.
 
Vos longs discours, vous philosophes, me laissent de marbre. On y rencontre nulle émotion, nulle poésie, nulle délicatesse et presque pas de raison. Avec une impudence sans égale, vous jouez avec les mots et de quelle manière! Sinistrose, morbidité et résultats pitoyables à toutes les phrases. Avec vous, les consciences en sont réduites à des idées d'idées tout comme la philosophie en est réduite à des pensées de pensées. Vous me parlez du pouvoir du langage mais votre langage a-t-il le pouvoir de transfigurer le monde, c'est-à-dire les hommes? Peut-il les émouvoir, les faire pleurer, les faire rire, les faire frissonner, les faire hurler, les faire rougir, les faire courir, les faire voler?  
 
Non et c'est pourquoi vous meublez votre falsification de la vie. Pensées étrangères en premier lieu, ça occupe l'espace, votre vide. Conjonctions de coordination pour le moins aventureuses; ça donne toujours l'impression d'une cohésion, d'une cohérence, d'une conséquence à l'oeil non-averti. Concepts fumeux et obscurs - pardon, je veux dire langage d'expert et d'initié - comme si, pour prendre un exemple illocutoire, il valait mieux écrire amphigourique qu'incompréhensible. Et vous avez raison: lorsqu'on marche sur la tête, on mesure souvent la valeur d'une chose à ce qu'elle nous coûte et non pas à ce qu'elle nous apporte. "Si ce texte est si difficile à comprendre, c'est qu'il est sans doute aucun issu d'une intelligence supérieure" croit naïvement l'innocent. Mensonge des mensonges de ces écrits lâches et faux. Un dernier stratagème pour la route - je ne vais quand même pas les passer tous en revue - la majuscule ontologisante: la Vérité, l'Essence, l'Etre, le Néant, la Raison, le Logos, ..., réflexe de curés invoquant leurs Dieux, idoles tellement abstraites, tellement irréelles, tellement fallacieuses que tous les mauvais moyens sont bons pour leur donner du corps.
 
Puisque c'est le topic des livres de philo, voici ma recommandation pour les philosophes en herbe:
Contre la philosophie universitaire, Arthur Schopenhauer.
 

Citation :

L'innocente jeunesse se rend à l'Université pleine d'une confiance naïve, et considère avec respect les prétendus possesseurs de tout savoir, et surtout le scrutateur présomptif de notre existence, l'homme dont elle entend proclamer avec enthousiasme la gloire par mille bouches et aux leçons duquel elle voit assister des hommes d'Etat chargés d'années. Elle se rend donc là, prête à apprendre, à croire et à adorer. Si maintenant on lui présente, sous le nom de philosophie, un amas d'idées à rebours, une doctrine de l'identité de l'être et du non-être, un assemblage de mots qui empêche tout cerveau sain de penser, un galimatias qui rappelle un asile d'aliénés, le tout chamarré par surcroît de traits d'une épaisse ignorance et d'une colossale inintelligence, alors l'innocente jeunesse dépourvue de jugement sera pleine de respect aussi pour un pareil fatras, s'imaginera que la philosophie consiste en un abracadabra de ce genre, et elle s'en ira avec un cerveau paralysé où les mots désormais passeront pour des idées, elle se trouvera donc à jamais dans l'impossibilité d'émettre des idées véritables, et son esprit sera châtré.


Message édité par docmaboul le 21-11-2005 à 10:14:38
n°7039407
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 21-11-2005 à 10:28:06  profilanswer
 

docmaboul a écrit :

Après être passé par les langues informatiques, les langues corporelles, les langues musicales, le langage des mathématiques, les langues poétiques, les langues "humaines", les langues infra-verbales, les langues des fous, des mères et des enfants, le langage philosophique, j'ai effectivement beaucoup de mal à attribuer un quelconque pouvoir à ce langage qu'emploient certains "philosophes" et qui ne mérite que le seul qualificatif de verbiage.
 
Vos longs discours, vous philosophes, me laissent de marbre. On y rencontre nulle émotion, nulle poésie, nulle délicatesse et presque pas de raison. Avec une impudence sans égale, vous jouez avec les mots et de quelle manière! Sinistrose, morbidité et résultats pitoyables à toutes les phrases. Avec vous, les consciences en sont réduites à des idées d'idées tout comme la philosophie en est réduite à des pensées de pensées. Vous me parlez du pouvoir du langage mais votre langage a-t-il le pouvoir de transfigurer le monde, c'est-à-dire les hommes? Peut-il les émouvoir, les faire pleurer, les faire rire, les faire frissonner, les faire hurler, les faire rougir, les faire courir, les faire voler?  
 
Non et c'est pourquoi vous meublez votre falsification de la vie. Pensées étrangères en premier lieu, ça occupe l'espace, votre vide. Conjonctions de coordination pour le moins aventureuses; ça donne toujours l'impression d'une cohésion, d'une cohérence, d'une conséquence à l'oeil non-averti. Concepts fumeux et obscurs - pardon, je veux dire langage d'expert et d'initié - comme si, pour prendre un exemple illocutoire, il valait mieux écrire amphigourique qu'incompréhensible. Et vous avez raison: lorsqu'on marche sur la tête, on mesure souvent la valeur d'une chose à ce qu'elle nous coûte et non pas à ce qu'elle nous apporte. "Si ce texte est si difficile à comprendre, c'est qu'il est sans doute aucun issu d'une intelligence supérieure" croit naïvement l'innocent. Mensonge des mensonges de ces écrits lâches et faux. Un dernier stratagème pour la route - je ne vais quand même pas les passer tous en revue - la majuscule ontologisante: la Vérité, l'Essence, l'Etre, le Néant, la Raison, le Logos, ..., réflexe de curés invoquant leurs Dieux, idoles tellement abstraites, tellement irréelles, tellement fallacieuses que tous les mauvais moyens sont bons pour leur donner du corps.
 
Puisque c'est le topic des livres de philo, voici ma recommandation pour les philosophes en herbe:
Contre la philosophie universitaire, Arthur Schopenhauer.
 

Citation :

L'innocente jeunesse se rend à l'Université pleine d'une confiance naïve, et considère avec respect les prétendus possesseurs de tout savoir, et surtout le scrutateur présomptif de notre existence, l'homme dont elle entend proclamer avec enthousiasme la gloire par mille bouches et aux leçons duquel elle voit assister des hommes d'Etat chargés d'années. Elle se rend donc là, prête à apprendre, à croire et à adorer. Si maintenant on lui présente, sous le nom de philosophie, un amas d'idées à rebours, une doctrine de l'identité de l'être et du non-être, un assemblage de mots qui empêche tout cerveau sain de penser, un galimatias qui rappelle un asile d'aliénés, le tout chamarré par surcroît de traits d'une épaisse ignorance et d'une colossale inintelligence, alors l'innocente jeunesse dépourvue de jugement sera pleine de respect aussi pour un pareil fatras, s'imaginera que la philosophie consiste en un abracadabra de ce genre, et elle s'en ira avec un cerveau paralysé où les mots désormais passeront pour des idées, elle se trouvera donc à jamais dans l'impossibilité d'émettre des idées véritables, et son esprit sera châtré.



 
Je suis séduit par ton discours, mais en même temps, je doute. Précisément parce que ce discours est séduisant, qu'il me brosse dans le sens du poil.
 
Il me dit 'ne les écoutez pas, vous n'y comprendrez rien et de toute façon, il n'y a rien à comprendre'.
 
En sciences, c'est simple, il y a des personnes que l'on sait compétentes, dont on croit l'avis sur parole. Mais ici, il n'y a pas de référent, personne pour dire qui et quoi lire, ou croire.
 
La seule chose raisonable que je puisse faire c'est de m'y plonger, aussi franchement que j'en suis capable, et d'essayer de m'identifier à ces faiseurs de verbiages. Le risque, bien sur, c'est d'y prendre gout. Mais alors, y a-t-il une autre issue ?

n°7039518
docmaboul
Posté le 21-11-2005 à 10:47:53  profilanswer
 

hephaestos a écrit :

Je suis séduit par ton discours, mais en même temps, je doute. Précisément parce que ce discours est séduisant, qu'il me brosse dans le sens du poil.
 
Il me dit 'ne les écoutez pas, vous n'y comprendrez rien et de toute façon, il n'y a rien à comprendre'.


 
Ce n'est pas tout à fait ça. Vous apprendrez des choses à lire Kant mais n'espérez pas en tirer la moindre sagesse, c'est-à-dire la moindre instruction vous permettant concrètement de mieux mener votre vie. Idem pour Heidegger par exemple. Enfin, à chacun sa nature et si le coeur vous en dit, essayez donc de vous abîmer les yeux dans de pareils écrits. C'est une expérience à faire et je ne doute pas que, d'une manière ou d'une autre, vous en tirerez des enseignements.
 

Citation :

En sciences, c'est simple, il y a des personnes que l'on sait compétentes, dont on croit l'avis sur parole. Mais ici, il n'y a pas de référent, personne pour dire qui et quoi lire, ou croire.


 
Ne reste alors que le choix de s'écouter, soi (ce qui ne veut pas dire virer à l'autarcie intellectuelle). Essayez-vous à des auteurs et vous verrez rapidement ceux qui vous conviennent ou pas, ceux avec qui, vous, vous vous sentez des affinités.
 

Citation :

La seule chose raisonable que je puisse faire c'est de m'y plonger, aussi franchement que j'en suis capable, et d'essayer de m'identifier à ces faiseurs de verbiages. Le risque, bien sur, c'est d'y prendre gout. Mais alors, y a-t-il une autre issue ?


 
Encore une fois, il faut savoir s'écouter avant d'écouter les autres. Un jour, je me suis retrouvé un peu par hasard à une rencontre entre des croyants et des athées. Je me souviens d'un des croyants qui avait interpellé le curé en lui disant, je cite: "quand la messe est mal dite, que le curé est chiant, la messe est chiante et quand la messe est chiante, la messe est chiante". En philo, il y a beaucoup de messes qui sont très chiantes (à mon goût bien sûr) et ruminer la pensée du commentaire de tel auteur citant tel autre, quelle belle affaire... :sleep:

Message cité 1 fois
Message édité par docmaboul le 21-11-2005 à 10:48:33
n°7040325
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 21-11-2005 à 12:59:14  profilanswer
 

Ache a écrit :

Remarques sur l'écriture philosophique :
 
[...]
_________________
PS : Je voudrais préciser que, personnellement (ouais), je ne vois pas de frontière nette définie a priori et pour toujours entre un naturalisme et une phénoménologie. Je veux dire que, des sciences cognitives, comme de toute discipline de recherche et/ou de création (donc la philosophie, la science en général, ...), je retiens l'intention et le voeu de Connaissance. Quant à la manière d'effectuation, je la considère se faisant. Autrement dit encore, quand bien même tous les travaux en sciences cognitives sont naturalistes, je vois difficilement (sauf bornitude...) refuser une re-construction (une relecture) de la conscience (donc d'un corps...) si un tel élan est décemment documenté, voire prototypé. (Mais j'ai une furieuse tendance à y voir plus une création artistique qu'un produit d'ingénierie)…  


 
Sur quelques points précis :
 
- Tu as annoté mes premières phrases qui se voulaient provocantes et distrayantes, quoique sincères. Je ne saisis pas le sens de ces annotations, j’espère simplement que mon intention ne t’est pas parue mauvaise.
- Quand je qualifie d’étroit le champ de tes questions, je veux simplement signifier le fait que chacune de ces questions avait un thème commun. Il n’y a qu’en mathématiques que l’on sache faire une question véritablement étroite.
- Tu as, à juste titre, corrigé mon assertion quand je qualifie l’étalement de ma pensée de logique. Je ne sais pas quel meilleur mot utiliser. Chronologique serait sans doute plus approprié, mais ne serait toujours pas rigoureusement exact. ‘Dans l’ordre’ conviendrait peut-être mieux.
- Je n’ai pas compris où est la contradiction dans : « Je crois que de ce point de vue, le livre de Dennett apporte des avancées significatives […] ».
- Tu dis : « ‘On’ se demande d'ailleurs pourquoi l'exigence de la citation du nom d'auteur en philosophie ». Je ne peux m’empêcher de croire que ce ‘on’ c’est moi, puisque c’est une remarque que je vous avait récemment adressée, à toi et à l’Antichrist. Je suis alors profondément déçu de constater que j’ai été très mal compris. Je ne doute pas de la pertinence de ces références, ce que je critique, c’est leur omniprésence et leur nécessité, en particulier lorsque vous vous adressez à un public néophyte. Quand je lis (j’invente) : « […] telle la conception kantienne du Devoir, […] », j’entends : « J’ai lu Kant, si tu ne l’as pas lu, vas le lire et on rediscuteras ensemble quand on sera au même niveau. » Dans un lieu qui se veut tout-public, je trouve raisonnable de demander que ce type de référence ne soit pas un prérequis à la compréhension du propos, et reste une simple invitation. Comme je l’ai déjà précisé, lorsque vous parlez entre vous (même sur des sujets publiques comme celui-ci), vous pouvez bien faire comme vous l’entendez, je ne serai pas vexé d’être incapable de suivre votre conversation.
 
 
Sur ‘le reste’ :
 
Je crois saisir ton propos sur le langage philosophique, et je crois que je ne couperai pas à finalement lire Deleuze. Ce ne sera pas pour tout de suite cependant, donc en attendant il faudra faire avec mon ignorance. Quand je te lis, que tu m’explique ce que veulent et ne veulent pas dire les philosophes, j’ai l’impression d’en revenir toujours au même point. « Voir, c’est se rendre visible ». Evidemment. Quelle différence d’avec « je pense, donc je suis » ? J’ai ce sentiment tenace qu’à vouloir ne rien dire de plus que le langage lui-même, on ne dépasse jamais ce stade.
 
Ma foi dans la science, contrairement à ce que comprennent beaucoup de gens, est une foi par nécessité ; non pas que je croie en la science, mais que je ne peux pas croire en rien, sous peine de rendre insignifiants la totalité de mes choix, et conséquemment de me mettre dans une situation où je ne peux pas choisir, ni agir. Donc je choisis de faire comme si la phrase « l’homme est un roseau pensant » avait un sens. Pas par commodité, ni par oubli, mais par nécessité : la nécessité d’action, donc de décision.  
 
Donc, en effet, il faut choisir, arbitrairement, des critères de validité des représentations que l’on fait du monde : cohérence, et simplicité. Une fois ces critères choisis et strictement définis, on peut décrire notre monde en ignorant systématiquement l’interprétation sensible que l’on en a.
 
Lorsqu’il s’agit de s’interroger sur la conscience, l’objet même qui est le support de la représentation, il apparaît une impossibilité logique, une contradiction intrinsèque puisque l’on ne peut pas ignorer notre interprétation, vu que c’est précisément elle que l’on veut étudier. Il faut donc considérer notre vécu. Faire sa phénoménologie, en somme.
 
Et on en revient au problème initial : la phénoménologie c’est bien, mais c’est une pratique intellectuelle qui n’est pas  concluante pour autre chose que mon propre vécu, alors que j’aurais besoin pour orienter mes choix (ou fabriquer une IA) d’avoir accès à une définition concluante objective.
 
Dennett introduit la notion d’hétérophénoménologie pour pallier ce problème ; en quelque sorte il considère l’étude de la phénoménologie d’autrui pour pouvoir l’appréhender de manière objective, sacrifiant au passage ce qui donne le caractère absolu à la phénoménologie.
 
A-ce un rapport avec la fusion entre le naturalisme et la phénoménologie dont tu fais mention dans ton post-scriptum ? peut-être, je n'ai pas compris ce à quoi tu fais allusion en parlant de néantisation et de re-créaction...


Message édité par hephaestos le 21-11-2005 à 13:07:23
n°7040374
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 21-11-2005 à 13:06:51  profilanswer
 

docmaboul a écrit :


Ne reste alors que le choix de s'écouter, soi (ce qui ne veut pas dire virer à l'autarcie intellectuelle). Essayez-vous à des auteurs et vous verrez rapidement ceux qui vous conviennent ou pas, ceux avec qui, vous, vous vous sentez des affinités.


 
Sauf que je sais, d'expérience, que ce que j'apprécie c'est avant tout qu'on me dise que j'ai raison.
 
J'ai peur dans votre discours (vous pouvez me tutoyer, peux-je ?) de la conclusion que j'aborre : "Tout le monde a raison, à sa manière."
 
C'est la conclusion la plus désespérante qu'il soit possible de formuler, je la refuse catégoriquement parce que je suis incapable de désespérer aussi absolument.

n°7040500
docmaboul
Posté le 21-11-2005 à 13:32:00  profilanswer
 

hephaestos a écrit :

Sauf que je sais, d'expérience, que ce que j'apprécie c'est avant tout qu'on me dise que j'ai raison.


 
A part si vous manquez de confiance en vous et ressentez cela systématiquement comme des flatteries intéressées, je ne vois pas en quoi est-ce un problème?  
 

Citation :

J'ai peur dans votre discours (vous pouvez me tutoyer, peux-je ?) de la conclusion que j'aborre : "Tout le monde a raison, à sa manière."
 
C'est la conclusion la plus désespérante qu'il soit possible de formuler, je la refuse catégoriquement parce que je suis incapable de désespérer aussi absolument.


 
Il y a un peu de cela. J'aime les perspectives. Prendre un point de vue afin de le ressentir. Je ne crois pas à une raison suprême, une vérité ultime, un absolu totalisant. D'où la nécessité de parcourir et de se déplacer pour observer, apprendre, assimiler. Pour autant, tout ne se vaut pas pour moi (tout comme pour vous). Il faut savoir qui l'on est, même si pour certains, cette injonction est une malédiction.
 
Enfin, c'est à mon avis suivre une pente bien glissante que de se focaliser sur la raison ou la connaissance, en particulier en philosophie [:rhetorie du chaos] Qu'est-ce qui vous fait du bien? Qu'est-ce qui vous fait vous sentir mieux? Comment le mesurez-vous? Avec des raisonnements? Des idées? Des pensées? Des concepts? Des principes hypostasiés? Si oui, vous êtes mûr pour entrer chez les philosophes de papier :)

n°7040541
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 21-11-2005 à 13:40:20  profilanswer
 

docmaboul a écrit :

Qu'est-ce qui vous fait du bien? Qu'est-ce qui vous fait vous sentir mieux? Comment le mesurez-vous? Avec des raisonnements? Des idées? Des pensées? Des concepts?


 
Je voudrais oui, est-ce que cela vous semble stupide ?  
 
Je ne vois pas d'autre manière de décider comment agir pour faire le bien...  :??:

n°7040762
docmaboul
Posté le 21-11-2005 à 14:09:20  profilanswer
 

hephaestos a écrit :

Je voudrais oui, est-ce que cela vous semble stupide ?


 
Je ne dirais pas cela comme ça, d'autant plus que faire des choses stupides fait parfois beaucoup de bien :D
 

Citation :

Je ne vois pas d'autre manière de décider comment agir pour faire le bien...  :??:


 
Le bien de qui?

n°7041578
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 21-11-2005 à 16:06:42  profilanswer
 

docmaboul a écrit :


Le bien de qui?


 
Le bien de ceux (ce ?) qui peuvent l'éprouver.


Message édité par hephaestos le 21-11-2005 à 16:06:59
n°7043812
Profil sup​primé
Posté le 21-11-2005 à 20:27:06  answer
 


Etait-ce bien nécessaire ? [:fing fang fung]

n°7043959
Profil sup​primé
Posté le 21-11-2005 à 20:43:24  answer
 

Ache a écrit :

Mais que faire alors ? tu fais comment, toi ?


Me contente de grogner quand il se montre trop adaptationiste. [:spamafote]

n°7044149
vonstaubit​z
Posté le 21-11-2005 à 21:08:25  profilanswer
 


Cher Ache, et autres lecteurs/contributeurs, avez-vous des pistes de lectures philosophiques dont l'objectif est de faire une synthèse de l'homme, comprenant, sous forme d'une liste à la Prévert:
- l'expérience artistique, à la fois vécue par les "spectateurs" et les "commettants" de l'art
- la méditation, qu'elle soit de la forme "corporelle" ou "spirituelle"
- la spiritualité
- la Raison (que je définirais comme un sous-ensemble des productions humaines de texte)
- l'amour
 
?

n°7044783
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 21-11-2005 à 22:25:13  profilanswer
 


 
J'en ai même pas fait mention, c'est une attaque gratuite et facile ce que tu fais là...
 
Je dirais même plus, c'est une attaque ad hominem !

Message cité 1 fois
Message édité par hephaestos le 21-11-2005 à 22:25:43
n°7045340
Baptiste R
Posté le 21-11-2005 à 23:19:10  profilanswer
 

Aussi auteur de "Philosophie, mythologie et pseudo-science: Wittgenstein lecteur de Freud". S'il esquinte tonton Sigmund, mon a priori négatif baisse déjà.
 
Aussi auteur d'un bouquin sur Musil. Certes, certes, Bouveresse devait s'y intéresser pour les considérations de l'écrivain sur les statistiques et l'homme moyen, mais, j'essaie d'être optimiste, peut-être n'était-il pas totalement inperméable à l'art.
 
Et si j'ajoute qu'il a attaqué Debray de mettre le théorème de l'incomplétude à toutes les sauces, vous deviendriez presque fan de lui, n'est-ce pas monsieur Ache !


Message édité par Baptiste R le 28-10-2007 à 22:04:56
n°7045962
Baptiste R
Posté le 22-11-2005 à 00:17:23  profilanswer
 

Bon eh bien j'ai 42 pages à lire (en commençant par les fautes d'orthographe du message d'ouverture, *sifflote sifflote*). Je sais que tout ce qui est or ne brille pas, mais si on m'avait prédit un jour tater de la philo sur un forum d'info... ! :D

Message cité 1 fois
Message édité par Baptiste R le 22-11-2005 à 01:18:54
n°7046414
Profil sup​primé
Posté le 22-11-2005 à 01:29:44  answer
 

hephaestos a écrit :

J'en ai même pas fait mention, c'est une attaque gratuite et facile ce que tu fais là...
 
Je dirais même plus, c'est une attaque ad hominem !


Pas ma faute, on a eu une séance de 2 heures consacrée au créationisme ce midi... leur baratin propagandiste et leurs méthodes rhétoriques ont dû s'imprimer malgré moi dans mon esprit [:rhetorie du chaos]
 
A ce sujet, un bon bouquin analysant entre autres les formes que prennent les tentatives d'intrusion du créationisme : Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences. Préface de Bouveresse ([:tinostar]), articles variés - dont certains déjà dispos sur le site Dogma, et un autre dû à un géologue dijonnais [:cupra] - on aime ou on aime pas, mais dans le pire des cas y a pas mal de petites infos à pêcher :p


Message édité par Profil supprimé le 22-11-2005 à 01:33:36
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