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Auteur Sujet :

(ecriture d'un roman d'heroic-fantasy) Les Larmes du Spectre

n°3774558
oulo
Posté le 17-09-2004 à 23:00:44  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Bon voila. Je viens de finir le prologue et je n'ai qu'une paire de mots a dire : j'y retourne !

mood
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Posté le 17-09-2004 à 23:00:44  profilanswer
 

n°3847190
deidril
French Geek Society Member
Posté le 29-09-2004 à 12:21:49  profilanswer
 

Trois semaines plus tard .... voila la suite.
 
                        C H A P I T R E   8 des Larmes du spectre
 
Un doux soleil éclairait une Soliana encore à moitié endormie au milieu de soyeux draps couleur ivoire. Les rayons du matin chauffaient agréablement sa peau et la princesse souriait de cette bienfaisance, les yeux toujours fermés. Ne voulant pas interrompre cet instant de félicité, elle s’abandonna aux caresses de l’astre solaire en repoussant les draps jusqu’à son bas ventre et étira les bras pour s’offrir totalement.  
 
Soliana avait attendu cette journée depuis tant d’années et maintenant que le temps était venu, l’anxiété était devenue peur. Aussi, la princesse préféra  retourner dans l’inconscient d’un demi sommeil, reléguant au fond de son esprit l’événement à venir.
 
D’ici quelques heures elle deviendrait officiellement une eldryn adulte. En ce jour de son vingtième anniversaire, la Bénédiction d’Aldrya allait marquer son entrée dans ce nouvel âge mais allait surtout la confirmer comme l’héritière du domaine de Chestyrea. Avec l’âge adulte venaient les responsabilités mais aussi les libertés qu’elle attendait depuis si longtemps. L’idée d’avoir enfin la maîtrise de son destin la terrifiait et l’exaltait à la fois.
 
Porean ouvrit délicatement la porte de la chambre. L’eldryn portait comme à son habitude les cérémonieux vêtements de bleu et de violet des tuteurs des familles nobles et il entra avec la droiture et la dignité qu’imposait son rang. Cependant il s’arrêta net et ouvrit des yeux grands comme des soucoupes lorsqu’il se retrouva face à la jeune princesse à moitié nue, ronronnant sous le soleil. Il se détourna immédiatement du spectacle, abasourdi de voir la princesse ainsi, mais aussi troublé de réaliser seulement maintenant que la jeune fillette à qui il avait prodigué son enseignement était devenu une femme.  
 
Fixant la porte pour ne pas voir, il toussa pour attirer l’attention de Soliana.
 
« Votre Altesse, un messager vient d’arriver, porteur d’une lettre de l’Empereur à vous remettre en main propre. Il vous attend dans votre salon. »
 
Soliana acquiesça machinalement sans vraiment comprendre les paroles de son tuteur mais Porean était déjà ressortit. Refermant la porte derrière lui, l’eldryn s’interdit de penser davantage à ce qu’il venait de voir. Il avait fort à faire car l’organisation des cérémonies de la Bénédiction d’Aldrya, ainsi que la confirmation officielle du rang de princesse héritière devant la population lui revenait. Pressant le pas, Porean sortit des appartements de Soliana pour aller se perdre dans le travail.
 
Plusieurs minutes après que son tuteur ait disparu,  les mots allumèrent une étincelle dans l’esprit de Soliana. Elle se redressa soudainement sur son lit.
 
« Un message de l’empereur ? » demanda-t-elle.  
 
Elle cligna des yeux, réalisant qu’elle était seule dans la chambre. Le soleil pénétrait par les grandes fenêtres en verre et prodiguait une lumière presque aveuglante dans la pièce creusée dans le tronc même de l’arbre qui hébergeait la royale famille de Chestyrea. Soliana réalisa d’après sa position dans le ciel que la matinée était déjà bien avancée et qu’elle avait dormie bien plus que de coutume. Ecartant les draps, la princesse se leva. Le bois du plancher était délicieusement chaud sous ses pieds nus et Soliana failli de nouveau s’abandonner à la douce volupté de ce matin, mais sa question nécessitait une réponse.
 
Elle se dirigea alors vers la bassine d’argent pleine d’eau fraîche qu’une servante déposait chaque matin sur une table basse pour ses ablutions, décidée à apparaître à l’envoyé de son grand-père sous la forme d’une véritable princesse eldryne.
 
Celui patientait dans le salon de la demeure. Son regard voyageait de la statue en bois polie d’une représentation d’Aldrya à un long ruban noir brodé de fils d’argent des blasons des ancêtres de la lignée de Chestyrea, se terminant sur la double arabesque qui représentait Soliana. Sentant une présence, il se retourna pour voir Soliana dans l’entrée de la pièce. Celle-ci se tenait droite et immobile afin que son hôte puisse prendre la mesure de sa majesté. Se drapant dans une toge noire satinée, elle arborait une tiare sertie ainsi que des bracelets serpentins qui entourait ses bras nues. Soliana avait patiemment arrangé son apparence jusqu’à la perfection aussi sourit-elle intérieurement de voir l’homme peiner pour trouver ses mots.
 
« Votre Altesse, je…euh…votre grand-père m’a confié un message ainsi qu’un paquet, » bafouilla le messager en sortant un paquet enveloppé de cuir et frappé des armoiries de l’empereur des eldryns.  
« Merci, messire ?
- Valeckwyr, Votre Altesse, messager spécial au service du palais de l’empereur. »
 
Soliana esquissa un sourire tout en détaillant l’homme. Au contraire des habitants de Chestyrea qui cultivait l’art des longues chevelures tressées, celui-ci avait une coupe spartiate aux tempes rasées. Il portait d’amples vêtements verts ainsi qu’une cape eldryn autour de ses épaules. Son visage était creusé et marqué par de nombreuses années passées sur les routes, mais ses yeux bleus brillaient d’une étincelle qui éveilla un curieux intérêt chez Soliana. Ses sourcils fournis, sa mâchoire carrée et son teint de peau bien plus rose que l’ivoire des eldryns trahissait une ascendance bâtarde issue des valariens.
 
- Messager Spécial Valeckwyr, soyez le bienvenu à Chestyrea. Reposez-vous donc quelques jours sous les arbres avant de reprendre votre route.
- Je vous remercie de votre hospitalité, Votre Altesse, » répondit le messager en s’inclinant respectueusement, retrouvant ses capacités à suivre les usages.
 
 Valeckwyr sortit de sous sa cape une lettre soigneusement cachetée et la tendit à la princesse. Une fois son pli remis, il recula vers l’entrée, toujours incliné.  Le messager compta mentalement trois pas à reculons avant de se retourner car tourner le dos à un noble eldryn était pris comme une insulte. Lorsqu’il eut disparu, la princesse baissa la tête pour observer la lettre. Celle-ci était close par un sceau de cire aux armoiries de l’empereur Aeryndel. Curieuse, Soliana enleva le cachet pour prendre connaissance de son contenu.
 
                                    * * *
 
« Ainsi donc, c’est ainsi que vous avez fait connaissance de notre cher Valeckwyr ? » demanda Aramys.  
 
Celui-ci continuait d’ailleurs à soigner l’épaule du demi eldryn tout en écoutant le récit de Soliana.
 
« En effet. Mais à cet instant, je n’avais aucune idée de ce qu’il adviendrait. En fait, j’étais plongé dans la perplexité suite à la lecture du message de mon grand-père.
- Je suppose qu’il s’agissait d’autre chose que d’une simple félicitation formelle pour que vous nous en parliez ainsi, »commenta Elywenn.
 
Soliana ne répondit pas. Son esprit était déjà repartit dans le récit, tentant de restituer le plus fidèlement possible le contenu de la missive.
 
                                  * * *

Pour la Princesse Soliana de Chestyrea,  
De la part d’Aeryndel, Souverain Empereur et Guide de la Nation Eldryn
 
Chère enfant,
Lorsque tu prendras connaissance de ce pli, tu seras devenu une adulte aux yeux de la déesse. En ce jour qui marque le tournant de sa vie, chaque Eldryn a le privilège, mais aussi le devoir de méditer quant à sa place parmi les siens. Chacun d’entre nous sert ainsi Aldrya à sa manière, de l’empereur qui doit guider les siens jusqu’à l’humble chasseur dont dépend le repas quotidien.  
Ces paroles, tu les auras entendues maintes et maintes fois de ton tuteur ainsi que de l’oracle de Chestyrea. Et je suis sur que, tout comme elles l’ont été pour moi, elles font figure de leçons rébarbatives à tes oreilles. Mais aujourd’hui, tu devras pourtant réfléchir à leur sens.  
Chestyrea est, à sa manière, aussi importante que la cité soleil, car elle est la porte de notre nation sur les terres des valariens. Tous nous nous rappelons les tragiques évènements qui ont conduit à la perte de Lantanna, ta parente et ma fille. Depuis lors, il règne un silence entre les valariens et les eldryns, silence qui ne peut perdurer davantage. Sorael, ton père, est pour l’instant chargé de nous représenter auprès du jeune empereur du Landsraad. Quant à toi, un jour viendra où ta voix sera celle des nôtres lorsque tu parleras à la cour du Saint Empire. Mais avant d’en arriver à ce moment, il faudra mettre un terme à cette brouille qui nous sépare de nos voisins humains.
Comme tu le pressens maintenant, c’est le rôle qui t’incombe naturellement en tant que princesse de Chestyrea. Il est temps pour toi de prétendre à ta place parmi les seigneurs eldryns, place qui n’est jamais gracieusement donnée mais qui te reviendra par tes mérites et tes succès. Aussi, je te charge d’œuvrer dès maintenant afin de rétablir les relations entre le Saint Empire et la Nation Eldryn. En tant que princesse de Chestyrea, tu n’auras à répondre de tes choix seulement devant Aldrya, moi et nul autre.  
Je suis sûr que la jeune et fougueuse fille de mon fils saura ce qu’elle doit faire pour le bien de son peuple.
 
Que les Ancêtres guide tes pas,
 
Aeryndel

 
 
Soliana relut attentivement la lettre une seconde fois, perplexe. Elle imaginait que la Bénédiction d’Aldrya ferait d’elle une jeune femme délivrée des leçons quotidiennes de Porean et libre d’entreprendre à peu près tout ce qui lui passerait par la tête. Et voilà que l’empereur en personne lui confiait une tâche qui, si elle s’y attelait, occuperait la majeure partie de son temps pour les années à venir.
Elle s’imagina un instant être réellement la représentante des eldryns auprès des valariens, tentant de les convaincre d’effacer l’ardoise qui séparait les deux peuples. Soliana fut alors prise de panique.
 
Par où commencer ? A qui parler ? Qui pourrait m’assister ?
 
Lorsque Porean entra dans la pièce, il trouva sa souveraine en grand désarroi.
 
                                     * * *
 
« J’imaginais alors que notre princesse était désorientée de ne plus se rappeler les réponses traditionnelles qu’elle allait devoir répéter à l’oracle. J’étais venu afin de l’escorter jusqu’à l’autel d’Aldrya et je l’ai trouvée assise sur une chaise, la tête entre les mains. Jamais je n’aurais pensé que l’empereur avait écrit ces choses, conclut Porean en se tournant vers Valeckwyr.
- Ne me regardez pas ainsi. J’ignorais totalement le contenu du message en question.
- Je comprends bien l’importance de la lettre, fit Keloryn, mais je n’arrive pas à faire le lien entre votre récit et notre présence dans les marches du Saint Empire. Je n’imagine pas que notre escapade est la solution que vous avez envisagé pour accomplir le souhait de l’empereur. Il y a autre chose, n’est ce pas ?
- Cela a à voir avec ce que vous a confié l’oracle ? intervint Fileas.
- Comment le sais-tu ? demanda Soliana, surprise de la clairvoyance du mage.
- Moi aussi, il m’a dit des choses lorsque ce fut mon heure. »
 
Soliana fixa le jeune prodige. Son regard impassible et concentré ne dévoilait rien de ses pensées. La princesse hésita à lui demander davantage de précisions mais conclut finalement que les révélations de l’oracle à Fileas relevaient des relations entre la déesse et ses enfants. Toute princesse qu’elle soit, il ne lui appartenait pas de s’immiscer dans ce lien sacré et très personnel.
 
« En effet, » finit-elle par dire.  
 
 
                                        * * *
 
« Sur mes ancêtres, je le jure, » acheva Soliana solennellement.  
 
Les mots furent emportés par l’écho et renvoyés. Soliana y vit une preuve que la déesse l’avait entendue et était témoin de son serment d’œuvrer à la grandeur des eldryns.  
 
Construit en dehors de la forêt sur une colline rocailleuse et herbeuse, l’autel d’Aldrya, était une construction des plus primitive. Un cercle de pierre levée entourait une mare d’une eau cristalline. Un amoncellement de pierre formait une avancée dans l’eau jusqu’à une table de pierre a moitié immergée au milieu même de l’étendue - l’autel de la déesse qui représentait la vie.
 
Au-delà, les montagnes s’ouvraient en deux, formant le long défilé qui traversaient les anciennes terres des kaemites pour rejoindre, quelques trois cent lieues plus loin, les plaines et les forêts des eldryns.  Soliana devina plus qu’elle ne distingua les forteresses taillées dans la montagne où avaient vécu les kaemites, autrefois garants de la sécurité du passage. Maintenant abandonnées et en grande partie écroulées, elles rappelaient aux gens de Chestyrea que nul royaume n’était éternel.
 
« La déesse vous a entendue, » fit l’oracle, arrachant la princesse à sa contemplation.
 
Agenouillée devant l’autel, ses pieds nus sur les pierres immergées et en parties recouvertes d’herbes aquatiques et de mousses, la princesse hocha la tête. Elle réalisait qu’à partir de cet instant précis, elle était véritablement la princesse héritière de Chestyrea, avec tout ce que cela impliquait en commençant par la mission dont l’empereur l’avait investie.  
 
Elle se releva pour se retourner vers l’oracle qui l’attendait hors de la mare. Le vieil eldryn qui était le lien entre ceux de Chestyrea et la déesse semblait sans âge. Ses cheveux avaient poussé jusqu’à atteindre ses genoux et ils étaient tressés en de longues et multiples nattes garnies de feuilles vertes. Comme pour tous les oracles, ses pupilles étaient d’ivoire car il était aveugle de naissance. Et si la vue lui avait été refusée, cela n’était que pour mieux entendre la voix de la déesse car il en était ainsi pour les eldryns depuis toujours.  
Bien qu’incapable de voir, l’oracle se déplaçait et agissait comme s’il était pourtant doté des meilleurs yeux. Soliana se rappela, parmi les leçons de Porean, que la déesse guidait chacun des gestes de ses oracles aussi ne trébuchaient-ils jamais.  
 
Soliana accompagna le vieil eldryn un moment tendis qu’il s’éloignait lentement de l’eau. Comme tous les siens, l’oracle foulait la terre de ses pieds nus. Il ne portait comme seul vêtement qu’un pantalon de toile afin d’avoir sa peau, en fait tout son être, en contact avec la vie le plus possible. Soliana nota qu’elle ne se rappelait pas les justifications théologiques qu’avait fournis Porean pour expliquer cette tradition. Sans doute s’était-elle assoupie à cet instant.
Cela la fit sourire un instant, mais son visage redevint immédiatement grave, son esprit revenant à la missive de l’empereur.  
 
Percevant l’anxiété de la jeune fille, l’oracle l’invita à se confier.
 
« Ton esprit est troublé, princesse, fit-il d’une voix lente mais musicale. Je sens que cela va au-delà de la réflexion traditionnelle sur la place qui te convient parmi les eldryns.  
- On ne peut rien vous cacher, oracle.
- Je vois en effet bien des choses, plaisanta celui-ci. Si tu souhaite m’en parler, sache que cela restera entre nous. »
 
Soliana acquiesça. Elle sortit alors la lettre d’Aeryndel, pliée dans une poche, et la lue. L’oracle écouta sans mot dire le message de l’empereur, puis les peurs de la princesse. Soliana avoua ne pas savoir quoi faire face à la tâche qui lui était dévolue. Ses craintes livrées, la princesse se sentit libéré d’un poids, soulagée d’avoir put se confier.
 
« Il est normal que tu sois effrayée, jeune Soliana. Qui ne le serait pas devant l’énormité et l’importance de ce que tu as à accomplir ? »
 
L’oracle marqua une halte dans sa lente marche et leva la tête.
 
« A propos de Lantanna, il y a quelque chose que je peux te confier. En fait, comme tu es sa parente, tu es la seule personne à Chestyrea à qui cela peut être révélé. »
 
Intriguée, Soliana fixa les yeux morts de l’oracle.  
 
« J’ai longtemps prié pour les âmes des disparus de cette tragédie. Bon nombre des familles de Chestyrea ont perdu un parent, un frère. Et ainsi que je le dois, j’ai enchanté pour chacun une figurine à l’image du défunt, l’investissant de son essence, afin que celui-ci puisse joindre sa voix à celle des ancêtres pour guider les vivants. Je n’entrerais pas dans les détails de l’enchantement mais il implique que la déesse m’accorde un lien avec le disparu. »
 
Soliana acquiesça aux paroles, celles-ci évoquant en elle une des leçons de son tuteur. Pourtant, elle ne voyait pas où le vieil oracle voulait en venir.
 
« Alors que je procédais au rituel pour Lantanna, le lien me fût refusé. Après plusieurs tentatives infructueuses, j’en conclu que Lantanna ne réside pas auprès de la déesse.
- Vous voulez dire qu’elle n’est pas morte ?
- Je dis que son âme n’a pas rejoint Aldrya. Peut être est-elle encore en vie. Peut être a-t-elle été victime d’un horrible destin et son âme erre encore parmi les royaumes mortels. Malgré les années de réflexions sur ce mystère, je n’ai aucune explication valable à fournir. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y a là un secret qu’il te faut éclaircir. »
- Peut être que Lantanna s’est enfuit avec sa famille pour échapper aux courroux des deux empereurs, car ceux-ci l’auraient immanquablement accusée de la responsabilité du conflit ? supposa Soliana.
- Cela serait la plus heureuse des hypothèses. D’ailleurs, je prie pour qu’il en soit ainsi, pour que Lantanna profite en cet instant d’une vie heureuse avec sa famille, dans un endroit reclus et secret. Mais il est d’autres théories que tu te dois d’examiner avant de prétendre pouvoir discuter avec les valariens d’enterrer ce conflit.
- Par exemple ?
- Supposons que Lantanna soit encore en vie, mais prisonnière des valariens. Comment pourrions-nous alors tendre la main aux responsables d’une telle infamie ? Réalise-tu ce qui se passerait si l’empereur apprenait que les humains ont gardé sa fille captive durant une génération ?
- J’imagine qu’il transformait le Saint Empire en un champ de ruines, plaisanta la princesse. Mais vous avez entièrement raison. Avant de pouvoir entamer des négociations pour la paix, je dois d’abord savoir ce qu’il est véritablement advenu à la sœur de mon père. Sans la vérité, un traité de paix n’aurait de valeur que le papier et l’encre si les valariens ne sont pas sincères. »
 
                                      * * *
 
Keloryn émit un petit sifflement.  
 
« Evidemment, vu sous cet angle, notre petite aventure prend tout son sens. Arrêtez-moi si je me trompe, princesse. Afin de tirer au clair les évènements qui entourent la disparition de la princesse Lantanna, vous avez décidé de vous rendre sur place. Mais demander une trêve afin d’enquêter n’aurait pas été sage car si les valariens sont à l’origine du problème, ils auraient pu de nouveau assaillir et tuer les envoyés de Chestyrea. D’où votre choix d’y aller vous-même, accompagnée de vos gardiens. »
 
Soliana hocha la tête pour confirmer que les déductions du maître d’arme étaient exactes. Son regard passa d’un gardien à un autre, afin de lire leurs réactions. Fileas engrangeait les informations et semblait déjà réfléchir aux différentes possibilités. Elywenn semblait inquiet du fardeau qu’elle devait porter. Aramys lui renvoya un regard compatissant, la rassurant de son éternel soutien.  
 
Elle s’attarda sur Rianne, sa plus proche amie. Les mots se firent dans son esprit mais la princesse ne dit plus rien, incapable d’ajouter davantage à la peine que vivait encore et toujours Rianne.  
 
                               * * *
 
« Ce n’est pas tout, coupa l’oracle. Il y a un autre défunt avec lequel le lien m’a été refusé. Je l’ai d’ailleurs caché à son seul enfant car celle-ci était et est toujours profondément affectée par le souvenir de cette perte. Même aujourd’hui, je reste persuadé que j’ai bien fait de garder cela pour moi car le révéler n’aurait qu’engendré haine et colère.
 - De qui parlez-vous, oracle ?
- Je veux parler de ton amie Rianne. Je veux parler de son père Selewynn, que l’on prétend mort. Lui non plus n’a pas rejoint la déesse. »
 
 
-----------------------------------------------------------------------
 
Et voila. Ce qui conclut le flashback sur Soliana puisqu'on reviens a Alderick au chapiter suivant et que l'on approche du moment fatidique des explications.
 
Pour revenir aux commentaires precedents, les eldryns ne sont pas 'le peuple de de la foret'. Ils ont un lien privilegie avec la nature vivante et les animaux mais ce ne sont pas des elfes. D'ailleurs Chestyrea est la seule cite de cette sorte. Je note pour la correction de rajouter des 'touristes' venu voir la fete des flambeau et de glisser qq mots sur Eldryanys, la cite soleil, laquelle n'a rien de champetre.
 
Voila, a votre tour maintenant de glisser qq commentaires sur ce passage.


Message édité par deidril le 30-11-2005 à 14:25:17
n°3897519
Gnoul
Posté le 06-10-2004 à 01:23:36  profilanswer
 

la suite ¨*^prie^*¨

n°4028067
Sebmtp
Posté le 24-10-2004 à 09:49:29  profilanswer
 

Up  :)

n°4087795
1348 J
Posté le 02-11-2004 à 11:40:04  profilanswer
 

UP !

n°4211128
1348 J
Posté le 17-11-2004 à 23:02:49  profilanswer
 

UP!!!!

n°4241648
Little-Dna​s
Hahahaha....
Posté le 21-11-2004 à 23:57:52  profilanswer
 

Suite! On la veut! Je trouve sa très bon! J'ai commencer a écrire moi aussi, mais il se trouve que tu possède beaucoup plus de talent que moi! :)

n°4244771
deidril
French Geek Society Member
Posté le 22-11-2004 à 15:31:54  profilanswer
 

Il s'est passé du temps depuis le dernier chapitre. En fait j'ai continué à écrire mais j'avais le sentiment de passer a coté de quelque chose. J'ai donc repris l'histoire de Thibault & Lysandre et je m'y suis attelé.
 
Ca n'a pas été sans mal mais voilà donc les premiers chapitre de 'La fille du Necromant', incluant les versions corrigés de ceux que j'ai posté auparavant :
 
 
Edit: Voilà la version corrigée après les remarques des lecteurs :)
 
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Le ciel était de cendre et de suie. Les fumées montaient haut dans le ciel pour se joindre aux nuages colériques chargés de foudre et de tonnerre. Les corps carbonisés jonchaient les rues, disparaissant peu à peu sous les scories qui tombaient, telles la neige. Les demeures et les temples s’écroulaient comme de vulgaires châteaux de cartes. Les magnifiques jardins se consumaient comme des feux de paille sous le regard imperturbable des statues de marbre qui bordaient les allées. Les rivières de lave bouillonnante rongeaient le sol et dévoraient la pierre, ouvrant des failles dans les rues pavées, défigurant les grandes places et les cours au sol dallé. Rongés par un feu inextinguible, les maisons s’affaissaient les unes après les autres en un ultime brasier flamboyant.
 
Dans le lointain, le volcan cracha encore sa colère. La terre trembla et les cieux se chargèrent de braises ardentes et de fumées mortelles.  
 
La petite fille errait dans l’avenue, luttant pour chaque pas dans ce cloaque de cendres et de boues qu’était devenue la magnifique cité de Selystra. Gardant contre elle une poupée de paille et de tissu, l’enfant frotta son visage de son autre main pour chasser les poussières brûlantes qui s’y agglutinaient. Sa gorge la brûlait tandis qu’elle recrachait ces caillots de sang et de cendre qui l’étouffaient lentement. Sa tendre peau n’était plus que crasse et brûlures. Sa chevelure noire était grise de poussière. Marionnette de son instinct de survie, la fillette avançait toujours, un pas après l’autre. Elle piétina des corps dissimulés sous les cendres. Elle sentit des chairs pétrifiées et des os carbonisés se casser sous ses pieds. Des charbons ardents lui mordirent ses chevilles et ses mollets. La fillette aurait voulu hurler sa douleur mais elle avait déjà tant pleuré et tant crié que sa gorge meurtrie ne pouvait donner davantage.
 
« Pourquoi lutter, petite fille ? »
 
Chassant les larmes qui embrouillait sa vue, elle chercha l’origine de la voix et releva la tête. L’homme se tenait à quelque pas, juste devant elle. Elle vit qu’il était fort et beau comme les statues des temples. L’obscurité l’enveloppait comme un manteau mais ne pouvait concurrencer la noirceur de ses yeux et de ses court cheveux.
 
« Pourquoi souffrir encore ? Que valent ces quelques surplus de vie ? Ce sursis arraché au destin au prix de la douleur, alors que la route au devant se termine inexorablement ?
- Qui êtes vous, monsieur ? demanda poliment la fillette.
- Je suis l’homme qui a tué tes parents, tes frères et tes amis. Je suis le responsable de la mort de chacun des habitants de cette orgueilleuse cité.
- Pourquoi avez-vous tué ma famille, monsieur ?
- Parce que je le pouvais. Parce que la mort était la seule alternative à la soumission et que Selystra a bien mal choisi. »
 
La fillette contemplait l’homme, incapable de comprendre le sens des paroles pour associer la responsabilité du cataclysme à son interlocuteur.
 
« Il ne sera pas dit que je suis totalement indifférent à ce témoignage de volonté. Je vais te permettre de faire le même choix que tes orgueilleux parents. Si tu souhaites vivre davantage, alors prends ma main. Si tu veux rejoindre tes proches, alors continue ton chemin jusqu'à ce que tu chutes et meurs, étouffée par ces cendres qui s’insinuent en toi à chaque inspiration. »
 
L’enfant commença à s’approcher de l’homme, lequel lui tendait maintenant une main gantée de velours noir.
 
« Mais je dois te prévenir. La porte que je t’ouvre donne sur une voie bien plus sombre que celle sur laquelle tu te serais engagée après ton dernier souffle. »
 
D’abord hésitante, elle toucha finalement la main. Le contact en fut glacial et elle sentit son bras paralysé par un froid mortel.  
 
« Tu as choisis de vivre et de servir. Je forgerais ton esprit pour recevoir la connaissance,  j’entraînerais ton corps à manier le pouvoir, et lorsque cela sera fait, tu accomplira mes desseins. Maintenant, dit-moi ton nom, enfant ?
- Lysane
- Un nom trop tendre pour la fille de Zaar. Désormais, tu t’appellera Lysandre. »
 
 
 
                       Chapitre premier
 
« …
Ce monde n'était plus que cendres et ruines.  
 
Les peuples libres étaient brisés et divisés, leurs empires n'étaient plus que souvenirs. Les légions d'Andragoras avaient balayé les continents sous le commandement des Douze, ces rois traîtres à leurs peuples qui jurèrent allégeance au Dieu Déchu. Les conquérants soumirent tant de pays et asservirent tant de cités que leur domination s'annonçait éternelle. La puissance qu'ils déchaînèrent pour parvenir à leurs fins changea pour toujours la face du monde.
 
L'empire de Serimus le Grand ? Il reposait désormais sous les flots.  
 
A l'instant même où l'empereur archimage avait involontairement ouvert le portail vers Andrahyr, la prison d'Andragoras, la rage du Dieu Déchu et de ses démons avait fracassé le continent. Les terres fertiles aux cultures abondantes furent submergées par les flots, les cités de marbre et d'obsidienne furent brisées et précipitées dans l'océan.
 
Les six royaumes des Valariens ? Divisés par la trahison et corrompus par les promesses malignes ! Le mensonge et la haine blessèrent les hommes bien plus efficacement que l'acier et le feu.  
 
Dès lors que le Haut Roi tomba, l'espoir des hommes mourut avec lui. De la bataille qui prit place à Ormyr, la capitale des valariens, seuls neuf survivants sortirent des décombres. Désormais recouvert perpétuellement par des nuages de cendres, l'orgueil de l'humanité devint un cimetière, un champ de ruines hanté pour l’éternité par les spectres de ses milliers de défenseurs.
 
Le Cercle des Anciens ?  
 
Certes les pairs de Serimus, ses égaux en magie, luttèrent de toute leur force. Pendant des années, ils portèrent à bout de bras par leurs pouvoirs les nations qui résistaient à l'envahisseur. Mais ces archimages, aussi puissants soient-ils, avaient la faiblesse du nombre. Certains tombèrent sur un champ de bataille et d'autres prêtèrent l’oreille aux paroles d'Andragoras, trahissant leurs frères d’armes contre la promesse de l’immortalité. D'autres encore renoncèrent à lutter, préférant préserver leurs ressources personnelles pour se préparer à survivre à l'inéluctable ère de ténèbres qui s'annonçait. Trop peu combattirent et survécurent pour transmettre le savoir et l'expérience du temps jadis.
 
Partout dans le monde, la noire magie des Douze changeait l'essence de la nature. Les terres maudites refusaient désormais d'héberger la vie. Les morts s'en retournaient de l'après vie pour servir les Douze et hanter les vivants. Les bêtes étaient corrompues et s'éveillaient à une intelligence maligne et dénaturée. Les enfants naissaient avec des Dons surnaturels, empruntés pour beaucoup à la force du Dieu Déchu. Adulte, ils devenaient de fidèles soldats, brandissant leurs épées au nom des Douze.
 
Tant de civilisations virent durant cet âge noir leur destinée basculer. Kaemites, Faerlyns, Worfens et tant d'autres peuples disparurent dans l'oubli.
 
Mais alors que tout semblait perdu, au moment où la traîtrise frappa le cœur même de l'ultime bastion d'espoir de ce monde, lorsque les immortels Eldryns se dressèrent les uns contre les autres, le frère contre le frère, et le fils contre le père, l'arme du mal se retourna alors contre le mal.
 
Des orphelins de guerre, nés avec les Dons surnaturels des serviteurs d'Andragoras, s'unirent contre l'adversité. Sous la bannière de Valarian, Dieu de la Lumière, Albior et ses compagnons repoussèrent les forces malignes, forçant Andragoras à retourner dans sa prison en dehors du monde.  
 
Privé de leur dieu, les Douze sentirent leurs pouvoirs disparaître. S'affaiblissant, ils sombrèrent dans un sommeil sans rêve, attendant le retour de leur maître.
 
A l'endroit même où Serimus avait libéré le chaos, la fière Astrielle forgea un artefact, une clef pour sceller ce que l'on appelait désormais la Porte d'Andrahyr. Consciente que sa création représentait soit la sauvegarde de ce monde, soit une seconde ère de destruction, la compagne d’Albior s'enfuit au-delà des confins du monde pour y dissimuler son œuvre. Poursuivie par les survivants des douze légions, elle se rendit en des terres si lointaines qu'aucun peuple ne s'y était jamais établi et plus personne n'entendit parler d'elle.
 
Le monde était sauvé mais une seconde ère de chaos commençait.  
 
Les pays dévastés et détruits étaient en proie à l’anarchie. C’était le temps des loups, où l’on tuait son voisin pour un quignon de pain. Les très rares contrées qui avaient échappé aux conflits se virent submergées par des hordes de survivants hagards et misérables. Ces havres de paix devinrent des nations militaires aux soldats sans pitié. Pour défendre les champs et les récoltes, véritables trésors en ces temps de famines, les armées massacraient quiconque pénétrait sur leurs terres  
 
Et parmi ces pays, ces vestiges des temps qui précédèrent la Grande Guerre, ces rares témoignages de ce qu'était le monde d’avant, il y avait Selystra, ma ville natale.  
 
Aujourd’hui, le nom de Selystra ne désigne plus que d’antiques ruines et un volcan capricieux sur de vieilles cartes. Mais pour ceux qui, comme moi, ont connu la grandeur des peuples du monde d’avant, ce nom représentait l’apogée de la civilisation des hommes. Puisant une force sans limite dans le Cœur de Solara, un volcan aux dimensions colossales, les Maîtres du Feu régnaient sur la cité avec sagesse et force. En ces temps d’anarchie, Selystra était le paradis perdu que recherchaient les survivants. Mais pour d’autre, elle était un fruit mûr qu’il fallait cueillir avant les autres. C’est alors que Zaar se présenta aux maîtres de la cité.
 
A cette époque, son nom était déjà légendaire. On lui attribuait tant de victoires sur les serviteurs d’Andragoras, mais aussi tellement d’ignominies contre les valariens, que personne ne savait dans quel camp le placer. La vérité est que mon père adoptif était tout aussi malveillant que le pire des Douze, mais qu’il était trop fier et trop orgueilleux pour plier le genou devant quiconque, fut-il un dieu aux pouvoirs incalculables. Membre du Cercle des Anciens, il lutta aux cotés des autres grands de la magie. Non point par compassion ou par justice, mais simplement parce que sa convoitise n’avait d’égale que celle du Dieu Déchu et qu’il refusait de voir quiconque s’emparer de ce monde hormis lui-même.
 
Mais lorsqu’il somma aux maîtres de Selystra de le servir, ils rirent de lui, sûrs de leurs forces. Alors mon père s’en alla au Cœur de Solara. Il tua les gardiens des temples entourant la montagne et brisa les sceaux magiques qui contenaient la fureur  du volcan. Il s’en alla devant le gigantesque chaudron de feu et de lave, et là, il utilisa sa magie pour réveiller la furie du volcan, trop longtemps enchaînée par les sortilèges des selystrans. Le Cœur de Solara libéra des siècles de colère et d’attente d’un seul coup, et ma cité disparut dans un cataclysmique déluge de feu et de braise.  
 
Il regarda les fleuves de laves submerger les maisons. Il contempla les pluies de cendres pétrifier les habitants fuyants. Il acheva lui-même tous les Maîtres du Feu alors qu’ils tentaient d’arrêter cette folie.  
 
Et pourtant il me sauva.  
 
Je ne saurais dire exactement pourquoi. Est ce les Dons qu’il décela en moi ou bien a-t-il agi sur l’impulsion du moment ? Jamais je ne le su. Quoiqu’il en soit, il s’empara de la fillette mourante que j’étais pour m’emmener chez lui.
 
C’est dans ce château froid et lugubre où le nécromant me transporta dans un tourbillon d’énergie, que prennent place les premiers souvenirs de ma nouvelle vie. Nous arrivâmes dans une vaste salle. Le trône d’ambre noir attira immédiatement mon attention. La pierre s’effritait sous les assauts du temps. Le sol disparaissait sous la poussière, sous les débris tombés du plafond et sous la neige des sommets qui s’immisçait en bourrasques par les fenêtres, ou qui traversait le toit percé. Les recoins étaient le domaine des araignées et de leurs toiles. Les murs étaient percés par les trous des rongeurs. Les double portes qui constituaient l’unique issue étaient à terre, leur armature rongée par la rouille. Mais le siège majestueux restait immaculé, inviolé par la saleté et le temps.  
 
Par delà les fenêtres je voyais des montagnes et la blancheur de la neige pour la toute première fois. Comme en cette journée,  je contemplais souvent le soleil étincelant et les cieux azur qui dominaient l’horizon, tout en tentant de percer la mer de brume qui, en contrebas, masquait les vallées et les combes. La beauté de ce spectacle me fit considérer un instant que tout ce qui venait d’arriver n’était peut être qu’un mauvais rêve.  
 
Cela ne dura pas.  
 
C’est à cet instant de ma vie, à ce moment où l’innocence de mon enfance me fut arrachée, que commence véritablement mon récit. Mais avant de l’entamer, il me faut parler du pourquoi de cet ouvrage.
 
Durant ces quatorze siècles de vie, j’ai eu l’opportunité de connaître les plus grands. J’ai eu le privilège d’assister aux évènements qui ont décidé du futur de ce monde, parfois d’y participer, et d’autre fois de les provoquer pour le compte de mon père. Vous aurez donc compris que ce récit de ma vie est aussi celui de ce temps, de ces villages qui naquirent dans les cendres de la Grande Guerre pour devenir les empires d’aujourd’hui.  
 
Ces jours derniers, ma vie a pris une direction dont je n’avais pu que rêver. Mais je pressens également que l’histoire de ce monde va, elle aussi, prendre un tournant. Dès lors, je me sens une obligation de laisser un témoignage de ce qui fus et de ce que je vécus.
 
Sachez cependant que je n’ai nullement la prétention de m’expliquer ou de justifier les horribles exactions que j’ai commises au nom de mon père, bien qu’aujourd’hui, je regrette sincèrement beaucoup de ces actes. La source de ma motivation se trouve dans la gratitude et la reconnaissance, dans le désir d’aider ceux de ce nouvel âge qui m’ont secourue et sauvée malgré mon passé, malgré mes crimes. Le récit de mes expériences pourra, je l’espère, les amener à manier leurs Dons à meilleurs escients, à soutenir de meilleures causes que celles que j’ai servies.
 
Maintenant que vous avez compris de quoi il retourne, je peux entamer cette histoire.  
… »
 
                      Chapitre 2
 
« Voici ta nouvelle demeure, fit Zaar d’un ton dur et dénué de toute émotion. Choisis une pièce, fais en ta chambre. Tu peux te promener partout, hormis dans la grande tour à la porte d’acier. Pour rien au monde tu ne voudrais que je t’y surprenne. Sommes-nous d’accord ? »
 
Je hochais timidement la tête alors que Zaar se penchait vers moi. Le manteau de ténèbres qui l’enveloppait semblait doué d’une vie propre. Il s’étoffa et s’allongea, grandissant la silhouette du magicien. Un froid glacial me pétrifia alors que les yeux noirs de l’homme me fixaient. Je compris alors que ce que Zaar attendait de moi, c’était une réponse de vive voix.
 
« Oui, monsieur. »
 
Mais les deux mots sortirent portés par une voix tremblotante, chargée de peur et de fatigue.
 
Alors, les ténèbres grandirent encore, s’étirant en hauteur, chassant la lumière du soleil.  
 
Le froid devint douleur et m’arracha un cri alors que je tombais en arrière. Rampant à reculons, je regardais l’homme avancer vers moi tandis que les ténèbres s’allongeaient en une multitude de bras pour me saisir.
 
« Oui, Père, dit-il de cette même voix d’acier.
- Oui, Père, » répétais-je d’une voix forte, puisant dans ma douleur une rage qui me permit de faire face à la terreur.
 
Zaar parut satisfait et les ténèbres se rétractèrent, redevenant une cape masquant simplement sa nudité.
 
« Bien. Ici, l’obéissance est une vertu qui prolongera ta vie. Selystra pensait autrement. Tu as fait l’expérience de ce qu’il est advenu. »
 
Je vis que le mage me fixait de nouveau avec insistance.
 
« Oui, Père.  
- Tu as l’air intelligente. Tu as de la volonté et du courage. Je vais donc te forger pour que tu deviennes mon instrument. Cela te pose un problème ?
- Non, Père, » répondis-je aussitôt, comprenant que le magicien me testait et que je devais répondre vite et bien.
« Bien. Pour l’instant, ton corps ne supporterait pas mes leçons. Sait-tu lire et écrire ?
- Non, Père, admis-je
- Cela n’est pas un problème. Andrion t’apprendra. Il t’enseignera ce que tu as à savoir pour te préparer à ta première leçon. Et dans deux ans, lorsque tu seras en âge d’utiliser les Dons, je testerais les connaissances que tu auras acquises. Si je suis satisfait, alors ton apprentissage débutera. Dans le cas contraire, il aurait mieux valut que tu meurs aujourd’hui car je n’aurais pas une once de pitié lorsque je ferais de toi l’exemple à ne pas suivre.  
- Oui, Père, » répétai-je encore.
 
Mais sans attendre ma réponse, le magicien se détourna de sa nouvelle fille pour traverser la salle en direction des portes brisées. Interdite, je restais plantée devant le trône, ne sachant quoi faire. Arrivé au milieu de son trajet, le magicien se retourna et me fixa du regard. Il attendait bien sûr que je le suive. J’accourus pour le rejoindre et quittais la salle du trône à sa suite.  
 
Au-delà, je découvris le sommet d’un escalier de pierre. A l’image de la salle du trône, il était dans un semblable état de délabrement. Certaines marches étaient brisées et d’autres avaient simplement disparus, laissant un vide dans lequel je n’osai regarder. Précautionneusement, je descendis les marches à la suite du magicien, m’assurant avant chaque pas de la solidité des pierres, avec le bout de mon pied.
 
Alors que je suivais ce nouveau père, je passai devant un trou béant dans le mur. Une bourrasque de vent me surprit et manqua de me faire tomber. Reprenant pied, je pus observer l’extérieur de la construction. La grandeur de celle-ci m’arracha un hoquet de surprise.
 
La salle du trône se trouvait au cœur du dernier étage d’une titanesque citadelle, dans un donjon de pierre encastré dans la paroi verticale d’un vertigineux sommet. La montagne tout entière était sculptée et modelée en tours et remparts. Sur tous les flancs, des fenêtres s’ouvraient sur des salles creusées dans le roc. Des balustrades bordaient des passages à flanc de montagnes. Des plateaux étaient aménagés en jardins ou en cours.  
 
Aussi bas que ma vue pouvait porter, je voyais des chemins de rondes, des sommets de tours et des toits d’ardoises. La montagne ainsi fortifiée était au moins aussi grande que Selystra.
 
Tout comme l’escalier que je descendais, la citadelle était en piteux état, pour ne pas dire en ruine. Les toits des bâtiments étaient percés, sinon effondrés. Certaines tours s’étaient écroulées. Des chemins de ronde s’arrêtaient net sur un vide béant pour reprendre quelques dizaines de mètres plus loin, coupés par un éboulement.  
Aucune sentinelle n’était visible sur les remparts. Aucun serviteur ne s’empressaient à balayer les cours encombrés de débris tombés d’un mur supérieur. Pour autant que je pus l’observer, le magicien et moi étions seuls.
 
Un frisson le long de mon dos me tira de ma contemplation. En me retournant vers le magicien, je vis qu’il m’observait sans mot dire. Ayant de nouveau mon attention, il poursuivit la descente de l’escalier.  
 
Le magicien me guida à travers les escaliers et les couloirs. La taille de l’édifice donnait le vertige. La citadelle était aussi impressionnante de l’intérieur que de l’extérieur. Les portes de bois, hautes et massives, étaient renforcées de métal. Les escaliers étaient escarpés, et leurs marches hautes et étroites. Dès lors que nous nous enfoncions dans le cœur même de la montagne, aucune lumière n’éclairaient les couloirs que nous empruntions. A l’évidence, il n’y avait plus personne pour placer de nouveaux flambeaux dans les torchères en fer noir fixées au mur. Des meubles brisés et des débris tombés du plafond encombraient les halls que nous franchissions. A d’autres endroits, des éboulement obstruaient notre chemin, nous obligeant à de multiples détours.
 
Finalement, nous grimpâmes un dernier escalier pour entrer dans la première pièce avec un semblant de vie.
 
Creusée toute en longueur le long du flanc de la montagne, elle était éclairée directement par le soleil à travers des vitraux d’un jaune pâle, lesquels altéraient la vue de l’extérieur en un monde d’or et de platine. Des tables de pierres disposées le long des murs supportaient des piles de livres. Des centaines d’ouvrages s’entassaient dans la pièce, entourés de parchemins, de pages de notes et de tablettes de grès. Au centre, un vieux pupitre en bois supportait un impressionnant tome à la couverture de cuir noir.  
 
Absorbé dans la lecture de celui-ci, un jeune garçon d’une dizaine d’années tournait le dos à l’entrée, encore ignorant de notre présence.
 
« Voici Andrion, ton nouveau frère. »
 
La voix de Zaar fit sursauter de peur l’enfant. Celui-ci se retourna vers nous.
 
Nous étions tous deux du même âge. Dans son regard, je décelais la même peur, la même crainte de déclencher la colère du magicien. Sur son visage marqué et dans ses yeux cernés, je devinais les mêmes tragédies. Mais tout cela n’avait pu détruire l’impression angélique que me renvoyait le jeune garçon.  
 
De courts cheveux blonds et raides encadraient un visage légèrement poupin et un regard bleu clair d’une grande pureté. Alors que nous nous découvrions en nous dévisageant, je me pris d’affection pour ce nouveau frère. Je brûlais de pouvoir lui parler en dehors de la présence du magicien.
 
« Andrion, continua le magicien, voici ta nouvelle sœur, Lysandre. Je te charge de lui enseigner la lecture et l’écriture au plus vite, afin qu’elle puisse apprendre tout ce qu’elle a à savoir. »
 
Cela me sembla étrange qu’un autre enfant soit mon professeur. A Selystra, seuls les scribes les plus vieux prodiguaient un tel enseignement. Prudemment, je gardai cependant mes remarques pour moi.
 
« Montre-lui également le reste du château et aide-la à choisir une chambre. »
 
Andrion acquiesça de ce « Oui, Père »  que je venais d’apprendre, et le magicien s’en alla. Nous étions seuls.
 
Andrion fut le premier à briser le silence.
 
« Ainsi tu t’appelle Lysandre ?
- Oui. En fait non.»
Maintenant que mon souhait était réalisé, voilà que je bredouillais et que je bégayais.
 
«   Mon véritable prénom est Lysane mais il l’a changé.
- Si Père t’a nommé ainsi, alors moi aussi je t’appellerais Lysandre. Autrefois, j’avais également un autre prénom, mais Père m’en a donné un autre. Maintenant, je m’appelle Andrion. »
 
Andrion semblait troublé, et ne me regardait que par à-coup, sans jamais me fixer directement dans les yeux.
 
« Qu’y a t il ? demandai-je.
- Rien. Enfin si, bredouilla-t-il. Là d’où je viens, les garçons et les filles ne vivent pas ensemble. En fait, je n’ai jamais parlé à une fille avant toi.
- C’est idiot. A Selystra, les sœurs et les frères vivent ensemble… »
 
Je me tus, réalisant que plus personne ne vivait à Selystra. Je retins mes larmes. La fierté me poussait à rester digne en face de ce garçon mais je ne pus contrôler le flot de souvenirs.  
 
Je revis mon père, un des Maîtres du Feu de Selystra, tandis qu’il nous quittait pour combattre le désastre qui s’abattait sur la cité. J’entendis les cris de mon petit frère tandis qu’un brasier consumait la demeure. Tout ce qui était ma vie d’avant, cette joie et cet amour partagés, tout cela avait disparu. Tout cela m’avait été volé par le nécromant. Pourtant, je ne parvenais pas à le détester. En fait, la seule émotion qui s’emparait de moi lorsque sa silhouette se dessinait dans mon esprit était une indicible terreur.  
 
La fatigue ainsi que la douleur des brûlures se rappelèrent à moi et je ne pus que m’effondrer en  sanglots, incapable de surmonter mes émotions.  
 
Andrion semblait gêné. Ne sachant trop comment gérer cette situation, il me laissa à mes larmes et disparut dans le château. Mes jambes se dérobèrent sous moi, et je me laissai glisser au sol, me recroquevillant contre le mur.
 
Je pleurais longtemps, aussi longtemps que je pus avant que la fatigue ne me terrasse. Roulé en boule comme un chat, je m’allongeai sous une table et m’endormis à même le sol. Alors que je fermais les yeux, je réalisai que je tenais toujours dans la main ma poupée de paille et de tissu.  
 
Une sensation de chaleur me poussait à se rendormir. Une appétissante odeur de bouillon passa près de mes narines et mon estomac me signala que j’avais très faim. En fait, je n’avais rien mangé depuis…
 
Pendant un instant, j’espérai que tout cela ne fût qu’un mauvais rêve. Mais alors que je me tournai sur le dos dans ce demi-sommeil, je sentis la douleur d’une brûlure à l’épaule, la morsure d’un charbon ardent projeté sur moi alors que…
 
Epouvantée que le cauchemar de la destruction de Selystra soit la réalité, je me réveillai en un sursaut.
 
J’étais dans un confortable lit, sous d’épaisses couvertures de laine. Près de moi, sur une table basse, je remarquai un bol de soupe d’où montait de la vapeur, ainsi qu’une assiette avec du jambon et du pain.
En face de moi, une fenêtre s’ouvrait sur les montagnes enneigées. Lorsque mon regard se posa sur la poupée à moitié brûlée qui partageait le lit, je sus que le cauchemar était bien réel.  
 
De nouveau, mon estomac cria famine. Je pris délicatement le plateau chargé de nourriture et le posai sur mes genoux. Trempant le pain dans la soupe, je mangeais méthodiquement, refusant à penser davantage à la situation.  
 
Je devais être vraiment affamée car la soupe et le jambon disparurent en un clin d’œil.  
 
C’est alors que la porte s’ouvrit et qu’Andrion entra.
 
« On ne t’a jamais dit qu’il fallait frapper à la porte avant d’entrer ? »
 
Mon indignation et mes manières de petite fille modèle parlèrent à ma place avant que mon esprit eu le temps de s’inquiéter de sa présence.
 
- Non. D’ailleurs, là où je vivais, il n’y avait pas de porte. »
 
Pas de porte ? Je l’imaginai dans une vie primitive, au fond d’une grotte, ou encore pauvre paysan dans une misérable chaumière. Honteuse, je baissai les yeux. Mais après tout, comment pouvais-je savoir ? Je décidai de lui demander.
 
« Comment était-ce ? Là où tu vivais ?
 
- J’étais avec d’autres garçons. Un homme nous apprenait à nous battre. Nous vivions près des ruines d’une ville du monde d’avant, dans un refuge construit avec des décombres. Parfois, des gens apportaient des enfants mais l’homme n’acceptait que les garçons. D’autres fois, des hommes venaient acheter les plus grands d’entre nous. Un jour, Père est venu. Il nous a regardé et a pointé son doigt vers moi. Il a dit à l’homme Celui-là, et c’est ainsi qu’il m’a adopté. C’est à peu près tout ce dont je me souviens.
- Vous n’aviez pas le droit d’habiter en ville ?
- On nous apprenait vite à les éviter. Des bêtes s’y cachaient, en sortant parfois pour chasser les hommes et les manger. Autrefois, avant la Grande Guerre, c’était une cité célèbre. J’ai même lu son histoire dans un des livres. Mais lorsque j’étais là-bas, on entendait dans la nuit des cris effrayant. Ces cris servaient aux monstres à terroriser leurs proies pendant la chasse. Lorsque cela arrivait, nous nous blottissions les uns contre les autres, espérant seulement qu’elles ne s’approcheraient pas du refuge. »
 
J’eus alors la vision d’Andrion et d’anonymes jeunes garçons recroquevillés les uns contre les autres tandis que l’ombre d’un horrible monstre se dessinait contre un mur proche. Cela me parût préférable de changer de sujet avant qu’Andrion ne me confirme que cela avait été effectivement sa réalité.
 
« Merci de m’avoir porté dans ce lit.
- J’ai demandé à Gorloy de t’amener dans une des chambres, et de te préparer un repas pour ton réveil. D’ailleurs, si cette pièce te plait, tu peux la garder comme chambre.  
- Gorloy ? relevais-je.
- Le serviteur de Père. Il prépare nos repas, range les livres. Il sait même faire des vêtements, comme la tunique de coton que je porte. »
Andrion me sourit en pinçant son vêtement.
« Dès que tu seras prête, je commencerais à t’apprendre à lire et à écrire. C’est ce que j’étais venu te dire.
- Tu es certain de pouvoir faire cela ? A Selystra, seuls les anciens enseignaient cela.
- Père m’avait prévenu qu’il reviendrait un jour avec des frères et des sœurs. Il m’a dit que je devrais alors leur transmettre ce qu’il m’avait enseigné. A leur tour, lorsque d’autres viendront, ils prendront en charge nos nouveaux frères.  
- Alors s’il revenait un jour avec un autre enfant, ce serait à moi de lui apprendre ?
- Lorsque, corrigea Andrion, cela se produira, alors effectivement tu auras la tâche de transmettre ce savoir. Sur ce, ajouta-t-il en reculant et en fermant la porte, je retourne à la bibliothèque. Rejoins-moi lorsque tu te sentiras prête. »
 
Et je fus de nouveau seule. Repoussant le plateau de nourriture, je pus me laisser aller à ses pensées. Tandis que mon esprit analysait les paroles d’Andrion, mon regard vagabondait sur les détails de la pièce. Il y avait dans le coin une armoire entrouverte où l’on apercevait des vêtements d’enfants suspendus.  Un miroir d’argent poli était posé sur un buffet près de la porte. A coté, une bassine était remplit d’une eau claire. Sur une chaise, quelqu’un avait déposé une robe d’un tissu marron grossier mais assez épais pour protéger du froid des montagnes. Je  remarquais également des sandales de cuir et une cape de laine noire à ma taille.  
 
Mes yeux revinrent vers le lit et se posèrent sur ma poupée. J’avais du dormir dessus car le jouet était tout écrasé. Quelques brins de paille en avaient été arrachés et jonchaient le lit ici et là.  
 
Je m’en saisis précipitamment.  
 
La poupée était tout ce qui me restait de Selystra. Elle m’avait été offerte par ma mère, lors de mon récent anniversaire. Je m’en souvenais comme d’une adorable petite chose vêtue de rouge et de bleu, comme d’une amie fidèle à qui je pouvais confier mes secrets, mes bons moments comme les mauvais.  
 
Seulement onze jours s’était écoulé depuis ce merveilleux instant où ma mère s’était approchée de cette jeune fillette que j’étais. Je me rappelle combien elle était souriante alors qu’elle dissimulait son présent, une main dans le dos. Puis elle dévoila ce qui était alors à mes yeux un véritable trésor. Et maintenant, il me semblait que ces souvenirs là appartenaient à une autre vie, parlaient d’une autre personne. A présent, je ne voyais en regardant la poupée que de la paille et du tissu. Je percevais vaguement que j’avais perdu quelque chose de très précieux, mais sans pouvoir identifier cette innocence enfantine qui faisait de moi cette petite fille adorable.  
 
Je sentis la colère monter. Je voulais retourner à cette vie de tendresse et d’amour, mais je savais que cela était tout bonnement impossible. De rage, je jetai la poupée par la fenêtre. L’objet disparu avec ce qui me restait d’innocence.  
 
Je fis le calme dans mon esprit.  
 
Zaar m’avait ordonné d’étudier. Il m’avait précisé qu’Andrion allait m’apprendre à lire, puis que je devrais me préparer à ces leçons qui me changeraient en cet instrument de mort qu’il désirait. Je me souvins surtout de son avertissement si, le moment venu, je ne satisfaisais pas ses attentes.  
 
Je me levai et enfilai mes nouveaux vêtements. J’étais décidée à ne pas succomber de nouveau aux larmes. J’étais déterminée à survivre à ce que serait l’enseignement du magicien, à devenir ce qu’il voudrait que je sois, pourvu qu’un jour, j’ai ma chance de retrouver une vie normale.
Dehors, quelques trois cent mètres plus bas, la poupée s’était coincée entre deux rochers. Le vent arracha peu à peu les brins de pailles qui la composait, et bientôt il ne resta plus rien de la dernière trace de ce qu’était Lysane de Selystra.
 
J’ouvris la porte de ce qui allait être ma nouvelle chambre et la franchit d’un pas déterminé.
 
J’avais tout juste douze ans.
 
 
 
                            Chapitre 3
 
«…  
Le chemin de la connaissance est long, mais celui des arcanes magiques ne peut être parcouru en une seule vie humaine. La plupart des voyageurs qui empruntent cette route se perdent sur des voies sans issues. Seul l'esprit affûté saura trouver son chemin dans les méandres des écrits et distinguer la connaissance de la supposition ou de l’affabulation. Au cours des siècles, certains voyageurs avisés posèrent des jalons pour ceux qui les suivraient.  
 
Celui qui pose le premier pas sur cette route est l'Apprenti. Son esprit est encore embrumé d'illusions et la route lui paraît droite, directe et facile. Le Magicien est celui qui a appris à contourner la colline plutôt que de l'escalader. Il a déjà accomplit une partie du trajet, mais il n'a seulement traversé la forêt que pour arriver au pied de la montagne. Le Mage est un voyageur chevronné. Il sait reconnaître son chemin parmi les sentiers multiples qui s'offrent à lui. Il sait aussi reconnaître les signes laissés par ses prédécesseurs et est capable, le cas échéant, de tracer sa propre route. Le Sorcier est celui qui a renoncé à parcourir le chemin sous le soleil et les étoiles. Il préfère emprunter une obscure route souterraine dont il a trouvé l'embranchement au prix d'un pacte avec le Malin.  
 
La plupart des voyageurs s'arrêtent au cours de l'ascension, victime de l'âge ou du destin, car la route n'est pas sans danger. D'autres abandonnent leur quête de savoir face à la falaise infranchissable de l'impossibilité ou le gouffre béant de l'inconnu. Pourtant, certains parviennent à se frayer un chemin jusqu'au sommet. Personnages de légende, esquisses dans un livre de magie,  maîtres parmi les maîtres, leur nom est aussi puissant que la foudre ou le feu, et leurs mains déchirent les cieux et ouvrent les eaux.  Mais c’est avec leur esprit et la force de leurs Dons que les Archimages refaçonnent le monde.
Cependant toute ascension, aussi haute qu'en soit le sommet, commence toujours quelque part, aussi commenceront-nous par une étude approfondie de ce qu’est la Force d’Ame, source de toute manipulation magique.  
… »
 
Je me détournai du livre et fermai les yeux. Du bout des lèvres, je récitai dans un long murmure les chapitres suivants. Je voulais être absolument sûr de savoir par cœur ce qui avait de l’importance. Bien que Zaar ne l’ai pas expressément dit, je pressentais qu’une erreur serait impardonnable à ses yeux.
 
Deux ans s’était passé depuis cette terrible journée où ma vie avait basculé, devenant ainsi l’Apprentie de Zaar, mais aussi sa fille. Surmontant le chagrin, j’ai laissé derrière moi la fillette de bonne famille et ce qui était sa vie, pour devenir une Apprentie, une jeune personne qui, dans l’attente du moment où le Don s’éveillera, apprend tout ce qui lui serait nécessaire pour maîtriser ce pouvoir à venir.
Avec patience et attention, Andrion m’appris à déchiffrer les idéogrammes des innombrables livres que contenait la citadelle. A peine avais-je acquis la lecture et l’écriture que le nécromant était réapparut, accompagné d’un nouvel enfant.  
 
C’était un soir d’hiver. La tempête s’abattait sur la citadelle, et les bourrasques chargées de neige frappaient les murs et renversaient les tuiles. Réfugiés dans la bibliothèque, une des rares pièces pourvu de vitres et de lumière, Andrion et moi-même consultions de poussiéreux ouvrages. Je tentais de mettre à profit l’enseignement de mon nouveau frère en décryptant par moi-même un tome spécialement destiné aux jeunes Apprentis. Suivant de mon doigt les idéogrammes compliqués qui formaient la complexe calligraphie des ouvrages ésotériques, je répétais à voix haute les phrases en même tant que mon esprit les déchiffrait. A l’autre bout de la pièce, Andrion était installé à une table et travaillait à retranscrire des symboles qui, m’avait-il confié, servaient à contrôler la fameuse Force d’Ame, la source de toute magie.
 
Une bourrasque plus violente que les autres fit trembler les vitres, et un vent glacial s’infiltra quelque part dans la citadelle pour remonter l’escalier qui menait à la bibliothèque et s’y déverser. Les bougies vacillèrent un instant, plongeant la pièce dans les ténèbres. Lorsque la lumière revint, le magicien se tenait devant nous, accompagné d’une misérable chose.
 
L’enfant aux cotés de Zaar était courbé comme un vieillard. Son dos était déformé par une bosse et son visage était si défiguré que je ne pus m’empêcher de plisser les yeux de dégoût. Malgré une première impression de répugnance, je l’observai plus longuement. Au-delà de sa  monstrueuse apparence, je réalisai qu’il n’était qu’un enfant de mon âge.  
 
Le magicien fit quelque pas dans la pièce et le jeune bossu se traîna dans sa suite, avançant en tirant sa jambe gauche comme un boulet au bout d’une chaîne.  
 
« Voici Tyor », avait dit Zaar, le présentant en usant de ce ton glacial qu’il avait également employé pour me parler lors de notre rencontre. « Il est votre frère à présent. »
 
Andrion se leva de sa chaise pour s’approcher du magicien et de ce nouveau parent. Son visage angélique s’éclaira d’un sourire.  
 
« Voici Andrion, continua Zaar. Il a été le premier que j’ai choisi. Et voici ma fille, Lysandre… »
 
Le mot fille percuta mon esprit. L’année passée avec Andrion avait été paisible mais la présence du magicien me fit revoir des visions de destruction et de mort. Mais ces souvenirs appartenaient a Lysane, pas à Lysandre. Avec ce qui était maintenant une habitude, je les reléguai au fond de ma mémoire.  
 
« …elle t’apprendra à lire et à écrire afin que tu puisses te préparer à la première leçon de mon enseignement. »
 
Tyor leva les yeux vers moi, plongeant son regard dans le mien. Je ne fus nullement surprise de trouver dans cet échange ce même regard vide et détruit que me renvoyait le miroir d’argent de ma chambre. Toutefois, au delà du néant apparent, je devinai cette étincelle, cette volonté de survivre qui m’avait poussé, une année plus tôt, à accepter la proposition du magicien.
 
« ..Bientôt viendra l’heure d’éveiller vos Dons, mes enfants. Et toi Tyor, lorsque ce moment viendra, sache que si tu venais à faire défaut à mes espérances, la misérable vie à laquelle je t’ai arraché te semblera enviable car je te ferais regretter de m’avoir fait perdre mon temps. »
 
Les yeux noirs sans pupilles de Zaar glissèrent sur chacun d’entre nous. Bien qu’aucun mot ne fut ajouté, je compris que ce regard lourd de sens nous invitait, Andrion et moi-même, à se souvenir que de semblables avertissements nous avaient été délivrés.  
 
Puis, Zaar se détourna et disparut dans l’obscurité qui régnait au dehors de la pièce, laissant Tyor avec ceux qui étaient maintenant sa nouvelle famille.  
 
« Lysandre, ? » souffla-t-il d’une voix rauque.  
« Bienvenue parmi nous, répondis-je. Dès que tu seras installé, je t’apprendrais à lire et écrire…
- Je sais déjà lire et écrire le valarite, » intervint Tyor d’un ton légèrement agacé.
 
En guise de réponse, je lui apportai l’ouvrage que je consultais au moment où Zaar avait fait irruption. Tyor baissa les yeux vers les pages calligraphiées de symboles complexes avant de relever la tête pour me fixer d’un air surpris. J’affichai un petit air narquois devant l’incompréhension du jeune bossu. J’avais conservé de Lysane l’art et la manière de surprendre les autres.
 
« Les ouvrages que tu trouveras ici sont écrits dans la langue des magiciens, l’Ansalor. Ainsi ils peuvent être utilisés par n’importe quel utilisateur des Dons, fut-il valarien ou eldryn. »
 
Replongé dans la transcription de ses symboles, Andrion émit un petit rire en reconnaissant les phrases qu’il avait utilisés quelques mois plus tôt lors de mon apprentissage, phrases qu’il tenait lui-même de Zaar. Pourquoi réinventer la roue alors que je n’avais qu’à retransmettre les leçons que j’avais reçues ? Il est d’ailleurs probable que Zaar avait prévu que cela se passerait ainsi.
 
« Je reconnais que je ne comprends rien à ce texte, admit Tyor.
- Dans ce cas, commençons simplement par la première page. L’Ansalor est un langage dont les symboles représentent essentiellement des concepts. Il n’a pas de grammaire propre car chaque auteur aligne les signes selon l’importance qu’il leur attribue. L’ordonnancement des mots pour la compréhension se fait en utilisant une calligraphie particulière pour représenter l’acteur, une autre pour le destinataire, et ainsi de suite. Par exemple sur la première page, cet idéogramme représente Le chemin de la connaissance, c’est à dire la somme dans le temps des efforts qu’une personne entreprend pour étendre son savoir.  Comme l’auteur a placé ce symbole en premier, cela signifie que ce concept est l’idée clef de la phrase, comprend-tu ?
- Je pense, dit Tyor d’une voix peu assurée.
- Ne craint rien, une grande partie de l’apprentissage consiste à maîtriser la lecture, et même avec le temps l’exercice n’est pas évident. »  
 
Tyor hocha la tête, les yeux fixé sur mon doigt, lequel pointait justement Le chemin de la connaissance.  
 
« Bien, repris-je. Comme tu peux le remarquer, tous les idéogrammes sont composé de neuf traits. Le premier représente le Don. Chacun des Dons donne un sens différent à l’idéogramme.
- Je ne comprends pas. »
 
Je m’emparai d’une feuille vierge et d’un pinceau. Avec attention, je traçai huit traits pour former un symbole complexe.
 
« Voici la base pour l’idéogramme qui représente le feu. Si je rajoute ce trait, alors cela signifie qu’il s’agit du feu pour le Don de Radiance, par exemple un brasier puissant. Par contre, si j’utilise ce trait ci, alors il s’agit du feu pour le Don d’Investiture, par exemple un bûcher funéraire.
- Je ne comprends toujours pas, admit Tyor, troublé de ne pas voir où je voulait en venir.
- La caractéristique première du Don de Radiance est l’intensité des effets. Un feu allumé par une utilisation de ce Don sera toujours composé de puissantes flammes, et brûlera longtemps, même sans combustible.
- Je comprends, invertint Tyor, avec un sourire satisfait. Et la caractéristique du Don de l’Investiture ? ajouta-t-il avec une impatience non contenue.  
- Le feu est alors un instrument pour faire avancer quelque chose vers un autre état, un morceau de bois en cendre par exemple.  
- Mais cela est le cas de tous les feux, non ?
- Certes, mais imaginons que tu veuille du charbon pour préparer une encre. Le feu que tu allume pour obtenir le matériau désiré peut être représenté en utilisant le trait pour le Don de l’Investiture, car ta principale motivation est d’obtenir du charbon, c’est à dire ton morceau de bois mais sous une autre forme. On dit alors que tu investis le bois par le feu. »
 
Tyor hocha de la tête, m’indiquant de continuer mes explications.
 
«  Il faut toujours garder à l’esprit que les idéogrammes représentent des concepts. D'ailleurs, tu peux aussi symboliser les flammes d’un fourneau par le feu de l’Investiture. La signification se fait ensuite en assemblant tous les symboles.
- Et quel Don est représenté par un cercle ? demanda Tyor en pointant Le chemin de la connaissance.  
- C’est l’exception à la règle. Le cercle rassemblent tous les Dons, ou bien aucun. En d’autres termes, on l’utilise pour représenter les concepts communs à tous les Dons, ou encore les éléments naturels. Le symbole du feu ajouté de ce cercle représente l’élément feu tel qu’on le trouve dans la nature.  
- Quel est le symbole suivant ?
- Il s’agit du temps, et le trait utilisé est celui du Don de Radiance.
- Donc le Don de l’intensité, » commenta Tyor.
 
Le jeune bossu regarda longuement le nouveau symbole tandis que je le laissais réfléchir à ses hypothèses quant à la signification du texte, ainsi qu’Andrion avait procédé avec moi.
 
- Cela signifie que le chemin de la connaissance est long ?
- Exactement. Maintenant ce troisième symbole…
 
 
 
Couchant ma nuque sur le sommet de la chaise, je contemplais le plafond sans vraiment le voir, les souvenirs de ces premiers instants avec Tyor se superposant à la pierre effritée et lézardée.  
 
Un peu plus d’une année s’était écoulé depuis ce moment, et ce garçon à l’apparence de monstre était devenu un véritable érudit, dévorant les livres les plus complexes sans l’ombre d’une difficulté. En fait, j’avoue m’en être trouvé blessé dans mon orgueil lorsque je me rendit compte que Tyor apprenait bien plus vite et bien plus facilement que moi. D’ailleurs, il ne fallut guère de temps avant que les rôles du professeur et de l’élève soient inversés. Au-delà des menaces qu’avait émise le magicien, Tyor brûlait d’une véritable soif de connaissance, ou plutôt d’une formidable envie de pouvoir. Il n’était nullement besoin de le pousser ou de le menacer. Je pense que c’était sa manière de combattre ce terrible corps, une façon de devenir quelque chose d’autre qu’un monstre aux yeux du monde.
 
Mon regard dérivai justement vers Tyor. Concentré dans sa lecture, le jeune bossu ne remarqua pas l’attention que je lui portais. Pourtant, en dehors de la bibliothèque, le jeune garçon me suivait comme mon ombre et obéissait au moindre de mes caprices.  
 
N’allez pas croire que j’étais ignorante de ce que cela signifiait.
 
A Selystra, les enfants étaient confiés aux soins de nourrices pendant la journée, et depuis mon plus jeune âge, j’ai grandis au milieu de centaines de filles et de garçons. Même à cet âge, les premiers jeux de l’amour sont l’occupation principale. Etre la préférée du fils du grand maître de Selystra, remarquer l’attention qu’un garçon vous porte, tester les limites qu’il était prêt à franchir pour un innocent baiser sur la joue, tout cela n’avait plus de secret pour moi.  
 
Mais alors je remarquai chez Tyor cette adoration aveugle mais silencieuse que je connaissais bien, je fus hésitante à rejouer de nouveau à ce jeu de manipulation qui était l’activité principale de Lysane.  
 
La curiosité me poussa cependant un jour à demander à Tyor de me parler de son passé. Hésitant tout d’abord, Tyor se confia finalement. L’horreur de son récit me fit regretter ma demande.  
 
Et me revoilà dans la bibliothèque, vérifiant que chaque parcelle de connaissance que j’avais acquise ces deux dernières années restait présente et prête à l’emploi, en prévision du grand moment pour lequel nous nous préparions : la première leçon du nécromant.  
 
Mais alors que je ressassais mes premiers souvenirs de Tyor, je ne remarquai pas la main pernicieuse pleine de neige qui s’approchait de mon cou.
 
Un froid glacial et humide se déversa le long de mon dos. La surprise me fit crier très fort et Tyor en sursauta, lâchant son livre et tombant à la renverse de sa chaise.
 
Lorsque je me retournai, ce fut pour voir les têtes jumelles de Kalith et Kymnar, derniers Apprentis adoptés par Zaar, afficher ce sourire narquois et satisfait qui signifie qu’un tour pendable a été accompli avec succès.
 
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Voilà, j'espere que ces modestes lignes susciteront plus de réactions que les précédents chapitres :)


Message édité par deidril le 09-12-2004 à 16:48:05
n°4248141
Sebmtp
Posté le 22-11-2004 à 21:10:10  profilanswer
 

Hello Deidril, hello tous,
 
Bon, ça n'est pas mon truc de relever les fautes ou les coquilles, mais je relève juste cette coquille là parce que je l'ai vraiment senti passer  :)  
 

Citation :

De nouveau, mon estomac cria famine. Je pris délicatement le plateau chargé de nourriture et le posa sur mes genoux. Trempant le pain dans la soupe, je mangeai méthodiquement, refusant à penser davantage à la situation.


... et le posai sur mes genoux...
Ca rape trop les yeux  ;)  
 
Il y'en a d'autres et quelques fautes aussi, mais c'est pour moi une corvée de les relever. Je m'en excuse auprès de toi et auprès des autres qui postent leurs écrit d'ailleurs.
Par contre, je serai volontaire pour "décortiquer" une fois l'histoire finie si tu as besoin. C'est plus dans mon tempérament.
 
Sinon, sur le reste, je me suis encore régalé. Je trouve la découverte de la forteresse par les yeux de Lysandre époustouflante. J'avais déjà été marqué par ta scène de combat dans la forêt entre les Eldryns et la tribu locale. C'est une seconde scène qui m'a vraiment fait voyager. Merci.
 
Sur l'ensemble, je trouve à ton texte un côté baroque qui me plait beaucoup, d'autant que c'est servi par une légèreté incroyable. J'ai un sentiment de quelque chose de dépouillé, mais en même temps, pas trop. Ca reste toujours super efficace. Il n'y a jamais un mot, une description, un dialogue de trop. A la limite presque, par moment, c'est pas assez, mais on est tout de suite pris par une autre idée, un mouvement, un truc...
Et pis ce début d'explication de l'Ansalor... mmmmm
J'adore.
 
Evidemment, dans le détail, y'a peut être des points à revoir, les mages qui "retournent leur veste" par exemple  :D . Mais c'est noyé dans le plaisir.
 
Comment vas-tu faire ? Combien de temps cela va t-il durer ?
Si tu passes à côté de quelque chose en n'écrivant pas l'histoire de Lysandre, tu passes aussi à côté de quelque chose en n'aboutissant pas sur l'autre. Deux chantiers parallèles aussi riches et intéressants...
Peut être que tu peux faire un nouveau concept : le double roman. Deux récits dans le même monde mais à des époques diffénretes. Deux histoires distinctes mais dont l'une à une incidence sur l'autre...  :pt1cable:  
 
Arf, mieux vaut avoir à faire le tri dans tant de richesses que de se demander si on va être capable de noircir ne serait-ce qu'une seule page...  ;)  
 
Sur ce bonsoir et merci encore. :)

n°4250922
docwario
Alea jacta est
Posté le 23-11-2004 à 01:09:46  profilanswer
 

Ces quelques lignes, comme tu dis, sont comme 3 gouttes d'eau dans une gourde que l'on vient de trouver après avoir traversé le Sahara sans rien pour calmer la soif.
 
Autrement dit, j'ai soif. ;P

mood
Publicité
Posté le 23-11-2004 à 01:09:46  profilanswer
 

n°4275136
docwario
Alea jacta est
Posté le 26-11-2004 à 01:31:45  profilanswer
 

suis je le seul a avoir apprécier ces chapitres et a vouloir lire la suite ?

n°4303540
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 30-11-2004 à 13:10:37  profilanswer
 

Bon, j’ai lu tout ce que tu as posté pour La Fille du Nécromant, et je dois dire que j’ai assez apprécié. L’ensemble se tient bien je trouve, c’est sympa à lire, on ne s’ennuie pas (alors que je décroche facilement d’un texte qui ne me plais pas, et il y en a pas mal en fantasy !) et ça laisse présager une suite plutôt intéressante. 
 
Au niveau stylistique, c’est assez bien, pas compliqué mais agréable à lire. J’ai quand même noté quelques phrases un peu brouillons, maladroites, mais ca ne nuit pas au texte car elles ne sont pas très nombreuses. Après quelques relectures assidues, tout devrait disparaître pour un résultat irréprochable. 
 
Au niveau du scénar, j’aime bien aussi. Ce Zaar à l’air d’être un bon gars et il me fascine assez, je veux dire par là qu’il attache une importance énorme à ses Apprentis, et pourtant j’ai l’impression qu’il le fait avec un certain détachement. J’aime bien. Mais je pense que lorsque la formation arrivera, on cernera mieux le perso. Un autre bon point, mais c’est juste personnel, j’aime bien les histoires où il y a beaucoup de personnages, et pour l’instant ça s’annonce pas trop mal ! :D
 
En reproche, mais c’est plutôt général, ça ne s’adresse pas plus à toi qu’à un autre, mais dans les récits à la première personne, il y a quelque chose qui me chiffonne toujours, c’est les descriptions. Elles sont aussi bien faites que lorsque le récit est conté à la troisième, alors que dans le cas de Lysandre, qui déjà est très petite donc qui ne connais pas autant de mot que ça à mon avis, j’aurai plus pensé qu’elle penserai davantage à sa famille qu’à décrire les lieux où Zaar l’emmenait.  
 
De plus, je trouve que le dialogue qu’elle tient avec Andrion est un peu trop soutenue pour des enfants de dix ans. C’est un avis personnel bien sûr, mais peut-être devrais-tu les faire plus bafouiller, dire des choses peu censées, difficilement compréhensibles si tu vois ce que je veux dire ;)
 
 
Donc voilà, en attendant la suite ! ! 


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http://lesjackisdu74.skyblog.com
n°4332501
deidril
French Geek Society Member
Posté le 04-12-2004 à 01:27:03  profilanswer
 

Merci à ceux qui ont pris le temps d'écrire leurs remarques. Vous n'imaginez pas à quel point elles sont importantes pour moi :)
 
Seb: Jai décidé de stopper l'écriture des aventures d'alderick tant que celles de lysandre et de thibault ne seront pas terminées. La raison en est que des elements de 'la fille du..'  agissent sur 'les larmes..'. Tant pis si cela doit me prendre trois ans ou plus...
 
Kharn: Mes 'enfants' ne bafouilleront pas. Mes personnages peuvent courir 5 jours sans s'essoufler, combattre des heures, lire un livre une fois et se souvenir de chaque mot trois siècles après. C'est à cet endroit que je casse le réalisme pour faire de la fantaisie.  
 
En outre, j'en ai raz le bol des Garion, des Harry et des Talia, des ados monsieur-tout-le-monde transposé au pays des magiciens et des dragons qui n'ont que des problemes de bisoux tout en renvoyant de la main gauche le grand méchant à son repaire puant.
 
Par contre, je suis tout à fait d'accord sur les descriptions, elles manquent d'implication personnelles de Lysandre, de 'je' et de 'mon'. Je prend en note la remarque pour l'écriture des chapitres suivants.
 
 
J'espere que des retardataires prendront encore le temps de poster leur avis :)


Message édité par deidril le 04-12-2004 à 04:21:01
n°4334585
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 04-12-2004 à 15:08:00  profilanswer
 

Salut Deidril,
 
Si ça t'intéresse, je peux jeter un coup d'oeil à ton texte comme j'ai fait sur d'autres topics afin de te donner mon avis personnel.

n°4334830
deidril
French Geek Society Member
Posté le 04-12-2004 à 16:04:33  profilanswer
 

Salut Shera,
 
je suis très intéressé de savoir ce qu'il résultera d'un coup d'oeil de ta part :)

n°4334893
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 04-12-2004 à 16:24:08  profilanswer
 

Alors, je te fais ça sans faute entre aujourd'hui et demain!  :)
Je regarde à la voléee, ce qui signifie que je tiens pas compte des remarques précedemment émises : il se peut donc qu'il y ait des redondances.


Message édité par sheratan le 04-12-2004 à 16:25:14
n°4335426
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 04-12-2004 à 18:03:39  profilanswer
 

_"car la voix inhumaine s’insinuaient" : "s'insinuait"
 

Citation :

La voiture fit une embardée, se renversant dans l’avenue et écrasant plusieurs passants sous les têtes à queues.  Sombreden tout entière était la proie du chaos.


 
En bleu : De part sa configuration un carrosse peut faire des tonneaux mais pas des têtes à queues.
 
En rouge : "toute"
 
_"Un nouveau cri percuta la ville." : je n'aime pas l'emploi du verbe "percuter" ici, même si je comprends parfaitement son utilité. Je préfèrerai plutôt quelque chose du genre : "déchira". Ce qui je pese trdauirait encore mieux ton idée.
 

Citation :

Les fenêtres volèrent en éclats et les jarres se fendirent, libérant leur contenu liquide.


 
Je trouve que l'évocation des jarres cassent un peu l'envergure du phénomène. Les vitres volent en éclats et les jarres se fendent (ça fait un peu pétard mouillé). Je ne sais pas, les toitures pourraient s'effondrer, les tuiles exploser, les remparts se fendre... Quelque chose qui maintienne une ambiance de cataclysme tel que tu le décrit jusqu'alors.
 

Citation :

Une femme sortit de sa maison en hurlant, pleurant des larmes de sang et se griffant le visage si profondément qu’elle se défigurait sans doute à vie.


 
Je pense que tu veux introduire la notion f'horreur du phénomène et son côte irréversible. L'"emploi de "sans doute à vie" me dérange un peu car on flirte avec le langage parlé. Tu pourrais dire quelque chose du genre : "Une femme sortit de sa maison en hurlant, pleurant des larmes de sang et se labourant le visage de ses ongles pour y tracer des sillons que le temps n'effacerait jamais" ou quelque chose dans ce style. Ce n'est qu'une paraphrase de ce que tu as écrit mais le langae employé est plus soutenu.
 
_"L’un des gardes se jeta dans le vide" : supprime le "L'". C'est un abus de langage et l'emploi du "l'" devant "on" ou "un" est souvent une erreur dsyntaxique.
 

Citation :

Un petit groupe de cavaliers montant de sombres palefrois franchit les murs de la cité sitôt la grande herse levée.


 
Non! Le palefroi était un cheval de parade : il était dressé exclusivement pour défiler dans les rues et parader lors de victoires ou de simples fêtes de ville : il n'était ni entraîné pour courir, ni pour se battre. Le palefroi faisait partie généralement des écuries royales et ne servait que pour le "décorum".
 
_" Chevauchant au galop ils s’élancèrent vers la construction alors qu’un nouveau gémissement emplit l’air, ravageant la cité d’une nouvelle vague de chaos." : "Galopant" serait plus simple et augmenterait la sensation d'urgence et d'empressement pour le lecteur. Ajoute une virgule après "galop" ou "galopant" si tu as retenu ma suggestion.
 
En bleu : "construction" est très impersonnel et ne rend pas le rôle de ce mausolée. Parle peut-être de "monument funéraire", de "stèle" ou de "nécropole".
 
 
_"le sorcier savait que cette voix là ne venait pas de la gorge d’une créature vivante. Ni même d’une créature morte" : remplace lme point par une virgule sinon, "ni même une créature morte" est incorrect syntaxiquement du fait qu'il n'y ait pas de verbe conjugué dans ta phrase.
 
_"de ce qu’il y avait de plus noire comme magie," : "noir".
 
_"ce qui se passait était fortement inhabituel et tous les esprits qui pouvaient encore penser se demandaient quel cataclysme s’abattaient ainsi sur eux." : "totalement" parce que "fortement" est décalé ici. "s'abattait"
 
_"Une poignée de gros rochers noirs brisaient l’horizon," : "brisait" car le sujet est "poignée".
 
_" De grands boucliers blasonnés qui avaient appartenu à des armées disparues à l’aube de ce temps faisaient office de murs." : "appartenus" ; "offices"
 
_"Une pluie de cendre chaude" : "cendres chaudes"
 

Citation :

ils scrutèrent les profondeurs qui s’ouvraient à eux.


 
Alors il faut que tu choisisses : "s'ouvraient devant" ou "s'offraient à"
 
_"d’une infamie sans limites." : "limite" mais "limites" reste acceptable. La règle du singulier/pluriel devant "sans" déchire les grammairiens depuis des années.
 
_"D’abord un lion d’or à deux têtes sur fond de saphir, puis venait un loup noir sur fond de sable." : ajoute une virgule après "d'abord". Il faut que tu tournes ta phrase de façon à inclure cette description dans la phrase précédente.
 
_"se succédaient les uns au autres" : "aux".
 
_"D’autres trophées beaucoup plus morbides délimitait" : "délimitaient".
 
 _"De vieux trônes arrachés à des royaumes brisés soutenaient encore leur souverain, pauvre pantin squelettique encore habillé de ses atours royaux." : tout ce qui est en rouge doit êztre mis au pluriel.
 
_"Chacun des cadavres conservait sa propre tête tranchée sur ses genoux, leur précieuse couronne" : "sa" (je sais, ce n'est pas joli mais c'est juste syntaxiquement!)
 
_"étaient présentés tel des tableaux " : "présentées tels".
 
_"Un autre cri monta des profondeurs du mausolée, tirant le petit groupe de l’expectative des décorations." : "expectative" ne s'utilise pas dans ce contexte : préfère "contemplation".
 

Citation :

Glissant sur les visiteurs, le bruit explosa dans la lande, secouant Sombreden dans ses fondations. Malgré l’obscurité complète, la douzaine de silhouettes avança de nouveau dans l’escalier sans l’ombre d’un doute, faisant résonner sur les marches de marbre le bruit de leurs chausses métalliques.


 
Très bon!  :love:  
 
_"Quelque mille marches plus bas" : "quelques".
 
_"Tel des oiseaux médusés par un serpent," : "Tels" et "médusé" ne s'emploie pas ainsi; préfère "hypnotisés" ou "pétrifiés".
 
_"Chacun d’entre eux portait autour de leur armure de plaque noire une épaisse cape pourpre bordée de fourrure maintenue sur leurs épaules par des broches d’argent finement ouvragées." : supprime le "entre". Dans l'ordre : "son" : "ses" (parce que tu commences par "chacun" ce qui implique l'emploi du singulier pour la suite!)
 
_"se découvrit en son capuchon" : pas clair! et syntaxiquement incorrect.
 
_"aux longs cheveux noir et d’une beauté surnaturelle." : "noirs". Tel que tu le présentes, ce sont les cheveux qui sont d'une beauté surnaturelle. Etait-ce bien ce que tu voulais dire?
 
_"Ses yeux d’un rouge flamboyant semblèrent répondre à ceux des gardes, brillant un court instant d’un éclat rubis flamboyant." : répétition lourde!
 
_"comme une ombre, suivit par ses compagnons" : "suivie".
 
_"leur appartenance à la même engeance." : non! préfère "race" ou "caste" (En fonction de ce qu'ils représentent!).
 
_"un heaume pourvu d’un cimier rouge et or." : je préfèrerai "surmonté".
 
 _"l’une des glyphes lumineux." : "l'un" ("glyphe" est un nom masculin.)
 
_"Se mettant en garde à vous" : "au".
 
_"aussi flamboyantes et menaçantes qu’un instant plus tôt." : "que l'instant d'avant".
 
_"Le sol était recouvert d’une couche de poussière véritablement millénaire." : ça fait un peu "vu à la télé!"  :lol:  tu devrais supprimer "véritablement".
 
_"Au centre de la pièce reposait deux sarcophages d’un métal noir entourés de trésors dorés." : "reposaient" ; "de". La fin de la phrase est relativement hideuse.
 
_" Devant celui de gauche reposait une armure de plaque et de maille noire et or sur un parterre de crânes." : répétition loudre avec le "reposait" de la phrase précédente. "Plaque" et "maille" doivent être mis au pluriel.
 
 
-"Apaisée que l’arme l’ai reconnue," : limite français!
 
 
_"Devant celui-ci étaient déposés soigneusement pliés des vêtements féminins de fils d’argent et d’or plus fin que des cheveux, ainsi qu’une tiare de platine ornée de saphirs noirs." : Plusieurs remarques :  
 
D'abord tu atteints ici les limites de la voix passive : l'emploi de cette forme (par ailleurs omniprésente dans ton texte) est affreux dans une description. Là, la phrase en devient carrément illisible. Il faut que tu la remanies.
 
Le platine, si on est cohérent, est un métal dépourvu de valeur. En fait, jusqu'au 18ème siècle, il était employé pour lester les lingots d'or afin que l'acheteur croit avoit un kilo d'or et il se retrouvait avec 300 g d'or et 700 g de platine, considéré alors comme un métal vil. Maintenant, le platine est beaucoup plus cher que l'or, mais c'est parce qu'il est employé à des fins industrielles. Sinon, il n' aucun intérêt et surtout joaillerie car c'est un métal moche et terne.
 

Citation :

comme si celle qui les poussait avait pris conscience d’une présence.


 
Tu devrais peut-être précisé que les hurlements et les gémissements sont féminins.  
 
_"à l’intention de l’occupant du sarcophage." : "occupante" pour être cohérent avec le reste de la descritpion.
 
_"les révélations qui lui était confiée." : "confiées".
 
_"Lorsque la voix se tue" : "tut".
 

Citation :

Les soldats arborant sur le plastron de leur armure un blason représentant des flammes noires consumant les cieux et le soleil, symbole qu’elle identifia comme étant celui du Feu Obscur.


 
"leurs armures".
 
la tournure  de cette phrase ne va pas. Elle rend la lecture chaotique et perd le lecteur. Il faudrait que tu la modifie simplement en remplaçant "arborant" par "arborait".  
 

Citation :

Leurs armes grossières à la main, les soldats se tenaient prêt à bondir sur elle et ses gardes.


 
Non, c'est un contresens! Les gardes sont les dernières personnes d'un royaume à posséder des armes grossières. Au contraire, l'armée et la garde est souvent à la pointe de la technologie.
 
 

Citation :

Peu intimidée malgré leur nombre, Satrina éclata de rire devant la haine évidente qu’ils portaient à son égard mais également la terreur qu’elle leur inspirait.


 
Super indigeste à lire! Il faut que tu reformules ta phrase ou que tu supprimes ce qui est en bleu.
 
 
_"Faite place ! " : "faites"
 
_"j’en disposerais plus tard." : "disposerai".
 
 
_" Les mots prirent Yliane au dépourvue." : "dépourvu".
 

Citation :

Elle dégaine son épée, une rapière d’un métal argenté d’une facture exquise. Aussitôt sortie, des étincelles sombres parcourent l’arme, électrisant l’atmosphère.


 
Rupture dans le temps de narration, il faut que tu passes ce paragraphe au passé simple pour rester cohérent.
 
_" Vous savez fort bien la raison de ma présence" : "connaissez".
 
_"la matriarche Alveera dardait la princesse d’un regard pénétrant." : supprime le "d'" car "darder" est un verbe transitif. Après cette suppression obligatoire, la phrase perd de son sens. Il faut donc que tu la remanies, par exemple, ainsi :
 
"la matriarche Alveera dardait un regard pénétrant vers la princesse" ce qui n'est, de toute façon, pas très joli.
 
_"un sourire à la fois courtois et narguant." : "narquois".
 
_"puis elle s’en alla entourer de ses courtisans." : insère une virgule entre "alla" et "entourée".
 
 
_"Lorsque le dernier des soldats d’Yliane fut partit" : "parti".
 

Citation :

Satrina remarqua les corps de la garnison du mausolée dans l’escalier ainsi que les cadavres d’un grand nombre de soldats d’Yliane. Des torches encore allumées jonchaient l’escalier, projetant des ombres tremblantes sur les fresques impitoyables des murs.


 
Répétition lourde!
 
 
COMMENTAIRE GENERAL
 
Ce que je n'ai pas aimé :
 
1) Les dimensions données sont trop précises. A mon sens, il vaut mieux garder un flou parce que les gens n'ont pas le compas dans l'oeil. Ainsi, je préfère "quarantaine de mètres" à "quarante mètres".
 
2) Trop de voix passive : la voix passive dilue l'action et les acteurs : à la fin, le lecteur ne sais plus qui fait quoi. En littérature, la voix passive se fuit comme la peste!
 
 
Ce que j'ai aimé :
 
L'ensemble est très bon! L'histoire est intéressante! Les personnages sont hauts en couleurs et semblent avoir une personalité très affirmée dans ton esprit. Ton texte est vraiment très bon, je suis enthousiaste!
 
J'aime beaucoup!
 :bounce:  :bounce:


Message édité par sheratan le 04-12-2004 à 18:14:09
n°4339552
deidril
French Geek Society Member
Posté le 05-12-2004 à 00:50:27  profilanswer
 

Un grand merci pour commencer :)  
 
Je n'imaginais pas qu'il restait autant d'erreurs dans ce texte :(
 

Sheratan a écrit :


 
Non! Le palefroi était un cheval de parade : il était dressé exclusivement pour défiler dans les rues et parader lors de victoires ou de simples fêtes de ville : il n'était ni entraîné pour courir, ni pour se battre. Le palefroi faisait partie généralement des écuries royales et ne servait que pour le "décorum".
 


 
Ca je l'ignorais totalement. Le palefroi était pour moi le cheval par excellence des champions du mal à cause du fameux 'palefroi de la nuit' de D&D. Je vais utiliser 'destrier' plutot. ( merci wikipedia )
 

Sheratan a écrit :


Le platine, si on est cohérent, est un métal dépourvu de valeur. En fait, jusqu'au 18ème siècle, il était employé pour lester les lingots d'or afin que l'acheteur croit avoit un kilo d'or et il se retrouvait avec 300 g d'or et 700 g de platine, considéré alors comme un métal vil. Maintenant, le platine est beaucoup plus cher que l'or, mais c'est parce qu'il est employé à des fins industrielles. Sinon, il n' aucun intérêt et surtout joaillerie car c'est un métal moche et terne.


 
Plouf, le platine est devenu de l'orichalque. Vive l'alchimie.
 
La encore c'est un héritage de D&D : la fameuse pièce de platine qui vaut 10 fois celle en or.
 

Sheratan a écrit :


Citation :

Leurs armes grossières à la main, les soldats se tenaient prêt à bondir sur elle et ses gardes.


 
Non, c'est un contresens! Les gardes sont les dernières personnes d'un royaume à posséder des armes grossières. Au contraire, l'armée et la garde est souvent à la pointe de la technologie.


 
Alors la je suis honteux car c'est typiquement le genre d'incohérence auquel je prete beaucoup d'attention. Jamais je n'aurais donné des armes grossières à des soldats qui possèdent des plastrons en métal. J'imagine que j'ai voulu dire grossière aux yeux de Satrina. Hop, delete grossières.
 

Sheratan a écrit :


COMMENTAIRE GENERAL
 
Ce que je n'ai pas aimé :
 
1) Les dimensions données sont trop précises. A mon sens, il vaut mieux garder un flou parce que les gens n'ont pas le compas dans l'oeil. Ainsi, je préfère "quarantaine de mètres" à "quarante mètres".


 
Erreur d'inattention de ma part. Là aussi, c'est un détail auquel je fais attention normalement :(
 

Sheratan a écrit :


2) Trop de voix passive : la voix passive dilue l'action et les acteurs : à la fin, le lecteur ne sais plus qui fait quoi. En littérature, la voix passive se fuit comme la peste!


 
Ca je n'ignorais totalement. Je vais surement avoir pas mal de passage à modifier... :(
 
 

Sheratan a écrit :


L'ensemble est très bon! L'histoire est intéressante! Les personnages sont hauts en couleurs et semblent avoir une personalité très affirmée dans ton esprit. Ton texte est vraiment très bon, je suis enthousiaste!
J'aime beaucoup!


 
Merci :) J'imagine que ce sera encore mieux une fois que j'aurais appliqué les modifications que tu suggères, travail que je ferais a tete reposée demain d'ailleurs.
 
Si j'osais, je serais très intéressé par ton avis sur 'la fille du nécromant', qui est l'histoire qui va précéder celle que tu as commencé à lire, et qui est surtout celle sur laquelle je travail en ce moment :
 
http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] m#t4244771
 
C'est pour moi le travail le plus abouti parmi ce que j'ai posté, et surtout le plus récent.  
 
Quoiqu'il en soit, merci pour avoir consacré un peu de ton temps à corriger mes bourdes et à faire toute ces précieuses suggestions.


Message édité par deidril le 05-12-2004 à 00:55:16
n°4340213
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 05-12-2004 à 03:00:23  profilanswer
 

Promis, je vais me pencher dessus! En espérant que mes commentaires puissent t'aider! Et allerz, j'avoue, les posts corrigés comme je le fais me prennent entre 1h et 1h30 (je fais des recherches pour confirmer ce que j'avance)  ;)


Message édité par sheratan le 05-12-2004 à 03:01:31
n°4340605
Sebmtp
Posté le 05-12-2004 à 10:27:41  profilanswer
 

Salut tous,
 
Chapeau pour ton implication Sheratan. C'est bien plus que quelques heures que tu donnes depuis que tu mets ton nez dans tous ces textes  :)
 
Juste une petite remarque concernant les retouches de structure. A l'attention de Deidril, mais plutôt pour les autres lecteurs (je suis sûr que Deidril le fait), c'est de travailler sur des copies du texte initial et de faire, au fil des retouches, des versions, comme pour les logiciels.
Ca peut faire très mal de se dire que, finalement, on préférait tel passage ou tel chapitre sous la forme précédente et se rendre compte qu'on ne l'a plus.
 
Sinon, pour la priorité donnée à Lysandre sur Alderick, c'est toi le maître, c'est toi qui choizes.
De toutes façons, j'ai accroché autant sur l'un que sur l'autre, maintenant, la suite des deux m'intéresse.
Tant que tu prendras plaisir à raconter cette histoire et à nous la faire partager, je serai là pour lire.

n°4341178
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 05-12-2004 à 13:03:01  profilanswer
 

 Ouai, d'ailleurs elle arrive quand la suite ? :D


---------------
http://lesjackisdu74.skyblog.com
n°4341983
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 05-12-2004 à 15:27:51  profilanswer
 

J'ai passé au crible ton texte.  
Comme d'hab, je discute de toute remarque car je n'ai pas la littérature infuse.
 
_"tombaient, tel la neige." : "telles".
 
_"le regard imperturbable des statues de marbres" : "marbre".
 
_"Les rivières de lave bouillonnantes" : "bouillonnante" car présenté ainsi, cet adjectif s'accorde avec "lave" et non "rivières".
 
_"les maisons s’affaissaient l’une après l’autre" : "les unes après les autres".
 

Citation :

Dans le lointain, le volcan cracha de nouveau sa colère. La terre trembla et les cieux se chargèrent à nouveau de braises ardentes et de fumées mortelles.


 
Répétition lourde.
 
_"luttant pour achever chaque pas dans ce bourbier de cendres et de boues" : je préfererai "accomplir" plutôt qu'"achever". Je trouve que "Bourbier... de boue", ça fait un peu pléonasme. Pourquoi pas une phrase du style :
 
"La petite fille errait dans l’avenue, luttant pour progresser dans ce cloaque de cendres et de boues qu’était devenue la magnifique cité de Selystra. "
Tu évites ainsi le pléonasme et conserve l'idée de difficulté de progression.
 

Citation :

Gardant contre elle une poupée de paille et de tissu, l’enfant clignait de ses yeux pour chasser les vapeurs brûlantes qui l’aveuglaient.


 
Si tu veux rendre une réelle idée de gêne, le plus grave ne provient pas de la température lors d'une éruption volcanique. ce sont les cendres fines qui s'insinuent dans les poumons et qui finissent par étouffer ceux qui les respirent. D'ailleurs, c'est comme ça que sont morts la plupart des habitants de Pompeï : suffoqués. En plus,c 'est logique car ton volcan semble de type éruptif et non explosif (comme le mont Saint-Hélène, je crois!). Je n'épiloguerai pas sur la diférence entre ces deux types de volcans (je pourrais, mais à mon avis, un cours de vulcanologie ne serait pas passionnant ici!  ;) )
Peut-être pourrais-tu insérer une phrase témoignant de ses voies respiratoires encombrées et de la difficulté qu'elle éprouve à resprier.
 
 

Citation :

Elle piétina des corps dissimulés sous les cendres. Elle sentit des chairs pétrifiées et des os carbonisés se casser sous ses pieds. Des charbons ardents lui mordirent ses chevilles et ses mollets.


 
Répétition de forme (et non de fait) : essaie de trouver une autre tournure peut-être.
 
_"la soumission et que Selystra a bien mal choisit " : "choisi".
 
 
_"Si tu souhaite vivre davantage, alors prend ma main. Si tu veux rejoindre tes proches, alors continue ton chemin jusqu' à ce que tu chute dans cette mer de cendre et que tu t’y noie." : "souhaites" ; "prends" ; espace en trop entre "jusqu'" et "à" ; "chutes" ; "cendres" ; "noies".
 
_"ces rois traîtres à leur peuple" : "leurs peuples".
 
_"les cités de marbres et d'obsidiennes" : "merbre" ; "obsidienne". Apparemment c'est une faute redondante : les adjectifs désignant une matière ne s'azccordent pas.
 
_"De la bataille qui pris place à Ormyr," : "prit".
 
_"seul neuf survivants " : "seuls".
 
 
_"pour finalement retourner leur veste." : Personnellement, je trouve cette expression hideuse et anachronique
dans un texte d'Heroic-Fantasy. Parle peut-être de "traîtrise" et de "trahison".
 
_"les Douze sentirent leurs pouvoirs disparaîtrent." : "disparaître".
 
_"Poursuivit par les survivants des douze légions," : "poursuivie".
 
_"qu'aucun peuple ne s'y était jamais établis" : "établi".
 
[quote] Et parmi ces pays, ces vestiges des temps qui précédèrent la Grande Guerre, ces rares témoignages de ce qu'était le monde d’avant, se trouvait Selystra, ma ville natale. [quote]
 
Il manque certainement un "être" entre "trouvait" et "Sylvestra".
 
_"ils rirent de lui, sûr de leurs forces." : "sûrs".
 
_"ou bien a-t-il agit" : "agi".
 
_"il me tira de cette mer de cendre" : "cendres". l'image de la mer de cendres est un peu trop récurrente à mon goût.
 
_"et les cieux azurs" : "azur".
 
_"ma vie a prit une direction dont je n’avais pu que rêver." : "pris".
 
_"laisser un témoignage de ce qui fus et de ce que je vécu." : "vécus".
 
----------------------------------------------------------------------
 
Etant donné la densité du texte et de mon manque de temps aujourd'hui, je corrigerai le chapitre 2 ultérieurement.
 
Hormis les fautes relevées, je n'ai rien à dire tant du point de vue du
contenu que du style : je trouve l'ensemble très bon jusqu'à maintenant.
 
J'espère que ça continuera ainsi!  :)  
 
 :bounce:  :bounce:  :bounce:


Message édité par sheratan le 05-12-2004 à 15:30:42
n°4342517
deidril
French Geek Society Member
Posté le 05-12-2004 à 17:01:35  profilanswer
 

Merci de nouveau pour cette correction :) Encore une fois je n'imaginais pas qu'il reste autant d'erreurs dans le texte :( Je vois d 'ailleurs qu'il s'agit d'erreurs d'accord principalement.  
 
Couleur et matiere ne s'accordent pas s'ils sont utilisés comme adjectif, ca c'est noté :)
 
'Retourner leur veste' -> Seb m'a deja fait la remarque la dessus. J'aime bien cette expression mais visiblement, ca passe mal dans des textes de fantaisie.  
 
Sebtmp:
J'ai toujours travaillé par version. Je prodigue d'ailleurs le meme conseil que celui que tu donne.  
 
Quand à la suite, c'est en cours...C'est beaucoup de travail mais aussi beaucoup de motivation puisque ca a l'air de plaire assez.

n°4342633
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 05-12-2004 à 17:27:02  profilanswer
 

Petite précision pour les couleurs : on ne les accorde pas uniquement si elles sont précisées :
exemple : des chaussures bleues
             des chaussures bleu roi


Message édité par sheratan le 05-12-2004 à 17:27:20
n°4342712
Tokki
Posté le 05-12-2004 à 17:39:57  profilanswer
 

Sheratan a écrit :

Petite précision pour les couleurs : on ne les accorde pas uniquement si elles sont précisées :
exemple : des chaussures bleues
             des chaussures bleu roi


 
Je crois que la règle orthographique est simplement qu'on n'accorde pas les couleurs composées
 
Edit : pour préciser -->  
 
Les adjectifs de couleur non composés et non issus d'un substantif s'accordent toujours.
Exemples : la lune verte, les chiens rouges.
 
Parmi les adjectifs issus d'un substantif, seuls s'accordent fauve, rose, écarlate, mauve, incarnat et pourpre. Un moyen mnémotechnique : frémi de peur.
Exemples : les chandails roses, les pulls orange.
 
Les adjectifs de couleur composés ne s'accordent jamais.
Exemples : des complets gorge-de-pigeon, une chemise vert pâle.
 
Source : http://www.montefiore.ulg.ac.be/~b [...] CORDS-COUL


Message édité par Tokki le 05-12-2004 à 18:04:56
n°4343350
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 05-12-2004 à 19:08:22  profilanswer
 

Yep! C'est exactement à cette règle que je pensais. Merci Tokki!

n°4344714
docwario
Alea jacta est
Posté le 05-12-2004 à 21:19:32  profilanswer
 

même si je ne peux pas t'aider à la construction de tes histoires, j'en suis néanmoins fan !
 
Alors ca serait cool de penser à tes fans et de nous livrer la suite (de n'importe quelle histoire, mais tu ne peux pas t'arrêter là pour Lissandre ... ;))

n°4355097
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 07-12-2004 à 00:59:48  profilanswer
 

Voici mes remarques sur le chapitre 2 :
 
 
 
 
_"Choisit une pièce, fait en ta chambre." : "choisis" ; "fais".
 
_"Je hochai timidement la tête" : "hochais".
 
_"Le froid devint douleur et je criai, tombant en arrière." : "criais". A mon avis, tu devrais remplacer la virgule par un "et".  
 
_"je regardai l’homme avancer" : "regardais". Est-ce que "s'avançer" ne sonnerait pas mieux?
 
_"Zaar parut satisfait et les ténèbres s’affaissèrent" : pas beau! "reculèrent" ou "disparurent" ou "s'abaissèrent".
 
_"il aurait mieux valut que tu meurs" : "valu" ; "meures".
 
_"- Oui, Père, » répétai-je encore." : "répétais-je".
 
_"et quittai la salle du trône" : "quittais".
 
_"d’autres avaient simplement disparus laissant un vide dans lequel je n’osai regarder." : "disparues" ; "n'osais".
 

Citation :

Précautionneusement, je descendis les marches à la suite du magicien, m’assurant que mon pied s’appuyait sur du solide.


 
 :kaola:  pas beau! Essaie de trouver une autre tournure.
 
_"je passai devant un trou béant" : "passais".
 
_"Une bourrasque de vent me surpris et je manquai de tomber" : "surprit" ; "manquais".
 

Citation :

La salle du trône se trouvait au dernier étage du cœur d’une titanesque citadelle, dans un donjon de pierre encastrée dans la paroi verticale d’un vertigineux sommet.


 
En bleu : c'et plutôt : "La salle du trône se trouvait au cœur du dernier étage  d’une titanesque citadelle".
En rouge : "encastré".
 
_"La montagne tout entière était sculptée et modelée en des tours et des remparts." : supprime les deux "des".
 
_"je voyais des chemins de rondes" : "ronde".
 
_"Des chemins de rondes" : voir ci-dessus.
 
_"Aucun serviteur ne s’empressaient à balayer les cours encombrés" : "s'empressait" ; "encombrées".
 
de débris tombés d’un mur supérieur. Pour autant que je pus l’observer, le magicien et moi étions seuls.
 

Citation :

Sans un mot, le magicien me guida


 
Tu as précisé qu'il était silencieux dans la phrase précédente.
 

Citation :

Les portes de bois étaient hautes et massives, et renforcées de métal.


 
Lourd! Je préférerai : "Les portes de bois, hautes et massives, étaient renforcées de métal."
 
_"aucune lumière n’éclairaient" : supprime le "n'" et "éclairait".
 

Citation :

Les halls que nous franchîmes étaient encombrés de meubles brisés ou de débris tombés du plafond. Certains passages étaient tout simplement obstrués par un éboulement, obligeant à de multiples détours.


 
+ les précédents : tes répétitions comportent sans cesse "étaient", ce qui est très lourd dans les descriptions.
 
 _"un jeune garçon d’une dizaine d’année" : "années".
 

Citation :

La voix de Zaar fit sursauter de peur l’enfant. Celui-ci se retourna vers nous en un sursaut.


 
Redondance!
 
_"Dans son regard, je trouvai la même peur" : "trouvais".
 
_"je devinai les mêmes tragédies" : "devinais".
 
_"De court cheveux blonds" : "courts".
 
_"Je brûlai de pouvoir lui parler" : "brûlais".
 
 en dehors de la présence du magicien.
 

Citation :

Je te charge de lui enseigner à lire et à écrire


 
Non! Il lui "enseigne la lecture et l'écriture" ou il lui "apprend à lire et à écrire".
 
_"je gardai cependant mes remarques pour moi." : "gardais".
 
_"Je tentai de retenir mes larmes." : "tentais".
 
_"cette joie et cet amour partagé, tout cela avait disparut." : "partagés" ; "disparu".
 
_"et disparu dans le château." : "disparut".
 
_"je me laissai glisser au sol" : "laissais".
 
_"Je pleurai longtemps, aussi longtemps que je pus avant que la fatigue ne me terrassa." : "pleurais" ; "terrasse" pour des questions de concordance de temps.
 
_"je m’allongeai sous une table et m’endormis à même le sol. Alors que je fermais les yeux, je réalisai que je tenais toujours dans la main ma poupée de paille et de tissu.Une sensation de chaleur me poussait à se rendormir." : "allongeais" ; "réalisais" ; "me".
 
_"j’espérai que tout cela ne fût qu’un mauvais rêve. Mais alors que je me tournai sur le dos" : "espérais" ; "tournais".
 
_"je me réveillai en un sursaut." : "réveillais".
 
_"sous d’épaisses couvertures de laines." : "laine".
 
_"je remarquai un bol de soupe dont montait de la vapeur" : "remarquais" ; "d'où".
 
_"je mangeai méthodiquement" : "mangeais".
 
_"car la soupe et le jambon eurent disparu" : "disparurent" pour des questions de concordance de temps.
 
____________________
 
Apèrs un planté, je n'ai pas le courage de continuer. Je terminerai ultérieurement.
 
J'aime beaucoup l'histoire qui est très fluide.

n°4355311
deidril
French Geek Society Member
Posté le 07-12-2004 à 01:57:14  profilanswer
 

A la vue des corrections que tu propose, j'ai une question d'ordre orthographique : pourquoi ne pas conserver le passé simple en 'ai' ? J'ai utilisé celui-ci pour les action 'courte' et sans continuité, à la différence d'autre moment ou j'ai employé à dessin l'imparfait. Est ce que je dois uniquement utiliser ce dernier temps ?
 
Dans ce cas la, inutile de recorriger les 'ai' a venir. Il ne s'agit pas d'un oubli du 's' mais d'une utilisation d'un temps qui n'est peut etre pas adéquate :(


Message édité par deidril le 07-12-2004 à 01:59:05
n°4355443
Tokki
Posté le 07-12-2004 à 03:28:14  profilanswer
 

La plupart des verbes cités par Sheratan marquent une continuité...
 
j'ai un doute sur "m'allongeai" et "je me réveillai"
 
Pour le second, je pense que c'est la phrase qui colle pas
 

Citation :

Epouvantée que le cauchemar de la destruction de Selystra soit la réalité, je me réveillai en un sursaut.  


 
J'aurais écrit :  
Je me réveillai subitement (action courte sans continuité). Heureusement, la destruction de Selystra n'était qu'un épouvantable cauchemard.
(enfin c'est très subjectif hein :p)
 
L'imparfait pour "réveiller" me paraît incorrect si on tourne la phrase de manière à marquer une interruption dans la narration.
 
En fait pour comprendre la différence je crois que tu peux prendre la phrase :  
 

Citation :

Je tentai de retenir mes larmes


 
on dit "je retins mes larmes" ou "je tentais de retenir mes larmes".
 
Personnellement je préfère la première formulation. On a beau "tenter" de retenir ses larmes, il y a bien un moment où on y arrive ou non :p
 
Ou alors j'utiliserais "je tentais de retenir mes larmes tandis que..."


Message édité par Tokki le 07-12-2004 à 03:32:06
n°4355460
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 07-12-2004 à 03:43:27  profilanswer
 

De toute façon, la plupart des verbes cités ne correspondent pas au passé simple. Il faudra que tu les changes de toute façon pour des raisons de concordance de temps, sinon, tu risques d'avoir des ruptures de narration parce que cela implique de transformer certains dialogues en texte rapporté, ce qui ne serait pas du plus heureux effet. Je crois qu'il va falloir que tu corriges parce que tel qu'il est écrit, ton texte est bien.
 

n°4363983
deidril
French Geek Society Member
Posté le 08-12-2004 à 03:28:39  profilanswer
 

Bon j'avais écris un long texte sur mes interrogations a propos du passé simple et de l'imparfait, avec les références que j'ai trouvé mais j'ai tout effacé par une erreur de manipulation :(
 
Je vais demander à une connaissance, accessoirement prof de francais, ce qu'elle pense de mon probleme.
 


Message édité par deidril le 08-12-2004 à 04:02:52
n°4363990
Tokki
Posté le 08-12-2004 à 03:50:26  profilanswer
 

moi aussi :bounce:


Message édité par Tokki le 08-12-2004 à 03:50:50
n°4363999
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 08-12-2004 à 04:37:17  profilanswer
 

Je ne suis plus assez calé sur les temps de narration et leurs valeurs respectives, mais je vais voir si je ne peux pas dénicher des renseignemetns qui pourraient t'aider.

n°4371699
deidril
French Geek Society Member
Posté le 09-12-2004 à 00:11:24  profilanswer
 

Après prise de renseignement auprès d'une certaine personne très calée, et après avoir sous le nez l'apprenti assassin ( qui est, en francais, écrit à la première personne du passé simple  comme je l'ai fait ) je vais conserver l'usage de ce temps.
 
Ce qui est possible, c'est que des lecteurs perdent l'habitude de la forme 'ai' car la première et la deuxième personne du passé simple sont des formes plutot inusitées et réservées à la littérature. Dans le langage contemporain et le langage parlé, on emploie le passé composé à la place du passé simple, d'où la relative disparition de l'usage de ces formes.  
 
Sheratan: Je remarque que dans tes corrections, tu n'a suggéré que les transformations pour les verbes du premier groupe, mais aucune suggestions pour ceux du 2eme et 3eme groupe. J'en conclus donc qu'il s'agit plutôt d'un manque d'habitude face à la forme 'ai' de la 1ere personne du passé simple, sinon tu aurais logiquement aussi transformé compris en comprenais, dis en disais, etc...
 
Le truc que l'on m'a suggéré est de transformer la phrase en utilisant la 3eme personne, afin de vérifier si la forme 'ai' est correctement utilisé :
 
Par exemple  
'je me réveillai en sursaut' -> 'il se réveilla en sursaut' et non pas  'il se réveillait en sursaut.' Donc la ,je garde bien le passé simple.
 
Bon, j'aurais appris quelque chose et j'espere avoir gagné 1 niveau dans ma compétence français avec tout ce que je me suis farci de règles de français, afin de pouvoir justifier mon choix initial.
 
C'est un choix qui implique que le lecteur devra savoir faire la différence de signification entre 'je travaillai' et 'je travaillais' pour comprendre pleinement ce que j'écris, mais c'est mon choix :)


Message édité par deidril le 09-12-2004 à 00:26:40
n°4371896
deidril
French Geek Society Member
Posté le 09-12-2004 à 00:42:00  profilanswer
 

J'ajoute quand même que le gros des corrections suggérées m'a été d'une très grande aide pour améliorer mon texte. Les conseils, comme éviter la forme passive dans les descriptions, m'ont surement permis de franchir une étape dans la qualité.
 
Je termine les corrections demain et je reposte le texte corrigé des aventures de Lysandre :)

n°4372503
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 09-12-2004 à 02:09:48  profilanswer
 


Citation :

Sheratan: Je remarque que dans tes corrections, tu n'a suggéré que les transformations pour les verbes du premier groupe, mais aucune suggestions pour ceux du 2eme et 3eme groupe. J'en conclus donc qu'il s'agit plutôt d'un manque d'habitude face à la forme 'ai' de la 1ere personne du passé simple, sinon tu aurais logiquement aussi transformé compris en comprenais, dis en disais, etc...


 
Non, il me semblait simplement que l'imparfait était plus adapté Je trouvais simplement que rapporté à l'imparfait, le texte était plus vivant. Je n'ai pas corrigé les formes évidentes.
 
Je dois terminer mes commentaires mais je manque de temps, désolé Deirdil!
 
 
 
 

n°4376262
deidril
French Geek Society Member
Posté le 09-12-2004 à 17:01:33  profilanswer
 

J'ai écrasé la version de mon texte avec celle, corrigée des erreurs qui ont été relevées, et modifiée des phrases sujettes à contreverses.
 
Le lien direct est  
 
http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] m#t4244771
 
 
 

n°4386788
deidril
French Geek Society Member
Posté le 10-12-2004 à 21:34:53  profilanswer
 

Et hop, le chapitre 4
 
                          Chapitre IV
 
Kalith et Kymnar.
 
Leur peau ambrée sentait la terre fertile et la roche brûlée. Leur longue chevelure noire était tressée en longues nattes ornementées de babioles brillantes et colorées. Leurs tresses ondulaient et dansaient dans les airs à chaque pas de course, à chaque sursaut de leur personne. Leurs yeux pétillants brillaient d’un vert émeraude digne des plus belles gemmes. Mais c’était leurs sourires qui me touchaient le plus, car ils apportaient le puissant soleil de leur lointaine contrée exotique jusqu’ici, au milieu des tempêtes d’hivers et des parchemins poussiéreux.
 
Alors que je secouais mes vêtements pour faire glisser la neige hors de ma tunique, les jumeaux s’esclaffèrent de plus bel. Il m’était totalement impossible de leur en vouloir et je me joignis à leur hilarité. Tyor, que l’incident n’avait pas dérangé le moins du monde, restait concentré sur son ouvrage. Andrion, par contre, s’était détourné de son livre et se mêla de bon cœur à nos rires. Il était encore tôt dans la matinée, mais la journée s’annonçait de bonne augure.
Le visage d’Andrion redevint subitement un masque sérieux et concentré. Tournant la tête, je vis que Kalith et Kymnar avait adopté la même attitude, fixant l’entrée de la bibliothèque, juste derrière moi. Le frisson qui parcourut alors mon dos n’avait rien de comparable avec celui qu’avait provoqué la neige utilisée par les jumeaux. Celui-ci naissait de la peur, d’une terreur irraisonnée qui se manifestait uniquement lorsque j’étais en présence de Zaar.  
 
Je sus alors qu’il était là.
 
Taisant mes éclats de voix, je me retournai pour lui faire face. Il portait une longue robe de satin noir, ouverte sur un torse nu et musclé. Le vêtement était brodé de symboles thaumaturgiques. Je reconnaissais dans les motifs ces puissants glyphes qu’un magicien enchante pour protéger sa personne et grandir la force de sa magie. Ses courts cheveux noirs étaient soigneusement peignés, et coiffés en arrière. C’était la quatrième fois que j’étais en sa présence, mais c’était la première fois qu’il apparaissait ainsi vêtu.  
 
« Le temps est venu. Rejoignez-moi dans la salle du trône » dit-il d’une voix solennelle, bien différente de celle, impitoyable, dont j’avais le souvenir.
 
Il se retourna et quitta la pièce, laissant la place à un grand homme aux cheveux gris dépareillés. Il portait une tunique de coton bordée de fourrure blanche, à l’image de celle dont nous nous habillions.
 
« Bonjour, petits maîtres. J’ai préparé vos vêtements pour la Cérémonie de  l’Eveil, et je les ai déposé dans vos chambres.  
- Merci Gorloy, » répondit Andrion.
 
Nous nous regardâmes les uns les autres, mesurant pour chacun la peur, mais aussi l’excitation, la curiosité, l’impatience. L’instant pour lequel le nécromant nous avait soustraits à nos anciennes vies, le moment pour lequel nous nous étions préparés durant deux longues années, était finalement arrivé.
 
Dans ma chambre je trouvai une fine robe de satin noir, brodée de glyphes d’un rouge cramoisi. Retirant mes chauds habits de montagne, j’enfilai le précieux vêtement. Malgré sa légèreté, je ne ressentais nullement le froid. Au contraire, une douce chaleur m’enveloppait, comme si j’étais emmitouflée sous de chaudes couvertures.  
 
Sur mon buffet, à coté de mon miroir d’argent poli, je remarquai un médaillon doré, gravé d’un symbole mélangeant, dans la langue de l’Ansalor, le nom de Zaar et le mien en un seul idéogramme parfaitement calligraphié. Je ressentis une certaine fierté en contemplant ce qui allait être mon nom de magicienne, un nom qui ne pouvait être prononcé mais qui désignait qui j’étais et de qui je tenais mes pouvoirs. Mes doigts caressèrent l’orichalque dont était constitué le bijoux. Un tel poids de ce si précieux métal valait l’équivalent d’un petit château. Seul les plus grands mages avait la capacité de préparer cet alliage magique, et il ne s’en servait que pour leurs expériences les plus importantes. Pour ce que j’en avais lu dans les livres, personne n’avait jamais utilisé un si rare matériau pour les médaillons de ses élèves, ceux-ci étant habituellement en argent ou en or.
 
Je plaçai le médaillon autour de mon cou. Devant le miroir, je jugeais de mon apparence.  Me souvenant que Zaar avait soigneusement lissé ses cheveux, je saisis mon peigne d’os et m’affairai à arranger ma coiffure négligée, afin de me présenter sous ma plus belle apparence.
 
Lorsque je me présentai à la salle de trône, Zaar et mes frères m’attendaient depuis de longs instants. La bouche ouverte de Tyor et les sourires des jumeaux me confirmèrent que j’étais parvenu à mon objectif. J’étais magnifique.  
 
 
 
Zaar se leva de son trône et s’avança jusqu’à nous. De sa main droite, il dessina un cercle dans l’air, et notre vue se brouilla. L’instant d’après, nous étions au centre d’une antique arène, pauvre ruine recouverte de neige dans je ne sais quelle région oubliée.  
 
Construit en demi-lune, le site était face à un fjord nimbé de brume. Au-delà des gradins effondrés, des massives colonnes de pierres abattues, et des portes brisées, j'apercevais les restes d’une cité. Des siècles s’étaient écoulés depuis sa chute, car la nature avait repris ses droits. De grands sapins avaient percé les dalles de pierres et s’élançaient au milieu des avenues. Les constructions étaient devenues des collines, supportant broussailles et arbrisseaux, dissimulant terriers et nids. Une vieille statue sans tête était maintenant le terrain de jeux de trois écureuils. Surpris par notre apparition, un lapin des neige fila dans un vieux soupirail. Et au-delà des restes de la cité, des versants recouverts de conifères s’étendaient à perte de vue.
 
Je clignai des yeux car le soleil perça les nuages gris, révélant les eaux glacées de la mer, jusqu’à présent dissimulées par le brouillard. Kalith et Kymnar firent quelques pas pour réveiller leurs membres engourdis par la magie de transport. Leurs pieds perça l’épaisse couche de neige de l’arène, l’imprégnant à nouveau de la trace des hommes après tant de siècles. Connaissant mes frères, je me doutais qu’ils étaient impatients de parcourir ce lieu et d’en explorer chaque recoin, oubliant pour quelle raison le magicien nous avait amené ici.
 
« Autrefois, un grand peuple habitait cette cité, dit Zaar. Mais la religion et le mensonge le détruisit. Ici même, des guerriers et des mages s’affrontèrent avec loyauté et respect, afin d’acquérir le droit d’utiliser et de développer leurs Dons, d’accéder à cette ultime connaissance qui sépare les faibles des puissants.»
 
L’intonation de sa voix me laissa perplexe. Avait-il vécu ici ? Je n’eu guère le temps d’approfondir la question car il se tourna vers nous, son visage exprimant une intense concentration.
 
« Maintenant, que votre Force d’Ame soit révélée ! »
 
Et le monde autour de moi disparut dans une obscurité mortellement glaciale, alors qu’une souffrance que je n’aurais jamais cru possible me transperça.
 
 
 
Tout n’était plus que noirceur et douleur. J’ignorais si je criais car je ne ressentais rien et n’entendais rien, tant mes sens étaient paralysés par cette glaciale agonie. Combien de temps cela dura ? Je ne saurais le dire. Tout mon esprit était rivé vers la souffrance que je ressentais. Etais-je à terre ? Etais-je blessée ? Etions-nous seulement encore dans l’arène ? Je tentais de penser à ces chose afin de ne pas sombrer dans la folie, mais ce n’en fut que pire.
 
Tout mon être fut comme transpercé d’aiguilles, et mes muscles arrachés. Je sentis chaque goutte de sang tandis qu’elle devenait telle un acide brûlant, je sentis chaque os tandis qu’il se tordait et se modifiait. A cet instant, j’aurais voulu mourir pour mettre fin à ce calvaire, mais ce choix me fut refusé.
 
C’est alors qu’au paroxysme de ce supplice, je trouvai la chaleur. Elle était enfouie en moi, dissimulée comme un trésor secret. Je m’en saisis et je revins à la réalité. La douleur avait disparue, comme si elle n’avait jamais existée.
 
J’étais au sol, recroquevillée sur moi même. Au-dessus de nous, le soleil avait continué sa course pour commencer à descendre, marquant le début de l’après-midi. Environ trois heures s’était donc écoulé.
La neige autour de moi avait fondue, sur plusieurs mètres de distance. J’avais dû cracher du sang car je sentais un goût amer dans la bouche, et je remarquais sur les pierres élimées, des flaques de mon essence vermeil. Je m’étais blessé à la main gauche, sans doute en m’enfonçant les ongles dans la chair. Mais la blessure était déjà presque cicatrisée.
 
J’étais toujours dans cette vieille arène où le magicien nous avait amenés, mais pourtant, le monde n’aurait pas pu être plus différent. J’étais enveloppée d’une aura de lumière blanche, emplie d’une douce chaleur. J’étais plongée dans une délicieuse béatitude. En cet instant, j’avais l’intime conviction que j’étais enfin complète, que j’étais devenu ce pourquoi j’étais née.
 
Je me relevai, ivre de nouvelles perceptions.
 
Je ressentais toute la force millénaire des pierres sous mes pieds. Je percevais la vie invisible de la mer devant moi, transportée au gré des vagues en un va-et-vient inlassable, formant un ballet de lumières minuscules. Je respirais l’odeur de chaque once d’écorce et de chaque bouquet d’épine qui habillait les milliers de sapins. Je pouvais caresser la douce fourrure d’un lointain écureuil du bout des doigts, sans avoir à me déplacer. Les sensations venaient à moi au fur et à mesure de mes souhaits et de mes envies.  
 
A coté de moi, mes frères s’émerveillaient également de ce monde que nous redécouvrions. Ils étaient eux aussi nimbés d’une aura argentée. Andrion regardait sa main, comme s’il se découvrait un nouveau membre. Tyor fermait les yeux et respirait à plein poumons les saveurs que l’air transportait. Les jumeaux étaient transfiguré, s’examinant le visage l’un de l’autre, constatant combien ils étaient véritablement semblables, mais aussi différents.
 
Je pris conscience alors que Zaar étais toujours là. Mes perceptions l’avaient ignorées. Si mes yeux ne m’avait pas renseignés sur sa présence, j’aurais pu croire qu’il était parti. Le fixant du regard, je concentrai mes nouveaux sens sur sa personne. Il me fut pourtant impossible de percevoir la moindre trace de son existence, en dehors de son image.
 
« Il existe des moyens de dissimuler son aura, » me dit-il simplement.
S’il lisait aussi facilement mes intentions, j’avais sans aucun doute encore beaucoup à apprendre.  
« L’expérience que vous venez de vivre s’appelle la Vision. C’est la plus simple utilisation que l’on puisse faire des Dons, et elle révèle la Force d’Ame de tous ce qui vous entoure. »
 
Je fus pris alors d’un malaise. La félicité me quitta et le monde redevint tel qu’il était lorsque nous étions arrivés ici. Mes bras étaient lourds, comme des poids morts que je devais porter, et mes jambes flageolantes me permettaient à peine de rester debout. Du regard, je constatai que mes frères paraissaient troublés et pareillement fatigués. Je tournai alors mes yeux vers Zaar. Celui-ci répondit aussitôt aux interrogations que lançaient mon regard perplexe.
 
« Ce que vous endurez maintenant est le contrecoup de l’utilisation de votre Force d’Ame. Votre corps n’est pas habitué à tant de forces et de possibilités, aussi ressentirez-vous une incroyable fatigue après avoir employé un vos Dons. Ce désagrément disparaît avec l’expérience. »
 
Je me laissai tomber à terre. Assise, j’écoutai les explications de Zaar, et mes frères firent de même. En cette instant, j’étais simplement impatiente d’en apprendre davantage sur ce que je venais d’expérimenter, et, je n’ai pas honte de le dire, la destruction de Selystra et tous les maux que représentait Zaar n’avaient plus aucune importance. Seul la curiosité était au centre de ma motivation.
 
« Cette sensation désagréable va disparaître d’ici quelques instants et vous allez recouvrir toute votre Force d’Ame rapidement. Chez la plupart des gens, cette transition entre deux utilisations peut prendre plusieurs jours, voire des semaines. Certains en meurent car leur corps n’a plus la force de vivre. Certains appellent cela la Maladie de l’Eveil, mais ce n’est que la justification des faibles pour le manque de volonté et l’absence de talent. »
 
Effectivement, le malaise avait déjà disparu. Par curiosité, je me concentrai pour voir si la Force d’Ame était toujours là. Elle se manifesta immédiatement, m’entourant de sa douce protection. Satisfaite, je cessai l’effort et reportai mon attention sur les paroles de mon père adoptif.
 
« Si je vous explique ceci, continua Zaar, c’est pour que vous preniez conscience qu’être l’élève de Zaar, c’est d’abord être fort. Si vous avez lu soigneusement les ouvrages de ma bibliothèque, alors vous savez déjà que le protocole implique que je vous enseigne maintenant les rudiments qui vous permettront d’évoluer parmi la société des magiciens. Appliquer votre nom de magicien sur un parchemin, modifier votre aura pour marquer le respect envers un ancien, bref, tout un tas de vieilles traditions idiotes et parfaitement inutiles que vous apprendrez par vous-même, si vous le souhaitez. »
 
Zaar avait jusque là gardé ses mains derrière le dos. Il les ramena devant, et enleva ses gants de velours pour les jeter négligemment au loin. Des étincelles d’une sombre énergie apparurent par nuées au bout de ses doigts. Elles se mélangèrent pour devenir des globe de foudre noire, grossissant encore, et encore.
 
Je découvris alors l’extraordinaire force de mon père. Alors que je percevais la Force d’Ame d’Andrion, de Tyor, de Kalith et de Kymnar comme de douces sources de félicité et de chaleur, celle de Zaar se manifesta comme un volcan de noirceur et de mort. Autant comparer la flamme tremblotante d’une bougie avec un brasier furieux.
 
Sans même m’en rendre compte, avec un réflexe qui me paraissait des plus naturels, je fis appel à ma Force d’Ame, et la lumière argentée m’entoura comme un bouclier protecteur. Sur mes gardes, je me levai précipitamment.
 
« Moi, je vais seulement vous enseigner le seul véritable savoir qui importe en ce monde, la seule vraie valeur avec laquelle on vous jugera, la seule qualité pour laquelle on vous respectera, l'art du combat ! »
 
Et le magicien déchaîna les enfers.
 
-----------------------------------------------------------------------
 
Et voilà, les choses sérieuses commencent pour Lysandre :) J'espère que vous trouverez ce chapitre dans la continuité des précédents.


Message édité par deidril le 10-12-2004 à 23:39:16
n°4403472
sheratan
Qu'il est vilain, le lama!
Posté le 13-12-2004 à 22:14:47  profilanswer
 

Comme d'habitude, mon grain de sel!  ;)  
 
 
_"à chaque sursaut de leur personne." : c'est personnel, mais je préfèrerais "à chacun de leurs sursauts".
 
_"Mais c’était leurs sourires qui me touchaient le plus, car ils apportaient le puissant soleil de leur lointaine contrée exotique jusqu’ici, au milieu des tempêtes d’hivers et des parchemins poussiéreux." : la phrase est un peu lourde. a mon sens, tu pourrais insérer "ici" entre "apportaient" et "le" et supprimer ce qu'il y a après "exotique". En effet, l'image perd de sa force par accumulation de précisions.
 
_"les jumeaux s’esclaffèrent de plus bel." : "belle".
 
_"je vis que Kalith et Kymnar avait adopté" : "avaient".
 
_"je me retournai pour lui faire face." : "retournais".
 
_"soigneusement peignés, et coiffés en arrière." : supprime la virgule.
 

Citation :

mais qui désignait qui j’étais et de qui je tenais mes pouvoirs.


 
Je préfèrerais : "mais qui me désignait et qui indiquait de qui je tenais mes pouvoirs."
 
_"Seul les plus grands mages" : "seuls".
 
_"il ne s’en servait " : "ils ne s'en servaient".
 

Citation :

Pour ce que j’en avais lu dans les livres, personne n’avait jamais utilisé un si rare matériau pour les médaillons de ses élèves, ceux-ci étant habituellement en argent ou en or.


 
Pour rendre la phrase encore plus claire, je metrais : "élèves et ceux-ci étaient habituellement en argent ou en or."
 
_"arranger ma coiffure négligée, afin de me présenter sous ma plus belle apparence." : supprime la virgule.
 
_"il dessina un cercle dans l’air, et notre vue se brouilla." : supprime la virgule.
 
_"des massives colonnes de pierres abattues, et des portes brisées" : supprime la virgule.
 
_"Leurs pieds perça l’épaisse couche de neige de l’arène, l’imprégnant " : en rouge : "percèrent". En bleu, je préfèrererais "la marquant". "Imprégner" est inapproprié ici.
 
_"le magicien nous avait amené ici." : "amenés".
 
_"Mais la religion et le mensonge le détruisit." : "détruisirent".
 
_"avec loyauté et respect, afin d’acquérir" : supprime la virgule.
 
_"Je n’eu guère" : "eus".
 
_"Environ trois heures s’était donc écoulé." : supprime le "donc" ; "écoulées".
 
_"La neige autour de moi avait fondue, sur plusieurs mètres de distance." : supprime la virgule.
 
_"J’avais dû cracher du sang car je sentais un goût amer dans la bouche, et je remarquais sur les pierres élimées, des flaques de mon essence vermeil." : le sang a un goût "métallique" plus qu'"amer" ; supprime la virgule rouge ; "vermeille".
 

Citation :

Je m’étais blessé à la main gauche, sans doute en m’enfonçant les ongles dans la chair. Mais la blessure était déjà presque cicatrisée.


 
Supprime le point, insère une virgule et retire la majuscule à "mais".
 
_"de chaque bouquet d’épine" : "épines".
 
_"Les jumeaux étaient transfiguré" : "transfigurés".
 
_"Mes perceptions l’avaient ignorées." : "ignoré".
 
_"Si mes yeux ne m’avait pas renseignés" : "avaient".
 
_"vous allez recouvrir toute votre Force d’Ame rapidement." : "recouvrer".
 
COMMENTAIRE GENERAL :
 
J'aime bien et c'est fluide. On attend la suite!


Message édité par sheratan le 13-12-2004 à 22:15:26
n°4403999
docwario
Alea jacta est
Posté le 13-12-2004 à 23:22:46  profilanswer
 

+1

mood
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