comme dans mon programme informatique de spéculation boursière

ça vous dit quelque chose ?    

« Maintenant qu'on se connaît mieux, je peux te le dire: je suis un garçon. »  
La main tenant le marteau de silex de Rorg’h dérapa de sa cible initiale pour aller s’écraser sur son doigt. C’est dans un hurlement de douleur qu’il appréhenda pleinement la portée de la révélation : Zyp’o, la femme médecine, que Rorg’h avait décider d’emmener dans les bois autour du lac lors de la fête du printemps et qui lui avait lancé un « T'essayerais pas d'abuser de moi pendant que je suis bourré de gaieté, la, par hasard ? » alors qu’effectivement il fouillait déjà activement dans ses fourrures, n’était pas celle qu’il croyait.  
Il revivait, dans les palpitations lancinantes de son pouce éclaté, ce qui avait suivi : elle lui avait accordé une pénétration, une qui n’offense pas les dieux soucieux de sa virginité pour relayer leur volonté à la tribu. Zyp’o tenait la main de Rorg’h au dessus d’une calebasse dont l’eau, écarlate du sang de la blessure, reflétait les grandes flammes de la cheminée naturelle du centre de la grotte.  
Il se rappelait le lendemain, la bonne humeur avec laquelle il était allé la voir, prendre sa liste de courses pour finalement aller en forêt lui ramasser herbes, racines et pommes. Il en avait profité pour aller relever ses pièges, rêvasser en tranchant la carotide des malheureux lagomorphes et autres gallinacés n’ayant pu se libérer des sangles perfides. Il appréciait particulièrement cette atmosphère bucolique, au pied des montagnes, au bord de l’eau. Les dieux protégeaient sa tribu, il y avait du gibier, du poisson, des fruits et la paix régnait entre les peuples.  
Il poussa plus au nord, pour retrouver les Mag’laîte, qui possédaient une technique unique pour faire un feu puissant et aussi une recette de savon à base de fleur dont Zyp’o raffolait pour laver ses cheveux. Il demanda qu’on lui en mette deux, des moyens. Il disposait, lui, pour payer ses courses, des silex qu’il avait sélectionnés au bord des torrents dévalant la montagne, puis taillés consciencieusement en autant de lames tranchantes comme des rasoirs. Sa spécialité était une grande lame courbe comme un cimeterre d’une quinzaine de centimètres qui servait essentiellement à trancher les tendons dans la longueur pour en faire des lacets très fins, souples et solides, ou dégraisser les peaux lorsque le silex était un peu émoussé.  
C’est par le truchement de ces échanges que Rorg’h avait fini par obtenir le petit cheval de bât qui faisait de lui l’un des hommes les plus importants de la tribu. Il était aussi bon géniteur et ses femmes lui avaient déjà donné douze beaux enfants. Il se rappelait, un peu amusé, la fois où il avait demandé à l’un de ses plus âgés si c’était lui ou son frère qui était mort. L’enfant l’avait regardé d’un air outré, aucun de ses fils n’était mort et cette période de prospérité était suffisamment exceptionnelle pour qu’on la respecte.  
La chamane, après avoir consciencieusement nettoyé la plaie, regardait l’étendue des dégâts. Sa concentration lui évitait le regard de Rorg’h, qu’il sentait perturbé autant qu’agacé par la douleur et la révélation. Le pouce était écrasé sur quelques centimètres mais l’os n’était pas cassé et le tailleur de silex ne perdrait rien de sa dextérité.  
Elle plaça un emplâtre cicatrisant sur la plaie et alla jeter dans le feu, près des poissons panés, une botte d’herbe qui détend. Elle planta ensuite son regard dans celui de Rorg’h et commença son plaidoyer : « Tu es l’élu des dieux, ta semence à déjà rendu la tribu nombreuse, ton savoir l’a rendu forte. Notre chef le sait et chacun des membres du conseil des sages écoute ta voix (la tribu, très en avance, jetait les bases de ce qu’on appellerait plus tard la démocratie participative). Tu m’as désirée, moi, la sorcière et tu m’as prise. En cela tu as accompli leur volonté. Je suis un garçon, mais je serai à jamais une femme des dieux. C’est ainsi que tu dois me voir et nous allons maintenant sceller le pacte de ce secret. » Elle alla attraper le sexe de l’homme qui se raidit immédiatement, elle en palpa la forme avant de l’engloutir. Rorg’h ne pouvait réprimer son érection, et le plaisir suivit de près la caresse…  
 
 
Voila docteur, j’en étais là de mon rêve lorsque l’hôtesse de l’air m’a renversé son seau de glace sur les jambes et je vous assure que mon corps a réagi comme un évaporateur vu comme j’étais tendu. Elle en a violemment rougi lorsqu’elle c’est mise à m’essuyer vigoureusement pour que je n’attrape pas froid. J’ai fantasmé sur les hôtesses de l’air dès mon plus jeune âge, regardez, j’ai même un tatouage de Natacha sur le bras, et j’ai un perfecto que je mets quand je ne suis pas en costume et j’ai rencontré Léon Trotsky un mois avant son assassinat alors que j’avais 7 ans et il m’a dit de toujours défendre mes idées pour devenir un vrai homme. Il m’a même raconté l’internationale ouvrière.
Mon père a toujours été clair sur le sexe, ça se fait lumière éteinte, sur la femme qu’on a épousée et autrement, c'est carton rouge direct. Je ne mange même pas de tarte Tatin, parce que c’est un dessert « à l’envers » !
 
Alors docteur, dites-le moi franchement : Est-ce que je suis homosexuel ?