Perdus au milieu de la Sibérie, les habitants de Dompolis souffrent de la pénurie, et dépendent entièrement de la compagnie des chemins de fer qui les ravitaille à prix fort. De nombreuses voix s'élèvent contre ces dérives, et beaucoup veulent quitter la région pour s'établir dans une contrée moins pauvre. Cependant, les hommes au pouvoir empêchent la population de quitter la ville et font emprisonner tout sympatisant de l'exode.
 
C’est dans ce contexte que Gainer Sanga (jeune lycéen, fan de jeu vidéo et pilote inné), Gain Bijou (expert en combat), Ana Medaiyu (fille du Duc Medaiyu, maître de Dompolis) et Sarah (jeune combattante qui rêve d’être pilote d’Overman), se rencontrent. C’est le début du second exode au cours duquel des villes entières se détachent de Dompolis afin d’atteindre des terres plus prospères. Une caravane se forme et nos héros se portent volontaires pour protéger la fuite des résistants . Assam (représentant de la compagnie des chemins de fer) est chargé de poursuivre la caravane et d’arrêter l’exode.
 
Le concepteur de Overman King Gainer (OKG) n’est autre que Yoshiyuki Tomino, l’homme à l’origine de la saga Gundam. La qualité graphique d’OKG ne fait aucun doute, et quelques scènes sont d’une originalité et d’une force rares pour une série de ce type. L’intrigue est assez classique et certains pourraient y voir un manque d’originalité. Cependant les qualités de ce manga effacent ou réduisent fortement ses défauts. Le troisième volume regroupe les épisodes 10 à 13 sur les 26 de la saga.
 
La symbolique d’OKG est un argument de poids contre ses détracteurs éventuels. En effet, les références religieuses, mythiques, mythologiques et historiques sont très nombreuses dans ce manga. Elles se mélangent en harmonie sans se contredire. Ainsi, nous retrouvons les golems (Robots évolués technologiquement) utilisés par la police de la compagnie du chemin de fer. Le terme Golem, issu des mythes juifs qui se référent à la création, est un être inachevé créé par un acte de magie, dépourvu de forme définie et dénué d’âme. C’est une symbolique simple et concise pour évoquer l’avidité et le manque de compassion des représentants de la compagnie des chemins de fer.
 
Nous retrouvons également la symbolique des anges, dans les particularités de l’Overman de Gainer. En effet, l’auréole au dessus de la tête du robot et la nature de ses armes rappellent les anges guerriers du paradis, chargé de chasser Satan et ses anges déchus. La référence judaïque et chrétienne est évidente, et place l’Overman entre Dieu et les hommes comme messager de paix oeuvrant contre la souffrance des justes. La légende des sages, que l’on retrouve dans ces épisodes, fait référence au premier exode mené par Miiya, créatrice de la cité éponyme où dort un Over-Skill légendaire détenteur du secret des origines (en quelque sorte). Ces éléments nous rappellent les exodes bibliques (Moise..) ou la légende de la cité perdue d’Atlantide.
 
OKG nous démontre que par les mythes, les rêves et les légendes, il est aisé d’illustrer l’importance de la révolte contre l’injustice sociale et l’inégalité entre les hommes entraînés par la cupidité d’un petit nombre de puissants. Culture et histoire font de l’homme un organisme à part, qui ne se contente pas simplement d’être fait de chair et de sang. OKG nous montre une humanité composée de légions d’esprits qui aspirent à la grandeur. Une humanité pour laquelle le sacrifice et l’abnégation d’un ou plusieurs individus ne sont pas, comme le disent les adeptes du principe judéochrétien, la base de ce qu’elle peut apporter de mieux. Mais c’est plutôt dans la capacité des hommes à vivre (ou à survivre), et dans leurs obstination à continuer, à transmettre et prospérer, que l’humanité s’élève.
 
OKG, par sa symbolique, nous montre que notre peur du noir, du loup ou simplement d’une fin qui nous entraîne sur les territoires inconnus de la mort font de nous des êtres en perpétuelle évolution. Ces quatre épisodes sont, à l’image de la saga, pourvus d’énormément de références. Les dialogues sont également très drôles et la présence de personnages comme la préceptrice d’Ana allège le ton agréablement entre deux combats. OKG destiné à un public jeune, peut également être un bon divertissement pour les adultes grâce à ses dialogues et ses références religieuses, mythologiques et historiques notamment. Les bonus du volume 3 sont composés de nombreuses bandes annonces des sorties DVD de Kaze, qui propose des mangas de style et d’inspiration très différents. La deuxième partie des bonus n’est qu’une simple présentation des personnages de OKG dans plusieurs tenues différentes (sans doute pour les fashion victims de la mode style futuriste).