Bonjour à tous,
Je souhaiterais lancer ce nouveau sujet en me basant sur mon expérience individuelle, mais dont la problématique est certainement plus globale et répandue dans le monde de l'entreprise. Sauf erreur de ma part, fort peu de sujets HFR traitent de thèmes liés à la motivation, au moral et au bien-être au travail, peu de fils sont par ailleurs consacrés à la fonction (assez vaste) de contrôleur financier (ou de gestion), je me permets donc d'ouvrir la discussion.
Voici bientôt un an que j’occupe un poste de contrôleur financier à l’étranger (hors-UE) au sein d’une filiale d’ETI fortement orientée vers l’export et misant sur une croissance externe. Les processus en place s’avèrent assez artisanaux et le contexte de la mission pour le moins atypique, ce qui me pousse constamment à m’interroger sur ma place dans l’organisation et les différentes perspectives à envisager. Le climat économique moribond et les difficultés propres au secteur d’activité n’arrangeant guère la situation, je songe de plus en plus à quitter mes fonctions et revenir en France de manière temporaire (car le marché ne m’y parait pas très reluisant non plus) pour essayer de retrouver une activité dans mon secteur de base, la banque-finance.
Bien que l’expérience soit très enrichissante sur les plans culturel et humain, elle me pose un problème chronique majeur qui est la démotivation. Apres avoir lu plusieurs articules constructifs sur ce sujet, je parviens à la lier a un manque d’intérêt pour le poste, et dans une certaine mesure a un manque de moyens humains au niveau du Groupe. En effet, nous devons déployer un outil de gestion développé en interne et devant remplacer les anciens systèmes utilisés dans nos nombreuses filiales de par le monde. Cela nécessite un effort de coordination énorme entre les opérationnels et les administratifs, et bien évidemment, un accroissement des missions de contrôle. Seulement pour établir un système d’information fonctionnant avec des processus optimisés, il est nécessaire d’investir davantage dans les fonctions de support, ce qui ne se fait pas suffisamment chez nous.
Bien loin de fonctionner de manière optimale avec des outils de gestion modernes et en grande partie automatisés, je me retrouve à abattre une forte quantité de taches de saisie manuelle, de vérifications de données chiffrées rébarbatives et de paperasseries de secrétaire-comptable à faible valeur ajoutée. Je conçois que ces inconvénients font partie du métier, mais cela entame sérieusement mon moral lorsque j’y passe très souvent plusieurs journées d’affilée. Je n’en tire aucun épanouissement, ni satisfaction…
Je distingue deux options de court-moyen terme :
1) Je m’efforce de relativiser ma position et de chercher des moyens de retrouver une forme de motivation (non sans grand peine…) en remontant a la hiérarchie locale et internationale ces problèmes (même si tout le monde est absorbé par ses missions et que malheureusement, en pratique, on laisse pourrir pas mal de dossiers…) dans l’espoir d’améliorer la situation en interne. Cela ne sera pas facile d’argumenter avec des haut-placés qui campent sur leurs positions, et qui n’ont pas une grande connaissance de nos difficultés locales. Ils ne savent visiblement qu’exiger des résultats sans mettre en œuvre des moyens appropriés. Je peux probablement à terme en tirer un potentiel levier de négociation (augmentation, autres conditions de travail etc.) mais je ne me fais pas d’illusions sur la structure.
2) Je quitte définitivement l’entreprise, le pays d’affectation et le secteur d’activité pour changer complètement de contexte, regagner en moral et motivation, retrouver une culture d’entreprise plus intéressante, redéfinir mes objectifs de carrière dans un contexte de mission stimulant et donnant une véritable impulsion pour s’investir. Je pense aux places fortes de la banque-finance (Londres, Singapour…)
Merci pour vos contributions, avis, commentaires et partages d’expérience. Certaines précisions ne pourront être données que par messagerie privée bien entendu.
Bonne fin de journée !