Salut !
Je suis pas dans l'informatique mais je suis passé par là l'an dernier.
En gros j'avais le choix entre continuer à bosser en enchaînant sur un poste après mon dernier stage avant diplôme, et partir en thèse à l'étranger.
J'avais choisi la thèse. Grosse erreur de ma part que je rattrape doucement. Brièvement j'étais dans une équipe pas top, à faire autre chose que ce pourquoi j'avais été recruté à la base (i.e je servais de technicien pas cher), zéro respect et je voyais ma co-encadrante taper dans mon (maigre) budget de recherche en douce. Ça plus la pression constante, j'ai vite craqué.
Bah j'ai tenu 5 mois et quelques, avant de démissionner pour un poste en France. Et je regrette pas.
J'aimais beaucoup mon domaine de recherche mais voilà, je n'étais pas dans une bonne équipe et un bon environnement. L'encadrement est primordial : si tu n'es pas sur de ce dernier, ne te lance pas. Et pour en être sur, il faut connaitre les gens : profs de ta formation, stage chez eux... Sinon tu joues à pile ou face et l'académique étant ce qu'il est il ne faut pas t'attendre à un miracle...
Un boulot, il y a aussi de la pression (enfin c'est fonction du travail) mais voilà, tu fais tes heures, et tu es bien mieux payé. Dans le labo ou j'étais, tu arrivais à 9h, prenait 20 minutes de pause déjeuner et finissais au plus tôt à 19h (en pratique souvent 21-22h, avec des expériences à rallonge et des group meetings obligatoires). En industrie tu as le droit du travail et les RTT...
Quant à planter une thèse, c'est certes à justifier, mais pas si dur que ça. Dans mon domaine (pharma), des ex chercheurs tu en croises à la pelle, et ils comprennent. J'ai même eu droit à un "tu as bien fait d'arrêter, j'ai un doctorat et ça m'a servi à rien" de la part d'un grand chef de ma précédente boite. Repartir en industrie sur des postes plus administratifs (qualité, AR, chef de projet...), après un doctorat, c'est un débouché normal vu le peu de postes en R&D. Pour des gens titulaires d'un PhD qui repartent dans ces fonctions, la thèse aura été plus une perte de temps qu'autre chose (parce que ceux arrivés là au niveau master, ils ont de fait à la place 3-4 années d'expérience et la progression en salaire associée).
En bref, tes critères :
- Pognon : entreprise évidemment.
- Intérêt intellectuel : dépend de ton sujet de thèse et de tes encadrants. En bio, chimie miné, nanotech (la ou j'étais)... La recherche est assez médiocre au sens qu'elle suit le même schéma tout le temps et consiste à empiler des résultats d'expérience sans trop de discernement (par exemple, synthèse d'un polymère dérivé du travail du thésard d'avant mais avec une micro variation de réactif ou de température/pression, tu vas avoir 3 articles, un de pure synthèse + analyse, un d'évaluation bio avec le tryptique MTT/CCK/biodisponibilité/marquage immunohistochimique, et une review). Pendant 3 ans tu fais le grunt à répéter encore et encore le même set de manips en faisant varier un petit paramètre à chaque fois.
- Temps libre : entreprise (sauf si tu tombes sur une équipe de recherche bien et relax). Tu travailles comme un chien en thèse surtout maintenant ou il faut encadrer des gens, prendre des stagiaires, participer à des ateliers de networking et de découverte de l'entreprise, etc.
- Milieu : je dirais entreprise. Dépend du labo et du groupe de recherche, etc. Mais c'est en entreprise que j'ai croisé les gens les plus sympas et compétents, quand en thèse il y a énormément de compétition entre thésards (course au postdoc).
- Gestion de la pression / autonomie : en industrie c'est plus normé, tu ne fais pas n'importe quoi. C'est parfois frustrant d'ailleurs parce que le moindre truc prend un temps fou pour faire valider, etc. Mais bon c'est quand même bien plus pépère, au sens que tu peux ne pas emmener du boulot avec toi en partant.
Voilà voilà. Bonne chance !
Message édité par acualyisdolan le 04-10-2017 à 08:55:32