Je me permets de réagir sur un point abordé avant, tout en zappant de manière magistrale (oui oui) le faux débat sur l'utilité de la philosophie et de l'économie (d'autant plus que si je participais, je me retrouverais de toute façon à critiquer l'ensemble du système éducatif, donc ça ne nous avancerait pas à grand chose).
Bref, disais-je. J'ai pu lire "la double correction tend à prouver qu'il n'y a généralement pas de subjectivité entrant en compte dans la notation des épreuves de philosophie et de réflexion" (la citation n'est pas exacte, mais l'esprit y est).
Je suppose que par extension, cela implique également que toute double correction permet d'éviter des écarts de notation.
Seulement voilà, à mes yeux, ça ressemble quand même pas mal à une légende urbaine, le coup du "tous les profs notent de la même manière". Toute ma scolarité, on m'a dit la même chose : quel que soit le correcteur, vous aurez la même note. Mais cela implique que les professeurs aient exactement le même barème, et qu'ils jugent "bons" exactement les mêmes points.
Déjà, inutile de souligner que certains professeurs sont plus sévères que d'autres. Je pense que tout étudiant en droit par exemple (je parle pour ce que je connais le mieux) aura une fois été confronté à une épreuve facile mais très mal notée.
Ensuite, certains professeurs peuvent apprécier des développements différents. Si les profs sont tous de bons profs, alors oui, normalement il ne devrait pas y avoir trop de problèmes. Mais ce n'est pas toujours le cas.
J'ai cet exemple qui me tient à coeur, en histoire du droit (enfin, histoire des états européens). Galop d'essai sur l'unification de l'Italie, j'ai 17,5. Par "chance", c'est exactement le même sujet qui tombe au partiel. Je fais "exactement" la même chose, en mieux (car j'avais tenu compte de la correction de mon chargé de TD). Je finis avec la note de 12.
La raison? Alors que mon chargé de TD privilégiait une réflexion personnelle sur le sujet, la prof (qui m'a corrigé, manque de bol) voulait quelque chose de plus factuel (oui, c'est génial une dissertation factuelle en histoire, on appelle ça une chronologie plus ou moins).
En gros, si tous les correcteurs ne se mettent pas précisément d'accord sur ce qui doit être pénalisé ou valorisé, alors les écarts seront forcément là.
Et pour finir, la double correction est effective ou pas? Car si le deuxième correcteur voit la note ou les annotations du premier, il y a de fortes chances pour qu'il se laisse inconsciemment ou non influencer.
Voilà voilà pour mon avis sur la question. Cela dit, moi je me fais une raison en me disant qu'il est absurde d'attendre toujours une égalité parfaite, vu que ça n'existe pas. Autant faire ce qu'on peut avec les règles du jeu, qui ont le mérite d'être connues.
Japonpoko, candidat pour le concours Sciences Po M1 dans deux ans, quand il aura fait son mémoire sur les sciences politiques japonaises 