thibaut212 a écrit :
Sciences-po car aujourd'hui les entreprises sont beaucoup plus interessées par le profil écoles/grandes écoles que la fac. Il ne faut pas se mentir, la fac, même en droit, débouche sur des incertitudes quant à trouver un emploi convenable dans un délai convenable. La fac ne prépare absolument pas à travailler.
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Je ne suis pas du tout d'accord avec toi thibaut212 - je suis un pur produit de la fac (qui plus est, de la fac de droit) et pourtant me voilà aujourd'hui dans l'un des plus grands cabinets d'avocats sur Paris, et je ne suis pas du tout le seul dans cette situation, bien au contraire: j'en connais qui bossent dans de grands cabinets et de grandes entreprises (l'Oréal, PWC, etc.) en ayant juste fait du droit à la fac. Je parle ici d'embauches quelques mois avant même l'obtention du diplôme de la fac... Comment expliques-tu cela ?
En plus tu critiques la fac en insinuant qu'elle "ne prépare absolument pas à travailler", alors que la voie que tu préconises (Sciences Po) n'est absolument pas plus professionalisante que la fac. Pourquoi est-ce que les cours à Sciences Po prépareraient plus à travailler que la fac, alors qu'un bon nombre de profs à Sciences Po sont aussi des profs de facs ? En quoi le simple fait de faire Sciences Po te préparerait subitement au monde du travail ?
La seule différence, c'est que les grandes écoles de commerce font un tapage médiatique quand un de leurs étudiants décroche un beau job, et donc on en entend parler. Mais cela ne veut pas dire que dans les facs personne ne trouve de jobs, au contraire. C'est juste que contrairement aux "grandes écoles", la fac ne va pas courir et crier sur tous les toits pour annoncer qu'un tel a eu une offre pour travailler chez L'Oréal ou autre grande société.
Il faut aussi savoir qu'en fac tu trouves un peu de tout - tu trouves des gens avec des résultats corrects et qui trouvent de beaux jobs, mais tu as aussi des gens avec des résultats moyens qui ont un peu plus de mal, et tu as des gens qui redoublent ou font la session de rattrapage pratiquement tous les ans et qui évidemment ne trouvent pas grand chose le jour de la sortie de l'école. En grande école, puisqu'il y a une sélection pour y entrer, tu trouves beaucoup moins de glandeurs qui redoublent tous les ans, ce qui donne l'impression que les gens s'en sortent mieux dans ces écoles, mais en fait ils ne s'en sortent pas mieux que ceux de la fac avec un niveau et des notes similaires.
Quand j'étais à l'EFB, j'avais rencontré des personnes qui avaient fait Sciences Po et ils avaient beaucoup de mal pour trouver des stages. L'un m'avait dit qu'il avait fait Sciences Po après la fac de droit parce qu'il croyait obtenir beaucoup d'offres de collaboration ensuite, mais cela n'a pas été le cas et n'a eu que des offres de stages (alors qu'il avait déja fait plusieurs stages avant, stages qu'il avait par ailleurs décroché quand il était encore à la fac...)
C'est vraiment dommage de se laisser berner par le service marketing de ces écoles qui colportent des rumeurs à leur avantage. Tu prétends que la fac "ne prépare absolument pas à travailler" contrairement à Sciences Po (sic), alors que c'est absolument faux. Je te renvois par exemple à l'article récent du Nouvel Observateur ("Que vaut le diplôme de sciences-po ?" ) qui a mis en évidence le décalage entre le discours marketing de ces écoles ("on nous répète tout le temps qu'on est les meilleurs..." ) et la réalité (beaucoup de personnes sortant de sciences po peinent à trouver un job correct). Il y a d'autres articles moins récents qui disent plus ou moins la même chose, mais je n'ai plus les liens en tête
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/p [...] 3954-.html
Quelques extraits :
Derrière la façade illustre se cacherait un vilain secret soigneusement étouffé par l'école : les difficultés rencontrées par de nombreux diplômés pour décrocher un job
Les effectifs de l'institut ont presque doublé en dix ans, passant de 4 000 à près de 8 000 étudiants. Mais sur les débouchés, donc, silence radio. Une bien étonnante pudeur...
En l'absence de chiffres officiels, quelques témoignages inquiétants ont commencé à circuler : «Je suis au chômage depuis six mois, ayant refusé les stages et les boulots payés 10 euros brut de l'heure... Je n'ai pas les moyens de poursuivre mes études», accuse ainsi un sortant de la promo 2006 dans un très virulent courriel adressé l'an passé à plus d'une centaine de journalistes preuve qu'on apprend au moins, rue Saint-Guillaume, à frapper aux bonnes portes... Et d'assurer : «Le taux d'emploi à la sortie des masters Pipo est inférieur à 50%, les uns poursuivent leurs études, les autres acceptent des boulots qui n'ont aucun rapport avec le master en question : audit, marketing, com, prof de langues... ou font des stages à répétition.» Sur plusieurs forums, on peut ainsi voir dénoncées les difficultés de certains et l'incurie de Sciences-Po Avenir, le service d'aide à la recherche d'emploi.
D'ailleurs, selon Eric Chauvet, en charge de l'étude à TNS Sofres : «19% des diplômés poursuivent leurs études». C'est beaucoup...
«Franchement, je m'attendais à autre chose, raconte une diplômée. On nous avait prévenus mais comme on nous a tout le temps répété que «le bac, c'est dur, la prépa, c'est dur, entrer à Sciences-Po, c'est très dur», on se disait qu'on s'en sortirait quand même, là aussi.» «C'est sûr, on nous répète tout le temps qu'on est les meilleurs...»
Attention, je ne dis pas que SciencesPo est mauvais, loin de là, je dis juste que c'est loin d'être glorieux que ce que tu prétends et que donc, il ne faut pas se mentir, SciencesPo débouche aussi sur des incertitudes quant à trouver un emploi convenable dans un délai convenable.
Message édité par DHong le 21-05-2008 à 13:23:50