C'est énorme.
En fait c'est assez compliqué comme situation.
Il y a eu un protocole de Londres, il faut le dire à l'initiative des anglo-américains et des milieux d'affaires internationalistes, planétaires et tout ça, pour unifier l'écriture des brevets à l'anglais.
En fait le problème est plus lourd : toute entreprise/individu voulant pénétrer l'Europe (idem pour les européens eux-mêmes) avec un brevet va devoir le traduire et l'exposer dans chaque langue, et ça lui coûtera ce que ça lui coûtera s'il n'est pas multi-lingue.
A l'origine du brevet Européen on a donc voulu simplifier, et les petites nations se sont inclinées et les grandes ont résisté et maintenu leur langue.
Les signataires du protocole de Londres acceptent cependant d'unifier leurs brevet en anglais. les autres langues deviennent au mieux nationales et optionnelles. Il remplace le protocole de Munich où le Français, l'Allemand et le Français étaient les langues officielles obligatoires. Les Italiens (qui déposent plus de brevets que les anglais) demandaient à être inclus, mais au lieu de cela le protocole de Londres a rendu le Français et l'Allemand obligatoire. Seuls des pays du Nord Européen et le Royaume-Uni et l'Irlande ont voté le protocole de Londres pour l'instant... et la France, qui en a manifesté l'intention est en train de concrétiser l'affaire.
Jospin, un atlantiste convaincu (il militait dans les cercles Trotskistes pour l'Alliance Atlantique contre les Soviets et pas pour une France indépendante contre les Soviets). Jospin c'est un type qui croît au gouvernement mondial, pas l'ONU, mais un pays mondial unifié. Il n'aime pas les nationalisme au point de ne pas aimer les différences, et les différences de culture, quitte à faire table rase des différences de point de vue. Le protocole de Londres c'est le genre de chose qu'un Jospin ne peut s'empêcher de soutenir.
Pour information, l'anglais est une langue approximative. On ne peut exprimer quelque chose clairement ni en droit, ni techniquement. Seules les sensibilités, âme, conscience et humeurs y sont développées jusqu'à la moindre subtilité. Du coup les anglais utilisent de ces finesses mal maîtrisées par les Américains, pour exprimer un sens d'approche et une interprétation à donner de tout idée concrète formulée donc de manière vague et imprécise par leur langue.
Un non anglais dans cette expression est abonné à rester l'inférieur des anglais, et nulle part hors de l'Angleterre on ne peut trancher d'une interprétation de l'anglais légal et technique. C'est une situation très gênante.
Au contraire de cette situation, le latin (langue à laquelle l'anglais a parfois recours pour formuler un idée précise en droit), le français, l'allemand, le russe sont des langues très précises en droit et en technique, et pour toute description matérielle. Ce sont ces langues qui permettent une parfaite maîtrise de l'expression des brevets sur des sujets complexes, mathématiques et physiques. Avoir recours à l'anglais c'est devoir s'abonner à des interprétations d'experts linguistes en anglais et ce pour toujours.
L'anglais généralisé dans le droit Européen est déjà une véritable calamité au niveau de son imprécision, et le recours final à des linguistes anglais, pour trancher, y est souvent nécessaire.
Du coup Jospin a décidé en 2001 de se coucher devant le protocole de Londres et l'anglais (ce que l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont refusé). Les brevets en anglais seront désormais acceptés en France de facto. Seul problème pour M Jospin : Chirac a toujours refusé de ratifier une loi concrétisant cette adhésion (c'est compliqué mais Jospin a pu forcer l'accord de principe au protocole et Chirac a pu bloquer sa ratification au parlement. Raffarin a tenté une renégociation, en vain (les anglophiles ont bien-sûr refusé).
Mais voila, depuis mai 2007, on a un autre fervent de l'internationalisme béat, M Sarkosy, nouveau président, et son ministre Valérie Pécresse.
Il faut voir les clopinettes qu'économisent les multinationales en faisant l'économie du Français, et sans oublier la perte de contrôle sur leur brevet que subissent les petits inventeurs français (qui vont devoir se mettre au bon anglais britannique au plus vite dans leur métier). Cette marche forcée vers l'anglais est soutenue par les multinationales prêtes à tout profit si petit soit-il, mais surtout par la masse nihiliste des employés du système international (les participants au congrès internationaux en tout genre, les grands voyageurs du commerce, les journalistes qui donnent des aires d'importances et croient que le monde s'est fait et se déplace dans leurs petites officines) qui ont une vision étriquée et particulièrement superficielle du sujet (ce sont tous des "y'a qu'à" ).
Les possibilités de mobilisation, dans ces temps de réforme nécessaire du pays, sur un sujet aussi peu connu, sont faibles et ça risque de passer comme une lettre à la poste. En Europe quand il s'agira de parler technologie et découverte, il faudra parler l'anglais, ou bien l'allemand, l'italien ou l'espagnol. Le Français sera une langue morte.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Proto [...] s_(brevet)
Actuellement tous les barrages au protocole ont été levés (les personnes en opposition du corps législatif remplacés par des nouveaux), et le MEDEF (une organisation à la solde des multinationales uniquement) fait une pression énorme sur le gouvernement pour que ça passe.