Belisarios a écrit :
Si c'est Canu-Bernard, c 'est une des pénalistes les plus courues de Paris. Dossier très difficile. Juridiquement, c'était le plus chimiquement pur des trois. Bygmalion tu peux toujours t'en sortir à la Bayrou en disant j'étais pas au courant même s'il sera surement condamné définitivement aussi, Kadhafi il n'y a pas la preuve formelle, ce sera le plus difficile des trois pour le parquet. La tu as une écoute ou il dit "je le fais monter" en parlant d'Azibert, compliqué de se battre contre ça, sauf en éludant comme il le fait, avec parfois la complaisance de journalistes qui ne posent pas les questions qui fâchent en interview.
Insister sur les éléments à décharge du style "il s'est rien passé car j'ai changé d'avis", c'est juste de la comm à destination du public et stratégiquement il a cent fois raison de ne rien lâcher.
Les systèmes de justices indépendantes ou plus généralement les sociétés évoluant dans des pays démocratiques -surtout continentaux- récompensent assez peu l'aveu et l'amende honorable, en tout cas pour les infractions graves. Une fois que tu as avoué, il n'y a jamais de pardon mais au contraire on se sert de l'aveu pour enfoncer encore plus le condamné, en disant "en plus il avoue donc c'est réglé" ou "ses aveux sont intéressés". Alors que les dénégations même devant l'évidence nous forcent à respecter la présomption d'innocence de manière plus poussée qu'en cas d'aveu avant la condamnation et même après condamnation, tu trouve toujours des gens, des journalistes pour revenir sur le procès et ses failles si les faits sont niés, alors que l'aveu éteint tout. A part discrédit grossier sur la décision de justice, notre système permet toujours de dire "il a été condamné mais il clame son innocence".
Dans le Procès Pélicot, autrement plus sordide je l'entends, l'aveu et la prise de conscience de la gravité des faits n'ont pas permis à Pélicot de gratter un an ou une peine de sûreté moins élevée, alors qu'il aurait très bien pu adopter une sorte de défense Chewbacca ou complotiste en disant par exemple que sa femme était en fait au courant. L'absence de "récompense" de l'aveu, même minime, pose problème dans notre justice moderne, car il enferme souvent le prévenu ou l'accusé dans un système de défense désespéré qui n'aide pas la manifestation de la vérité.
On peut aussi évoquer l'affaire, moins importante, du lieutenant rouquin de Mélenchon dont politiquement, les dénégations (pas de témoin des violences) auraient été plus bankable que l'aveu et les excuses qui ont mis fin à sa carrière politique
Paradoxalement, ce sont dans les systèmes totalitaires ou dictatoriaux que l'aveu est le plus "récompensé". Il a dans beaucoup de cas tendance soit à abréger les tortures avant la mise à mort, soit à commuer la peine de mort en détention, ou la détention ou assignation à résidence.
Sarko en tant qu'avocat le sait très bien, et c'est pour ça qu'il ne diras jamais "j'ai fauté, je présente mes excuses aux Français". Ne jamais avouer.
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