Demain, le 3 avril 2006, la concurrence sur la recherche d'un correspondant téléphonique s'ouvre. Le 12, un peu mythique, va disparaître pour laisser la place à un nombre abracadabrantesque de numéros tous plus farfelus les uns que les autres, dont le trait commun sera les trois premiers chiffres, les 1, 1 et 8. Ensuite peuvent venir se greffer 999 compagnies avec chacune leur numéro.
Il y a une chose que l'on peut déjà remarquer, c'est que le marché semble suffisamment porteur pour avoir attiré une bonne douzaine d'opérateurs de télécommunication. Celle qui a souhaité mettre le paquet, avec une campagne de teasing, puis un matraquage publicitaire à l'aide de Sören Prévost et de l'un des Robins des Bois, Pascal Vincent, ne sera pas forcément la grande gagnante de ce concours de celui qui a la plus grosse. Les tarifs sont, à mon humble avis, exhorbitants. Dans cette guerre de dupes, il y aura des morts, c'est à peu près sûr.
Dans ce contexte qui me gêne beaucoup, je suis très mal à l'aise face à ces offensives capitalistes (ça, c'est le double effet HfR : on arrive d'extrême-droite, on se retrouve peu à peu englouti ou réveillé, c'est selon, par une sorte de révélation : le marché n'est pas la panacée.) Et je me demande si le bon sens ne va pas guider les Français vers le site internet pagesblanches.fr. Il permet d'avoir tous les renseignements voulus. De situer sur une carte l'endroit que l'on cherche. On peut même calculer son itinéraire, à pied ou en voiture. Et c'est, hormis le prix de l'ordinateur et l'abonnement à un fournisseur d'accès internet, gratuit.
Evidemment, il fallait qu'un 118 se démarque des autres. Ce sera celui d'Iliad, qui détient déjà l'opérateur téléphonique OneTel, le FAI Free, les cartes prépayées Kertel, un plateau de téléconseillers Centrapel, enfin tout un groupe cohérent de télécommunication. Le 118 de Free-Iliad sera... gratuit, ce qui risque de faire grincer quelques dents chez les concurrents. Dans son communiqué paru aujourd'hui, et qui grille toute la campagne des autres, Iliad précise que ce n'est pas un poisson d'avril. Les traditions se perdent, comme le 12. Mais parfois, ça a du bon.