1976 : Le commencement
C'est la rencontre en Azoulay et Berda. Azoulay est le secrétaire de Sylvie Vartan, alors en pleine gloire et Berda propriétaire d'une petite fabrique de jeans qui créé des pantalons au nom de la célèbre chanteuse pour le compte de Azoulay. Les deux hommes, originaire du même milieu, sympathisent très vite. Berda ne cache pas ses intentions de se lancer dans le disque et demande à Azoulay de s'associer avec lui. Ce dernier, qui connaît parfaitement bien le milieu de la chanson de variétés, accepte. Il lance donc une petite maison de disques portant les initiales de leur nom de famille : AB Productions. C'est le début d'une grande histoire qui dure encore aujourd'hui. Les premiers disques de la société sont un succès dans le monde entier. En effet, les disques de disco inventés par Azoulay sont reconnus internationalement. Mais, rapidement, la société s'enferme dans cette image 'Disco". Berda veut en sortir au plus vite et mettant sur le marché de nouveaux artistes...
1978 : La rencontre avec Dorothée
Jean-Luc Azoulay est au MIDEM de Cannes. Victime d'une intoxication alimentaire, il est hospitalisé pour quelques semaines. Il passe alors ses journées devant la télévision et découvre, un mercredi, une émission pour enfants (Les visiteurs du mercredi) présenté par une jeune femme quasi-inconnue, Dorothée. Séduit par le talent, le charme et le dynamisme de cette jeune animatrice, Azoulay s'arrange pour la rencontrer. La rencontre a lieu et Dorothée accepte d'enregistrer un disque d'histoires parlés pour enfants, pour le compte de AB Productions. Mais, au moment de l'enregistrement dans les Studios AB, avenue Kleber, Azoulay propose à Dorothée de chanter ! Elle refuse catégoriquement, affirmant qu'elle est présentatrice et comédienne, pas chanteuse ! Mais, elle finie par accepter, et enregistre donc son premier disque en tant que chanteuse pour enfant.
1982 : AB se lance dans la télé
Les disques de Dorothée se succèdent chez AB et font un malheur. Rapidement, AB ne chache pas son intention de produire les émissions télé de Dorothée. C'est ainsi qu'est créé l'émission Récré A2, pour Antenne 2. Azoulay et Berda n'ont pas de studios mais loue les capacités de productions de la SFP. L'émission est contrôlée par Jacqueline Joubert, directrice des programmes pour enfants de la chaîne. Mais, au bout de quelques années, Mme Joubert ne supporte plus l'ambition de Dorothée de tout contrôler : elle décide donc de la mettre en retrait dans l'émission et de confier la chanson du générique à sa rivale : Marie Dauphin ! S'en est trop pour Dorothée qui se fâche avec cette dame et, poussée par ses deux compères Azoulay et Berda, quitte Antenne 2.
1987 : Dorothée arrive sur TF1, Berda se frotte les mains
Evincée par Joubert, Do claque la porte de Antenne 2, entraînant avec elle certains de ses collaborateurs. Durant l'été 87, Dorothée, Azoulay et Berda signent un contrat avec TF1, la chaîne toute fraîchement privatisée. AB Productions va alors produire plus de 20 heures d'émission habdomadaire pour TF1 ! Pour ceci, AB se libère des moyens de la SFP, très chères et trop lourds et lance sa propre structure de productions, AB Télévision. La société, qui atteint les 200 millions de chiffres d'affaires, achète des anciens hangars SNCF à la Plaine St Denis. Les premières émissions de Dorothée sont produites ici, dans des conditions très difficiles. Les directeurs de AB vont même jusqu'à dormir sur place ! Mais, rapidement, les idées novatrices de Azoulay et Berda vont merveille : les jeunes téléspectateurs sont séduits. Le Club Dorothée atteint les 60% de parts de marché ! Du jamais vu ! 1990 : Les débuts dans les sitcoms
A la fin des années 80, fort du succès du Club Do, Azoulay sent que le moment est venu pour lui de se lance dans autre chose. C'est alors qu'il est tenté par une nouvelle forme de programme télé : la sitcom. Il a découvert de style, inédit en France, aux Etats-Unis. Le principe est simple : des jeunes comédiens, seulement des tournages en studios, des rires enregistrés et des scénarios conçus pour toute la famille. Azoulay lance alors en 1990, sa premoère vraie sitcom : Premiers Baisers ! Chaque épisode est tournée enune journée et coûte environ 400.000 francs à AB. C'est la série la moins chère de l'histoire de la télévision française ! Et, en plus, c'est un vrai succès ! D'abord programmée dans le cadre du Club Dorothée, TF1 décide donner sa chance à la série tous les soirs à 18H30. L'audience est, encore une fois au rendez-vous... Azoulay continue alors sur sa lignée et lance, environ tous les ans, de nouvelles séries : Hélène et les garçons, Le miel et les Abeilles, Les filles d'à côté, Les Années Facs, Le miracle de l'Amour, Les Garçons de la plage, Le collège des coeurs brisés, Un homme à domicile, L'école des passions, Studios des artistes, Cas de divorce, La Philo selon Phillipe, Les années bleues, Pour être libre... On pourrait continuer la liste longtemps. Dans le même temps, les comédiens stars de ces séries, enregistrent des disques chez AB. Ainsi, Hélène vends près de 3 millions de disques, Christophe Rippert fait un tabac chez les adolescentes... AB est au mieux de sa forme...
1996 : Le début de la fin de l'ère Azoulay
Le système AB mis en place par Azoulay est certes toujours rentable mais commence à s'essoufler. Dorothée ne se fait plus toute jeune et le public se lasse des séries pastelles made in Azoulay. Pour enrailler ce phénomène, Berda lance les grandes maneouvres. Il rachète 95 millions de francs, Hamsters Productions, société productrice des séries Navarro et L'instit. Et, surtout, il annonce clairement son intention de se lancer dans la télévision numérique et lance en Février 96 sa première chaîne AB Channel 1. Dans les semaines qui suivent, une vingtaine d'autres sont lancées, dont une de sexe et une de sports ! Le 23 Décembre 96, la commercialisation du bouquet AB Sat est officiellement mise en place. Berda croit en son bouquet, il va vite déchanté ! Dans le même temps, le 30 Aout 1997, le Club Dorothée est supprimé et la plupart des sitcoms AB disparaissent de l'antenne de TF1. TF1, actionnaire de TPS, ne veut plus entendre parler de AB, propriétaire de AB Sat ! La rupture est définitive entre les deux groupes.
1998 : L'existence du groupe est mis en danger
En 98, tout va mal pour AB. Le bouquet AB Sat est un échec commercial complet. L'action AB à la bourse de New-York s'affondre et tombe sous la barre des 2 dollars ! Malgré le rachat de RTL9 en Mai, les déficits continue à se creuser. Berda lance alors une grande offensive. Il veut devenir un éditeur de chaîne thématiques et propose la diffusion de ses chaînes à ses deux rivaux : Canal Satellite et TPS. Ils acceptent. Dans le même temps, Berda lance un plan social et supprime près de 110 emplois sur l'ensemble des activités du groupe. Les sociétés de productions de séries sont au plus mal. AB Productions ne produit plus qu'une seule série (Les vacances de l'amour).
1999 : Après la pluie, le beau termps
Après des pertes records de près de 360 millions en 1998, les choses semblent aller mieux en 99. Les abonnés aux chaînes thématiques augmente sur Canal Satellite et TPS et Berda arrive à redresser RTL9. Pour la première fois depuis 2 ans, le groupe engendre des bénéfices au premier semestre 99. En Juillet, Berda cède à Azoulay 80% du capital des sociétés AB Productions et Hamsters pour 40 millions de francs. La même année, Berda s'empare de la chaîne allemande Onyx et signe un accord avec Europe Régies. Tout semble donc aller pour le mieux pour nos deux compères. Groupe AB peut, semble-t-il entamer l'an 2000 avec sérénité !
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