hfrBaXtER a écrit :
juste, concernant les voitures électrique: ces dernières années on a quand même très bien progressé dans ce domaine: les caractéristiques sont presques les mêmes que les moteurs à explosion (il ya eu des courses de cote en voiture électrique: ça marche pas mal du tout ) et, niveau tarif, mis à part l'électricité et la location des batteries (deux prix qui pourraient nettement baisser en cas de production massive)
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Concevoir un moteur électrique très coupleux/puissant (pour la compétition), c'est pas compliqué. Si je me souviens bien, le premier véhicule à avoir dépassé la vitesse de 100 km/h était mû par un moteur électrique, et c'était à la fin du 19è siècle.
Le problème est de concevoir un moteur coupleux/puissant, qui le restera longtemps (au niveau de l'autonomie (fonctionner longtemps avant recharge) et éventuellement de la fiabilité (fonctionner longtemps tout court)), qui ne sera ni trop encombrant ni trop lourd, et qui sera non polluant. Et à mon avis, c'est surtout sur ce dernier point que ça coince. Dire qu'un moteur électrique ne pollue pas est, comme on dit chez nous, une grosse couillonnade
. Ca ne pollue pas lors du fonctionnement. OK, y a pas de rejets directs. Mais l'électricité, il faut bien la produire à un moment où à un autre. Et là, il est inconcevable de dire que ça ne pollue pas. De même, il faut la stocker, et on arrive au problème des batteries. Durée de vie de quelques années (au mieux ?). Et après ? Décharge ? Bah, c'est rempli de crasses une batterie. Recyclage alors ? Ce serait bien, mais c'est _loin_ d'être facile à faire. Et le recyclage demande de l'énergie. Energie qu'il faut produire. En polluant...
hfrBaXtER a écrit :
... si à ça on ajoute toutes les solutions alternatives dont tu parles, j'estime quand même qu'on peut facilement trouver un compromis pour remplacer les moteurs à essence ...
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Y a deux aspects à envisager.
"Trouver un compromis facilement" : remplacer les moteurs à essence, c'est "facilement" faisable. Mais à long terme. Plusieurs dizaines d'années à mon avis. Pourquoi ? Parce qu'il est à mon avis utopique d'imaginer qu'on pourra un jour dire "voilà, dans 3 ans les moteurs à essence seront de l'histoire ancienne". Combien de millions de voitures sur terre ? Sachant en plus que des moteurs à essence, y a pas que dans les voitures qu'on en utilise. On ne pourra pas changer en un claquement de doigts un système vieux de 100 ans, et qui, en plus, contente tout le monde en termes "pratiques" (donc, en excluant l'aspect pollution). Il ne faut pas se limiter à imaginer son p'tit plein de 50 l pour la voiture et 3 l pour la tondeuse. C'est de millions de pleins de 50 l qu'on parle.
Un rapide calcul, tout ce qu'il y a de plus approximatif :
En Belgique, 4 millions de voitures particulières pour 10 millions d'habitants. J'extrapole, et j'imagine 1 voiture pour 3 personnes, et ce pour les 2 milliards d'habitants des pays dits "industrialisés". Ca fait 2*10^9 / 3 = 667 millions de voitures. Le kilométrage moyen annuel est d'environ 10000 km. Ca fait en moyenne 27,4 km par jour. Donc, les 667 millions de voitures parcourent 667*10^6 * 27.4 = 18,3*10^9 km. 18 milliards de kilomètres parcourus par jour ! La consommation moyenne est disons de 7 l/100 km. Ca représente 1,279*10^9 litres de carburant par jour. Soit 1.279.000 mètres cubes (à ce niveau, j'espère que vous m'excuserez d'avoir viré les décimales
). Ca représente le contenu d'une cuve cubique de 108 mètres de côté. Rempli à ras-bord de carburant. Et ça, c'est en comptant que les habitants des pays "sous-développés" (
) n'ont pas de voiture, que les avions ne volent pas, que les bateaux ne naviguent pas, et que l'industrie se passe de moteurs à essence. Bref, on est LOIN (très loin) du compte.
D'un autre côté, il y a "Trouver un compromis rapidement". Là aussi, c'est envisageable. On peut (en réalité, il vaut mieux dire "on pourrait" ) rapidement diminuer un peu la part du pétrole. _Un peu_. Pas le remplacer complètement.
En gros, on peut faire soit facilement, soit rapidement, mais pas les deux en même temps. Comme souvent, d'ailleurs.
Il faut voir aussi ce qu'on peut retirer d'un changement de source énergétique. Il ne faut pas croire que "100 millions de voitures tirent leur énergie d'autre chose que le pétrole" équivaut à "100 millions de voitures ne polluent plus". Dans une grande majorité des cas, remplacer le pétrole par une autre source d'énergie revient à remplacer une forme de pollution par une autre. Le colza par exemple, c'est bien. Il semblerait qu'à l'utilisation, ça pollue moins que le gasoil. Super. Euh oui, mais ça pollue aussi à la production. Pour avoir un bon rendement de culture, il faut des engrais (pollution). La transformation de la plante en carburant demande de l'énergie (pollution). Le principe même de la culture est "polluant". En effet, un sol cultivé retient captif beaucoup moins de CO2 qu'un sol de type "prairie". Ajoutons à cela la modification de l'écoulement de l'eau par exemple... Si on veut faire un "écobilan", il faut le faire sur tout. Pas uniquement sur une petite partie (même si cette partie est particulièrement intéressante).
C'est un peu comme le jeu des questions cons. "Tu préfères quoi ? Avoir des bras jusque par terre, ou bien avoir des dents en mousse ?". Ici, c'est un peu pareil. "Il vaut mieux quoi ? L'effet de serre ou bien la pollution des sols et des nappes phréatiques par des métaux lourds" ? C'est un exemple...
Si on s'en tient à la définition du mot pollution (dans le sens premier, dégradation d'un milieu naturel par des substances chimiques, des déchets industriels), il ne faut pas oublier un truc : la vie pollue. Respirer, c'est modifier la composition chimique de l'environnement. Toute activité a une incidence sur l'environnement. Il faut arriver à en limiter les aspects négatifs, c'est sûr. Vouloir trop bien faire (dans ce cas, j'entends "vouloir supprimer complètement toute pollution), c'est non seulement impossible, mais en plus, ça risque d'amener plus de mal que de bien.
Finalement, pour répondre à la question de départ "on va s'en sortir ?"... Si "on" = "nous", je dirais oui. Si "on" = "nous + nos enfants + leurs enfants + ...", je dirais que c'est pas certain, et surtout qu'il faut voir à quel prix.