Pierre Foglia (journaliste et chroniqueur au journa Lapresse de Montréal: Ai-je le droit, comme agnostique, de m'agacer de pratiques hystériques qui, si elles nous étaient rapportées par un anthropologue de retour de chez les Pygmées Wayouyous nous feraient sourire?
Réponse: Du moment que ce n'est qu'un sourire jaune mais sans préjugé comme ce fut le cas des anthropologues et ethnologues, il n'y a pas longtemps encore. Tout le monde a dû voir le film "La Vénus noire" d'Abdellatif Kechiche qui relate bien ce passé où l'on riait à se fendre en quatre à la vue d'une hottentote ou d'un pygmée. Mais, de la religion, vous pouvez en rire, c'est bien, ça remet en place ces religieux qui vivent dans leur bulle et qui cherchent à imposer leurs vues. Je suppose que lorsque vous parlez de religieux, ce sont les juifs, chrétiens et musulmans que vous visez, bien que vous sachiez qu'il y en a d'autres, de religions, plus pacifiques et tolérantes, envers les hommes et les animaux, plus raisonnable et plus scientifiques.
Foglia: Ai-je le droit de m'étonner de la présence d'un imam dans certains abattoirs pour bénir les foutus poulets? J'ai milité toute ma vie pour que les écoles soient laïques, j'aurais dû commencer par militer pour la laïcité des abattoirs.
Réponse: Vous réalisez donc que vous n'en avez pas exigé assez, c'est l'évacuation complète du religieux que vous auriez aimé, comme du temps du marxisme-léninisme. Je suppose que de voir une femme passer avec un fichu sur la tête doit vous donner des maux de tête... Les mini-jupes de la laïcité pour les écolières de 14 ans procurent plus de délices et de satisfaction et sont, par conséquent, des signes d'égalité, de justice et de démocratie dans les écoles et sur les trottoirs des villes. Bref, les abattoirs, c'est-à-dire l'abattage animal, seraient soumis à quelles règles laïques, celle de la science? C'est moi, alors, qui sourit ici, parce que, oui, vous êtes trop moumoume et vous donnez dans le plus Bambi des anthropomorphismes quand vous dîtes qu'il est complètement débile d'égorger poulets, veaux, moutons, bœufs en s'assurant qu'ils sont bien conscients puisque c'est la conscience même de l'animal, au moment où le couteau lui tranche la gorge, qui fera que sa viande sera vraiment halal ou cachère? C'est ça, vous demandez-vous, la conscience qui détermine si oui ou non la viande est sanctifiée? À vous dire, honnêtement, je ne savais pas cela. Léon Tolstoï, dans son fameux et excellent livre sur les chevaux "Kholstomer", que l'on trouve aujourd'hui sous le titre "Le cheval" est plutôt précis sur le sujet de l'égorgement. Il faudrait que je vous trouve ça, Tolstoï; il était en outre végétarien et connaissait très bien les chevaux.