freewind Soliste en MAJEUR | boooking a écrit :
Concernant SPhoenix, elle utilisait du MOX pour produire la chaleur nécéssaire, MOX qui venait du traitement des déchets, ainsi que du plutonium militaire ?
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j'ai capté ça aussi...
...Superphénix est le premier prototype mondial en vraie grandeur (1200 mégawatts électriques) de réacteur surgénérateur. Sa mise en service en 1988 avait été saluée par les spécialistes du monde entier, comme une réussite primordiale pour l'avenir énergétique de l'humanité (source d'énergie infiniment renouvelable). Son démarrage suivait douze ans de fonctionnement comme une horloge du prototype de base Phénix (250 mégawatts).
Dès avant la construction, en pleine crise pétrolière des années 1973-80, le gouvernement savait que Superphénix allait coûter 2 à 2,5 fois le prix d'une centrale nucléaire conventionnelle, soit de l'ordre de 25 milliards de francs. C'est le prix à payer pour toute tête de série. Personnellement, j'étais à cette époque plutôt opposé à cette opération (trop chère, prématurée), mais le gouvernement en avait décidé autrement, et la cour des comptes ne l'avait nullement épinglé.
Campagnes de dénigrement
Ce qui est sujet à critique, donc, c'est surtout l'excédent de dépenses de fonctionnement, estimé à ce jour à une dizaine de milliards de francs sur 10 ans. Mais d'ou proviennent-ils ? D'abord, d'incidents techniques divers et variés - Un prototype coûte plus cher à construire et à faire fonctionner. Aucune des difficultés rencontrées n'a cependant mis en cause la viabilité de cette filière. - La deuxième cause de surcoût, et la plus lourde de très loin, a été un défaut de production d'électricité, donc de recettes. Il n'y avait aucune raison à priori pour que Superphénix fonctionnât moins bien que Phénix. Au total, les périodes de production normales n'ont cependant été que de 30 mois. La production d'électricité aurait dû rapporter 12 milliards de francs, elle n'en a fourni que 2 milliards. Pourquoi une telle " défaillance " ? La véritable raison en a été moins technique que politico-administrative.
Quinze années durant on a assisté au déchaînement d'une succession de campagnes de dénigrement, orchestrées par le puissant lobby international de l'antinucléaire. L'objectif, sous couvert de protection de l'environnement et des personnes (alors que ce type de surgénérateur est particulièrement sûr), était de bloquer tout développement futur du nucléaire civil. A cette fin, les moindres incidents ont été exploités à grand renfort d'assertions mensongères, par des groupes de militants quasi-professionnels, afin d'exercer une pression permanente sur l'opinion publique.
Et, face à cela, on a assisté aux lâchetés successives d'une administration terrorisée par les hésitations politiciennes d'élus déboussolés en mal de votes verts. La Cour des comptes aurait pu stigmatiser ces lâchetés. On ne doit pas investir dans la recherche quand on n'a pas le courage d'aller jusqu'au bout de ses programmes. On le voit bien avec Ariane V: tout changement de " génération " technologique implique son lot nouveau de difficultés.
Mais dans le climat d'hystérie collective environnant Superphénix, chaque panne semblable à celles qui immobilisent quotidiennement des avions sur les aéroports, a toujours été suivie de la même décision: on arrête tout, et cela non pas pour quelques heures ou quelques jours, mais pour des mois et des années de discussions stériles, tergiversations et lâches renoncements. Imagine-t-on pareille attitude dans le domaine des appareils ménagers, qui causent chaque années plusieurs milliers de décès ?
D'arrêt en arrêt, de report en report jusqu'à la forclusion nécessitant le renouvellement de l'enquête publique d'autorisation en 1993, le lobby antinucléaire a, par une manipulation exemplaire de l'opinion, réussi le tour de force d'interdire la production d'électricité pendant les trois quarts de la durée d'existence de la centrale.
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