Ce topic se place dans la perspective de la fin de l'épidémie dans les pays dits riches.  
  Le sida c'est fini, en tant que maladie mortelle . les traitements ont suffisamment progressé pour avoir rendu la vie comparable médicalement parlant , à celle des personnes non infectées. Le vécu social des malades est normal ou catastrophique selon le milieu social et culturel de la personne atteinte, mais cela est un autre problème.
  La fin du sida "mortel" , qui remonte à 1996 avec les trithérapies , est de plus en plus évidente, et c'est précisément parce que le sida , le vrai, est fini dans les pays dits riches, que les pratiques à risques sans préservatif se remultiplient et peuvent laisser penser que l'épidémie va reprendre.  
  Jusqu'à il y a 4 ans, l'effet préventif des traitements à surcompensé la reprise des pratiques sans préservatif. Les séropositifs sous trithérapies sont globalement non contaminants, seules les personnes non dépistées et sans traitement transmettent le virus. Autant de personnes soignées, autant de contaminations en moins.  
  Mais quand des personnes non atteintes sont plus facilement contaminables ( homosexuels à cause de la muqueuse anale plus fragile ) , il suffit de peu de personnes encore contaminantes pour que le virus se répandent facilement auprès d'elles, en particulier avec les  personnes séronégatives qui utilisent moins le préservatif : ainsi , chez les gays , les nouvelles contaminations ont repris d'environ 40% depuis 5 ans ( accélération rapide récente ). Chez les hétéros, la baisse s'est stabilisée, mais ils ne baissent plus pour les mêmes raisons ( et s'il n'y a pas de reprise c'est parce que les hétérosexuels sont beaucoup moins contaminables par leurs partenaires, l'effet préventif des traitements est encore suffisant  )  
   Mais attention ! ces données européennes , parisiennes, londoniennes, sont aussi décevantes que liées à une très mauvaise politique qui est susceptible d'être modifiée. La situation française est mauvaise car c'est la cacophonie entre les cents petites, moyennes ou grosses structures préventives, qui ne parlent pas en phase, et qui sont toujours engagées dans la voie de l'échec décrit ci dessus;
  On comprend mal pourquoi avec des traitements qui rendent non contaminants, on n'arrive pas à faire mieux , malgré la baisse inéluctable de l'usage du préservatif. Sans doute est-ce exactement la même chose ailleurs ? Eh bien précisément non, pas du tout !
  Les nouvelles contaminations sont en baisse de 75% à San Francisco chez les gays les plus contaminés, les plus "bareback".  
  Les causes de résultat spectaculaires sont à mon sens connues, faciles à identifier, et inévitablement, le modèle qui réussit a une vocation et une seule : être imité, peu à peu, dans tous les pays, y compris ceux qui n'ont pas crû à la solution californienne , ce laboratoire que les sceptiques attendaient au virage , annonçant son échec assuré, pour finalement constater que Paris/Londres = + 40% et San Francisco = - 75%
 
   Les responsables de la prévention française les plus "timides", ( ceux qui sont en poste et que nous contestons ),  temporisent en attendant le prochain traitement qui ressemblerait à un hybride entre le traitement préventif actuel et un vaccin, à savoir une pilule qui protègerait comme un vaccin mais pour un temps moyen de quelques mois ( donc moins contraignant qu'un traitement préventif quotidien et plus sûr qu'un traitement préventif occasionnel ). Faussement rentable et surtout très risqué à la vitesse où repartent les contaminations dans une population "à bout" , avide de renaissance dans sa sexualité et totalement insensible aux campagnes traditionnelles dont on peut dire qu'elles n'ont ni résultat ni aucune chance de succès ( voir l'article sur Didier Lestrade , le fondateur d'Act-up qui explique pourquoi il ne met plus de capote après avoir été le promoteur le plus ardent de la pénalisation des séropositifs qui n'en mettaient pas ).  
 
   Que ce topic fasse date et soit lu rétroactivement dans quelques années, si jamais Paris continue sur sa politique actuelle en allant droit dans le mur , qu'on ne dise après que l'on ne savait pas !
  Soyons optimiste : le sida maladie mortelle , c'est fini depuis 15 ans, mais l'épidémie VIH probablement va l'être aussi , même si les 2 années qui viennent vont voir apparaitre des évolutions très divergentes selon les pays , car les politiques de communications préventives deviennent très différentes, et c'est très précisément la dessus que je lance cette discussion , car ce n'est pas la science ni l'argent qui sont à l'origine de la divergence entre San francisco et Paris, mais la politique de com' !