Interview de Bob Sinclar par la FNAC...Je comprends mieux pourquoi III est complètement raté...Il a rien branlé dessus (cf dernier paragraphe)...
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Après avoir installé sa disco mâtinée de french touch sur les Champs-Elysées, le DJ, toqué de J.-P. Belmondo, continue à faire le show sous son seul nom. Plus que jamais branché club, il élargit néanmoins sa démarche musicale en s?associant avec l?équipe de Cerrone. Bob Sinclar aime le mouvement. Rencontre avec un acteur de la scène électro, qui ne connaît pas la crise.
Fnac.com : ce qui vous a amené à entrer dans cette partie ?
Bob Sinclar : En 1988, je commence à sortir en boîte. Je vais au Palace et là, le rap commence à changer. C?est la fin du hardcore, beaucoup de rappeuses apparaissent.. En même temps, l?album « 3 Feet High and Risin ? » de De La Soul est joué dans les clubs. Pour moi, toute cette ère Native Tongues, c?est la révolution. Ça bouleverse mon psychisme, c?est le flower power, c?est frais et ça correspond plus à mon feeling que Public Enemy. Je commence à acheter des disques. Puis des platines. Quand je vois un DJ mixer, je passe 20 heures devant lui. En 1990, je rencontre Alain (DJ de l?historique boîte parisienne chez Roger) qui m?initie à la soul et me montre comment les mecs construisent, grâce aux samples, de nouveaux morceaux à partir d?anciens. Je commence à me renseigner sur les samplers. J?apprends à m?en servir et on se lance dans les soirées. Comme on ne peut pas faire de rap et que la house est monopolisée par la scène gay, on se tourne vers l?acid jazz. Les Brand New Heavies et Jamiroquai mettaient des musiciens sur des beats de hip-hop. Ça, on pouvait le faire. Donc, on fait un disque, puis deux. On met le stock dans une voiture et on part en direction de l?Angleterre, Là, il faut qu?on vende tout dans la journée. On ne peut pas se permettre de repartir avec nos disques.
Vite, vous montez un label?
Oui, on a tout de suite eu la volonté de créer nos propres sons. À l?image des petits labels anglais et américains. En 1994, on monte Yellow. En Angleterre, Mo?Wax et Talkin? Loud commencent à cartonner, on voit qu?il se passe quelque chose et on a envie d?en être. À la même époque, je rencontre Cutee B, qui produit un rap joué. Lui apporte la musique, moi, les samples. Sur le plan marketing, on comprend tout de suite que l?image est importante.
Vous n?hésitez pas à mener de front business et artistique. Ce n?est pas si courant?
C?était obligé. Je crois que les artistes, de tout temps? Bon, en tout cas, moi, j?ai fait les deux.
Vous démarrez bien avec le titre Indian Vibes?
Au départ, c?est un pseudo bootleg. On tombe sur le titre d?un jazzman, on trouve ça fantastique et on sort l?original. Comme le titre cartonne, on le refait avec une nana qui joue de la cithare, un beat samplé et Virgin le prend tout de suite. 100 000 exemplaires vendus. Ensuite, Paul Weller l?a repris. Plutôt un bon démarrage? Mais à l?époque, on était jeune, on a pas bien dealé ça.
Ensuite, vous passez à votre propre musique?
Oui, mon premier album s?appelait « A Finest Fusion of Black Tempo », un titre un peu pompeux, je reconnais. C?était une compile réalisée avec Cutee B où on invitait des rappeurs français sur des beats samplés de James Brown. Au début, nous voulions nous investir dans le rap français mais on comprend vite que ce n?est pas notre truc. À ce moment, Dimitri from Paris et Kid Loco nous rejoignent. De mon côté, je fais Mighty Bop, la Yellow 357 et Reminiscence Quartet. À ce stade, j?enregistre toujours dans ma chambre sur un quatre pistes K7. En 1997, je fais un premier maxi, « A Space Funk Project ». Autour, de Motorbass à Daft Punk, tout le monde fait du up-tempo. Moi, j?ai envie de faire des titres un petit peu plus dansants. Donc, je commence à sampler autre chose que les JB?s et me tourne vers les Ohio Players.
L?époque où la funk devient disco?
Exactement. Aux États-Unis, on parle simplement de danse. Des titres qui tournent à 126, 127 bpm. Je fais mon premier maxi et le fais écouter à Alain sans lui dire que c?est moi. Il trouve ça super. Bon signe. On en vend six, sept mille. J?en fais un deuxième, un troisième. Puis je rencontre Thomas Bangalter (la moitié de Daft Punk)qui arrive avec Stardust, une grosse bombe. Il me propose de faire un remix, en échange, je lui demande un truc pour mon album. En fait, c?est comme ça que j?ai créé « Paradise » Mon premier disque est en fait une compile de maxis. Comme cette musique me ressemble sans me ressembler, je crée un personnage. Avec un film que j?adore, Le Magnifique. Bob Sinclar, ça me plaît. Un espion à la française avec des moustaches, personnage disco genre Cerrone. L?idée, c?était de rigoler. Et, effectivement, on a beaucoup ri. Puis on a réalisé que l?impact sur les clubs était monstrueux. D?un seul coup, il y avait de la demande dans le monde entier. Qui est ce DJ ? Je me suis retrouvé en couv? de DJ magazine, on m?appelait du monde entier.
Comment vous débrouillez-vous avec les samples ?
L?album en était rempli et il a fallu tout déclarer. Une galère. Grosse. Les deux tiers des droits y sont passés. Ne reste que des clopinettes. Mais le buzz de l?artiste est là. Le nom est installé. À moi de faire mes preuves. Sur mon disque suivant, « Champs-Élysées » je continue à sampler mais il y a aussi des musiciens et des chansons. Là, j?affiche une volonté d?aller vers les radios. Pas dans l?idée de retourner sa veste mais de faire un disco un petit peu plus produit.
L?expérience de travailler avec des musiciens ?
Ça change, le son n?est pas le même. Nous, ce qui nous intéresse, c?est de faire du neuf avec du vieux. Remettre le son de l?époque avec la dynamique d?aujourd?hui. En studio, on n?a plus la même gestion de la musique. Aujourd?hui, le son est plus carré, plus froid. Comme nous voulons retrouver la chaleur d?avant, on rachète tous les hotboards de l?époque. Sauf la table de mixage. La compression d?aujourd?hui est monstrueuse. Le problème, ce sont les aigus et les médiums numériques. Une catastrophe. C?est pour cela qu?on sample les batteries de l?époque et qu?on rajoute la dynamique d?aujourd?hui.
Puis vous vous attaquez à Cerrone?
Je le rencontre à la suite de I Feel for You. Il me propose de faire une compile (de ses titres) mixées. Ça tombait bien, je n?avais rien de prévu dans l?immédiat et dans mon domaine il faut toujours avoir de l?actualité. Je fais ce « Cerrone by Bob Sinclar » qui marche fort. Je pense l?avoir bien trituré, le répertoire de Cerrone.
La rencontre avec le personnage?
Il n?a pas beaucoup d?humour mais c?est une légende. Au départ, il a un catalogue énorme. Ce qui a été le plus impressionnant pour moi, ça a été de rencontrer son équipe. Alain Wizniak, Lene Lovich... Cerrone, c?est juste un chef d?orchestre qui réunit des gens pour faire de la musique. Il avait commis l?erreur de rester sur le violons et de ne pas partir électronique après le succès de Supernature. Pour mon troisième album, j?ai pris son équipe et notamment Alain Wizniak. Lui avait tous les synthés de l?époque, comme je samplais déjà ces sons, je me suis dit que ce serait une bonne idée de les refaire avec lui. D?habitude, je fais tout tout seul. C?est un peu du bidouillage. Là, Lene Lovich a écrit les textes, Wizniak les mélodies, moi, les productions. C?est vraiment un ping-pong. La première fois où on ne fait pas de pièces rapportées. D?habitude, je fais facilement six, huit titres. Le reste, c?est la lutte, la punition. Là, le travail a été facile."
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En gros III n'est pas de Bob Sinclar mais a été fabriqué de toute pièce par l'équipe de Cerrone...Tout s'explique face à la médiocrité de cet album...Bob Sinclar, le nouveau Sulitzer de la musique électronique ?
...Quelle déception...
Message édité par syntaxx_error le 24-02-2003 à 22:48:33