Pas certains que les chansons patriotiques ( encore, celle là est légère, il doit y avoir du lourd dans la Christian Music des USA ) marchent follement chez nous.
Bon, tout le monde, même en France connait son "I will always love you" interprêté par Whitney Houston ...
Perso, je n'aime pas trop cette chanson. Mais en fait, ça dépend de l'interprétation.
Il y a eu un article extrêmement intéressant sur "I will always love you", Bodyguard et la carrière de Whitney Houston, apparu dans le Monde.
LE MONDE - Août 2005 :
http://www.lemonde.fr/web/article/ [...] 205,0.html
I WILL ALWAYS LOVE YOU
Il existe trois modes d'appréciation de I Will Always Love You : la plus belle chanson d'amour du monde, une insignifiante bluette à l'eau de rose ou un infâme slow dégoulinant de sirop. L'époque a la musique qu'elle mérite. Les années 1990 consacrent les divas à la technique vocale si irréprochable qu'elle ne laisse place à aucune aspérité : Céline Dion, Mariah Carey ou Whitney Houston.
Tout sourit alors à la jeune chanteuse noire - elle n'a pas encore atteint sa trentième année -, surtout célèbre en France pour avoir enduré en 1986 les avances sexuelles de Serge Gainsbourg, sur le plateau d'un Michel Drucker livide. Ce n'est plus qu'un lointain souvenir : son agresseur vient de disparaître et I Will Always Love You occupe pendant quatorze semaines la tête du classement américain - du jamais vu - en s'écoulant à 5 millions d'exemplaires.
Mieux, Whitney Houston peut rêver de faire carrière au cinéma. La chanson accompagne en effet à l'hiver 1992 un film assassiné par la critique mais qui sera un des plus grands succès de la décennie au box-office. La chanteuse fait ses débuts d'actrice dans The Bodyguard, de Mick Jackson, un mélange de thriller et de mélodrame tout à sa gloire. Elle y interprète la plus grande cantatrice pop de tous les temps, flanquée d'un garde du corps qui n'a rien de patibulaire puisqu'il a les traits du playboy Kevin Costner.
Dans son Encyclopédie du rhythm'n'blues et de la soul (Fayard), Sebastian Danchin relève avec à propos que "même en cette fin du XXe siècle, une telle formule ne pouvait fonctionner qu'avec une femme, dans la mesure où jamais l'opinion publique américaine n'aurait accepté qu'un chanteur afro-américain puisse séduire à l'écran une star de race blanche".
Whitney Houston est la nouvelle fiancée de l'Amérique, toutes races confondues. C'est à elle qu'a échu d'interpréter The Star Spangled Banner, l'hymne national, devant les pilotes de la guerre du Golfe accueillis en héros.
Le choix de I Will Always Love You ne doit rien au hasard. C'est un classique de la musique country, signé et enregistré par Dolly Parton en 1974. Le faire interpréter par Whitney Houston est un coup génial de "crossover", stratégie visant à briser les barrières de genre pour fédérer le plus large public.
Derrière l'irrésistible ascension de la chanteuse, on trouve un nabab de l'industrie du disque, Clive Davis, ancien patron de CBS, qui a fondé la maison Arista. Il n'a pas eu à prospecter bien loin pour repérer sa protégée. Whitney Houston est l'héritière d'une prestigieuse lignée de vocalistes, fille de Cissy Houston, fondatrice des Sweet Inspirations, un des ensembles de choristes les plus réputés des années 1960. Sa cousine est riche, chanteuse et célèbre, elle se nomme Dionne Warwick. Pour la jeune fille, le plus difficile est de choisir entre les deux voies royales qui s'offrent à elle : la chanson, depuis que, à l'âge de 11 ans, elle a débuté comme soliste dans une église de Newark (New Jersey) ou le mannequinat, après avoir posé pour les magazines Glamour et Vogue.
Clive Davis l'aidera à trancher. Dès son premier album, en 1985, Whitney Houston s'impose à la fois dans les classements pop et rhythm'n'blues. I Will Always Love You permet d'aller plus loin, de séduire l'Amérique profonde, au sud de la ligne Mason-Dixon, en flattant son patrimoine. En tant que tube, cette chanson a déjà eu deux existences avec son auteur.
Souvent associée, en raison de son tour de poitrine, à un poster pour cabines de camionneurs, Dolly Parton est une compositrice talentueuse qui joue avec humour de son image - elle débute d'ailleurs sa carrière avec Dumb Blonde , soit "blonde stupide".
Tout semble l'éloigner de Whitney Houston, de dix-sept ans sa cadette - soul contre country, Nord industriel contre Sud rural, New Jersey contre Tennessee, "black" filiforme contre Barbie plantureuse -, si ce n'est une "success story" comme les Américains en raffolent. Dolly Parton n'est pas, elle, une enfant de la balle, mais la quatrième des douze enfants d'un modeste planteur de tabac, qui loge sa progéniture dans une cabane en rondins au milieu de collines isolées. Son Hollywood se nomme Nashville, Mecque de la musique country, où elle chante dès l'âge de 12 ans.
La première version de I Will Always Love You est une pure ballade appalachienne. Un adieu déchirant, avec piano, guitare sèche, pedal steel et récitatif à la fin, qui s'adresse probablement à Porter Wagoner, le mentor de Dolly Parton, dont elle décide de se séparer. La chanson est numéro 1 dans sa catégorie. Elle le sera encore en 1982 avec un remake enregistré pour le film The Best Little Whorehouse in Texas, de Colin Higgins (stupidement traduit en français par La Cage aux poules). Comme le suggère le titre original, Dolly Parton joue, face à Burt Reynolds, la tenancière d'un bordel. I Will Always Love You y est lesté d'un harmonica pleurnichard et de cordes envahissantes.
Mais là encore, crossover. Dolly Parton se sent à l'étroit dans l'univers fermé de Nashville. Elle est devenue une star internationale en se tournant vers le cinéma et de plus en plus vers la pop, jusqu'à flirter avec le disco. Sans pouvoir toucher le public noir.
Chanté par Whitney Houston ou Dolly Parton, parfois enlaidi dans d'écœurantes versions instrumentales, I Will Always Love You mène toujours sa vie de tube en figurant souvent dans les compilations pour mariages. L'assistance l'interprète comme une promesse d'amour éternel après l'échange des alliances, alors que c'est un chant de séparation.
Version de 1982 ( Film The Best Little Whorehouse in Texas )
http://www.youtube.com/watch?v=_utP1mGoutQ
Version de 1994 ( Grammy Awards )
http://www.youtube.com/watch?v=7QS6V70a8F8
Version 2001 ( émission TV "live in Texas" )
http://www.youtube.com/watch?v=4McPds4R1LA
Version 2002 ( TV Suède )
http://www.youtube.com/watch?v=11911u4DYSE
Version 2007 ( Hommage à Porter Wagoner, son mentor 80 ans )
http://www.youtube.com/watch?v=08QW_H6UOEU
Rappelons que cette chanson ... c'était pour lui lorsqu'elle a voulu le quitter professionnellement.
J'aime de préf la version 1982 larmoyante certes et 2001 en 100% acoustique. Mais bon, à petite dose ...
Message édité par laurent781 le 22-12-2007 à 15:07:02