Une émission à réécouter sur France Culture
https://www.franceculture.fr/emissi [...] -histoires
L'anthropologie a mené Marc Higgins à toutes sortes d’aventures : des prisons londoniennes aux babouins de Namibie en passant par les limaces.
Jean-Jacques Camarra, quant à lui, est biologiste. Il a passé sa vie dans les hauteurs pyrénéennes, aux côtés des ours.
Mark est un anthropologue anglais de 42 ans. Ses travaux portent notamment sur la vie quotidienne et l’environnement, l’habitat et tout ce qui entoure l’Homme. Élevé dans une banlieue de Londres, il a vite développé un intérêt pour la nature :
J'étais toujours assez pris dans la nature, dans les feuilles, à dessiner, à rêver un peu. C’était mon monde. J’ai toujours eu cette passion pour le monde naturel et les animaux.
Après des études de zoologie, il se voit proposer un jour de partir en Namibie pour étudier la transmission de maladies entre certaines espèces animales. Au milieu du désert aride, il affronte une pandémie qui décime la population de chacals. Mark apprend progressivement à les suivre et les étudier :
On passait tous nos journées à les suivre dans le désert, à dormir à côté d'eux. On les suivait huit heures par jour et à force de les suivre pendant six mois, j’ai commencé à connaître une petite douzaine de chacals. C'étaient des personnalités : on suivait leur vie amoureuse, leurs bébés, toutes les différentes trames de leur vie. Quelques-uns ont commencé à venir assez près, une sorte de d'apprivoisement mutuel se faisait.
Après cette première expérience incroyable, Mark doit rentrer en Angleterre. Il écume les petits boulots, quand on lui propose un jour de repartir. L’institut de zoologie grâce auquel il est parti en Namibie manque de volontaires. Face à une telle opportunité, Mark ne bronche pas : il se rend non loin des lieux de sa première expérience, pour étudier cette fois-ci le mode de vie des babouins
Accompagné de ses collègues, l'anthropologue entre en immersion au plus près de ces grands singes. Son but est d’observer les relations sociales et les rapports qu’entretiennent différentes espèces entre elles. C’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur les babouins.
C’était vraiment un apprentissage très dur : comment être poli dans cette communauté ? Comment ne pas faire des trucs merdiques pour se faire engueuler ensuite par les singes ? Ils avaient tous des noms de maladies. Le mâle dominant s’appelait TB, pour tuberculose. Les deux principaux étaient Ebola et Tuberculose.
Les premiers temps d’observation ne sont pas très aisés : étranger au sein de la communauté, l’anthropologue enchaîne les petites bévues...
J'ai passé pas mal de temps à leurs côtés, mais chaque jour je faisais des conneries. Je passais un buisson trop vite, sans faire attention, ils il me voyaient tout à coup et commençaient à crier. Et là c'était le chaos.
Au fil des semaines, les observateurs sont progressivement intégrés au groupe. Ainsi, lorsqu’une femelle en chaleur ne parvient pas à trouver de mâle pour s’accoupler, les humains lui semblent la solution ultime :
Elle a passé toute la journée à essayer d'avoir l'attention des différents mâles toute la journée. Mais ils l'ignoraient et la fin de la journée, elle est venue devant nous et elle s'est présentée. On s'est dit qu’on était vraiment les derniers du troupeau. Mais dans ces petits moments là, on voit à quel point il y avait plein de rapports qui se dessinent.
Pendant plusieurs mois, Mark et ses collègues suivent les babouins pour passer du temps avec eux. Ils traversent les contrées et les rivières, escaladent des falaises, et découvrent avec les grands singes une nouvelle fenêtre sur le monde. Tant et si bien qu’un jour, à l’ombre d’un mesquite, Mark décide de s’allonger pour se reposer, sous le regard interloqué de babouins…..etc....