La route la plus dangereuse du monde devient un refuge exceptionnel d’animaux sauvages> Le Camino de las Yungas en Bolivie, connu pour être la route la plus dangereuse du monde...
Le Camino de las Yungas, en Bolivie, était autrefois connue comme la route la plus meurtrière du monde. Aujourd’hui, elle est un véritable havre de paix pour des dizaines d’espèces de mammifères et d’oiseaux.
Avec une moyenne de 300 morts par an, le Camino de las Yungas en Bolivie était considérée comme la route la plus dangereuse du monde. Particulièrement étroite, elle se caractérise par des virages en épingle et des précipices abrupts pouvant atteindre 600 mètres de profondeur, sans garde-fou de surcroît.
Pour ne rien arranger, la route sablonneuse se muait très souvent en mare de boue glissante en raison des fréquentes averses de pluie et la visibilité des conducteurs étaient elle aussi souvent réduite en raison du brouillard.
Le 24 juillet 1983 a été une journée particulièrement dramatique : un bus a plongé dans le ravin, tuant plus d’une centaine de passagers. Ce n’est donc pas pour rien que la route a été surnommée le « Camino de la Muerte » (Chemin de la Mort).
Mais, entre 1930 et 2006, cette route longue de 70 kilomètres de long était la seule liaison entre la capitale La Paz et le nord du pays. Depuis 2007, c’est différent, car le trafic peut emprunter l’autoroute Cotapata-Santa Barbara, nouvellement asphaltée, de l’autre côté de la montagne. La fréquentation de l’ancienne route a été réduite de quelque 90 %.
Entre-temps, le calme est tel que les animaux s’y sentent à nouveau en sécurité, affirme Mongabay. Des scientifiques de la Wildlife Conservation Society ont placé des caméras le long de la route et ont découvert, à leur grande surprise, que 16 espèces de mammifères et 94 espèces d’oiseaux peuplaient ses abords.
Entre 1990 et 2005, pratiquement aucun mammifère n’a été observé à proximité de la route. Ils ont repéré des cerfs pygmées, des pacas de montagne, des chats tigrés, des opossums du sud, des agoutis d’Amérique centrale et des ours à lunettes.
Certaines de ces espèces sont très timides et évitent les endroits fréquentés par l’homme ce qui rend encore plus étonnant le fait qu’elles vivent sur et autour de la route. Des oiseaux rares tels que le capinamu à queue noire, l’aigle huppé des Andes, la caille rousse et la fourmilière à oreilles rouges (qui ressemble un peu à notre merle) ont également étaient repérés grâce aux caméras. Les résultats de l’étude ont été publiés dans le magazine scientifique Ecologia en Bolivia.
Puma, Ayala & M Viscarra Trampas WCS> Les routes qui traversent la nature sont très mauvaises pour les forêts et les animaux qui y vivent. Elles augmentent aussi le risque de feux car les bandes de forêt le long des routes s’assèchent plus rapidement. Les gaz d’échappement du trafic affaiblissent les écosystèmes et l’amélioration de l’accès facilite d’autres activités nuisibles telles que l’exploitation forestière et le braconnage.
Les animaux, qui risquent d’être tués, ne peuvent plus se déplacer librement dans le paysage et différentes espèces – notamment les oiseaux, les grenouilles et les chauves-souris – sont affectées par le bruit. En effet, ils ont l’habitude de communiquer entre eux pour rechercher un partenaire, pour avertir d’un danger et pour marquer et garder leur territoire.
Caille à longue queue, G Ayala & M Viscarra-Trampas>La vie des animaux du parc national de Cotapata, traversé par le Camino de las Yungas, s’est considérablement améliorée, mais le danger est loin d’être écarté. Actuellement, la culture du cocaïer représente le plus grand danger. Pour faire pousser ces arbustes, dont les feuilles sont utilisées dans les médicaments, mais surtout pour produire la cocaïne, la terre doit être complètement en friche. Par conséquent, tous les arbres et les buissons sont d’abord coupés, puis les restes sont brûlés.
Chat sauvage tigré, G Ayala & M Viscarra-Trampas> Bien que la culture de la coca soit illégale, les moyens utilisés pour l’arrêter sont tout aussi destructeurs pour la nature : pulvériser du poison sur les plantations depuis des avions pour rendre la culture des feuilles de coca impossible.
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