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Auteur Sujet :

[ livres ] Les passages qui vous ont littéralement scotché !

n°9056073
brunette70
Brain damage
Posté le 28-07-2006 à 12:04:36  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
"Tropique du Cancer" d'Henry Miller. Un écriture exceptionnelle, très forte.
 

Citation :

Je veux bondir sur toute miette à laquelle mon œil s’attache, et la dévorer. Si vivre est la chose suprême, alors je veux vivre, dussè-je devenir cannibale. Jusqu’ici, j’ai essayé de sauver ma précieuse carcasse, j’ai essayé de préserver le peu de chair qui recouvrait mes os. J’en ai fini avec ça. J’ai atteint les limites de l’endurance. Je suis acculé au mur, je m’y appuie - je ne peux plus battre en retraite. Historiquement, je suis mort. S’il y a quelque chose au-delà, il me faudra bondir à nouveau. J’ai trouvé Dieu, mais il est insuffisant. Je ne suis mort que spirituellement. Physiquement, je suis vivant. Moralement, je suis libre. Le monde que j’ai quitté est une ménagerie.
 
L’aube se lève sur un monde neuf, une jungle dans laquelle errent des esprits maigres aux griffes acérées. Je suis une hyène, j’en suis une maigre et affamée : je pars en chasse pour m’engraisser…

mood
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Posté le 28-07-2006 à 12:04:36  profilanswer
 

n°9056229
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 28-07-2006 à 12:19:41  profilanswer
 

Jean Paul Sartre - La République du Silence
 
article extrait de Situations III, Paris, Gallimard, 1949, 311pages, pages 11-14
 
 

Citation :


         Jamais nous n’avons été plus libres que sous l’occupation allemande. Nous avions perdu tous nos droits et d’abord celui de parler;
on nous insultait en face chaque jour et il fallait nous taire ; on nous déportait en masse, comme travailleurs, comme Juifs, comme prisonniers politiques;
partout sur les murs, dans les journaux, sur l’écran, nous retrouvions cet immonde visage que nos oppresseurs voulaient nous donner de nous-mêmes : à cause de tout cela nous étions libres.
Puisque le venin nazi se glissait jusque dans notre pensée, chaque pensée juste était une conquête;
puisqu’une police toute-puissante cherchait à nous contraindre au silence, chaque parole devenait précieuse comme une déclaration de principe;  
puisque nous étions traqués, chacun de nos gestes avait le poids d’un engagement.  
Les circonstances souvent atroces de notre combat nous mettaient enfin à même de vivre, sans fard et sans voile, cette situation déchirée, insoutenable qu’on appelle la condition humaine.  
L’exil, la captivité, la mort surtout que l’on masque habilement dans les époques heureuses, nous en faisions les objets perpétuels de nos soucis,  
nous apprenions que ce ne sont pas des accidents évitables, ni même des menaces constantes mais extérieures: il fallait y voir notre lot,  
notre destin, la source profonde de notre réalité d’homme ; à chaque seconde nous vivions dans sa plénitude le sens de cette petite phrase banale:  
« Tous les hommes sont mortels . » Et le choix que chacun faisait de lui-même était authentique puisqu’il se faisait en présence de la mort,  
puisqu’il aurait toujours pu s’exprimer sous la forme « Plutôt la mort que... ».  
 
Et je ne parle pas ici de cette élite que furent les vrais Résistants, mais de tous les Français qui, à toute heure du jour et de la nuit, pendant quatre ans, ont dit non .  
La cruauté même de l’ennemi nous poussait jusqu’aux extrémités de notre condition en nous contraignant à nous poser ces questions qu’on élude dans la paix:  
tous ceux d’entre nous - et quel Français ne fut une fois ou l’autre dans ce cas ? -  
qui connaissaient quelques détails intéressant de la Résistance se demandaient avec angoisse : « Si on me torture, tiendrai-je le coup ? »  
Ainsi la question même de la liberté était posée et nous étions au bord de la connaissance la plus profonde que l’homme peut avoir de lui-même.  
Car le secret d’un homme, ce n’est pas son complexe d’Oedipe ou d’infériorité, c’est la limite même de sa liberté, c’est son pouvoir de résistance aux supplices et à la mort.
À ceux qui eurent une activité clandestine, les circonstances de leur lutte apportait une expérience nouvelle : ils ne combattaient pas au grand jour, comme des soldats;
traqués dans la solitude, arrêtés dans la solitude, c’est dans le délaissement, dans le dénuement le plus complet qu’ils résistaient aux tortures:  
seuls et nus devant des bourreaux bien rasés, bien nourris, bien vêtus qui se moquaient de leur chair misérable et à qui une conscience satisfaite, une puissance sociale démesurée donnaient toutes les apparences d’avoir raison. Pourtant, au plus profond de cette solitude, c’étaient les autres, tous les autres, tous les camarades de résistance qu’ils défendaient;  
un seul mot suffisait pour provoquer dix, cent arrestations. Cette responsabilité totale dans la solitude totale, n’est-ce pas le dévoilement même de notre liberté ?  
Ce délaissement, cette solitude, ce risque énorme étaient les mêmes pour tous, pour les chefs et pour les hommes;  
pour ceux qui portaient des messages dont ils ignoraient le contenu comme pour ceux qui décidaient de toute la résistance, une sanction unique:  
l’emprisonnement, la déportation, la mort. Il n ‘est pas d’armée au monde où l’on trouve pareille égalité de risques pour le soldat et le généralissime.  
Et c’est pourquoi la Résistance fut une démocratie véritable : pour le soldat comme pour le chef, même danger, même responsabilité, même absolue liberté dans la discipline.
Ainsi, dans l’ombre et dans le sang, la plus forte des Républiques s’est constituée.
 
Chacun de ses citoyens savait qu’il se devait à tous et qu’il ne pouvait compter que sur lui-même ; chacun d’eux réalisait, dans le délaissement le plus total, son rôle historique.  
Chacun d’eux, contre les oppresseurs, entreprenait d’être lui-même, irrémédiablement et en se choisissant lui-même dans sa liberté, choisissait la liberté de tous.  
Cette république sans institutions, sans armée, sans police, il fallait que chaque Français la conquière et l’affirme à chaque instant contre le nazisme.  
Nous voici à présent au bord d’une autre République : ne peut-on souhaiter qu’elle conserve au grand jour les austères vertus de la République du Silence et de la Nuit.


 
 
Et puis Aden Arabie de Nizan, du début à la fin c'est remplie de trucs superbes


Message édité par Magicpanda le 30-07-2006 à 16:37:25

---------------
" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°9060115
Laurence67
Posté le 28-07-2006 à 17:31:20  profilanswer
 

La première phrase du roman "Le monde inverti" de Christopher Priest :  

Citation :

J'avais atteint l'âge de mille kilomètres.


Je sais, c'est court, mais ça suffit pour "scotcher", non ? ;)


---------------
La Petite Librairie : critiques de romans
n°9060518
oceandepoe​sie75
Posté le 28-07-2006 à 18:27:59  profilanswer
 

Hamlet de Sir William Shakespeare:
 

Citation :

Etre ou ne pas être; c'est là la question. Y a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s'armer contre une mer de douleurs et à l'arrêter par une révolte? Mourir... dormir, rien de plus;... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du coeur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair: c'est là un dénouement qu'on doit souhaiter avec ferveur.


 
Un pur cristal comme toute la pièce. Je comprend pourquoi il est adoré par-delà les siècles.

n°9073168
Pazou
Pas de bras, pas de chocolat.
Posté le 30-07-2006 à 15:42:30  profilanswer
 

Deux passages de Mort à Crédit de Céline:
 

Citation :

Devant le café «La Mutine» y a eu la manoeuvre aux écoutes... sur bouée d'amarres avec une dérive pas dengereuse... Mais la clique était si saoule, celle du hale, qu'elle savait plus rien... Ils ont souqué par le travers... L'étrave est venue buter en face dans le môle des douaniers... La «dame» de la proue, la sculpture superbe s'est embouti les deux nichons... Ce fut une capilotade... Ca en faisait des étincelles... Le beaupré a crevé la vitre... Il s'est engagé dans le bistrot.... Le foc a raclé la boutique...


 

Citation :

Celle qui racontait le mieux, c'était la Violette, une déjà vioque, une fille du Nord, toujours en cheveux, triple chignon en escalade et les longues épingles «papillon», une rouquine, elle devait bien avoir quarante piges... Toujours avec une jupe noire courte, moulante, un minuscule tablier rose, et de hautes bottines blanches à lacets et talons «bobines»... Moi, elle m'avait à la bonne... On prenait tous des hoquets rien qu'à l'écouter... tellement qu'elle mimait parfaitement... Elle en avait toujours des neuves... Elle voulait aussi que je l'encule... Elle m'appelait son «transbordeur» à la façon que je bourrais... Elle parlait toujours de son Rouen ! elle y avait passé douze année dans la même maison, presque sans sortir... Quand on descendait à la cave, je lui allumais la bougie... Elle me recousait mes boutons... c'est un travail que j'abhorrais !... Je m'en faisais sauter beaucoup... à cause des efforts du trafic en poussant la voiture à bras... Je pouvais recoudre n'importe quoi... mais pas un bouton... jamais !... Je pouvais pas les supporter... Elle voulait me payer des chaussettes... elle voulait que je devienne coquet... Y avait longtemps que j'en mettais plus... [...]

n°9098647
Velk
Posté le 02-08-2006 à 03:32:21  profilanswer
 

Il y en a d'autres biensûr, mais c'est le premier extrait qui me vient...
 
Extrait de Mignonne, allons voir si la rose -A Cassandre
 
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil. l

 
 :p

n°9155271
Nausicaa_l​amity
The show must go on
Posté le 07-08-2006 à 23:51:48  profilanswer
 


"Nouvelles Chroniques de San Francisco" - Armistead MAUPIN
 
"Les chrétiens sont les seuls au monde qui s'agenouillent devant un instrument de torture, dit Michael en haussant les épaules. Si Jésus avait été martyrisé à notre époque, je suis sûr qu'on aurait tous des petites chaises électriques autour du cou."


---------------
"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" (Oscar Wilde)
n°9155480
zeguizmo
Posté le 08-08-2006 à 00:13:56  profilanswer
 

Derniere phrase du tome 2 FR de la roue du temps :
 

Spoiler :

Le dragon est reincarné


 
Ok, il faut avoir lu le reste, mais sur le moment, c'est le genre de phrase qui nous pousse a telephonner a la librairie la plus proche pour savoir si ils ont le tome 3 en rayon :D
 
Sinon pas mal de passages dans cette série, notamment, la déclaration d'amour a sa belle, d'un homme qui se disait marié avec la mort (guerrier) :
 
"Tu as fait poussé des fleurs là où je n'ai jamais semé que des cailloux ..." (en parlant de son coeur bien entendu)
 
J'ai trouvé ca joli .... m'enfin, chui po un littéraire et je me contente de peu :)
 
Si j'en trouve d'autre je posterais je trouve l'idée du topic rigolote.

n°9180227
cotefaxa
Posté le 10-08-2006 à 15:18:23  profilanswer
 

:non: A ne pas lire par les ames sensibles !
 
"Pour l'avoir a ma merci, je dois la ligoter. Apres je peux commencer le rituel. Toujours le meme. D'abord je l'oblige a me faire une fellation, puis le Serpent m'ordonne de l'humilier, de l'insulter... Je lui ai bande les yeux. Parfois des larmes humidifient le bandeau. Mais je ne les vois pas... J'aime voir ce visage aux yeux bandes engloutir ma verge dans sa bouche.
Mais apres, je dois commencer a la torturer. Avec un rasoir, lui taillader les cuisses, les mollets, le torse, preparer quelques morceaux. Elle a tres mal, elle a tres peur. Elle voudrait hurler. Mais le baillon que j'ai serre contre sa bouche l'en n'empeche. On en entend que des gemissements. Moi aussi j'ai peur. Et j'ai mal pour elle. Mais il y a le Serpent. Et puis j'aime ca aussi.
Apres, une fois que je lui ai fait plusieurs entailles, delimitant les morceaux a prendre, et que je lui ai raconte a quoi sa viande va servir, juste avant de lui trancher la gorge, pour arreter de la faire souffrir, et moi aussi, je peux lui enlever son bandeau. Ses yeux sont ecarquilles de terreur. Pour pas prolonger son supplice, je lui tranche la gorge. Ses yeux mort me fixent, mais ca me gene plus. [...]
Son regard me gene plus. Elle peut devenir ma femme. Je la penetre jusqu'a que je jouisse en elle... Quelques heures plus tard, je recommence. Elle est comme une epouse, soumise. Je la garde a ma disposition. Jusqu'a que sa viande sente, comme du gibier faisande. Alors je peux lui decouper les bras et les jambes, aux jointuers, en cisaillant les tendons et en deboitant les os... Et les quatres membres, je les disposent en croix gamee, chaque bras et chaque jambe plie en coude formant une des branches de la croix."
 
Desolee, mais a chacun son trip.
 
Pour tous ceux qui sont choques, et je sais qu'il y en aura, c'est tant pis pour vous :kaola: . J'ai pris la peine de prevenir, alors ne vous plaignaient pas !
 
 
 
Cotefaxa :) .

n°9181380
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 10-08-2006 à 17:00:55  profilanswer
 

La totalité des histoires de Il avait plu tout le dimanche, de Philippe Delerm.
 
Notamment ses passages sur le téléphone portable, sur les observateurs.... je citerai des passages ce soir.
 

mood
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Posté le 10-08-2006 à 17:00:55  profilanswer
 

n°9186081
troon93
Posté le 11-08-2006 à 03:03:28  profilanswer
 

Bon, à mon tour :
 

Citation :

Vanité des vanités, tout est vanité.
Quel avantage revient-il à l'homme de toute la peine qu'il se donne
sous le soleil ?
Une génération s'en va, une autre vient, et la terre subsiste toujours.
Le soleil se lève, le soleil se couche ; il soupire après le lieu d'où il se
lève de nouveau.
Le vent se dirige vers le midi, tourne vers le nord ; puis il tourne
encore, et reprend les mêmes circuits.
Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est point remplie ; ils
continuent à aller vers le lieu où ils se dirigent.
Toutes choses sont en travail au delà de ce qu'on peut dire ; l'oeil ne se
rassasie pas de voir, et l'oreille ne se lasse pas d'entendre.
Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il
n'y a rien de nouveau sous le soleil.


 
Je ne mets pas le titre ni l'auteur, car je suis curieuse de voir si vous reconnaitrez ce texte  (et qui le reconnaitra...) :)

n°9186115
Larry_Gola​de
Posté le 11-08-2006 à 03:12:59  profilanswer
 

cotefaxa a écrit :

:non: A ne pas lire par les ames sensibles !
 [:caedes]
Cotefaxa :) .


 
:pt1cable: J'aime bien :sweat:, c'est tiré d'ou?


---------------
Si on attend la dernière minute pour faire quelque chose, au moins ça ne prendra qu'une minute à faire.
n°9186229
potemkin
Optimisateur relativiste.
Posté le 11-08-2006 à 03:48:31  profilanswer
 

Le Diable et le Bon Dieu , Sartre:
 
-" Pourquoi faire le mal ?"
-"Parce que le bien est déjà fait ".  
-"Qui l'a fait ?"
-"Dieu le Père. Moi, j'invente... "  
 
 
Cette pièce est tout bonnement ce que j'ai lu de plus beau.Il y aurait encore des tas de repliques à citer :love:

Message cité 1 fois
Message édité par potemkin le 11-08-2006 à 03:51:37
n°9186236
potemkin
Optimisateur relativiste.
Posté le 11-08-2006 à 03:51:15  profilanswer
 

troon93 a écrit :

Bon, à mon tour :
 

Citation :

il
n'y a rien de nouveau sous le soleil.


 
Je ne mets pas le titre ni l'auteur, car je suis curieuse de voir si vous reconnaitrez ce texte  (et qui le reconnaitra...) :)


Ca devrait mettre sur la voie :ange:

n°9188253
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 11-08-2006 à 12:11:11  profilanswer
 

potemkin a écrit :

Le Diable et le Bon Dieu , Sartre:
 
-" Pourquoi faire le mal ?"
-"Parce que le bien est déjà fait ".  
-"Qui l'a fait ?"
-"Dieu le Père. Moi, j'invente... "  
 
 
Cette pièce est tout bonnement ce que j'ai lu de plus beau.Il y aurait encore des tas de repliques à citer :love:


 
 
ca c'est clairement magnifique et méconnu :jap:

n°9189500
cotefaxa
Posté le 11-08-2006 à 14:16:59  profilanswer
 

"Pavillon 38" de Regis Descott. Je te souhaite bonne lecture. Si tu veux d'autres titre de bouquins dans ce style, n'hesite pas.

n°9229569
qoop
Musik ?
Posté le 17-08-2006 à 02:03:44  profilanswer
 

Citation :

Quand la vieilesse s'abattit sur le monde et que l'émerveillement disparut de l'esprit des hommes, quand les cités grises érigèrent dans les cieux enfumés de hautes tours sininstres et laides, à l'ombres desquelles il n'étais plus possible de rêver au soleil ou aux prairies fleuries du printemps, quand la science dépouilla la terre de son manteau de beauté et que les poètes cessèrent de chanter autre chose que des fantômes déformés par leur regards brouillés et tournées seulement vers l'intérieur, quand donc, toutes ces choses furent arrivées, et que les désirs enfantins s'effacèrent a tout jamais des mémoires, il se trouva un homme pour effectuer un voyage hors de cette existence et partir dans l'espace, à la recherche de nos ancien rêves .


 
Triste ... j'aime bien surtout quand on sais que ça date du début du siècle  
je donne pas l'auteur , les connaisseurs trouveront :D
la nouvelle complète fais une page mais certainement une des plus belle pages qui jamais écrites ;)


Message édité par qoop le 17-08-2006 à 02:07:25
n°9266211
tholdan
Posté le 21-08-2006 à 13:04:47  profilanswer
 

Citation :

C'est dans un état bien particulier que j'écris ces mots, puisque cette nuit je ne serai plus.


Howard Phillips Lovecraft - Dagon


---------------
Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn
n°9327577
suizokukan
Posté le 27-08-2006 à 16:53:10  profilanswer
 

Citation :

Quand la vieilesse s'abattit sur le monde et que l'émerveillement disparut de l'esprit des hommes, quand les cités grises érigèrent dans les cieux enfumés de hautes tours sininstres et laides, à l'ombres desquelles il n'étais plus possible de rêver au soleil ou aux prairies fleuries du printemps, quand la science dépouilla la terre de son manteau de beauté et que les poètes cessèrent de chanter autre chose que des fantômes déformés par leur regards brouillés et tournées seulement vers l'intérieur, quand donc, toutes ces choses furent arrivées, et que les désirs enfantins s'effacèrent a tout jamais des mémoires, il se trouva un homme pour effectuer un voyage hors de cette existence et partir dans l'espace, à la recherche de nos ancien rêves .


 
> goop : c'est très beau ! Peux-tu donner les références de ce texte, svp ? Merci !


Message édité par suizokukan le 27-08-2006 à 16:53:28
n°9327726
qoop
Musik ?
Posté le 27-08-2006 à 17:16:38  profilanswer
 

Howard Phillips Lovecraft - Azathoth  :jap:

n°9336285
suizokukan
Posté le 28-08-2006 à 14:40:52  profilanswer
 

> merci goop
 
Et pour ne pas être trop H.S., voici un extrait d'un poème de Chateaubriand, intitulé Vers trouvés sur le pont du Rhône :
 

Il est minuit, et tu sommeilles ;
Tu dors, et moi je vais mourir.
Que dis-je, hélas ! peut-être que tu veilles !
Pour qui ?... L'enfer me fera moins souffrir.
[...]


 
Chateaubriand l'avait écrit à partir d'un fait réel : un mec s'était jeté dans le Rhône parce que sa nana le trompait. J'aime beaucoup le quatrième vers, avec toute la tension perceptible dans les points de suspension.
 


---------------
rule #1 : trust the python
n°9338272
Nausicaa_l​amity
The show must go on
Posté le 28-08-2006 à 17:30:28  profilanswer
 


Un des poèmes du recueil "Alcools" d'Appolinaire me fait toujours le même effet quand je le relis...
 
- Nuit Rhénane -  
 
Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme  
Ecoutez la chanson lente d'un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes  
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu'à leurs pieds
 
Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n'entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées  
 
Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter  
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l'été  
 
Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire  
 


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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" (Oscar Wilde)
n°9450612
Wes78
Posté le 08-09-2006 à 23:27:55  profilanswer
 

Beau poème ! Je l'ai étudié en cours,, j'ai fait un commentaire de texte dessus... Intéressant, et y'a pas mal de choses a découvrir en le décortiquant ;)


Message édité par Wes78 le 08-09-2006 à 23:28:54
n°9453668
Nausicaa_l​amity
The show must go on
Posté le 09-09-2006 à 14:22:23  profilanswer
 

:jap:  Contente que tu en apprécies également la richesse et la beauté.


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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" (Oscar Wilde)
n°9529078
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 19-09-2006 à 01:07:00  profilanswer
 

en poésie je choisit celui ci sans hésitation :
 
L' horloge, Baudelaire
 
Horloge !  dieu sinistre, effrayant , impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cour plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;
 
Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison,
 
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte , Maintenant dit : je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta  vie avec ma trompe immonde !
 
Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto  memor !
(Mon gosier de métal parle toute les langues.)
Les minutes, mortel folatre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
 
Souviens toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi,
Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi !
Le  gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
 
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !) ,
Où tout dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !


Message édité par Magicpanda le 19-09-2006 à 01:07:40

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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°9529729
Profil sup​primé
Posté le 19-09-2006 à 09:05:39  answer
 

Et moi, sans hésitation je choisis ce poème de Rimbaud :
 
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
 
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
 
Arthur Rimbaud - Sensation

n°9533279
EpherimeRJ
la naissance: début de la mort
Posté le 19-09-2006 à 18:10:58  profilanswer
 

Moi c'est le passage dans Harry Potter 6,

Spoiler :

quand Dumbledore se fait tuer par Rogue...


Message édité par EpherimeRJ le 19-09-2006 à 18:48:10

---------------
http://RitzJessy.bloguez.com
n°9533296
Profil sup​primé
Posté le 19-09-2006 à 18:12:47  answer
 

Oui, dur ce passage :sweat:
 
Mais je pense que tu devrais mettre les balises "spoiler" pour masquer ton post ;)

n°9533339
EpherimeRJ
la naissance: début de la mort
Posté le 19-09-2006 à 18:17:27  profilanswer
 

Voila, j'éspere que c'est bon comme ça ?


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http://RitzJessy.bloguez.com
n°9533362
Profil sup​primé
Posté le 19-09-2006 à 18:19:45  answer
 

EpherimeRJ a écrit :

Voila, j'éspere que c'est bon comme ça ?


euh... je pensais plutôt à un truc comme ça :
 

Spoiler :

ceci est un spoiler, un vrai :d
faut utiliser les balises [ spoiler ] et [ /spoiler ] en virant les espaces autour du mot "spoiler" pour que ça marche ;)

n°9533532
EpherimeRJ
la naissance: début de la mort
Posté le 19-09-2006 à 18:35:30  profilanswer
 

Oups, j'ai l'air un peu bête là... lol


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http://RitzJessy.bloguez.com
n°9533576
Profil sup​primé
Posté le 19-09-2006 à 18:39:48  answer
 

t'as juste fait une faute sur la 2ème balise, t'as écrit "spolier" au lieu de "spoiler" c'est pour ça que ça marche pas :d

n°9533688
EpherimeRJ
la naissance: début de la mort
Posté le 19-09-2006 à 18:48:34  profilanswer
 

Merci j'ai enfin réussi !!!


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http://RitzJessy.bloguez.com
n°9533732
Profil sup​primé
Posté le 19-09-2006 à 18:52:32  answer
 

:jap: :d

n°9700606
oncle ho
Petite chose verte
Posté le 12-10-2006 à 17:23:29  profilanswer
 

L'exemple d'un bon livre avec passages qui font un tabac:
 

Citation :

-Qu'est ce que c'est un philosophe?
-Quelqu'un d'assez malin pour trouver un boulot sans rien de lourd à soulever, fit une voix dans sa tête.
-Un infidèle en quête du juste sort qui lui est sûrement réservé, fit Vorbis. Un concepteur de raisonnements fallacieux. Cette cité maudite les attire comme un tas de fumier attire les mouches.
-En rélaité c'est le climat, rectifia la voix de la tortue. Réfléchis, si tu as la manie de sauter de ton bain et de galoper dans la rue chaque fois que tu penses avoir trouvé une bonne idée, tu ne tiens pas à vivre dans un pays froid. Sinon tu y laisses ta peau. La selection naturelle, ça. ephèbe est connue pour ses philosophes. C'est mieux que le théâtre de rue.
-Quoi? Des tas de vieux bonshommes courent dans la rue tout nus? s'étonna Frangin alors qu'ils se remettaient en marche.
-Plus ou moins. Si tu passes tout ton temps à réfléchir sur l'univers, tu as tendance à en oublier les détails mineurs. Comme ton pantalon. Et sur les cent idées qui leur viennent, quatre vingt dix neuf ne servent strictement à rien.
-Pourquoi on ne les enferme pas quelque part en lieu sûr, alors? Ils ne m'ont pas l'air très utiles.
-Parce que la centième idée, répondit Om, est souvent du tonnere
-Quoi?
-Regarde la tour la plus haute sur le rocher."
Frangin leva la tête. Au sommet de la tour, protégé par des bandes de métal, se dressait un grand disque qui étincelait dans le soleil du matin.
 
"-Qu'est ce que c'est? Chuchota--t-il.
-La raison pour laquelle Omnia n'a quasiment plus de flotte de guerre, répondit Om. Voilà pourquoi ça vaut toujours la peine d'avoir quelques philosophes sous la main. Un coup on a le droit à "La vérité est-elle la beauté et la beauté est-elle la vérité?" ou "Un arbre qui s'abat dans la forêt fait-il du bruit s'il n'y a personne pour l'entendre?" et au moment où l'on croit qu'ils vont se mettre à baver, y'en a un qui annonce: "Au fait, si on installait un réflecteur parabolique de dix mètres sur une hauteur pour renvoyer les rayons du soleil aux bateaux ennemis, ce serait une démonstration très interressante des principes de l'optique." Les philosophes, ça nous sort sans arrêt de nouvelles idées étonnantes. Avant ça il y a eu un appareil compliqué qui illustrait les principes de la force de levier en projetant par ailleurs des boules de soufre enflammé à trois kilomètres. Et encore avant, je crois, une espèce de truc sous-marin qui tirait des rondins pointus dans le fond des bateaux."
Frangin observa encore le disque. Il n'avait pas compris le tiers des termes de la dernière explication.
"-Ben, dit-il, est ce qu'il en fait?
-Fait quoi?
-Fait du bruit. S'il tombe quand il n'y a personne pour l'entendre.
-Quel intérêt?"


 
Les petits dieux, T. Pratchett


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User: J'ai vu mieux niveau rhétorique.           George: Non, je ne boirai pas mon chocolat ce matin !
n°10158864
Profil sup​primé
Posté le 15-12-2006 à 11:15:09  answer
 

Petit up pour ce topic :o
 
Je prépare un jubilé Dan Simmons, avec des citations qui chirdé veugra :love:
 
C'est un auteur au style terrible, D. Simmons : d'une imagination hallucinante, d'une culture étonnante et d'un humour excellent :d

n°10159237
Pere Dodu
Haute Finance Luciférienne
Posté le 15-12-2006 à 12:04:20  profilanswer
 

Ses entames de roman sont toujours un petit régal à lire...

n°10181023
LegitimeDe​mence
Posté le 18-12-2006 à 17:02:24  profilanswer
 

Je n'ai pas une bonne mémoire des noms, titres etc, et je ne me souviens d'aucun passage des bouquins que j'ai lus, sauf celui ci-après. C'est une citation d'André BRINK, un écrivain blanc sud-africain qui a dénoncé l'apartheid. Ses romans sont basés sur des faits réels, et si je mes souvenirs sont bons, cette citation provient d'une inscription que l'auteur a vue sur le mur d'une maison d'un ghetto.Voici ce qu'il a écrit dans Une saison blanche et sèche
 
"La vie est une maladie sexuellement transmissible"
 
C'est court mais ça concentre tant de réflexions que je m'en souviens encore
 


Message édité par LegitimeDemence le 18-12-2006 à 17:05:18
n°14273602
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 08-03-2008 à 00:29:41  profilanswer
 

Morceau de Sartre, préface à Gorz :

Citation :


 
 
"Quelqu' un disait à notre traître : "tu pues l' intelligence comme on pue des aisselles." Et c'est vrai, l' intelligence pue. Mais pas plus que la bêtise : il y a des odeurs pour tout les goûts. Celle ci sent le fauve, celle là sent l' homme. C' est d' abord que certains individus, déchirés, exilés, condamnés, tentent de surmonter leurs conflits et leur solitude en poursuivant la folle image de l' unanimité; c'est elle que nous reflètent leurs yeux, que nous proposent timidement leurs sourires."
 
"Est-ce la peine de crier victoire ? Qui est Gorz après tout ? Un "garçon sans importance sociale", un raté de l' universel qui a lâché les spéculations abstraites pour se fasciner sur son insignifiante personne. Où est le gain ? Où est le progrès ? A cette question, Gorz ne répondra pas, j' imagine ; mais nous pouvons répondre à sa place. Car nous avons suivi pas à pas ce Cuvier fantastique qui trouve un os, recompose l' animal à partir de ce vestige minuscule et s' aperçoit, pour finir, que la bête reconstituée n'est autre que lui même. La méthode ne valait que pour lui, il l' a dit et répété cent fois; il n' a pu l' éprouver que sur son propre cas. Mais nous l' avons suivi, nous avons compris en même temps que lui le sens de ses actes, nous avons assisté à ses expériences et vu les muscles renaîtres autour de l' osselet, l' organisme se reconstituer de proche en proche, l' auteur et le livre se faire l' un par l' autre. Or ce que nous comprenons nous appartient, le procédé Gorz est à nous; lorsqu' il tente d' interpréter sa vie par la dialectique marxiste, par la psychanalyse sans jamais y parvenir tout à fait, son échec nous concerne, nous saurons tenter l' épreuve et nous connaissons d' avance le résultat. Et  lorsqu' il demande à son propre objet, c'est à dire à soi, de lui forger sa méthode, nous saisissons immédiatement la signification de cette tentative singulière : car nous sommes ses semblables en ceci que chacun de nous, comme lui, est un unique n' importe qui. Quel est donc cet objet qui se fait sujet sous le nom de méthode ? Gorz ou vous et moi ? Vous n ' êtes pas des indifférents, vous aurez d' autres questions à vous poser sur vous même; Gorz  en s' inventant, ne vous a pas décharger du devoir de vous inventer. Mais il vous a prouvé que l' invention totalisante  était possible et nécessaire. En fermant le livre, chaque lecteur retrouve son propre maquis, les arbres vénéneux de sa jungle; à lui de frayer ses chemins, seul, de se défricher, de mettre en fuite les vampires, de faire éclater les vieux corsets de fer, les vieilles actions éreintés où la résignation, la peur, le doute de soi l' ont enfermé. Aurions-nous retrouvé l' universel en misant sur le particulier ? Non : ca serait trop beau. Nous ne sommes plus tout à fait  des bêtes; sans être tout à fait des hommes; nous n' avons pas encore tourné à notre profit cette affreuse catastrophe qui s' est abattue sur quelques représentants du règne animal, la pensée : en un mot, nous resterons longtemps encore des mammifères sinistrés, c' est l' ère de la rage, des fétiches et des terreurs soudaines, l' universalité n' est qu' un rêve de mort au sein de la séparation et de la peur. Mais depuis quelques décades, notre monde change : jusqu' au fond de la haine, la réciprocité se découvre; ceux là même qui se plaisent  à renchérir sur leurs différences, il faut qu' ils veuillent se masquer une identité fondamentale. Cette agitation si neuve, cette tentative modeste mais acharnée pour communiquer à travers l' incommunicable, ce n' est pas le désir fade et toujours un peu niais d' un universel inerte et déja réalisé : c'est ce que j' appellerai plutôt le mouvement de l' universalisation. Rien n' est encore possible; aucun  accord n' est en vue entre les bêtes expérimentales ; nos universaux nous séparent; ils fournissent l' occasion permanente de massacres particuliers. Mais que l' un de nous, travaillé par l' inquiétude, se détourne de l' idée, qu' il refuse la pensée abstraite, qu' il revienne sur sa singularité pour la dépasser, pour jeter, vaille que vaille, dans un langage étrange, empirique, semble à celui que réinvente l' aphasique, les premiers ponts entre les îlots de nos archipels, qu' il remplace nos amours intransigeantes -qui ne sont que de la haine masquée- par des préférences appliquées, qu' il cherche, dans des circonstances toujours singulières et datées, à s'unir avec d' autres qu' il n' approuve guère et qui ne l' approuvent pas, pour rendre un peu moins injuste le règne de l' Injustice, il obligera les autres à réinventer ce même effort tenace, à s' unir par la reconnaissance de leur diversités : c'est ce qu' a tenté Gorz; ce traître a brisé les tables de l' Universel mais c'est pour retrouver le mouvement de la vie, cette universalisation lente qui se réalise par l' affirmation et le dépassement du particulier. La conséquence immédiate : à l' instant même où il peut enfin dire je fait ceci, j' en suis responsable, il s' aperçoit qu' il s'adresse à nous. Car il n' y a, aujourd' hui, que deux manières de parler de soi, la troisième personne du singulier ou la première personne du pluriel. Il faut savoir dire "nous" pour dire "je": cela n' est pas constestable. Mais la réciproque est vrai aussi : si quelque tyrannie , pour établir le "nous" d' abord, privait les individus de la réflexion subjective, tout l' intériorité s'évanouirait d' un coup et, avec elle, les relations réciproques : ils auraient  gagné pour toujours et nous ne cesserions jamais de trotter dans le labyrinthe expérimental, rongeurs fous en proie aux Vampires.
 
Le livre de Gorz nous concerne tous; s' il balbutie d' abord, s'il ne sait où il va, s'il se transforme sans cesse et si nous sentons sa fièvre glacée dans nos mains, s' il nous contamine sans nous voir et si, pour finir, il s' adresse directement, intimement à chaque lecteur, c' est qu' il  est d' un bout à l' autre traversé par le mouvement qui nous anime, le mouvement de notre époque. Radical et modeste, vague et rigoureux, banal et inimitable, c'est le premier livre d' après la défaite; les Vampires ont fait un carnage mémorable, ils ont écrasés l' espoir; il faut reprendre souffle, faire le mort quelques temps et puis se lever, abandonner le charnier, recommencer tout, inventer un espoir neuf, tenter de vivre. Les grandes tueries du siècle ont fait de Gorz un cadavre; il ressuscite en écrivant une invitation à la vie "


 
J.P. Sartre, 1964


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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°14273636
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 08-03-2008 à 00:35:06  profilanswer
 

cotefaxa a écrit :

:non: A ne pas lire par les ames sensibles !
 
"Pour l'avoir a ma merci, je dois la ligoter. Apres je peux commencer le rituel. Toujours le meme. D'abord je l'oblige a me faire une fellation, puis le Serpent m'ordonne de l'humilier, de l'insulter... Je lui ai bande les yeux. Parfois des larmes humidifient le bandeau. Mais je ne les vois pas... J'aime voir ce visage aux yeux bandes engloutir ma verge dans sa bouche.
Mais apres, je dois commencer a la torturer. Avec un rasoir, lui taillader les cuisses, les mollets, le torse, preparer quelques morceaux. Elle a tres mal, elle a tres peur. Elle voudrait hurler. Mais le baillon que j'ai serre contre sa bouche l'en n'empeche. On en entend que des gemissements. Moi aussi j'ai peur. Et j'ai mal pour elle. Mais il y a le Serpent. Et puis j'aime ca aussi.
Apres, une fois que je lui ai fait plusieurs entailles, delimitant les morceaux a prendre, et que je lui ai raconte a quoi sa viande va servir, juste avant de lui trancher la gorge, pour arreter de la faire souffrir, et moi aussi, je peux lui enlever son bandeau. Ses yeux sont ecarquilles de terreur. Pour pas prolonger son supplice, je lui tranche la gorge. Ses yeux mort me fixent, mais ca me gene plus. [...]
Son regard me gene plus. Elle peut devenir ma femme. Je la penetre jusqu'a que je jouisse en elle... Quelques heures plus tard, je recommence. Elle est comme une epouse, soumise. Je la garde a ma disposition. Jusqu'a que sa viande sente, comme du gibier faisande. Alors je peux lui decouper les bras et les jambes, aux jointuers, en cisaillant les tendons et en deboitant les os... Et les quatres membres, je les disposent en croix gamee, chaque bras et chaque jambe plie en coude formant une des branches de la croix."
 
Desolee, mais a chacun son trip.
 
Pour tous ceux qui sont choques, et je sais qu'il y en aura, c'est tant pis pour vous :kaola: . J'ai pris la peine de prevenir, alors ne vous plaignaient pas !
 
On dirait du Charles Bosersach
 
 
 
Cotefaxa :) .



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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°14539601
kryzode
Posté le 07-04-2008 à 15:40:45  profilanswer
 

Moi c'est le discours final dans "les frères Karmazov" qui m'a scotché et bouleversé, donner autant de vie à des personnages, avec le discours que fait le coeur pur Aliocha aux enfants, pfiouuuuuu :heink:  
 

Citation :

« Mes amis, nous allons nous séparer. Je resterai encore quelque temps avec mes deux frères, dont l’un va être déporté et l’autre se meurt. Mais je quitterai bientôt la ville, peut-être pour très longtemps. Nous allons donc nous séparer. Convenons ici, devant la pierre d’Ilioucha, de ne jamais l’oublier et de nous souvenir les uns des autres. Et, quoi qu’il nous arrive plus tard dans la vie, quand même nous resterions vingt ans sans nous voir, nous nous rappellerons comment nous avons enterré le pauvre enfant, auquel on jetait des pierres près de la passerelle et qui fut ensuite aimé de tous. C’était un gentil garçon, bon et brave, qui avait le sentiment de l’honneur et se révolta courageusement contre l’affront subi par son père. Aussi nous souviendrons-nous de lui toute notre vie. Et même si nous nous adonnons à des affaires de la plus haute importance et que nous soyons parvenus aux honneurs ou tombés dans l’infortune, même alors n’oublions jamais combien il nous fut doux, ici, de communier une fois dans un bon sentiment, qui nous a rendus, tandis que nous aimions le pauvre enfant, meilleurs peut-être que nous ne sommes en réalité. Mes colombes, laissez-moi vous appeler ainsi, car vous ressemblez tous à ces charmants oiseaux – tandis que je regarde vos gentils visages, mes chers enfants, peut-être ne comprendrez-vous pas ce que je vais vous dire, car je ne suis pas toujours clair, mais vous vous le rappellerez et, plus tard, vous me donnerez raison. Sachez qu’il n’y a rien de plus noble, de plus fort, de plus sain et de plus utile dans la vie qu’un bon souvenir, surtout quand il provient du jeune âge, de la maison paternelle. On vous parle beaucoup de votre éducation ; or un souvenir saint, conservé depuis l’enfance, est peut-être la meilleure des éducations : si l’on fait provision de tels souvenirs pour la vie, on est sauvé définitivement. Et même si nous ne gardons au cœur qu’un bon souvenir, cela peut servir un jour à nous sauver. Peut-être deviendrons-nous même méchants par la suite, incapables de nous abstenir d’une mauvaise action ; nous rirons des larmes de nos semblables, de ceux qui disent, comme Kolia tout à l’heure : « Je veux souffrir pour tous » ; peut-être les raillerons-nous méchamment. Mais si méchants que nous devenions, ce dont Dieu nous préserve, lorsque nous nous rappellerons comment nous avons enterré Ilioucha, comment nous l’avons aimé dans ses derniers jours, et les propos tenus amicalement autour de cette pierre, le plus dur et le plus moqueur d’entre nous n’osera railler, dans son for intérieur, les bons sentiments qu’il éprouve maintenant ! Bien plus, peut-être que précisément ce souvenir seul l’empêchera de mal agir ; il fera un retour sur lui-même et dira : « Oui, j’étais alors bon, hardi, honnête. » Qu’il rie même à part lui, peu importe, on se moque souvent de ce qui est bien et beau ; c’est seulement par étourderie ; mais je vous assure qu’aussitôt après avoir ri, il se dira dans son cœur : « J’ai eu tort, car on ne doit pas rire de ces choses ! »


 

Citation :

« Je dis cela pour le cas où nous deviendrions méchants, poursuivit Aliocha ; mais pourquoi le devenir, n’est-ce pas, mes amis ? Nous serons avant tout bons, puis honnêtes, enfin nous ne nous oublierons jamais les uns les autres. J’insiste là-dessus. Je vous donne ma parole, mes amis, de n’oublier aucun de vous ; chacun des visages qui me regardent maintenant, je me le rappellerai, fût-ce dans trente ans. Tout à l’heure, Kolia a dit à Kartachov que nous voulions « ignorer son existence » . Puis-je oublier que Kartachov existe, qu’il ne rougit plus comme lorsqu’il découvrit Troie, mais me regarde gaiement de ses gentils yeux. Mes chers amis, soyons tous généreux et hardis comme Ilioucha, intelligents, hardis et généreux comme Kolia (qui deviendra bien plus intelligent en grandissant), soyons modestes, mais gentils comme Kartachov. Mais pourquoi ne parler que de ces deux-là ! Vous m’êtes tous chers désormais, vous avez tous une place dans mon cœur et j’en réclame une dans le vôtre ! Eh bien ! qui nous a réunis dans ce bon sentiment, dont nous voulons garder à jamais le souvenir, sinon Ilioucha, ce bon, ce gentil garçon, qui nous sera toujours cher ! Nous ne l’oublierons pas : bon et éternel souvenir à lui dans nos cœurs, maintenant et à jamais !
 
 

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