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Auteur Sujet :

[ livres ] Les passages qui vous ont littéralement scotché !

n°14539601
kryzode
Posté le 07-04-2008 à 15:40:45  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Moi c'est le discours final dans "les frères Karmazov" qui m'a scotché et bouleversé, donner autant de vie à des personnages, avec le discours que fait le coeur pur Aliocha aux enfants, pfiouuuuuu :heink:  
 

Citation :

« Mes amis, nous allons nous séparer. Je resterai encore quelque temps avec mes deux frères, dont l’un va être déporté et l’autre se meurt. Mais je quitterai bientôt la ville, peut-être pour très longtemps. Nous allons donc nous séparer. Convenons ici, devant la pierre d’Ilioucha, de ne jamais l’oublier et de nous souvenir les uns des autres. Et, quoi qu’il nous arrive plus tard dans la vie, quand même nous resterions vingt ans sans nous voir, nous nous rappellerons comment nous avons enterré le pauvre enfant, auquel on jetait des pierres près de la passerelle et qui fut ensuite aimé de tous. C’était un gentil garçon, bon et brave, qui avait le sentiment de l’honneur et se révolta courageusement contre l’affront subi par son père. Aussi nous souviendrons-nous de lui toute notre vie. Et même si nous nous adonnons à des affaires de la plus haute importance et que nous soyons parvenus aux honneurs ou tombés dans l’infortune, même alors n’oublions jamais combien il nous fut doux, ici, de communier une fois dans un bon sentiment, qui nous a rendus, tandis que nous aimions le pauvre enfant, meilleurs peut-être que nous ne sommes en réalité. Mes colombes, laissez-moi vous appeler ainsi, car vous ressemblez tous à ces charmants oiseaux – tandis que je regarde vos gentils visages, mes chers enfants, peut-être ne comprendrez-vous pas ce que je vais vous dire, car je ne suis pas toujours clair, mais vous vous le rappellerez et, plus tard, vous me donnerez raison. Sachez qu’il n’y a rien de plus noble, de plus fort, de plus sain et de plus utile dans la vie qu’un bon souvenir, surtout quand il provient du jeune âge, de la maison paternelle. On vous parle beaucoup de votre éducation ; or un souvenir saint, conservé depuis l’enfance, est peut-être la meilleure des éducations : si l’on fait provision de tels souvenirs pour la vie, on est sauvé définitivement. Et même si nous ne gardons au cœur qu’un bon souvenir, cela peut servir un jour à nous sauver. Peut-être deviendrons-nous même méchants par la suite, incapables de nous abstenir d’une mauvaise action ; nous rirons des larmes de nos semblables, de ceux qui disent, comme Kolia tout à l’heure : « Je veux souffrir pour tous » ; peut-être les raillerons-nous méchamment. Mais si méchants que nous devenions, ce dont Dieu nous préserve, lorsque nous nous rappellerons comment nous avons enterré Ilioucha, comment nous l’avons aimé dans ses derniers jours, et les propos tenus amicalement autour de cette pierre, le plus dur et le plus moqueur d’entre nous n’osera railler, dans son for intérieur, les bons sentiments qu’il éprouve maintenant ! Bien plus, peut-être que précisément ce souvenir seul l’empêchera de mal agir ; il fera un retour sur lui-même et dira : « Oui, j’étais alors bon, hardi, honnête. » Qu’il rie même à part lui, peu importe, on se moque souvent de ce qui est bien et beau ; c’est seulement par étourderie ; mais je vous assure qu’aussitôt après avoir ri, il se dira dans son cœur : « J’ai eu tort, car on ne doit pas rire de ces choses ! »


 

Citation :

« Je dis cela pour le cas où nous deviendrions méchants, poursuivit Aliocha ; mais pourquoi le devenir, n’est-ce pas, mes amis ? Nous serons avant tout bons, puis honnêtes, enfin nous ne nous oublierons jamais les uns les autres. J’insiste là-dessus. Je vous donne ma parole, mes amis, de n’oublier aucun de vous ; chacun des visages qui me regardent maintenant, je me le rappellerai, fût-ce dans trente ans. Tout à l’heure, Kolia a dit à Kartachov que nous voulions « ignorer son existence » . Puis-je oublier que Kartachov existe, qu’il ne rougit plus comme lorsqu’il découvrit Troie, mais me regarde gaiement de ses gentils yeux. Mes chers amis, soyons tous généreux et hardis comme Ilioucha, intelligents, hardis et généreux comme Kolia (qui deviendra bien plus intelligent en grandissant), soyons modestes, mais gentils comme Kartachov. Mais pourquoi ne parler que de ces deux-là ! Vous m’êtes tous chers désormais, vous avez tous une place dans mon cœur et j’en réclame une dans le vôtre ! Eh bien ! qui nous a réunis dans ce bon sentiment, dont nous voulons garder à jamais le souvenir, sinon Ilioucha, ce bon, ce gentil garçon, qui nous sera toujours cher ! Nous ne l’oublierons pas : bon et éternel souvenir à lui dans nos cœurs, maintenant et à jamais !
 
 

mood
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Posté le 07-04-2008 à 15:40:45  profilanswer
 

n°14591993
le_fouineu​x
NF, F, NS, NC
Posté le 13-04-2008 à 18:48:52  profilanswer
 

troon93 a écrit :

Bon, à mon tour :
 

Citation :

Vanité des vanités, tout est vanité.


 
Je ne mets pas le titre ni l'auteur, car je suis curieuse de voir si vous reconnaitrez ce texte  (et qui le reconnaitra...) :)


J'aurai dit l'Ecclésiaste.
Mais c'est façile tout de même.
En voilà une qui me scotche toujours autant. Je pense que c'est l'une des meilleures intro que j'ai rencontré :

Citation :

C'était une journée d'avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures.


1984 - Orwell
 
Tout le bouquin condensé en une phrase !

n°21454696
morris aka​ the moose
en décompensation maniaque
Posté le 05-02-2010 à 19:57:24  profilanswer
 

"La parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours quand on voudrait attendrir les étoiles."
 
 
Rien à ajouter, Flaubert Madame Bovary

n°21455192
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 05-02-2010 à 20:57:48  profilanswer
 

Faust, de Goethe, bon pas scotché, non, mais je me rappelle encore de ce passage, la force de haïr et le pouvoir d'aimer, c'est cool comme il le dit ! :
 
    Eh bien! rends-moi ces temps de mon adolescence
    Où je n'étais moi-même encore qu'en espérance ;
    Cet âge si fécond en chants mélodieux,
    Tant qu'un monde pervers n'effraya point mes yeux ;
    Tant que, loin des honneurs, mon cœur ne fut avide
    Que des fleurs, doux trésors d'une vallée humide !
    Dans mon songe doré, je m'en allais chantant ;
    Je ne possédais rien, j'étais heureux pourtant!
    Rends-moi donc ces désirs qui fatiguaient ma vie,
    Ces chagrins déchirants, mais qu'à présent j'envie,
    Ma jeunesse !... En un mot, sache en moi ranimer
    La force de haïr et le pouvoir d'aimer !
 
 

n°21459175
JohnSmith
Executive vice president
Posté le 06-02-2010 à 10:38:53  profilanswer
 

http://pagesperso-orange.fr/pcf.evry/affiche.jpg  
Aragon - L'affiche Rouge  

Citation :


Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
 
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
 
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
 
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
 
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
 
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
 
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant


 
John Steinbeck, Les Raisins de la colère
 

Citation :


Les travailleurs des champs, les propriétaires des petits vergers, surveillent et calculent. L'année sera bonne. (...) Les hommes qui travaillent dans les fermes-témoins ont créé de nouvelles espèces de fruits. (...) Et sans relâche ils poursuivent leurs travaux, sélectionnent, greffent, alternent les cultures, arrachant à la terre son rendement maximum.
 
      Les cerises mûrissent les premières. Un cent et demi la livre. On ne peut pas les cueillir à ce tarif là. Cerises noires et cerises rouges, à la chair juteuse et sucrée ; les oiseaux mangent la moitié de chaque cerise et les guêpes viennent bourdonner dans tous les trous faits par les oiseaux. (...) Puis c'est le tour des prunes rouges de s'adoucir et de prendre de la saveur. Bon sang ; on ne peut pas les faire cueillir, sécher et soufrer. Pas moyen de payer des salaires, aussi bas soient-ils. Alors les prunes rouges tapissent le sol. (...)
 
      Les petits fermiers voyaient leurs dettes augmenter, et derrière les dettes, le spectre de la faillite. Ils soignaient les arbres mais ne vendaient pas la récolte ; ils émondaient, taillaient, greffaient et ne pouvaient pas faire cueillir les fruits. (...)
 
      Ce vignoble appartiendra à la banque. Seuls les grands propriétaires peuvent survivre, car ils possèdent en même temps les fabriques de conserves. Et quatre poires épluchées, cuites et emboîtées, coûtent toujours quinze cents ; Et les poires en conserve ne se gâtent pas. Elles se gardent des années. (...)
 
      Le travail de l'homme et de la nature, le produit des ceps, des arbres, doit être détruit pour que se maintiennent les cours...  Des chargements d'oranges jetés n'importe où. Les gens viennent de loin pour en prendre, mais cela ne se peut pas. Pourquoi achèteraient-ils des oranges à vingt cents la douzaine, s'il leur suffit de prendre leur voiture et d'aller en ramasser pour rien ? Alors des hommes armés de lances d'arrosage aspergent de pétrole les tas d'oranges, et ces hommes sont furieux d'avoir à commettre ce crime et leur colère se tourne contre les gens qui sont venus pour ramasser les oranges. Un million d'affamés ont besoin de fruits, et on arrose de pétrole les montagnes dorées.
 
      Et l'odeur de pourriture envahit la contrée. Dans l'âme des gens les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines.


 
note : je ne trouve pas le passage sur le vendeur de bagnoles qui est absolument extraordinaire  [:urd]


Message édité par JohnSmith le 06-02-2010 à 10:48:47
n°21459249
JohnSmith
Executive vice president
Posté le 06-02-2010 à 11:02:05  profilanswer
 

Céline - Voyage au bout de la nuit  

Citation :


Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat…
 
- Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu’il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu’elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c’est eux qui ont tort, Lola, et c’est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir.


[:cerveau ouch]  

n°21461423
Mistral_ w​inner
Aucun rapport.
Posté le 06-02-2010 à 16:43:20  profilanswer
 

Sartre, dans critique de la raison dialectique :

Citation :

Il faut revenir à cette première vérité du marxisme: ce sont les Hommes qui font l'Histoire, et comme c'est l'Histoire qui les produit en tant qu'ils la font, nous comprenons dans l'évidence que la substance de l'acte humain, si elle existait, serait au contraire le non-humain ou, à la rigueur, le pré-humain, en tant qu'il est justement la matérialité discrète de chacun.

 

[:ubik75]

 

[:cupra]


Message édité par Mistral_ winner le 06-02-2010 à 16:55:02

---------------
Life is like a pubic hair on a toilet seat. Eventually you'll get pissed off...
n°21469691
JohnSmith
Executive vice president
Posté le 07-02-2010 à 20:20:05  profilanswer
 

Cyrano  :o  

Citation :


 Attendez...Je choisis mes rimes... Là j'y suis
 
Il fait ce qu'il dit à mesure
 
Je jette avec grâce mo feutre
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon;
Élégant comme Céladon
Agile comme Scaramouche
Je vous préviens, cher Myrmidon,
A la fin de l'envoi je touche!

Premiers engagements de fer

 
Vous auriez bien dû rester neutre;
Où vais-je vous larder, dindon?
Dans le flanc, sous votre maheurtre?
Au coeur, sous votre bleu cordon?
- Les coquilles tintent, ding-don!
Ma pointe voltige : une mouche!
Décidement... c'est au bedon,
Qu'à la fin de l'envoi, je touche.
 
Il me manque une rime en eutre...
Vous rompez, plus blanc qu'amidon?
C'est pour me fournir le mot pleutre!
- Tac! Je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don,
- J'ouvre la ligne,- je la bouche...
Tiens bien ta broche, Laridon!
A la fin de l'envoi, je touche.
 
Il annonce solonnellement
 
ENVOI
Prince, demande à Dieu pardon!
Je quarte du pied, j'escarmouche,
Je coupe, je feinte...
Hé!La donc!
 
Le Vicomte chancelle; Cyrano salue.
 
À la fin de l'envoie, je touche.

mood
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