...objet d'attouchements "inappropriés"
PARIS (AFP) - Yves Contassot, adjoint (Verts) du maire de Paris chargé des jardins, dont dépendent les cimetières, doit se rendre vendredi au Père-Lachaise, devant la tombe de Victor Noir, qui fait l'objet d'attouchements jugés inappropriés par ses services.
Interrogé sur les articles de presse révélant la pose de barrières autour de cette sépulture, ornée d'un magnifique gisant aux formes suggestives, M. Contassot a indiqué mardi que cette protection avait été installée sans qu'il en soit informé. Il se rendra sur place vendredi à 11H00 pour voir l'objet du "scandale" et décider de la suite à donner à cette affaire.
La tombe de Victor Noir, journaliste tué en 1870 d'un coup de pistolet par un neveu de Napoléon 1er, est l'une des plus célèbres du Père-Lachaise, le plus vaste cimetière parisien. Son gisant grandeur nature est signé du sculpteur Amédée-Jules Dalou, à qui l'on doit aussi "le triomphe de la République" qui trône Place de la Nation à Paris. Dalou a dessiné un corps très réaliste d'un homme jeune (Noir est mort à 22 ans) et séduisant: chemise déboutonnée, pantalon moulant mettant en valeur un sexe en semi-érection.
Cette représentation a inspiré un culte à des femmes (mais pas seulement, selon des sources municipales) qui frottent ou se frottent sur le gisant. Au fil des ans et des adoratrices, le bronze de la statue a été éclairci en deux points: le pubis et le visage. D'où la pose de barrières par le service des cimetières pour empêcher la poursuite de ces pratiques.
Journaliste à La Marseillaise, une feuille anti-bonapartiste, Victor Noir a été abattu par le fils de Lucien Bonaparte, Pierre Bonaparte, alors qu'il s'était rendu à son domicile pour organiser un duel entre ce dernier et son rédacteur en chef. Ses funérailles le 12 janvier 1870, suivies par 100.000 personnes, furent l'occasion de violentes manifestations anti-Napoléon III, dont le régime devait tomber quelques mois plus tard.
http://fr.news.yahoo.com/041102/202/44hid.html
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vendredi 5 novembre 2004
Père Lachaise: la tombe de Victor Noir rendue à ses admiratrices
PARIS (AFP) - Une des tombes vedettes du cimetière parisien du Père Lachaise, celle du journaliste Victor Noir, est redevenue accessible à ses admiratrices et admirateurs: les barrières qui entouraient ce viril gisant de bronze, objet de caresses et massages empressés, ont été retirées vendredi.
Venu inspecter la statue d'Amédée-Jules Dalou - sculpteur à qui l'on doit aussi le Triomphe de la République de la place de la Nation - l'adjoint au maire de Paris Yves Contassot, en charge des Jardins et donc des Cimetières, a fait enlever sur le champ la protection interdisant son approche.
M. Contassot a demandé que soient retirées les barrières entourant une autre tombe du Père-Lachaise, qui suscite un culte presque aussi singulier: celle de l'écrivain Oscar Wilde, couverte de marques de rouge à lèvres, alors qu'elle est, comme une dizaine d'autres dans le plus grand cimetière de Paris, classée monument historique.
Journaliste tué en 1870 d'un coup de pistolet par un neveu de Napoléon 1er, chez qui il s'était rendu pour organiser un duel, Victor Noir a été représenté par Dalou grandeur nature, visage paisible, moustache à la Bel-Ami, chemise déboutonnée et surtout pantalon moulant, mettant en valeur une flagrante érection.
Cette partie du corps de Victor Noir, mais aussi son visage et ses bottes ont fait l'objet de frottements et attouchements. Le bronze a pris, à ces endroits stratégiques, une visible teinte dorée.
"Il est lustré depuis des lustres !", résume la guide-conférencière Marika Vayssière, en relatant les légendes du cimetière: des scènes d'orgie se seraient déroulées autour du gisant, dont le contact favoriserait la fécondité féminine.
Ce qu'ont revendiqué une poignée de jeunes femmes représentant un soi-disant "Collectif liberté-égalité-féminité". Elles ont scandé avec application : "les barrières en arrière, Victor, on veut ton corps".
"On est obligés de protéger certains sites à cause de de la surfréquentation", a fait valoir M. Contassot. C'est le cas des environs de la tombe de Jim Morrisson, dégradés par les fans du mythique chanteur.
Pour ce qui est de Victor Noir, la protection avait été mise en place de façon "trop rapide", a estimé l'adjoint. "Je ne tiens pas à ce qu'on tombe dans les travers américains de la pudibonderie exacerbée".
"Dans l'histoire de l'humanité, il y a toujours eu des statues ou monuments révérés pour leur supposée capacité à rendre les femmes fertiles. Il faut relativiser tout ça". Mais en même temps, "un cimetière est un lieu de mémoire. Que des gens touchent un gisant, ça va; mais pas de pratiques susceptibles de choquer les bonnes moeurs".
Un panneau rappellera donc le respect dû aux défunts et à leurs familles, dans un lieu riche de 68.000 concessions, et que hantent chaque année deux millions de visiteurs (un tiers de l'affluence de la Tour Eiffel).
Malgré les trente surveillants de jour, les maîtres chiens et rondes de nuit, il est difficile d'empêcher tout vandalisme. Ainsi en 1961, le sexe de l'allégorie ornant la tombe de Wilde avait été tranché. A la dernière Toussaint, deux statues de vierges ont été décapitées.
http://fr.news.yahoo.com/041105/202/44owd.html
Message édité par Profil supprimé le 05-11-2004 à 17:55:21