Washington, 4 novembre 2008 : Barack Obama est élu 44e président des Etats-Unis. Pour la première fois, un homme de couleur va occuper la Maison Blanche.
Ce résultat, s’il suscite à la fois un immense élan d’espoir pour des millions d’Américains, ravive les peurs d’une Amérique réactionnaire. Rassemblement de groupes extrémistes, adhésions en hausse, discours musclés… Un mécontentement qui s’exprime brutalement : depuis l’élection présidentielle, plus de 200 actes racistes ont été recensés.
Le Ku Klux Klan, qui a appelé à voter Obama pendant la campagne présidentielle, connaît un regain de ferveur depuis l’élection de ce dernier. Dans l’Indiana, les adhésions explosent : 8.000 adhérents supplémentaires parmi lesquels plus de 2.000 jeunes de moins de 18 ans ont été enregistrés. De rassemblements en camps d’entraînement, les actes racistes se multiplient, prônant le retour du « White Power ».
De paroles haineuses en menaces, les chefs appellent de façon à peine voilée au meurtre. Bercés par leurs fantasmes de guerre civile, les groupes du Ku Klux Klan militent pour une action s’appuyant sur des moyens légaux : pétitions, pressions judiciaires, manifestations politiques. Mais leur impact reste mineur. Dans les années 1920, le Klan ne comptait pas moins de 2 millions de membres aux Etats-Unis. Aujourd’hui, les 17 factions indépendantes peinent à rassembler plus de 40.000 personnes. Mark Potok, membre du Southern Poverty Law Center, un organisme spécialisé dans la lutte contre ces groupes extrémistes, estime le sursaut de haine passager, mais invite à rester vigilant face aux appels au meurtre lancés régulièrement via internet. A deux reprises durant la campagne électorale, le FBI a démantelé deux tentatives de meurtres contre le candidat Obama : une première dans l’histoire des Etats-Unis.
Réaction passagère ou véritable contre-courant ?
Source : http://www.arte.tv/fr/ARTE-Reporta [...] 00254.html