La question migratoire bouscule la politique intérieure des Etats membres.
Les mouvements protestataires s'en sont emparés pour remettre en cause l'action des gouvernements et des institutions européennes.
Les idées simples fleurissent, s'en prenant aux accords de Schengen, à l'inefficacité des politiques nationales ou européennes.
L'Europe est confrontée à un défi considérable.
Le nombre de déplacés dans le monde ne cesse de s'accroître. La violence et les conflits en sont les causes premières L'Europe, riveraine de nombre d'entre eux, admet chaque année plus de 1,5 million de migrants réguliers, mais recensait déjà au troisième trimestre 2014, 128 725 séjours irréguliers sur son territoire.
Le nombre de demandeurs d'asile pourrait bondir à 700 000 (+28%). De 276 113 en 2014, le nombre estimé d'entrées irrégulières sur le territoire européen (dont 60 000 par la mer) pourrait encore augmenter. Le flux d'immigration clandestine détectée n'a jamais été aussi élevé qu'en 2014, en hausse, de 170% par rapport à 2013. Il devrait bondir encore en 2015 dont les deux premiers mois révèlent une augmentation de plus de 200% par rapport à 2014!
Depuis 1988, selon les ONG, près de 20 000 personnes seraient décédées aux frontières extérieures de l'Union européenne. En 2014, le nombre des victimes a dépassé 3 500.
90% des migrants clandestins ont emprunté la voie maritime en mer Méditerranée. L'immigration irrégulière détectée s'est accrue de 8 fois en Italie, de deux fois en Grèce et de 50% aux frontières espagnoles. En 2011, année déjà exceptionnelle, ce phénomène migratoire s'expliquait principalement par la situation économique de certains pays riverains du Sud de l'Europe. Ce sont maintenant les conflits et l'instabilité politique qui poussent les populations de l'Asie centrale, du Moyen-Orient, du Maghreb et de l'Afrique à tenter l'aventure en Europe. La Méditerranée est au cœur de cette nouvelle problématique.
Cette pression d'une ampleur nouvelle a conduit l'Union et ses Etats membres à mettre en œuvre des réponses communes ou spécifiques qui n'ont pas réussi à enrayer ce flux et à sécuriser nos voies d'accès maritimes.
La question est posée d'une politique plus efficace.
Comment l'Europe peut-elle se mobiliser, avec la communauté internationale pour éviter le drame qui pousse des familles entières à tout tenter pour assurer leur survie ?
Comment l'Union peut-elle être un relais politique et financier pour améliorer encore tout ce qui est déjà entrepris ?
Comment les Etats membres doivent-ils agir et coopérer pour empêcher ces transferts de population ?
Comment expliquer en interne que cette immigration ne saurait être éviter dans le court terme, qu'elle exige une action résolue dans la durée, et comment en assumer le poids politique dans une période de regain des populismes et de difficultés économiques, sans remettre en cause la libre circulation et les accords de Schengen qui, contrairement aux discours politiques, fonctionnent correctement?
J'ai repris le texte de cet excellent document:
http://www.robert-schuman.eu/fr/qu [...] diterranee
Je vous conseille de le lire et d'ouvrir la discussion sur cette dramatique actualité.