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Verts: fin du premier tour pour l'investiture à la présidentielle
PARIS (AFP) - Après un mois de débats contradictoires dans toute la France, les Verts ont achevé vendredi la première étape de leur campagne interne pour départager leurs cinq candidats à l'investiture pour l'élection présidentielle de 2007.
Le premier tour du vote des adhérents Verts, par courrier, pour le choix du candidat du parti à la présidentielle de 2007 devait s'achever vendredi à minuit, cachet de la poste faisant foi. Pour éviter toute pression sur les 8.237 adhérents susceptibles de participer au vote, les bulletins envoyés ont été bloqués dans une boîte postale.
Ils seront récupérés après Pâques, avec mise au point des listes d'émargement les 18 et 19 avril et dépouillement, par région, jeudi 20 au siège du parti. Les résultats de ce premier tour devraient être connus aussitôt. Il est très peu probable qu'un des cinq candidats - le député Yves Cochet, le sénateur Jean Desessard, la porte-parole Cécile Duflot, le militant Alain Uguen et la sénatrice Dominique Voynet - parvienne à obtenir dès le premier tour 50% des voix. Les deux candidats arrivés en tête devraient donc participer à un second tour, organisé dans le courant du mois de mai, avec fin du vote le 23 mai et dépouillement le 30 mai.
C'est à cette date que sera connu le candidat des Verts à l'élection présidentielle. Les candidats en lice -Yves Cochet (député), Dominique Voynet (sénatrice), Jean Desessard (sénateur), Cécile Duflot (porte-parole) et Alain Uguen, ex-conseiller régional de Bretagne- ont sillonné le pays, pour sept meetings organisés par la direction du parti où l'assistance variait de 80 à 200 personnes. Outre ces meetings "nationaux", les cinq candidats ont participé ensemble à des rencontres locales, de Clermont-Ferrand à Bayeux, Orléans ou Sèvres.
"Au total, nous avons pu parler devant quelque 1.500 militants", a noté Yves Cochet. Yann Wehrling, secrétaire national, s'est félicité de la "très bonne tenue" des rencontres, sans "attaques sur les personnes, avec des échanges de fond". "Les débats ont montré une vraie diversité de positionnements", a noté Mireille Ferri, secrétaire nationale adjointe. Au fil des débats "les opinions devenaient plus affirmées, plus tendues entre nous et plus claires pour ceux qui nous écoutaient", a renchéri Yves Cochet.
"J'étais attendue au tournant, tout le monde pensait que j'allais m'écrouler, mais finalement j'ai pu prouver aux gens qui je suis et ça m'a affermie dans ma ligne politique", raconte Cécile Duflot, la benjamine de l'épreuve, 30 ans.
Avec la maîtrise de celle qui a déjà été candidate (en 1995) pour les Verts, Dominique Voynet est intervenue sur une large palette de problématiques, Yves Cochet a défendu un projet "très vert", insistant sur responsabilité environnementale et solidarité, Cécile Duflot a défendu "la radicalité de l'écologie politique", Jean Desessard s'est présenté en candidat de "l'écologie sociale" et du non au référendum européen.
Alain Uguen, favorable à une primaire à gauche, a martelé son credo: "plutôt cinquante députés pendant cinq ans qu'un candidat pendant cinq mois". Pour lui, "l'Italie vient de faire la démonstration qu'une primaire peut être utile: sinon Berlusconi repassait". Aucun candidat n'a estimé que ces débats contradictoires, souvent qualifiés d'"apaisés", aient divisé le parti. Plusieurs candidats ont regretté seulement que le processus de vote ait été enclenché avant même le premier meeting, le 13 mars à Paris, ce qui donnait moins d'impact aux débats.
L'inconnue du probable tiercé de tête -Yves Cochet, Cécile Duflot et Dominique Voynet- reste cependant l'ordre d'arrivée. "C'est très incertain et très ouvert", estime Cécile Duflot. Rares sont ceux qui pensent que Dominique Voynet puisse ne pas être au second tour, qui opposera les deux candidats arrivés en tête.
Les Verts doivent aussi mettre la touche finale à leur programme pour 2007, ce qui sera fait lors du prochain conseil national du parti, en juin.
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