gregoirtchik déréalisé | abakuk a écrit :
En relisant le topic, je me rends compte que beaucoup considèrent la croissance comme une chose naturelle, une chose qui va de soi, un dogme qu'il est inconcevable de remettre en cause. Or, la croissance n'existe pas de toute éternité, elle a été inventée. Selon moi (mais je ne suis pas un spécialiste, vous avez le droit de me contredire ), elle est née en même temps que la monnaie (car la monnaie non plus n'existe pas de toute éternité). Il y a très longtemps, le mode de vie était basé sur l'autosuffisance et sur le troc. La croissance était raisonnable et respectueuse de l'environnement. Puis est arrivé l'argent. A ce moment là, certains se sont dit qu'il était agréable d'avoir plus d'argent que les autres pour pouvoir acquérir plus de biens, ils se sont mis à travailler plus (ou à faire travailler plus les autres ) pour gagner plus. La croissance telle que nous l'entendons aujourd'hui était née. Je ne prône pas un retour à un mode de vie néolithique, je ne suis pas non plus un adepte farouche de la décroissance, mais je crois que c'est un concept utile, qui pourrait enrichir la réflexion des économistes et des politiques. On n'est pas obligé d'être d'accord à 100% avec ce que proposent de doux rêveurs, mais on n'avance qu'en se confrontant aux idées des autres, pas en évoluant en vase clos.
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C'ezst une vision un peu trop idéalisée du passé.
On peut faire naître la croissance du rendement. Du moment où l'homme a approvisionné son environnement et n'est plus été nomade (domestication de l'élevage, feu, construction d'habitations durables...) il a essayé de produire plus et d'améliorer les rendements de sa production pour être autosuffisant et ne pas craindre l'hiver en faisant des réserves. D'où des améliorations sans cesse de la production par sélection des races bovines, moutons, céréales etc. Tout ceci bien avant l'apparition de la monnaie. On peut aujourd'hui avoir une croissance respectueuse de l'environnement, les techniques existent. Le problème est leur mise en place. Je ne comprends pas pourquoi les bus de ville fonctionnent à l'essence ; ils font toujours le même trajet : pkoi ne pas remettre en place des trolleybus - ou des bus électriques ? pkoi les postiers n'ont pas tous de voitures électriques ? bref...
Quant à la division du travail - travailler plus et/ou exploiter les autres, pas besoin de monnaie. Du moment où l'homme s'est sédentarisé il fallait bien une division "naturelle" du travail : des agriculteurs, des ouvriers, des soldats, des intellectuels. Le travail de chacun n'étant pas le même, comment chacun peut satisfaire à la fois ses besoins primaires (se loger, se nourrir, se divertir, être protégé) et les attentes de la collectivité ? c'est un tout mais chacun a sa fonction et tout n'est pas troquable. Comment rétribuer un médecin par rapport à un soldat ou un agriculteur. L'agriculteur nourrit, le soldat protège, le médecin soigne mais il n'est pas possible que chaque acte de ces hommes soit interchangeable.
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Un gouvernement est encore bien mauvais lorsque, par la nature de ses institutions, il autorise un antagonisme, soit entre le pouvoir suprême et la masse de la nation, soit entre les différentes classes - Joseph Arthur de Gobineau
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