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MARDI APRÈS-MIDI, le village d'Astérix a bien cru qu'une légion romaine avait déferlé sur ses terres. Un vigile s'est relevé avec des hématomes et quatre jours d'arrêt de travail, et six de ses collègues ont dû subir les coups de poing de deux jeunes visiteurs originaires des Mureaux (Yvelines). Ils étaient arrivés le matin avec un groupe de quatre-vingt-dix personnes. Déjà, aux guichets d'entrée, ils s'étaient fait remarquer. Alain Trouvé, directeur général du parc d'attractions de Plailly, raconte : « Ils criaient. Puis ils ont essayé de tricher dans les files d'attente. Nous les avions prévenus, mais comme ils ont continué, nous les avons ramenés à leur bus et nous avons averti les trois gendarmes de l'antenne du parc de risques de débordements. » Au cours de la journée, le groupe des Mureaux se tient à peu près tranquille, sauf une dizaine d'éléments. « Nous avons demandé du renfort à la compagnie de gendarmerie de Chantilly », poursuit le directeur. Vu leur état d'excitation décrit par le parc, celle-ci va mobiliser plus de trente militaires prélevés sur les brigades de Chantilly, Senlis et les PSIG des deux compagnies. Ils seront même accompagnés par les gendarmes du poste à cheval. Les forces de l'ordre se tiennent dans la zone technique, hors de la vue du public, prêtes à intervenir au moindre dérapage. Surveillés comme l'huile sur le feu, les visiteurs des Mureaux sont pris en train de voler des peluches dans le stand de jeux d'adresse. Deux jeunes particulièrement actifs sont emmenés en zone technique. Ils sont rapidement rejoints par des copains surexcités qui tombent à bras raccourcis sur les agents de sécurité du parc. Des claques et des coups de poing volent. Un vigile sera sérieusement blessé. Les gendarmes interviennent et interpellent trois jeunes gens âgés de 22, 18 et un mineur de 17 ans. Le trio est placé en garde à vue à la brigade d'Orry-la-Ville. Ils seront mis en examen pour « violences en réunion » et comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Senlis et le tribunal de Versailles (pour le mineur), le 29 octobre. Astérix avait perdu l'habitude de ces trouble-fête. Comme le signale son directeur : « Ce type d'incident n'était pas arrivé depuis deux ans. C'est la preuve que notre politique de présence (jusqu'à sept vigiles sur le parc) et le travail avec la gendarmerie (NDLR : installée dans l'enceinte du parc) porte ses fruits. » Après cet après-midi agité, le parc a aussitôt appelé la commune des Mureaux, comme il le fait après chaque gros incident, pour leur expliquer que « le Parc Astérix a des règles à respecter. Mais jamais nous n'avons interdit l'entrée à qui que ce soit
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