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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

Total : 2656 votes (882 votes blancs)
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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°10473055
Ache
immatriculé-conception
Posté le 25-01-2007 à 16:48:34  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

rahsaan a écrit :

Mais n'avoir pas lu un livre qui n'existe pas, quel mérite sinon celui, très borgésien et mallarméen à la fois, de parler du livre infini absent de tout livre ?  :o


Parce qu'en fait le travail achevé de l'armée de singes infinie équivaut à une page blanche.


---------------
Parcours étrange
mood
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Posté le 25-01-2007 à 16:48:34  profilanswer
 

n°10477817
Ache
immatriculé-conception
Posté le 26-01-2007 à 03:43:02  profilanswer
 

l'Antichrist a écrit :

J'ai déjà expliqué à plusieurs reprises..

 
Tout d'abord, il est évident que personne ne va nulle part si on commence par ne pas y aller. Ensuite, je considère les messages suivants : post dans "La machine peut-elle reproduire l'homme à l'identique" ; post dans "Le libre-arbitre n'existe pas", et post dans "Arche interstellaire : les étoiles pour nos arrières petits enfants". Je suis en accord avec les idées méthodologiques et phénoménologiques, et je suis en indétermination quant ce que vous entendez pas simulation, car vous ne l'avez pas encore déterminé.
 

l'Antichrist a écrit :

..que nulle simulation,


Donc il faut déterminer ce qu'on entend par simulation. On peut commencer par l'argument physique, à savoir, la simulation est elle-même un système physique. C'est à dire, la simulation réalise la relationnalité d'un système physique par un autre système physique. Si on dit que "nulle simulation etc.", alors il faut déterminer ce qui se passe dans la "chair transcendantale" et qui ne se passe pas et ne peut se passer par la simulation (qui est réalisée par un système physique).  
 

l'Antichrist a écrit :

Se placer dans le mouvement même d'advenue de l'Etre est une pure expérience de repli qui ne peut qu'être dite...


Ici encore, il faut décrire le type de travail qu'appelle ce 'dire'. A quoi ressemble l'entreprise phénoménologique à venir? Qu'est-ce qui va être proposé? Est-ce un livre, ou des articles, ou des conférences, etc. Mais aussi, à l'adresse de qui? Qui va écouter dire, et quelle est la forme de ce qui sera dit.  
Mon avis est que si la fin est uniquement écrire, alors c'est une catastrophe.  
 

l'Antichrist a écrit :

S'installer dans le "vu".


Par exemple, c'est une gageure d'enseigner ce qu'on entend par ' s'installer dans le "vu" ' (cf. toutes les incompréhensions professées à ces sujets, y compris "intra-institutionnelles" ). Le point est que, il n'est pas exclu que " s'installer dans le "vu" " appelle à un autre genre de travail, de l'ordre de l'engendrement de structures, celles-là même qui sont le 'voir'. Cela renvoie aux thèmes de la simulation et de sa caractérisation.


Message édité par Ache le 26-01-2007 à 08:09:13

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Parcours étrange
n°10477822
Lampedusa
Posté le 26-01-2007 à 03:47:21  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

A propos de ce livre : c'est dans le Nouvel Obs ou le Télérama de cette semaine ou la semaine dernière (vous voyez la référence précise :D ) : quatre écrivains se sont pliés au jeu de parler de livres qu'ils n'ont pas lus.  
Dominique Noguez parle des Essais de Montaigne.
 
...  
 
On pourrait organiser un concours sur ce topic : on donne au hasard, à chaque participant régulier, un titre de livre ; chacun confirme qu'il ne l'a pas lu et il doit en parler en 8-10 lignes. :D


 
C'est pas mal comme idée, livres non-lus ou inexistants, surtout ça dispense de devoir toujours s'astreindre à essayer au moins de savoir de quoi l'on parle, effort qui devient lassant à la longue...

Citation :

Parce qu'en fait le travail achevé de l'armée de singes infinie équivaut à une page blanche.


 
Mon cher Ache, cela sonne curieusement: le signe singe son signifié?
Après correction, s'il y a lieu, cela revient à dire qu'il n'y aurait plus rien à faire parce que tout aurait déjà été fait?
Mais alors, comme disait Loyola, on recommence...

n°10478029
Ache
immatriculé-conception
Posté le 26-01-2007 à 06:03:49  profilanswer
 

Lampedusa a écrit :

Mon cher Ache, cela sonne curieusement..


C'était une tentative de poésie absurde. C'est pas grave.
 

Lampedusa a écrit :

.. le signe singe son signifié?


Par cela je référais à l'argument formel à propos de la bibliothèque de babel, et qui est que son contenu en information est nul, car elle contient une description, le contraire de cette description, le mélange de leurs contraires ainsi que le gris de leurs alternatives (sans oublier un charabia à faire pâlir un phénoménologue).
 

Lampedusa a écrit :

Cela revient à dire qu'il n'y aurait plus rien à faire parce que tout aurait déjà été fait?
Mais alors, comme disait Loyola, on recommence...


La question n'est pas triviale. Par ex. il y a déjà un problème entre 'achevé' et 'infini'. Un autre exemple classique, est qu'il y a des 'nombres univers' qui par définition contiennent la spirale des dvd vidéo de ma vie, ou encore, les fugues de Bach sont codées numériquement et ces nombres... Mais cela ressemble à de la fiction numérique.
 
D'une part, cela exige une revue de ce qu'on entend par 'sens', par 'tout' et par 'faire'. Par exemple, au lieu d'avoir une conception ponctuelle et 'chosifiante' ('les' 'livres' qui 'sont' déjà 'tous' 'faits', 'le' 'nombre', etc.), on peut proposer une conception relationnelle et processuelle, c'est à dire, un sens du se faisant et de la construction entrain de se construire. Vus ainsi, les 'choses' et les 'objets' qui orientent la première conception sont par ex. dus à notre perception visuelle qui, voyant un rocher solidement inscrit sur terre, nourrira la pensée qui en dérivera une conception de la 'chose' en tant que chose, alors que le rocher aussi bien que la perception visuelle sont eux-même des processus, et le travail consistera à ressaisir le se faisant de l'expérience visuelle comme 'naissance continuée'. La vision apparaît alors comme impliquant et motivant toute une structure corporelle qui constitue justement l'identité de la vision et qui fait que voir, cela nous fait quelque chose.. Même raisonnement pour les nombres, lequel peut en plus recevoir une formulation précise par les théorie de la calculabilité et les méthodes constructives. Maintenant, l'habitude d'adopter une conception de la 'chose' (par opposition à la 'relation') est due soit à des traditions qui ont déplacée ailleurs leur faculté des relations, soit à une paresse et un oubli, soit les deux.
 
D'autre part, les questions qui traitent du 'sens', du 'faire' et du 'possible' sont aussi d'ordre cosmologique : quel sens y-t-il à parler de nouveauté, du possible dans l'univers, etc. Si on pose la question à un savant (par ex. un cosmologue contemporain), il précisera d'abord le célèbre "tout se transf.." etc., et ensuite, qu'on peut penser les trans-formations comme différenciation interne, et qu'en cela, l'univers apparaît comme "un déséquilibre du rien".


Message édité par Ache le 26-01-2007 à 06:14:55

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Parcours étrange
n°10479157
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 26-01-2007 à 11:20:00  profilanswer
 

J'ai un problème avec Ache... car il est comme l'AC en exactement le contraire.  
 
D'un côté, l'AC est typiquement le philosophe d'institution : la philosophie est d'abord histoire de la philosophie et doit obédience à son passé. Aussi, toujours dans les formes convenus et reglés de la dissertation et du commentaire de texte, l'AC livre le fruit de son raisonnement par des exemples "exemplaires" et des points de philosophies consacrées. Toujours le même mouvement : si on parle de Machiavel, c'est pour mieux le situer historiquement dans "l'école du droit naturel" et ainsi passer du particulier au général pour mieux relancer l'actualité du débat sur le pouvoir. C'est brillant.
 
De l'autre côté, Ache, sorte de néophyte de la philosophe, peu enclin à l'argumentation , partant ex nihilo et évitant l'exposition de points de l'histoire de la philosophie. Ne se rendant pas compte qu'une longue tradition a déjà élaboré des questionnements et des solutions à la plupart des thèmes qu'il aborde, il s'engage dans des débats difficiles avec comme seule force ses propres questions.
 
Je crois que les deux forumeurs pèchent par excès : d'une part, l'AC, à ce point révérencieux envers les grands noms, qu'il n'ose pas même une embardée dans une réflexion autonome et vraiment personnelle. Le grand danger de sa position étant le plagiat : à quel moment la voix de l'AC s'éteint pour laisser la place à celle de ceux qu'il admire ? ( rappelons-nous ce moment où l'AC ne savait plus si c'était Deleuze ou lui-même qui parlait de Foucault).
D'autre part, Ache fonçant tête baissée et d'une main fébrile jettant ses cogitations dans un verbiage inflationnel à la limite de la glossolalie. Remettre à la meule  chaque terme entre guillemets pour mieux les mettres en exergue, au lieu de permettre leur compréhension, les rend étranges, au sens de Freud lorsqu'il parle de l'angoisse des psychotiques. En dehors du fait qu'à force de rendre chaque terme sujet à caution dans leur sens habituel on rend le langage et le bon sens caducs, la pensée spontanéiste faisant fi de la tradition ( qui a ses lettres de noblesse : Descartes) devrait toujours mettre un point d'honneur à la rigueur de son expression. Ache peut-il réellement affronter les grandes questions qu'il soulève sans argumenter d'une manière considérablement plus prolixe sous peine de rester dans le flou et l'incomplet ?

Message cité 1 fois
Message édité par daniel_levrai le 26-01-2007 à 11:23:17

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A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°10479404
rahsaan
Posté le 26-01-2007 à 11:37:20  profilanswer
 

Je vous annonce que je n'ai pas lu :  
Le Parménide de Platon.
 
Mais j'en parle (d'autant mieux :o ).
 
...
 
On en parlait régulièrement, depuis de longs mois. On pensait sa sortie imminente et puis on annonçait à chaque fois qu’elle était repoussée. Mais enfin, le nouveau roman de Didier Platon est dans les librairies. Il se nomme Le Parménide et ne surprendra pas les habitués de l'’auteur, puisqu’'il s’inscrit dans la suite du Sophiste, dont il reprend l'’histoire là où elle s’'arrêtait.  
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la bande de héros de Didier Platon, reprenons depuis le début.  
Les anciennes banlieues ouvrières, bien après la disparition des fraternités syndicales, des piquets de grève l’'hiver et de l'’entraide entre immigrés. Nous sommes dans les années 2000, celles de la crise qui s’'éternise et dont on promet la fin depuis trente ans. C’est la banlieue des barres d'’immeubles, des petits trafics, la banlieue peuplée de ceux qu’'on appelle, au gré des modes, les « cailleras », les « djeunz », les « relous », les « wesh-wesh ».
 
Dans ce décor gris et terne, une bande de copains tente de s’'en sortir.  
Il y a d’'abord Gustave Glaucon, l’'aîné, ancien ouvrier chez Singer, mis à la porte sans indemnité à 52 ans, et qui, depuis, a monté sa petite boîte de serrurier.  Et puis l'’inoubliable Michel Hippias, dit le Hippie, qui tente de vivre encore selon ses idéaux soixante-huitards ; Patrick Socrate, qui a la manie de poser à tous les mondes des questions, et enfin celui qui est un peu le chef de bande, Ludovic Protagoras, un fort en gueule qui aurait pu faire avocat, si son père ne l'’avait pas forcé à devenir réparateur d’'ascenseurs.  
Dans le Sophiste, les amis s'’associaient pour démasquer un bandit insaisissable et finissaient par mettre au jour un trafic de fausse monnaie.  
Cette fois, la même bande de potes croise le destin d'’un certain Francis Parménide, vieux Grec immigré ayant la fui la dictature des colonels. Qui est donc ce mystérieux personnage, avec lequel nos héros, et surtout Socrate, semblent entretenir une relation ambiguë ? Inutile de dire que, comme toujours avec Platon, il faudra attendre la dernière page pour découvrir l’'incroyable vérité sur Parménide.  
Sans déflorer le sujet, disons simplement qu’il y sera question d'’une vieille vengeance autour d’'un parricide, qui finira par catalyser toutes les passions, comme dans une tragédie antique…  
 
Et par delà cette histoire haletante, on retrouve le style de Platon, ses envolées lyriques, sa subtile dialectique de l'’analyse et, entre les lignes, le parfum évanouissant d'’une absence qui ne se dit que comme une disparition proche de laisser planer l’'ombre d’'un doute, dans la vanité indicible des lendemains déjà oubliés, comme dans un hier immémorial mais insistant. Le dossier de presse nous annonce qu'’un troisième volet pourrait venir clore cette histoire, constituant une des plus passionnantes trilogies de la littérature contemporaine.  
 
Et Platon de conclure, dans un style que feu Jacques Derrida ne renierait pas :  
- Le parricide, dans son hypothétique retrait, fait signe vers l’'intuition ob-jectée, en tant qu'’il se perd dans la perpétuité fantasmée d’'un dehors ek-stasié.

Message cité 2 fois
Message édité par rahsaan le 25-02-2011 à 01:34:52

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10480020
le vicaire
Posté le 26-01-2007 à 12:41:05  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Je crois que Fennecfou voulait dire que le travail est un type d'activité particulier, et que toute activité n'est pas forcément du travail.  
Comme souvent on confond les deux on utilise le terme "travail" pour des activités qui n'en sont pas : le "travail" de l'artiste, le chercheur au "travail"... Il y a sans doute bien une part de travail dans leurs activités respectives, mais ce n'est pas cette part qui fonde l'activité de l'écrivain ou du chercheur : c'est la création. Les autres, la plupart, nous, moi, on travaille, et on sait bien la différence.
Le problème, Rahsaan, n'est pas de dire "activité" pour "travail", ça n'aurait pas plus de sens, mais de différencier les deux et de voir en quoi le travail est une activité particulière et qu'il y a d'autres activités qui ne sont pas du travail.


 
tiens ça me fait penser à ça "revaloriser la valeur travail"  :D :
 
" L'époque moderne s'accompagne de la glorification théorique du travail et elle arrive en fait à transformer la société tout entière en une société de travailleurs. Le souhait se réalise donc, comme dans les contes de fées, au moment où il ne peut que mystifier. C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. Dans cette société qui est égalitaire, car c'est ainsi que le travail fait vivre ensemble les hommes, il ne reste plus de classe, plus d'aristocratie politique ou spirituelle, qui puisse provoquer une restauration des autres facultés de l'homme. Même les présidents, les rois, les premiers ministres voient dans leurs fonctions des emplois nécessaires à la vie de la société, et, parmi les intellectuels, il ne reste plus que quelques solitaires pour considérer ce qu'ils font comme des œuvres et non comme des moyens de gagner leur vie. Ce que nous avons devant nous, c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail, c'est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire. "
 
Hannah Arendt (Condition de l'homme moderne).

n°10480097
rahsaan
Posté le 26-01-2007 à 12:53:28  profilanswer
 

Les quelques solitaires qui font des oeuvres... si elle ne pense pas à Heidegger ! :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10481293
le vicaire
Posté le 26-01-2007 à 14:57:27  profilanswer
 

C'est très actuel quand on entend les candidats à la présidentielle parler d'une chose qui n'existe plus : le travail.

n°10481562
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 26-01-2007 à 15:18:44  profilanswer
 

Je dirais pour jouer à l'avocat du diable ( et sans doute à un membre de parti de communiste russe des années 50) que ce texte de Arendt est celui de l'idéologie.  
Pour Marx, les idées, la philosophie, la théologie sont les émanations immédiates de la division du travail. Les gens faisant un travail pratique, les "manuels" et de l'autre un travail théorique, "intellectuel".  Une caste comme celle des prêtres, détaché du travail technique sera d'autant détaché de la réalité, de la praxis, mettant en avant plan leur mode de vie ( la grande idée de Marx en sociologie et qui devrait être retenue une bonne fois pour toute qui est que chaque groupe pense et agit selon sa propre vision du monde) qui est l'universel et le plus important. De là le primat de la vie contemplative sur la vie laborieuse, et on retrouve encore de nos jours des fossiles dans des archaismes sociétaux ou des schèmes structurant la vision de la société (comme la prévalence du théorique sur le pratique, la philosophie détachée des conditions matérielles d'existence sur les sciences humaines, les sciences exactes sur les sciences appliquées, le désinteressé sur le fonctionnel, ... ). L'idéologie, au sens péjoratif, c'est proprement le travail opposé à l'art, à la philosophie, aux concepts, humanisme excacerbée et exacerbant dédaigneux de la praxis et des conditions historiques et matérielles de sa propre existence qu'il dénie pour mieux se justifier.


Message édité par daniel_levrai le 26-01-2007 à 15:20:26
mood
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Posté le 26-01-2007 à 15:18:44  profilanswer
 

n°10481624
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 26-01-2007 à 15:23:10  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je vous annonce que je n'ai pas lu :  
Le Parménide de Platon.
 
Mais j'en parle (d'autant mieux :o ).
 
...
 


 
 
Désopilant  :lol: et brillant  :love:

n°10481815
neojousous
Posté le 26-01-2007 à 15:39:24  profilanswer
 

Salut à tous !
 
J'aimerai vous parler d'une de mes dernières lectures, un livre de Michel Fraich intitulé Vladimir Aïelagger. Il s'agit d'un petit livre tiré de la collection "Que sais-je ?", et qui expose de manière brillante et synthétique les éléments clés d'une pensée, en l'occurence celle de Vladimir Aïelagger. Si cet auteur d'origine juive a connu un grand succès dans son pays d'origine, la Lettonie, sa pensée reste méconnue dans le milieu universitaire français. Son oeuvre principale "La temporalité naissante", comme l'explique le spécialiste Michel Fraich, tente de faire retour sur le vertige primordial. Sa thése clée, astucieusement baptisé "Beer and beer again" montre qu'après la phénoménologie husserlienne, la phénoménologie heidegerienne, et l'existencialisme sartrien, il faut accentuer ce qui a jusque là été omis, l'ivresse de la pensée, le vertige substanciel. S'inspirant de Roger Penrose, dont il utilise la théorie quantique des microtubulures à propos du lien entre corps et esprit, il avance que la prise massive de drogues hallucinogènes permet la superposition d'états quantiques, d'où une connexion directe à un absolu ineffable. Loin de dérègler le cerveau, ces substances hallucinogènes permettraient, selon Aïelagger de faire retour sur la substance primordiale. Ses adversaires soutiennent que la théorie de Aïelagger est tout simplement invraisemblable, et n'est que la production d'un esprit malade. En effet, Michel Fraich rappelle que Aïelagger fut plusieurs fois interné pour des crises de schizophrénie aigu, liée à une absorption conséquente et simultanée, de LSD, et autres drogues chimiques. Pour se faire une idée, je ne peux que vous conseillez ce petit "que sais-je", "la temporalité naissance" étant toujours en cours de traduction (pour les éventuelles personnes ne maitrisant pas le letton, il a déjà été traduit en chinois, donc si vous avez des affinités particulières avec cette langue, foncez.).

Message cité 1 fois
Message édité par neojousous le 27-01-2007 à 14:45:55
n°10482467
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 26-01-2007 à 16:25:44  profilanswer
 

:lol:

n°10485992
Lampedusa
Posté le 26-01-2007 à 22:05:48  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :


 
De l'autre côté, Ache, sorte de néophyte de la philosophe, peu enclin à l'argumentation , partant ex nihilo et évitant l'exposition de points de l'histoire de la philosophie. Ne se rendant pas compte qu'une longue tradition a déjà élaboré des questionnements et des solutions à la plupart des thèmes qu'il aborde, il s'engage dans des débats difficiles avec comme seule force ses propres questions.
 
Je crois que les deux forumeurs pèchent par excès : d'une part, l'AC, à ce point révérencieux envers les grands noms, qu'il n'ose pas même une embardée dans une réflexion autonome et vraiment personnelle. Le grand danger de sa position étant le plagiat : à quel moment la voix de l'AC s'éteint pour laisser la place à celle de ceux qu'il admire ? ( rappelons-nous ce moment où l'AC ne savait plus si c'était Deleuze ou lui-même qui parlait de Foucault).
D'autre part, Ache fonçant tête baissée et d'une main fébrile jettant ses cogitations dans un verbiage inflationnel à la limite de la glossolalie. Remettre à la meule  chaque terme entre guillemets pour mieux les mettres en exergue, au lieu de permettre leur compréhension, les rend étranges, au sens de Freud lorsqu'il parle de l'angoisse des psychotiques. En dehors du fait qu'à force de rendre chaque terme sujet à caution dans leur sens habituel on rend le langage et le bon sens caducs, la pensée spontanéiste faisant fi de la tradition ( qui a ses lettres de noblesse : Descartes) devrait toujours mettre un point d'honneur à la rigueur de son expression. Ache peut-il réellement affronter les grandes questions qu'il soulève sans argumenter d'une manière considérablement plus prolixe sous peine de rester dans le flou et l'incomplet ?


Pas d'accord.
Ache un "néophyte" de la philo...?! Je ne vois pas du tout ce qui te permet de l'affirmer; au contraire, j'ai quand même peu rencontré quelqu'un qui soit aussi à l'aise tant en phénoménologie, philosphie de l'esprit, philosophie des sciences et sciences de l'information, en n'oubliant pas les thèmes et auteurs classiques, et qui intègre tout ça dans une démarche particulière.
Or cette démarche est captivante, il faut bien le reconnaître, ne s'agissant plus seulement de se constituer un "savoir" littéral et théorique, mais voulant aller plus loin; ce "plus loin" est évidemment problématique, pas facile, encore en friche, mais cette ambition de rendre le savoir effectif, de le fonder en acte(s) et non plus en paroles, de l'inscrire pratiquement dans un mode de vie et une activité se situe en plus dans le droit fil de ce qu'ont souhaité les projets philosophiques les plus grandioses.
Même Wittgenstein y trouverait son compte, paradoxalement: ce que veut faire Ache, d'une certaine façon, c'est fonder la philosophie en niveau de langage à part entière, en l'inscrivant dans une activité. Quand Searle écrit, dans le sillage de wittgenstein, que "parler une langue, c'est adopter un forme de comportement régie par des règles...", c'est exactement ça, et ces règles seraient la méthodologie à trouver.

Citation :

En dehors du fait qu'à force de rendre chaque terme sujet à caution dans leur sens habituel on rend le langage et le bon sens caducs, la pensée spontanéiste faisant fi de la tradition


Là tu m'étonnes: le questionnement de la parole, cette manie de vouloir secouer les mots jusqu'à leur faire rendre gorge, en évacuer les contenus possibles, donner à voir leur indétermination essentielle, n'est-ce pas l'une des démarches les plus fécondes de la philosophie, pratiquement de Socrate jusqu'à Quine?

n°10486648
rahsaan
Posté le 26-01-2007 à 23:23:30  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Salut à tous !Pour se faire une idée, je ne peux que vous conseillez ce petit "que sais-je", "la temporalité naissance" étant toujours en cours de traduction (pour les éventuelles personnes ne maitrisant pas le lettonien, il a déjà été traduit en chinois, donc si vous avez des affinités particulières avec cette langue, foncez.).


 
 :lol: Très bon.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10489049
neojousous
Posté le 27-01-2007 à 11:28:50  profilanswer
 

Hello !
 
;)
Dis Rahsaan, tu m'as donné envie de lire Clément Rosset. Même si c'est pas pour tout de suite (j'ai quand même la CRPure et casiment l'intégrale de Hume à lire très rapidement), je voulais savoir si tu conseillais La logique du pire, ou l'Anti-nature à lire en premier ? Y-a-t-il une porte d'entrée privilégiée ?

n°10489089
rahsaan
Posté le 27-01-2007 à 11:39:51  profilanswer
 

Le fait est que j'ai commencé par l'Anti-Nature, mais La Logique du Pire a été écrit juste avant.
Dans ce dernier livre, Rosset montre que l'approbation tragique consiste à accepter sans illusion le caractère insignifiant, chaotique et exceptionnel du monde. Dans l'A-N, il poursuit en montrant que l'idée de Nature est ce qu'on a toujours opposé à la cruauté de ce qui est, pour se réfugier dans des consolations rassurantes.  
Ce n'est qu'après, avec le Réel et son Double, que le concept de Double deviendra central dans l'oeuvre de Rosset, permettant de nombreux développements sur l'illusion etc.  
 
A mon avis, commence par un de ces trois livres-là. Après, ça peut être aussi celui que tu trouves en premier dans les rayons de Vrin, ou celui dont le 4e de couverture t'attire le plus ! :D


Message édité par rahsaan le 27-01-2007 à 11:48:25

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n°10489260
neojousous
Posté le 27-01-2007 à 12:11:48  profilanswer
 

Ou celui qui est le moins cher... Je vais à la librairie cette aprem, je vais voir si je trouve La logique du pire. Je vais aussi m'attaquer à Surveiller et Punir. Je sens que comme toujours, mes exos de physique vont passer à la trappe. :D

n°10489271
rahsaan
Posté le 27-01-2007 à 12:13:44  profilanswer
 

:lol:  
Le moins cher, c'est Le Réel et son double, publié en poche. Les deux autres sont dans la collection Quadriges des PUF.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10489511
neojousous
Posté le 27-01-2007 à 12:56:46  profilanswer
 

Ouep je sais j'ai regardé sur amazone, mais je préfère commencer par le premier. Enfin je verrai taleur, ce que je trouve.

n°10489808
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 27-01-2007 à 13:41:52  profilanswer
 

A propos de Rosset ya un article/interview assez sympa dans le charlie de cette semaine


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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°10489851
rahsaan
Posté le 27-01-2007 à 13:47:17  profilanswer
 

Ah faudra que je vois ça. :)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10490012
neojousous
Posté le 27-01-2007 à 14:12:01  profilanswer
 

Quelqu'un aurait lu ce livre de Deleuze sur Hume :
Empirisme et subjectivité
http://www.amazon.fr/Empirisme-sub [...] F8&s=books
 
Il fait parti de ma biblio indicative de mon cours sur Hume. Est-ce, comme pour son livre sur Kant, une sorte de résumé, une vision synoptique à lire à la fin de la lecture de l'auteur, ou est-ce que cela peut servir d'introduction ?

n°10490131
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 27-01-2007 à 14:31:21  profilanswer
 


 
 
Tu as raison, le mot néophyte est fort, mais je maintiens le reste. Soi dit en passant, faut pas trop faire attention à mes interventions éjaculatoires, vos livres que vous n'avez pas lus sont beaucoup plus intéressants :d

n°10490238
neojousous
Posté le 27-01-2007 à 14:47:24  profilanswer
 

Ah oué, je l'ai même pas dit du coup, j'ai adoré ton compte rendu du Parménide Rahsaan ;). (mais bon j'ai senti qu'il me manquait un petit peu de culture pour apprécier toutes les subtilités de ton texte...).

n°10490395
Baptiste R
Posté le 27-01-2007 à 15:07:01  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Quelqu'un aurait lu ce livre de Deleuze sur Hume :
Empirisme et subjectivité
http://www.amazon.fr/Empirisme-sub [...] F8&s=books
 
Il fait parti de ma biblio indicative de mon cours sur Hume. Est-ce, comme pour son livre sur Kant, une sorte de résumé, une vision synoptique à lire à la fin de la lecture de l'auteur, ou est-ce que cela peut servir d'introduction ?


Je n'ai pas d'avis tranché, ça dépend du temps que tu peux y passer et des tes capacités de compréhension (moi j'ai eu du mal), mais comme la plupart des bouquins d'histoire de la philo de Deleuze, c'est vigoureux, dense et pas facile. L'empirisme qu'on nous présente d'habitude (origine sensible des idées blabla) fait un peu palot comparé à celui dont parle Deleuze, mais comme lecture introductive, sans bonne connaissance de Hume au préalable (ce qui n'était pas mon cas), je sais pas trop.
D'autant que les commentaires de Deleuze sont toujours très hétérodoxes, jouant savamment avec les limites de ce qui est commentaire et de ce qui est philosophie propre, près à faire des contre-sens apparents et à forcer le texte s'il estime que le faux système construit est meilleur que l'original. Perso je m'en méfie. Un article à propos de Deleuze parle de lui comme un faux-monnayeur, Alcyon36 comme d'un malin-génie, moi je dirais qu'il fout le bordel partout où il passe.
 
 
(Purée j'ai passé dix minutes à chercher Aïelagger et Fraich sur Amazon.)

n°10491042
neojousous
Posté le 27-01-2007 à 17:06:42  profilanswer
 

D'accord, merci baptiste R.
Ah bon, t'as pas trouvé le "que sais-je ?" de Fraich ?


Message édité par neojousous le 27-01-2007 à 17:07:01
n°10491058
neojousous
Posté le 27-01-2007 à 17:10:11  profilanswer
 

Je viens d'acquérir :
Surveiller et punir, de Foucault
la Critique de la Raison Pure, version GF de Kant
Qu'est-ce qu'une chose ?, de Heidegger
J'ai trouvé l'Anti-Nature mais je l'ai pas acheté... c'est pas l'envie qui me manquait, mais j'en avais déjà pour 30 euros avec les trois précédents livres donc...
Mais c'est pas grave, je les emprunterai à la BU.

n°10496917
pascal75
Posté le 28-01-2007 à 12:30:48  profilanswer
 

Rahsaan et moi-même avons conçu le projet d'une pré-relecture en son état émergeant, du philosophe autrichien Meinong. Comme chacun de nous est plusieurs, notre pro-jet (au sens fort du terme) s'est articulé autour de la notion de vision duelle bi-univoque, corollaire d'une stochastique a-centrée et fluctuante telle qu'elle apparaît dans la démarche de l'auteur.
Son appareil théorétique développé dans Du Savoir (1ère partie : "De la lettre à la postmodernité", 1ère section : "D'une possible grammaire des états mentaux", 1er chapitre : "Vers une irréductibilité facticielle" ), pourrait éclairer bien des points de son désaccord avec Franz Brentano (et en passant expliquer l'usage fallacieux que fait ici-même l'Antichrist de la notion insuffisante d'uni-dualité).  
On pourrait dire que ce pen/seur a développé une théorie de la significativité restreinte, qui rappelle à bien des égards l'idée de con/science (de) soi présente chez le Husserl (de) la dernière période. L'effectivité produite par un schème quantitatif est-elle irréductible à une projection vers (à soi), en tant que gnosique mémorielle ?    
Dès lors, le projet s'articule non plus comme une uni-dualité mais se dépasse au contraire d'elle-même vers une bi-univocité qui s'est reprise en elle-même et refuse donc l'unicité théorique d'un paraître, toujours ambivalente. Ce qui suffit à instituer la dualité qui comme telle est donnée, ce n'est plus l'un mais l'hors-un en tant qu'il met la question de l'uni-dualité hors jeu. Sur le plan sémantique, ce principe d'exclusion/inclusion se comprend ainsi : indépendamment de la question de savoir si l'objet bi-univoque est ou non une entité, on peut affirmer qu'il est tel que la duplicité l'inscrit.  
Meinong distingue trois types de bi-univocité :  
La bi-univocité effective (Wirklichkeit)  
la bi-univocité subsistancielle (Bestand, dont le verbe est bestehen) ;  
la bi-univocité donnée (Gegebenheit, comme on dit en allemand es gibt, « il est donné », qui équivaut à notre «à la tienne, Etienne»).  
 

Spoiler :


 
 
 
 
 
 
 
 
 
                                                                              :whistle:  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10497226
rahsaan
Posté le 28-01-2007 à 13:31:07  profilanswer
 

Tu oublies la bi-univocité réfléxive, ce qui disqualifie grandement ta démarche facticielle empirique. :o


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10497253
pascal75
Posté le 28-01-2007 à 13:36:28  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

Je n'ai pas d'avis tranché, ça dépend du temps que tu peux y passer et des tes capacités de compréhension (moi j'ai eu du mal), mais comme la plupart des bouquins d'histoire de la philo de Deleuze, c'est vigoureux, dense et pas facile. L'empirisme qu'on nous présente d'habitude (origine sensible des idées blabla) fait un peu palot comparé à celui dont parle Deleuze, mais comme lecture introductive, sans bonne connaissance de Hume au préalable (ce qui n'était pas mon cas), je sais pas trop.
D'autant que les commentaires de Deleuze sont toujours très hétérodoxes, jouant savamment avec les limites de ce qui est commentaire et de ce qui est philosophie propre, près à faire des contre-sens apparents et à forcer le texte s'il estime que le faux système construit est meilleur que l'original. Perso je m'en méfie. Un article à propos de Deleuze parle de lui comme un faux-monnayeur, Alcyon36 comme d'un malin-génie, moi je dirais qu'il fout le bordel partout où il passe.


Qu'il foute le bordel, oui (peut-on lui reprocher ?) qu'il soit un faux-monnayeur c'est de la pure diffamation, à moins que tu ne considères également la transmutation de toutes les valeurs nietzschéenne comme de la fabrication de fausse monnaie. Mais pour le dire simplement, Deleuze a toujours été attentif à respecter les auteurs dont il parle. Cela dit il a le droit de mettre des accents sur certains aspects des philosophes qu'il étudie, ainsi de son préféré, Spinoza, il ne retenait que peu la notion de conatus, en tous cas ce n'est pas sur elle qu'il mettait l'accent. Est-ce qu'il fait des enfants dans le dos de Spinoza pour autant ? non, ses explications de texte sont, comme il dit, à la lettre (c'est ce qu'il dit à propos de Nietzsche quand on l'étudie, on croit lui faire des enfants dans le dos et c'est lui qui nous en colle).


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10497265
pascal75
Posté le 28-01-2007 à 13:39:06  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Tu oublies la bi-univocité réfléxive, ce qui disqualifie grandement ta démarche facticielle empirique. :o


Notre démarche :o (qui, je le rappelle, est stochastique, fluctuante et à plusieurs degrés, une bonne douzaine au total).


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10497627
Baptiste R
Posté le 28-01-2007 à 14:28:26  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Qu'il foute le bordel, oui (peut-on lui reprocher ?) qu'il soit un faux-monnayeur c'est de la pure diffamation, à moins que tu ne considères également la transmutation de toutes les valeurs nietzschéenne comme de la fabrication de fausse monnaie. Mais pour le dire simplement, Deleuze a toujours été attentif à respecter les auteurs dont il parle. Cela dit il a le droit de mettre des accents sur certains aspects des philosophes qu'il étudie, ainsi de son préféré, Spinoza, il ne retenait que peu la notion de conatus, en tous cas ce n'est pas sur elle qu'il mettait l'accent. Est-ce qu'il fait des enfants dans le dos de Spinoza pour autant ? non, ses explications de texte sont, comme il dit, à la lettre (c'est ce qu'il dit à propos de Nietzsche quand on l'étudie, on croit lui faire des enfants dans le dos et c'est lui qui nous en colle).


"La politique de Deleuze, en somme, c'est "l'entrisme".
Cette politique, cependant, doit de définition rester invisible, de même que l'opération du faussaire n'est réussite que pour autant que son art se nie, dans l'indiscernabilité parfaite de l'authentique et de la copie.
[...]
C'est précisement parce qu'à l'objectivité tout droit est dénié qu'il est indispensable d'en mimer les contraintes. Et si ce mime peut se garantir encore d'un aval de l'institution qui passe pour garante de l'objectivité, ce n'en sera que mieux : tel est le sens profond de la tactique perversement scolaire que Deleuze adopta au début de sa carrière - travail sur commande de l'inspection générale (Instincts et institutions, dans une petite collection dirigée par Canguilhem), dédicaces à Alquié et Hypollite, choix d'éditions destinées aux étudiants, pour plusieurs de ses livres, etc.
Il va sans dire (mais je préfère l'indiquer clairement pour éviter tout malentendu grossier) que lorsque je qualifie Deleuze de "faussaire", je ne l'entend aucunement en mauvaise part, et je ne vois d'ailleurs absolument pas comment un deleuzien conséquent s'en pourrait offusquer ; bien plutôt devrait-il y reconnaitre la prise au sérieux (c'est-à-dire à la lettre) des assertions de Deleuze touchant à la vérité.
Encore doit-on prendre, des faux en écriture de Deleuze, quelques exemples que j'ai arrangés à la façon du Syllabus :  
- Que le clinamen n'ait rien à voir avec une quelconque affirmation de contigence, et qu'il puisse en quelque sorte conçu comme conatus, c'est une erreur ;
- Que la question de l'origine des idées n'importe en rien à Hume, c'est une erreur ;
- Que la question de l'éternel retour nietzschéen ne veuille rien savoir du même, c'est une erreur.
[L'auteur développe]
Ainsi nous soutenons que, en chaque rencontre, c'est grâce à un mensonge manifeste que Deleuze existe exhibe une vérité jusqu'à lui cachée ; au prix d'une contre-vérité que, à chaque fois, il interdit une interprétation sotte ou basse. J'accorderai volontiers qu'il sut donner à ses "faux" une puissance en effet suffisante (qui n'en a-t-il pas éprouvé la lumière ? Qui n'a-t-il pas un jour contraint à réformer l'idée que de tel philosophe il se faisait ?) pour qu'on puisse légitimement parler d'un "mentir-vrai", comme Aragon disait.
Ce que je lui ai opposé, Deleuze évidemment le savait - mieux que vous et moi ; il prenait parfaitement la mesure des torsions, des forçages que son histoire impose aux philosophes qu'il mobilise (encore une fois le faussaire sait bien qu'il fait un faux ! Et c'est pourquoi j'ai dit que ses erreurs s'entendaient comme au Syllabus, non comme à la logique). D'où la nécessité d'un style. Seule l'intimidation, je dirais presque terroriste est apte à briser l'assurance où naïvement le lecteur se tenait d'avoir lu. Cette terreur, une "ritournelle" la distile : "vous croyez que..." (et vous n'avez pas tort)... "eh bien pas du tout" (puisque le croire vous rend bête). Le lecteur de Deleuze est sujet supposé à la sottise. Comme nul n'aime passser pour sot, a fortiori se reconnaitre soi-même pour tel, et que l'intelligence de Deleuze, elle, est éclatante, il faudra bien que le lecteur admette le faux pour le vrai.
Mais à quoi, enfin, cette stratégie est-elle ordonnée ? Quel est le principe, demandions-nous, qui règle les faux et les rend homogènes ?
La réponse est simple : faire valoir, toujours, le principe d'immanence pour suffisant à rendre raison de philosophes dont il avait su se forger canon."
 
Guy Lardreau, "De l'histoire de la philosophie comme exercice différé de la philosophie", tiré de la revue Rue Descartes, dans un numéro nommé Gilles Deleuze - immanence et vie.
 
Il serait intéressant d'étendre ces considérations au-delà de la philosophie : le gigantesque ouvrage de réécriture de tout les savoirs que lui et Guattari entreprennent dans Mille-Plateaux est-il soumis au même régime ? Il est dommage que la grande majorité des commentateurs de Deleuze soient des philosophes. Il y a bien quelques artistes et historiens de l'art, mais je serais curieux de savoir ce que diraient de Deleuze un biologiste, un historien ou un mathématicien. La réponse serait sans doute "mais c'est n'importe quoi !", mais j'aimerais quelqu'un qui prenne la mesure de ce "n'importe quoi".


Message édité par Baptiste R le 28-01-2007 à 14:30:36
n°10497716
neojousous
Posté le 28-01-2007 à 14:43:34  profilanswer
 

Sokal et Bricmont ont commenté un texte de Deleuze (et Guattari ? je sais plus) dans Impostures Intellectuelles. Ils l'ont descendu. Avec raison. (j'ai beaucoup de respect et d'admiration pour des textes de Deleuze que j'ai lu, mais celui là c'était de la merde. Qu'on ne dise pas que je comprend rien, etc..., j'ai quand même des bases en philo et en sciences, maths, et c'était réellement du n'importe quoi.)


Message édité par neojousous le 28-01-2007 à 14:43:58
n°10497889
maximev1
Posté le 28-01-2007 à 15:12:07  profilanswer
 

Pour moi il n'y a rien de mieux que Le Prince de Machiavel ! Je me doute que vous l'avez déjà lu, mais pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, je vous le conseille plus que vivement !

n°10498113
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 28-01-2007 à 15:51:02  profilanswer
 

Je vois exactement ce que veut dire ce Guy Lardreau dans l'extrait que nous a retranscrit Baptiste. Ce qui est étrange, c'est que Guy Lardreau confonde procédée rhétorique et la pensée effective de Deleuze. Dans le premier chapître de l'Anti-Oedipe, on peut retrouver un passage exemplaire. Parlant de la distinction des secteurs d'activité économique et de la production, GD écrit :" Car en vérité - l'éclatante et noire vérité qui gît dans le délire - il n'y a pas de sphères ou de circuits relativement indépendants : la production est immédiatement consommation et enregistrement, l'enregistrement et la consommation déterminent directement la production, mais la déterminent au sein de la production même." Ensuite la mise en place du procès de la production; productions de productions; productions d'enregistrements; productions de consommations. Enfin la distinction factice homme-nature.  
Il y a dans ce texte toute la démarche de Deleuze, suivant par cela-même Nietzsche : la philosophie et la plupart des sciences ne font que reprendre des idées reçues venant d'âges anciens comme l'âme, le but de l'histoire, la causalité. Double objectif deleuzien, substituer aux topoi de la philosophie et des sciences une nouvelle image de la pensée et contribuer aux prémisses d'une philosophie immanente.  
Ce qui perturbe les scientifiques, c'est l'usage des analogies et l'idée sous-jacente d'une étude générale du singulier. Mais ceux-ci ne connaissent pas les débats philosophiques, ne savent pas du tout pourquoi il est important d'ouvrir une nouvelle voie dans la philosophie afin d'expliquer le pluriel par un principe créateur unificateur (volonté de puissance, désir, etc..). L'histoire de la philosophie peut être comprise comme une longue suite d'impasse que l'on détourne par l'édification de nouveaux systèmes. Aristote contestant la transcendance des Idées platoniciennes. Meilleur exemple : Leibniz trouvant une voix médiane entre l'arbitraire divin cartésien et la nécessité spinoziste. Son système qui semblera surement farfelu à un scientifique s'occupant de physique quantique-ou un écrivain français du siècle des Lumières-d'expliquer le mal par un optimum entre la nécessité et le contingent apparaît comme un véritable coup de génie aux philosophes.


Message édité par daniel_levrai le 28-01-2007 à 15:56:41

---------------
A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°10498440
neojousous
Posté le 28-01-2007 à 16:38:43  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Ce que Holton appelle thêmata m'a l'air de correspondre énormément à ce que j'entendais par principes métaphysiques motivant les scientifiques. Hop dès la rentrée direction la BU pour le lire.
Une de vos phrases m'intrigue, l'Antichrist, vous dites "Si Einstein refusait d'admettre les thêmata de compensation intervenant dans l'oeuvre de l'école de Copenhague en mécanique classique (et liées à la philosophie de Kierkegaard".
1) Que voulez-vous dire par thêmata de "compensation" ?
2) Vous voulez plutôt dire mécanique quantique et non pas mécanique classique, puisque l'école de Copenhague caractérise un paradigme et une interprétation la mécanique quantique ?
3) Et enfin quel est le lien entre l'école de Copenhague et Kierkegaard ?
 
Je vois que vous faites allusion à l'opposition entre Bohr et Einstein sur le statut de la mécanique quantique, mais je ne comprend pas vraiment ce que vous en dite.
 
EDIT : pour ceux qui veulent suivre sans lire tout l'Antichrist, vous pouvez lire l'avant dernier paragraphe de son dernier post, qui avec Holton introduit le concept de thêmata, et recoupe beaucoup ce que je racontais avant.


 
l'Antichrist, vous aviez évoqué le fait de me répondre au sujet de ce post, à noël. Je viens de relire la conversation passionante que nous avions eu au sujet des sciences avec Rahsaan, Hotshot, Pascal75, Ache et les autres. Je voulais savoir si vous pouviez me répondre. Merci !

n°10499673
pascal75
Posté le 28-01-2007 à 19:36:16  profilanswer
 

maximev1 a écrit :

Pour moi il n'y a rien de mieux que Le Prince de Machiavel ! Je me doute que vous l'avez déjà lu, mais pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, je vous le conseille plus que vivement !


Oui ! mais on en a déjà parlé ;)


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10499729
pascal75
Posté le 28-01-2007 à 19:42:38  profilanswer
 

Baptiste > Guy Lardreau est un insolent qui ne sait pas de quoi il parle quand il parle de vérité.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10500503
Positivist​e
Reaction Apathique
Posté le 28-01-2007 à 21:20:10  profilanswer
 

maximev1 a écrit :

Pour moi il n'y a rien de mieux que Le Prince de Machiavel ! Je me doute que vous l'avez déjà lu, mais pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, je vous le conseille plus que vivement !


 
chuis pas un grand lecteur.  J'ai  commencé à lire  en fin terminale, (pas lu de livre à part pour fiches de lectures comme devoir au collège et un peu la bible). Maintenant, j'ai du en lire une petite dizaine au totale.
En cours on parlait des fables de la fontaine et ce qui m'a intéressé çà à été la façon dont le texte est construit. Amener le lecteur à comprendre une situation, un message ou autre, par lui-meme. Non pas lui dire çà c'est comme ci. (c'est comme çà que j'ai vu la chose).
 
Je me dis c'est intéressant allons un peu plus loin et j'ai acheté candide, micromégas, zadig que j'ai simplement lu comme des livre aventure/s-f avec observation de la forme et de la façon que c'est construit. Un an aprés (çà passe vite le temps) pendant l'été je glandais chez mes parents j'ai ouvert une armoire et pris les fourmis de Werber que j'ai bien aimé. Là jme suis dit que ce fut la premiere fois que je me plaisais a lire un livre. Chuis allée ds une librarie et jme suis acheté le Prince, Utopie, La Pierre et le Sabre. J'ai lu la moitié du Prince et 3/4 de Utopie. Ces deux livres m'ont juste fait comprendre que depuis, on a pas évoluer. Depuis je touche plus aux livre de philosophie ou de sociologie. Puis j'ai craqué. Croyant en la religion, je décide de m'intéresser au bouddhisme d'inde et du tibet et je lis le livre tibétain de la vie et de la mort. Je l'ai trouvé génial, intéressant et beaucoup plus d'actualité que le Prince car il  nous confronte avec la société des moeurs d'aujourd' hui. Je l'ai lu en entier, surement du au fait qu'il m'a conforté de façon plus positive des doutes ou plutot de la peur que j'avais de la façon que je voyais la "société". Mais depuis j'arrive meme plus à lire un livre d'anticipation/s-f/philo genre le meilleur des mondes, 1984, la ferme des animaux, la planète des singes etc.. que je considère comme des oeuvres philosophiques contemporaine, par contre en film çà passe tout seul.
 
Tout çà pour dire que je trouve çà trés intéressant et important (les livres de philo) meme si j'en lis plus.
 

Message cité 2 fois
Message édité par Positiviste le 28-01-2007 à 22:27:11

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ploum ploum tralala
n°10500708
Mine anti-​personnel
Posté le 28-01-2007 à 21:48:11  profilanswer
 

Positiviste a écrit :

chuis pas un grand lecteur.  J'ai  commencé à lire  en fin terminale, (pas lu de livre à part pour fiches de lectures comme devoir et un peu la bible).
En cours on parlait des fables de la fontaine et ce qui m'a intéressé çà à été la


la... ?

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