l'Antichrist | rahsaan a écrit :
Castoriadis se rattache à une vision du social qu'on pourrait qualifier de "constructiviste", en ce sens qu'elle n'accepte pas l'étude simplement fonctionnaliste. C'est ce qu'il défend dans L'institution imaginaire de la société : certes, les différentes institutions sociales n'existent pas au hasard, détachées de la fonction qu'elles remplissent et du fonctionnement propre qui est le leur. Dès lors, il est valide de se demande comment fonctionne une institution pour en rendre compte. Mais Castoriadis insiste sur l'acte même d'institution (l'acte d'institutionnaliser, de créer une institution), en montrant qu'elle ne repose pas que sur des bases purement fonctionnelles (structurelles), mais qu'il y en elles une part d'imagination libre.
Une société n'est pas l'application plus ou moins réussie d'un modèle théorique plus ou moins bon et les modèles qui expliquent la structuration du social manquent la spécificité, l'originalité d'une société. C. se démarque en cela du structuralisme. La société est faite d'inventions. C'est l'imagination collective créatrice qui invente la société.
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alcyon36 a écrit :
Je ne connais pas du tout Castoriadis. Mais qui visait il dans sa critique du fonctionnalisme? Car, honnetement à part Deleuze et Guattari dans l'anti-oedipe, je ne vois pas qui a eu le cran de soutenir un fonctionnalisme integral pr rendre compte de la société ou des institutions...Et D et G l'ont fait car ils avaient leur concept de machines désirantes...
Sinon pour Castoriadis, le rapport qu'il developpe entre iimagination et creation institutionnelle est il lié à la conception de Hume?
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Je tombe sur votre discussion est je suis surpris que vous négligiez la position de Pascal dans votre approche : vous parlez "d’imagination", c’est pourtant sur ce principe que se fonde le passage du "social" au proprement "politique" chez Pascal. Petit rappel :
L’imagination chez Pascal est le ciment socio-politique qui permet la solidité de l’édifice politique institué originairement par la force. L’image du ciment vaut précisément en mettant en cause la permanence et la constance de cet élément dans la mesure où l’imagination n’effectue pas seulement le passage de l’institution à l’institutionnalisation mais permet également le maintien de cette dernière à tous les moments de la vie de la cité, par le fait qu’elle rend respectées et estimées ces institutions.
Le respect se tient désormais par l’imagination : il n’est plus à entendre au sens de la tenue en respect, de la distance produite par la force pure, mais bien plutôt comme la tension des cordes d’imagination. C’est à ce niveau que Pascal aborde la problématique de la guerre. La politique est la guerre continuée par d’autres moyens. La force est également ce qui soutient la politique, comme le montre le fragment sur la pompe royale, ce qui établit que l’institution militaire est la preuve de l’origine violente de la société. En voyant la parade royale qui passe, le peuple tremble et est tenu en respect. La coutume ploie "la machine vers le respect et la terreur". Notre corps est terrorisé, ce qui entraîne une attitude d’esprit respectueuse. Mais de quelle coutume s’agit-il ici ? Il ne s’agit pas de la coutume en tant que pratique populaire tolérée par le pouvoir. Il s’agit d’une coutume insufflée par le pouvoir lui-même qui ne peut faire reposer sa crainte sur une loi. Dire "Crains-moi" et ériger cette injonction en loi relève d’une inefficacité patente et flagrante. Je ne peux me faire craindre par une loi de terreur. Celle-ci doit s’insinuer dans le corps du peuple et cela passe par l’utilisation d’expédients imaginatifs aux effets bien réels. Le pouvoir forge la coutume selon laquelle les hommes du peuple doivent sortir de leurs maisons quand le roi est annoncé de passage dans leurs rues. C’est ainsi que la coutume pèse sur le corps qui fléchit à son tour l’esprit. La réussite de ce mécanisme, de cet automatisme ("automate" écrit Pascal) se laisse apercevoir quand le roi seul – non accompagné de ses gardes garants de sa force – nous inspire le respect. Ce passage marque la réussite de la coutume qui automatise notre comportement. Or le peuple ne voit pas que la coutume le possède. Il s’invente donc lui-même des justifications : "Le caractère de la divinité est empreint sur son visage". Le gouvernant a donc intérêt à faire regarder la coutume du pays comme "authentique, éternelle et [ à ] en cacher le commencement si on ne veut qu’elle ne prenne bientôt fin" :
"La coutume de voir les rois accompagnés de gardes, de tambours, d’officiers et de toutes les choses qui ploient la machine vers le respect et la terreur font que leur visage, quand il est quelquefois seul et sans ces accompagnements, imprime dans leurs sujets le respect et la terreur parce qu’on ne sépare point dans la pensée leur personne d’avec leur suite qu’on y voit d’ordinaire jointe. Et le monde qui ne sait pas que cet effet vient de cette coutume croit qu’il vient d’une force naturelle. Et de là viennent ces mots : Le caractère de la divinité est empreint sur son visage, etc..." (cf. Pensées, S. 59 / LG. 23 / Br. 308 / L. 25).
La coutume lie la présence du roi et celle de ses gardes et de leurs ornements de force, à savoir les tambours mais aussi les armes. Le roi est roi parce qu’il domine les hommes qui ont la force. Il est donc plus fort qu’eux, d’autant plus qu’il n’a pas besoin d’exhiber personnellement sa force ou plutôt que celle-ci l’accompagne sous la forme non seulement d’objets mais aussi d’hommes qui manient les armes à la place du souverain. Le peuple qui voit passer le cortège royal lie donc imaginativement le roi et la force pure, au sens cette fois de la force qui domine les forces qui s’exhibent. Cela permet de ployer la machine c’est-à-dire d’imprimer dans le corps des sujets le respect et la terreur. Les sujets intériorisent par l’imagination, interface mentale qui agit sur le corps, le respect c’est-à-dire la distance qu’ils doivent au maître mais aussi la terreur qui les fait trembler dans les tréfonds de leur corps. L’imagination a donc une force d’impression : les éléments de la force dans sa brutalité viennent frapper mon imagination qui, en tant que partie dominante de mon esprit, répercute son tremblement à l’ensemble du corps. La meilleure preuve en est la jonction effectuée par le mécanisme d’impression de l’imagination, et non par les raisonnements fins de la raison totalement secondaire parce qu’asservie à l’imagination maîtresse d’erreur et de fausseté, entre le roi et sa suite même quand la suite est absente. L’imagination produit un déni du présent : le peuple ne peut croire au présent, à la présence d’un roi seul parce qu’il est habituellement accompagné du cortège à son dévoué service. La jonction ordinaire pèse sur la présentation dans sa présence même, ce que l’on pourrait formuler d’une autre façon en exprimant l’idée selon laquelle la représentation imaginative altère la présentation du réel. Le roi, même seul, est vu par le peuple comme détenteur de la puissance et non comme un homme. C’est la justification de la justification populaire dont il est question ici. Le peuple justifie en effet lui-même cette idéologie et s’auto-persuade par l’effet de la simple habitude de la légitimité de la domination royale.
Le second effet de l’imagination, après celui d’impression au sens physique du terme, qui est lui-même corrélatif de la contagiosité imaginative (question également abordée par Spinoza), est donc un effet d’intériorisation du fait en droit par le peuple. Celui-ci croit sincèrement à la force teintée de légitimité – c’est-à-dire au pouvoir – du roi. Telle est la preuve du fait que l’imagination a des incidences réelles sur la constitution du réel lui-même. L’intériorisation est le truchement par lequel le respect et la terreur s’insinuent et s’instituent dans l’esprit des hommes. Cette discipline des corps qui fait respecter le roi n’est pas l’effet de sa nature – le roi n’est qu’un homme – et non de la coutume. L’imagination est donc la règle du monde de la seconde nature. Or elle est maîtresse d’erreur et de fausseté en ce qu’elle met le prix aux choses. Ce ne sont pas les choses qui auraient une valeur et qui forceraient l’imagination à se conformer à ce prix mais bien au contraire dans le retournement de la chute, les choses sont déliées du monde des valeurs absolues et n’ont de valeurs que relatives. Cette relativité est attachée à l’imagination qui est l’instance mentale productrice des valeurs de la seconde nature. L’exemple le plus frappant est celui donné par la justice des hommes. Au sein du tribunal, la comédie humaine apparaît dans sa nudité. La justice des hommes est le lieu où apparaît de façon la plus distincte la comédie sociale que vivent les hommes de la seconde nature : "Le ton de la voix impose aux plus sages et charge un discours et un poème de force. L’affection ou la haine changent la justice de face. Et combien un avocat bien payé par avance trouve-t-il plus juste la cause qu’il plaide !" (cf. Pensées, S. 78 / LG. 41 / Br. 82 / L. 44).
Par un trait d’esprit ironique, l’appréciation de la justice des hommes est extrêmement cruelle parce que démystificatrice. La justice des hommes est celle de la posture là où la vue, l’ouïe et le ton de la voix prennent une importance ultime. Il s’agit d’une preuve, mais à revers, de la perte de liaison avec Dieu et donc de la disparition de la justice divine. Nous ne connaissons pas la justice de Dieu qui ne se laisse pas dominer par les détails de l’imagination ou par les détails des corps. Or ceux-ci n’apparaissent pas dans leur vérité parce que l’imagination grossit tout (cf. Pensées, S. 461 / LG. 475 / Br. 84 / L. 551 : "L’imagination grossit les petits objets jusqu’à en remplir notre âme par une estimation fantastique, et par une insolence téméraire elle amoindrit les grandes jusqu’à sa mesure, comme en parlant de Dieu."). Si le ton de la voix en impose aux juges, alors il faut en conclure que la posture se mue en imposture. La justice humaine change de face parce que des hommes se laissent emporter. L’imagination du spectateur populaire se laisse séduire par des apparats corporels ou matériels. L’avocat a la possibilité, et telle est l’essence imparfaite de la justice des hommes, d’introduire du désordre et de la dysharmonie dans le monde tant et si bien que le désordre est l’ordre du monde. Un piètre avocat peut laisser condamner un innocent tandis que le défenseur brillant sauvera un coupable. Ce dernier sera tenu pour juste sans l’être véritablement, ce qui constitue le témoignage du fait que le monde est celui des apparences et des faux-semblants. La conviction est emportée par des éléments qui relèvent de l’imagination : le ton de la voix, l’aspect du visage, la fermeté du geste. L’avocat bien payé (surtout par avance comme le souligne plaisamment Pascal lui-même !) trouve des ressources insoupçonnées et frappe l’imagination des juges. L’imagination attire l’imagination comme par contagion, preuve de la collusion naturelle entre les facultés imaginatives (cf. dans cette optique, Gérard Ferreyrolles écrit dans Les reines du monde, l’imagination et la coutume chez Pascal, éditions Honoré Champion, Paris, 1995, p. 146 : "L’avocat bien payé par avance trouve sa cause meilleure et cette conviction nouvelle, acquise à l’évidence de l’or, irradie de son corps en vibrations irrésistibles. Il persuade les juges comme il s’est persuadé lui-même – par des arguments sonnants." ). Les juges, qui ne sont que des hommes et dont on pense qu’ils sont supérieurs par leurs déguisements ne sont que des hommes c’est-à-dire des êtres de finitude. Ils se laissent donc abuser. La forme prend le dessus sur le fond en un retournement funeste. Ainsi, nous voyons pourquoi l’imagination est la partie dominante en l’homme, en l’individu-humain, mais aussi la règle de fonctionnement du monde politique. Il convient donc également de s’interroger sur la manipulation par les dominants de l’imagination dans l’objectif de ceux-ci à savoir la conservation de leur pouvoir. Nous avons vu que le fort veut conserver son pouvoir. Afin de réaliser cette visée, il est nécessaire pour les dominants de faire en sorte d’écraser le désir de domination des faibles. Tel est le moyen pour le parti dominant de renouveler perpétuellement la satisfaction du désir de domination. Comment faire en sorte que le désir de domination des faibles, bridé mais non anéanti, ne veuille plus s’imposer ? Cette question posée par Pascal est conforme à l’état d’esprit d’une époque qui voit éclore de nombreux textes sur les stratégies de domination. Ce projet des forts trouve ici son origine dans un dessein de type machiavélien : comment faire en sorte de dominer sans faire sentir au peuple sa domination afin de continuer à le dominer ?
Dans la cité des hommes sans Dieu, les actions de souveraineté sont au service de la concupiscence. Le légal est l’habillage de la force. Dans l’exemple du droit de propriété, nous constatons que celui-ci est l’habillage de la force. La raison humaine corrompue ne voit plus la lumière de la loi naturelle : il n’est pas légitime que les dominants possèdent les biens les plus somptueux au regard de la nature des choses mais d’une part, leur force leur confère l’appropriation et, d’autre part, il est illégitime de leur voler leurs biens. La propriété provient de la force : le plus fort, celui dont le désir de domination trouve à s’appliquer dans la société, transforme sa propriété (provenant de la force pure) en droit. Il s’agit de l’invention du droit de propriété. Ce droit repose sur la force, donc sur le fait. Ce droit se transmet – avec les biens qui en découlent – afin de conserver les privilèges acquis, et non innés. Dans cette optique, le "mien" et le "tien" constituent la suite des usurpations sans fondement, sans raison et sans justice. La véritable justice n’est qu’un mot sans force et, comme nous l’avons déjà vu, elle est absente ici et maintenant. L’avantage de la force est ici décisif en ce sens que cette dernière est effective sans justice. Comme personne n’aime à se soumettre à la force, celle-ci se proclame justice. C’est pourquoi le fragment 135 de l’édition Sellier est extrêmement important dans cette optique : "Justice force. Il est juste que ce qui est juste soit suivi. Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. La justice sans la force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort et que ce qui est fort soit juste. La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste." (cf. Pensées, S. 135 / LG. 94 / Br. 298 / L. 103)
La justice sans la force n’a aucune chance d’être suivie puisqu’elle ne pourrait pas s’appliquer : il y a toujours des méchants. On ne peut jamais faire en sorte que le fort soit juste parce qu’il y aura toujours des forts qui contrediront la justice. Il faut donc procéder à l’inverse du schéma : la force doit se muer en justice. Sans cela, la force serait vue comme tyrannique et donc inefficace. Nous retrouvons la contre-productivité de la force brute. En outre, la force permet d’établir la justice là où l’établissement hypothétique de la justice serait toujours en fait contredit par la force des méchants. L’ordre de la cité sans Dieu s’appuie sur la force et sur la routine. Justifier, c’est fortifier. Or cette proposition peut s’entendre en deux sens. Le premier sens est lié à l’instauration d’une paix juste à partir de la concupiscence des hommes. Comment arriver à établir une paix juste ? Il faut au préalable savoir que la justice est impossible et qu’il faut donc la mettre entre les mains de la force. La force peut opprimer la justice, mais en ce cas, elle est pure violence qui ne peut fonctionner avec la justice. Or l’avantage de la force est de permettre que l’union de la force et de la justice se fasse à l’avantage de la force, et qu’elle soit donc justifiée. Cela ne peut commencer par le fait que la force rende l’union impossible, ce qui arriverait si la force (comme pure violence) tentait d’opprimer la justice. La force a l’avantage d’être incontestable, là où tout autre titre est contestable. De là naît la nécessité de se fonder sur la force, de justifier la force, en vertu non d’une qualité propre de la force, mais du seul avantage que lui confère son évidence. Il faut donc justifier la force, parce que la force assure la paix civile. Le second sens de la formule "justifier, c’est fortifier" revient à penser les conditions de fixation de la domination. L’opposition pascalienne entre la force et la justice est d’abord à entendre conceptuellement. La justice s’impose d’elle-même, absolument, et n’est suivie que par obligation. La force, quant à elle, s’impose dans un rapport de forces, donc relativement, et n’est suivie que par nécessité. Mais on ne peut les séparer en fait parce que la justice sans la force est démunie tandis que la force sans la justice est accusée. Il faut donc les conjoindre ce qui peut se faire selon deux modalités : ou bien on donne la force à la justice (on fortifie la justice) ou bien on donne la justice à la force (on justifie la force). Or fortifier la force relève d’une impossibilité factuelle dans la mesure où la justice est toujours contestée. Il y a toujours des méchants c’est-à-dire que les hommes sont injustes ce qui rend la justice indiscernable. C’est pourquoi il convient de se rabattre sur la justification de la force : la force est sans contestation et il faut composer avec cette caractéristique. Il faut donc l’institutionnaliser. Cette institutionnalisation de la force se fait par l’imagination, ce qui renforce le lien de ce fragment avec le texte des cordes que nous avons analysé.
La supériorité d’un homme sur un autre ne relève pas de la nature mais de l’institution. Elle repose sur une méprise, la force étant prise pour la justice. Cette méprise n’autorise pourtant pas le dérèglement c’est-à-dire à briser le joug de l’institution. Pascal indique en ce sens cinq points de vue relatifs à la soumission à l’institution. Premièrement, le peuple confond et assimile les grandeurs naturelles et les grandeurs d’établissement. Deuxièmement, les demi-habiles méprisent les Grands parce qu’ils ne confondent pas les grandeurs naturelles et les grandeurs institutionnelles, ce qui engendre chez eux un dédain vis-à-vis de toute grandeur institutionnelle. Troisièmement, les habiles ne confondent pas les deux ordres de grandeurs, de nature et d’établissement, et honorent les Grands à cause de leur charge. Quatrièmement, les dévots méprisent les Grands parce qu’ils méprisent toute grandeur mondaine (sans toutefois les confondre) au regard des grandeurs spirituelles. Cinquièmement, les chrétiens parfaits honorent les Grands parce qu’ils ne confondent aucune des grandeurs : les Grands de ce monde sont honorables parce que Dieu les charge d’une autorité (même si celle-ci repose sur une méprise des hommes). L’ordre public est assuré même s’il n’est qu’un ordre de concupiscence, c’est-à-dire une image approchée ou un tableau imparfait de l’ordre véritable, l’ordre de la charité. La fin de la politique est d’instaurer l’ordre de la cité et la paix civile, par le moyen de la force justifiée. Ainsi Dieu fait-il justice (dans l’ordre proprement humain) de l’injustice des hommes. |