Reprise du message précédent :

 
J'avais oublié ce film. Je ne te remercie pas.

Je lis Madrapour, de Robert Merle. C'est un extrait du bouquin qui m'a donné envie d'écrire, au collège, et je ne l'avais jamais lu en entier.
 
C'est du Robert Merle, hors de sa production "historique" > c'est donc l'histoire de gens qui se retrouvent isolés et qui recréent une société entre eux
 
La particularité vient du fait que cette fois, ce n'est pas dans une île, ce n'est pas dans une forteresse... c'est dans un avion mystérieux, qui ne fait pas de bruit et ne compte qu'une quinzaine de passagers et une hôtesse, installés en cercle en première classe, et qui va vers un pays étrange dont l'existence est mise en doute.
 
Du lourd, et je suis assez intrigué de voir la conclusion, sans nul doute mystique, qui va être donnée à l'ensemble.
 
Ensuite, j'aimerais lire "Pereira prétend". M'fait chier qu'il n'existe pas en ebook, je pourrais pas lire au boulot Y a que la BD sous forme électronique, mais elle ne me donne pas du tout envie (dans le plus pur style BD bobo du XXIe siècle).

Oh ça a l'air bien ça.  

De Merle je n'ai pas lu, mais vu Malevil, cette claque.

Le contraire ici, pas vu le film mais le livre est tiptop !

Merle n'a pas aimé le film, du coup je suis trèèèès curieuse de tenter le livre !

 
Je me suis arrêtée avant la fin, pareil, je voulais pas finir...   Ça doit faire 15 ans, et j'ai toujours pas lu la fin.

 
C'est dommage quand même

Je pouvais pas quitter définitivement les personnages...

On m'a prêté Vernon Subutex, l'histoire d'un ancien disquaire d'une quarantaine d'année qui perd son logement et se retrouve à squatter chez ses vieux potes. C'est un assez mauvais résumé d'un livre que je n'ai pas aimé du tout.
Pour le résumer en trois quatre mots je dirais "sexe-drogue-violence-haine", autrement dit des sujets qui ne me passionnent pas franchement au départ. (Comme d'hab j'avais pas lu de résumé, je savais même pas que Vernon Subutex c'était le nom du héros. ) Cela dit c'est plus la forme que prend le récit qui l'a rendu franchement repoussant pour moi : chaque chapitre constitue un genre de mini-biographie des gens qui tournent autour du héros, et ces gens sont tous carrément monstrueux (mention spéciale au long chapitre sur Kiko, pas facile à lire). Alors certains me diront "mais c'est ça les vrais gens toi tu vis dans ton monde tu te rends pas compte", je répondrais "soit, mais j'ai pas envie d'en savoir plus à leur sujet. "
En bonus c'est un livre très ancré dans son époque, Facebook islam et autres sujets d'actualités, ce qui le rend encore plus repoussant pour moi. Bref, je lirai pas les autres.
 
Pour exorciser j'ai commencé La poursuite du bonheur de Douglas Kennedy, mais pour l'instant c'est simplement très ennuyeux.

Je crois qu'il n'y a pas un seul qualificatif dans ton post avec lequel je sois d'accord. Et j'en suis assez étonné, vu l'habituelle proximité de nos goûts.  

Tu as eu du courage d'aller au bout Parappa, moi je n'ai pas pu. J'ai trouvé ça très lourd à lire.

Oh ?
Bon, tu peux pas enlever sexe drogue violence haine quand même.  
Les mini-biographies ? Oui c'est très mal dit (j'ai pas trop le courage de bien écrire mes résumés, j'avoue), d'ailleurs l'alternance des points de vue est intéressante (mais un peu lassante à la longue je trouve.)
Ces gens ne sont pas monstrueux ? On peut tout à fait me répondre "ben non ils sont humains tout simplement", et ce serait parfaitement vrai je suppose. Mais ça ne change rien au fait que je n'ai pas du tout envie de lire ça !
Tu ne le trouves pas très ancré dans son époque ?
 
Franchement je ne considère pas du tout que ce soit un mauvais livre (mais qu'est-ce qu'un mauvais livre de toute façon ? ) Dans le genre je le trouve même plutôt bien écrit (c'est assez fatigant à lire par contre. ) Par contre il ne m'a pas plu du tout ça y a rien à faire.
(Et pourtant tu n'es pas le seul à me l'avoir chaudement conseillé.)
 
Ça me rappelle un peu (dans un style différent évidemment) un Thierry Jonquet que j'avais détesté aussi.  

Y a des chapitres assez costauds (Kiko...), j'aime bien l'absence de respiration et l'effet que ça produit mais sur des paragraphes entiers je lutte un peu.

Tant qu'on est dans les livres moyens. J'ai terminé Les Cheveux de Bérénice de Denis Guedj.

Ma principale reproche c'est que c'est écrit comme les livres "Chair de poule" que je lisais il y a très longtemps. C'est action/dialogue/action/dialogue, style pauvre, peu de réflexions, peu de description et c'est bien dommage vu le cadre, l'Egype ancienne, et le sujet. Donc dommage parce que ce dernier est intéressant : l'histoire de la première mesure (juste) de la circonférence de la Terre. L'auteur ne manque pas de l'exploiter mais c'est trop de la récitation et bas de plafond.

Je l'ai commencé une fois ou deux mais j'ai toujours fini par en prendre un autre.
Mais je le lirai, ça a l'air sympa quand même.

 
Disons que si les mauvais livres existent, celui-ci en fait partie !

Je vais pas m'évertuer à défendre Despentes, elle n'a plus besoin de personne pour ça. Mais du coup, je vais revenir sur ce post de la page précédente :

Oui, merci Mr Martin d'aller prendre l'air pour renouveler l'écriture feuilletonesque comme personne ne l'avait fait depuis Dumas, et de laisser Maurice Druon enfermé dans son académie poussiéreuse avec son style ampoulé et suranné, ses personnages convenus, ses dialogues lourdingues et ses charpentes propres à faire palpiter la ménagère de plus de 50 ans.  

T'as pas aimé Les rois maudits ? On en entend que du bien ici.

Druon, en peinture, ce serait de l'art pompier. Après, y'en a qui aiment, la preuve sur ce topic. Mais c'est la caricature de l'académicien, en écriture comme en politique. Quand je l'ai lu, la série n'était pas encore terminée, je n'ai pas insisté. J'ai relu hier quelques passages sur le net, j'ai compris pourquoi. Heureusement, GoT ne doit finalement pas grand chose aux Rois maudits, et spécialement pas ce qui fait son intérêt.

 
HEY §§§§§

Je suis en train de lire Aliénor (de Mireille Calmel), ben je préférais très largement les Rois Maudits

Ah je vois pas ça comme de l'art pompier, perso j'ai bien aimé, mais comme on regarde un vieux film de cape et d'épée avec des TADAAAA§ quand le héro joué par un acteur pompeux en collant arrive pour sauver la greluche blonde de son malaise vagal à la vue des méchants super méchants.
C'est kitschouille mais un dimanche après-midi pluvieux avec un thé, des madeleines et un chat sur les genoux, ça passe très bien

 
Sexe et drogue, ouais, mais plutôt de l'amour que de la haine de le fond. Mais je comprends parfaitement qu'on n'aime pas et qu'o trouve la plupart des personnages détestables. Moi j'ai bien aimé, mais en effet on peut reprocher à ce bouquin d'être avant tout le roman d'un microcosme très parisien...

 
Petite question : quel auteur a grâce à tes yeux sur le thème des romans historiques ?
Envoyer Druon dans la catégorie "pompier", c'est déjà avoir un parti pris, d'autant plus que la critique est facile après s'être copieusement inspiré de lui. Je n'ai rien contre Martin, mais ce dernier n'a pas dû cravacher autant d'années ; étudier des sources, vérifier chaque chronologie, dégager des idiomes d'époque, faire tenir une intrigue mobile au milieu de personnages historiques figés, etc. Le travail est tout simplement titanesque.
 
Au fond, la meilleure anecdote sur l'art pompier est celle-ci :

Oui, en effet, rien a changé !

Ca me rend toujours perplexe, la formulation de cette question. Si je n'aime pas un auteur (chanteur/peintre/etc.) qu'un autre posteur vénère, c'est que peu trouvent grâce (on ne dit pas "avoir grâce) à mes yeux ? J'ai aimé des dizaines d'auteurs de romans historiques, de Dumas à Folco en passant par Yourcenar ou Chauveau. Et je ne recherche pas la vérité historique dans les romans, je m'en tape même complètement. Si je veux de l'Histoire, j'ouvre un livre d'Histoire. Les romans historiques sont quasiment tous remplis d'anachronismes (Les mémoires d'Hadrien étant une rare exception). Les Rois maudits n'y échappe pas, avec ses personnages qui dialoguent dans une langue du 18ème siècle et sont animés d'idéaux et de concepts de la fin du 19ème.
 

Pour moi c'est une constatation, qui n'aurait d'ailleurs pas dérangé Druon, défenseur de l'art officiel et académique, mais si tu veux. Dans le sens où tu emploies "parti-pris", on peut d'ailleurs aussi te le renvoyer.
 

Je vois pas bien le rapport entre ma critique et le fait que Martin se soit inspiré du thème des rois tarés. Au passage, Martin s'est aussi inspiré de la Guerre des Roses et de beaucoup d'autres choses.

Titanesque pour une très copieuse équipe de nègres comme la sienne ? Non, je ne trouve pas. Note que je ne lui reproche pas d'avoir employé un atelier de nègres, hein, pas plus que je ne reproche à Dumas d'avoir eu le sien. C'est une tradition chez les feuilletonistes et les hommes politiques et Druon était les deux, donc bon... Et puis le travail de doc est une chose, mais si ça suffisait à faire un bon livre...  
 
Mais je viens de réaliser que c'est toi qui donnait dans le sarcasme sur l'absence de Clovis dans le livre dirigé par Boucheron. Adepte du roman national hérité du 19ème siècle, je comprends que tu préfères la fiction à l'Histoire.
 
Après, je peux comprendre qu'on aime les Rois Maudits, hein. C'est comme le vinyle, le vintage plaît aux jeunes. Mais ce qui est marrant, c'est que les Rois maudits était déjà du faux vintage à sa sortie, avec son style rance et ses prétentions littéraires d'un autre siècle. Finalement, c'est Tillow qui a parfaitement résumé le plaisir que certains peuvent y trouver :
 

Wokay    
En fait j’aime bien les deux  

J'ai fini Jerusalem de Moore. Je ne regrette vraiment pas et même dans les derniers chapitres j'ai eu des accès de « bon sang mais c'est bien sûr, comment j'ai fait pour pas le voir plus tôt » (j'ai le front plat maintenant ).

Au final, il est parfois inégal et certains chapitres ne sont pas à la hauteur du reste, mais la vache, la barre est tellement haut. Quelles images Et c'était plus facile à lire que ce à quoi je m'attendais, j'ai même trouvé qu'il était un peu trop explicite par moments, comme s'il avait peur de perdre son lecteur, alors que moi j'avais révisé mes fiches et tout, j'étais au taquet.

Je trouve que les « objets » livre en VO et livre en VF sont très différents et j'ai eu l'impression que cela jouait sur la perception du roman. Quand j'ai entendu le traducteur en parler, il disait que c'était un livre de cheminements et de choix et c'est ce qu'on voit sur la couverture du livre en français : un labyrinthe avec aux quatre coins les quatre symboles qui reviennent dans le roman. La couverture anglaise a une illustration (proposée par Moore) montrant le quartier et une superposition de différentes scènes qui correspondent à des chapitres du livre. Et pour ma part j'ai vraiment plutôt cette impression : c'est un livre qui parle de la superposition simultanée des réalités et des moments, du réel et du magique, des vivants et des morts, du passé et du présent, et il y est beaucoup question de l'absence de choix.

Je me demande si les photos qui scandent les parties ont été reproduites dans l'édition française (je les trouve importantes pour le contexte), je n'ai pas regardé. En tout cas, c'est un joli objet et il est beaucoup plus maniable que le hardcover d'un kilo et demi que j'ai manipulé. Si j'avais eu le choix, j'aurais pris l'édition anglaise tout de même, mais brochée et en trois tomes, ça doit être le plus confortable.

Putain je regrette pas le voyage. Et même le dernier chapitre qui pourrait être super chiant, qui est une description géante (j'aurais jamais pensé pouvoir caser ekphrasis dans un post HFR mais je pourrais ) et qui n'est rien d'autre qu'une grosse méta explication, j'ai aimé chaque description.

Bon alors faut plus dire nègre, mais prête-plume. Mais on peut toujours bander comme un turc.

Depuis quand ?  
Me demandais quand le politiquement correct allait s'en occuper d'ailleurs  

On trouvait nègre littéraire depuis quelques temps, des fois qu'il y aurait ambiguïté, genre on sait jamais

 
Merci pour le retour   ça donne envie de le lire

Je vais attendre patiemment la sortie en poche. Là, vu mes habitudes de lecture, le format ne me convient pas du tout.

En tout cas, j'y repense parce que j'en ai discuté avec quelqu'un l'autre jour, c'est marrant parce que « c'est bien mais c'est pas pour tout le monde », je ne sais pas trop comment le dire autrement. On a l'impression que Moore s'est baladé partout dans sa ville et a fabriqué des tas d'associations d'idées dans tous les sens. C'est pour ça que c'est important de voir les photos je trouve, parce qu'elles sont le point de départ du roman. Il y a une photo de rue, une photo d'une porte à mi-hauteur sur un mur et une photo d'une statue d'ange qui tient une sorte de bâton. Et dans le roman l'ange devient une catégorie de personnage à part entière, son bâton devient une queue de billard qui est le point de départ de toute une intrigue, et la porte au milieu du mur (dont plusieurs personnages se disent en passant que c'est bien bizarre cette porte qui traîne là ma bonne dame) est évidemment bien plus qu'une porte sur un mur.  
 
Et je trouve ça assez cool cette idée de se balader comme ça et de fabriquer de la magie partout, et que la magie ait le droit d'être partout et de s'intéresser à tout y compris le caca de chien dans lequel un des personnages a marché. C'est d'ailleurs un chapitre (celui où on voit le monde par les yeux d'un Bâtisseur qui regarde tout) que j'ai trouvé un peu décevant, je pense qu'il aurait mieux valu soit qu'il soit écrit dans leur langue (et qu'on n'y comprenne rien) soit qu'il soit absent (raconté de seconde main par le personnage auquel il parle) soit qu'il soit beaucoup plus difficile à comprendre. Il était un peu trop direct je trouve.  
 
Et donc, tout ça pour dire que je discutais il y a quelques temps avec une dame qui était sur un territoire différent de la littérature, qui aime Modiano et Duras et ne lit pas du tout de science-fiction ou de polar ah-non-jamais, et j'imagine qu'un truc comme Jerusalem doit lui paraître complètement absurde et sans intérêt, et je trouve ça marrant, que la littérature soit autant de mondes tellement différents, dont certains me font l'effet de ces pays où on sait, dès qu'on y a posé le pied, qu'on n'aura jamais envie d'y revenir, et d'autres deviennent un genre de drogue.  
 

 
J'ai récupéré par hasard (je ne sais vraiment pas ce qu'il faisait là mais on était faits pour se rencontrer) un fac-similé du Traicté des Chiffres de Vigenère (1586), je vais lire le début pour voir à quoi ça ressemble.

J'ai trop de mal avec Manuscrit trouvé à Saragosse Histoire du compte machin, histoire du bandit truc, histoire de X, ras la casquette de ses histoires moi   J'arrive pas à renter dans le bouquin, c'est beaucoup trop haché.

C'est comme de lire un programme en LISP, tu comptes les parenthèses

J'ai attaqué Malevil, mon premier Robert Merle, sur (ou plutôt dessous) ma PàL depuis de nombreuses années. Je ne sais pourquoi, j'imaginais un style un peu vieillot et pompeux, putain ça dépote en fait

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Pareil ici. Faut que je trouve le bon moment.

De Merle il me reste le dernier chapitre de Madrapour.
 
Ensuite, je passe à Pereira Prétend de Antonio Tabucchi et, encore après, à la Tombe des Lucioles de Shushi Takagashi Akiyuki Nosaka.

Après le tome 2 de "La Tour sombre", certes plus "amusant" que le 1, j'ai enchaîné sur Quand sort la recluse de Fred Vargas. Ca m'a réconcilié avec elle, car j'en avais un ou deux en-dessous de sa production habituelle. Ca se lit comme du petit lait, j'aime beaucoup
 
Sinon, démarrage des "Rois maudits" trouvé à (très) vil prix en un seul tome, papier ultra-fin à Emmaüs (genre 2 €). Bon, le Robert d'Artois après un chapitre me fait déjà bien marrer.