Comme tout passionné de nouvelles technologies, je m'intéresse de près à Linux. Régulièrement, j'installe sur mon PC une nouvelle distribution, en espérant pouvoir l'utiliser comme système principal. Autant le dire tout de suite, je suis allé de déception en déception. Malgré les progrès indéniables réalisés ces dernières années, Linux reste toujours plus compliqué à utiliser que Windows et demande un investissement en temps de configuration beaucoup plus élevé. Sans pour autant parvenir au niveau souhaité. Un exemple ? Essayez donc de synchroniser un PDA (sous Palm OS obligatoirement) avec un PC sous Linux. Les outils sont normalement intégrés à la distribution, ou se récupèrent facilement sur Internet tel JPilot. Premier problème, mon Visor est-il relié au port /dev/usb ou /dev/tty0 ? Un petit tâtonnement plus tard, la connexion est établie? avec Jpilot. Car pour récupérer Contacts et Rendez-vous dans Evolution comme je le faisais avec Outlook, il faut recommencer. Et au final, ça ne fonctionne pas.
En écrivant ces lignes, j'entends déjà les réflexions et critiques de la si active communauté du logiciel libre. Pourtant, ce n'est pas à elle que je reproche les ratés ergonomiques de Linux. Mais bien plutôt aux éditeurs et fabricants de ne pas prendre au sérieux les atouts technologiques évidents du système libre. C'est à eux de fournir les logiciels et pilotes aux utilisateurs. Car même si l'un des avantages de Linux est de pouvoir tout y faire soi-même, l'utilisateur, qu'il soit chez lui ou en entreprise, n'en a cure. Et tous les projets de distributions Linux destinées à l'usage bureautique quotidien, telle celle de Xandros (qui remporte la palme dans la catégorie Systèmes d'exploitation, voir notre dossier Excellences Techniques 2003, p. 85) pourraient rester lettre morte. Il faut donner une chance à Linux !
Fabrice Neuman