La facilité d'accès des "oeuvres" musicales ou cinématographique issue du P2P modifie son utilisation. Comme la société de masse consommation s'est rendu compte qu'il fallait faire des appareils jetables pour assurer le renouvellement, la "consommation" de la culture est elle aussi devenue jetable (surtout pour les films)
Quand au début on goute au divx et mp3, on a envie de graver des piles de CD, puis quand elle commencent à devenir encombrante, on se dit que cela en vaut peut-être pas la peine. Donc on télécharge le dernier truc qu'on voit dans la pub, on visionne le film, puis on l'efface.
Parfois quand une oeuvre nous a vraiment plu, les plus motivés font la démarche d'acheter le DVD ou le CD Audio.
Le pb, c'est que l'industrie du disque voudrait continuer à nous faire acheter ses dernières productions artificiellement préfabriquées comme de grandes oeuvres culturelles. Si seulement le P2P pouvait forcer les producteurs à faire de meilleures oeuvres... En même temps, l'usager consciencieux devient de plus en plus exigeant dans son choix, donc c'est difficile de savoir si il va continuer à acheter.
Cette généralisation de "version d'évaluation" se voit aussi sur les jeux video. Pour certains, le réflexe a changé de "lire les tests en ligne ou dans la presse du dernier jeu à la mode" en "télécharger le jeu sur la mule" pour le tester vraiment soi-même. Là encore, quand un jeu plait vraiment et dure un peu plus que quelques heures, le passionné achetera le jeu en boutique.
La condition du bon fonctionnement du système est donc l'intelligence des gens ("remercier l'auteur d'un bon produit en l'achetant" ) et non l'hypocrisie ambiente ("de toutes façons, le gars qui a fait ça est déjà plein de fric, donc rien à battre de pirater" )
Une solution serait peut être un forfait de location ouvrant l'accès à toute la culture, mais qui ne soit pas trop élevé pour décourager l'honnête client.
Pour l'excuse de "le P2P m'a permis de gouter à des oeuvres que j'aurais pas imaginer autrement", je ne doute pas de sa véracité dans certains cas, mais c'est surement pas si fréquent car le principe même du P2P (+ il y a de sources, mieux ça fonctionne) accroît l'accessibilité aux oeuvres les plus diffusées, i.e. les grosses productions dont on parle dans les media.