Tout d'abord, un chiffre : 28 ans. C'est l'âge moyen du videogameur. Et cet âge augmente avec chaque nouvelle génération de consoles. Alors, ils serait peut-être temps que les jeux mûrissent un peu, non ? Qu'il fassent enfin preuve d'un petit supplément d'âme ? Car, il faut bien l'avouer, les productions actuelles sont tombées dans des genres bien trop figés et simplistes, se fourvoyant dans une recherche monomaniaque de l'efficacité visuelle.
Usine à caca
L'action se résume donc souvent à une caricature d'elle-même : on doit aller le plus vite possible, niquer la gueule de son adversaire dans une effusion d'hémoglobine, ou aller-chercher-en-traçant-comme-un-malade-le-bidule-qu'il-faut-pour-débloquer-le-reste-du-jeu. Et l'humanité dans tout ça ? Et cette magie indiscible qui fait de l'être humain plus qu'une simple usine à caca ?
Jeux sociaux
Bien que la plupart des softs restent au ras des pâquerettes dans ce domaine, certains développeurs de jeu remettent aujourd'hui en cause les canons figés de l'industrie. S'inspirant de jeux "sociaux" online tels Counter Strike, P...y S..r Online ou A...y Online - dans lesquels la coopération avec de vrais gens via le réseau est indispensable à la réussite de l'entreprise-, nos amateurs d'hybridation ont intégré des éléments humains dans les jeux les plus solitaires.
Harmonie et enchaînements
Dans MSR, jeu de bagnoles sur D.., la réussite dépend de la récolte de points de kudos ("louange" en grec ancien) qui récompense la belle conduite, l'harmonie dans la négociation des courbes. Comme si, en effet, on cherchait à épater une audience invisible. Rebelotte dans le prochain Kengo, un jeu de combat entre Samuraïs à sortir prochainement sur X..x. Là aussi, il faut se battre comme un dieu et réussir des enchaînements de bourre-pifs virtuoses de façon à provoquer les applaudissements d'une audience virtuelle [/g] (clap-clap-clap).[/g]
Avec ce soft, comme l'ont dit nos confrères de chez Joypad, "La côte de popularité fait ainsi son appartition dans les jeux vidéo." On est donc seul devant son écran en même temps que soumis à un regard imaginaire. Les jeux vidéos nous ont d'abord scotchés chez nous ; maintenant que nous avons les mains soudées au joypad, ils nous proposent de la sociabilité virtuelle, recréant un monde qu'ils contribuent à dissoudre.
Koh Lanta et Loft
Autre exemple : The Thing, inspiré du film d'horreur du même nom adapté en 1982 par John Carpenter. Dans ce jeu, une sorte de Resident Evil à sortir sur le méchant monolithe noir de Sony, on doit inspirer la confiance à ses coéquipiers virtuels, afin de ne pas se faire buter par eux (un peu comme dans Loft Story ou bien dans les aventuriers de Koh Lanta).
Sentiments
Point commun entre tous ces titres : ils reprennent des figures de style à priori bourrinnes et, en y ajoutant un grain d'humanité, d'intelligence ou même de psychologie, modèrent artificiellement l'isolement du joueur. Bliss, rédac' chef du canard web Overgame.com, confirme qu'après des années de recherche pour faire ressembler les jeux au monde physique grâce aux graphismes de plus en plus bluffants, les développeurs cherchent depuis peu à traduire les sentiments.
Intelligence artificielle
Dans S..t Hi.. 2, par exemple, le 'jeu' des acteurs virtuels est tellement convaincant que l'on sent chez eux "un profil psychologique", comme il en existe dans les séries télévisées. En attendant donc la démocratisation des jeux console online - qui, nous l'assure Bliss, n'est pas pour demain - il va donc falloir se contenter de jeux 'humanisés' par l'intelligence artificielle pour ne pas se sentir tout seul en jouant, faire copain-copain avec des mecs aux mouvements parfois un peu patauds et au caractère encore rustre. Autre alternative dans ce monde de brutes : acheter un PC ou... discuter avec sa moitié. Pour ceux qui en ont une.
C EST DUR MAIS TELLEMENT REALISTE...PUTIN DE VIE
JM copyright 2001
