Je suis de Droite et j'ai voté pour Mr. Sarkozy en 2007 sur la base de ses promesses électorales. Naïf, vous avez dit ? Peut-être... mais le dynamisme exceptionnel du candidat et sa rhétorique ne m'ont laissé aucun doute possible quant à sa compétence et son professionnalisme. En plus dans la famille on vote traditionnellement à Droite.
Or, en fin de mandat, je retiendrais 4 choses du bilan de Sarkozy:
1) Les taxes.
Incroyable, le nombre de création de taxes sous un Président soit-disant libéral... Elles sont nombreuses, inefficaces, et certaines sont en plus ridicule. Exemple: taxe pour copie privée des disques durs externes et clés USB.
2) Les réformettes et une politique générale basée sur la gestion des faits-divers à la semaine.
Sarkozy a au début promis une 6ème République, puis un choc systémique, puis une révolution économique et sociale, puis des réformes en profondeur, puis des réajustement, et au final on a eu une flopée de réformettes. Et elles sont presque toutes en réaction à des faits de société, à des sondages, des évènements locaux, des émeutes ou faits-divers, des publications de chiffre économique. Rien n'est anticipé. Et chaque réponse est microscopique. Pour résumer, c'est le Président des réformettes en réaction à des faits-divers.
3) Le rétropédalage.
Ce que Sarkozy fait, Sarkozy le défait... Prenons seulement en exemple la politique fiscale --> en 2011 on revient au point départ de 2007. Illisible, incompréhensible.
Et pour sauver la face, des réformettes de façades sont votées en contre-feu.
Et on voit ça partout: radars automatiques, Hadopi, Libye et relation avec Kadhafi, révolution en Tunisie, taxe carbone, bouclier fiscal...
4) Les phrases débiles ou "faux-dérapages" qui créent chaque semaine une polémique.
Le but est bien sûr de créer des contre-feux, mais le résultat a donné une image de gouvernement "sur-excité" (Morano...), idiot (F. Lefebvre...), enragé 'Hortefeux...). Pas de calme, pas de sérénité, une sensation de tension permanente qui fatigue à la longue.
A la fin, on aboutit sur l'un des plus gros décalage entre le politicien candidat et le politicien Président depuis bien longtemps. Tout ce qu'il a énoncé à été vérifié par le contraire:
- "je serais le Président du Pouvoir d'achat" (chute du PA)
- "zéro tolérance pour les délinquants" (no comment)
- "j'irai chercher avec les dents le point de croissance qu'il manque à la France" (WTF ?)
- "je serais le Président d'une République irréprochable" (ça n'aura tenu que quelques minutes avant de dîner au Fouquet's)
- "je m'engage à ce que d'ici 2 ans, plus aucun français ne dorme dans la rue" (en attendant la fermeture des centres du SAMU Social se poursuit).
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J'ai commencé à douter de lui fin 2008, je me suis réveillé en 2010, et j'ai définitivement pris ma décision de ne pas revoter pour lui.
Donc si Mr. Sarkozy respecte ses électeurs de Droite, qu'il ait l'élégance et la classe de tirer sa révérence et de céder sa place en organisant le plus vite possible des primaires.
Sa chute va faire plonger toute la Droite pour au moins 15 ans. Il faut sauver la baraque.
Si ça ne se fait pas, moi et beaucoup d'électeurs de droite vont se retourner vers Borlo, le candidat de gauche, Bayrou ou Villepin.