Le sort d'Arthur, de Marc-Olivier Fogiel, de Lagaf', de Karl Zéro est en passe de se jouer à Madrid. Plus exactement au siège du groupe espagnol Telefonica, propriétaire à 99,35 % d'Endemol, la société de production d'origine néerlandaise à qui l'on doit, entre autres, « La ferme », « Star Academy », « Loft Story », « Nice People » et bon nombre d'émissions sur TF1 (« Les enfants de la télé » , « Fear Factor », « Miss France »). Le 27 février, Telefonica, qui présentait ses résultats annuels, a déclaré qu'Endemol n'était « plus un actif stratégique ». Autant dire que la vente est ouverte... En France, Endemol est dirigé par Stéphane Courbit, le « sphynx » du petit écran, producteur aussi richissime que secret. Leader dans l'Hexagone, Endemol France représente, selon Ecran total, 26 h 48 min de programmes par semaine.
Au plus fort de la bulle Internet, en juin 2000, Telefonica avait acheté le groupe Endemol à son fondateur, John De Mol, pour la somme déraisonnable de 5,1 milliards d'euros. Celui-ci était resté aux commandes. Aujourd'hui, Endemol ne vaudrait plus que 1,2 milliard d'euros...
Plusieurs hypothèses sont évoquées. D'abord, Endemol pourrait intéresser des grands du secteur tels Arnaud Lagardère et Rupert Murdoch, ou de nouveaux venus tel Robert Louis-Dreyfus, alléchés par ses profits non négligeables (151 millions d'euros en 2002, 17 % de rentabilité). Mais on parle aussi du rachat d'Endemol par son propre fondateur, John De Mol, lequel quittera le groupe le 1er mai. Pour mieux négocier son retour en tant qu'actionnaire ? Considérablement enrichi par Telefonica, l'inventeur de la télé-réalité en aurait les moyens... Toutefois, gare à ne pas racheter une « coquille vide ». La valeur d'Endemol repose sur son catalogue de formats d'émissions à succès, mais aussi sur la qualité de ses hommes. Or, à l'époque du rachat par Telefonica, Stéphane Courbit et Arthur avaient accepté de céder leurs parts et signé, en échange, un contrat de travail exclusif couvrant cinq ans. La renégociation de ces contrats commence lentement. Elle devient capitale pour tout repreneur. Quelles sont les intentions de Courbit et d'Arthur ? A l'époque, Courbit déclarait au Point qu'il cesserait de travailler dans la télévision à l'issue des cinq ans. On a toujours le droit de changer d'avis...
http://www.lepoint.fr/economie/doc [...] did=144303
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