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Plus rentable qu'un hypermarché
Tout cela, grâce notamment à une baisse des coûts pour les distributeurs et une augmentation des marges. «Dans un entrepôt de drive, certains postes n’existent tout simplement pas. Plus de mise en rayons, de promotion commerciale, de contrôle des clients, automatisation des postes de paiement et meilleures gestion du stock de produits», énumère Bernard Girard. D’où une rentabilité nette de 7 à 9%, contre 2% pour un hypermarché, et un retour sur investissement, - «deux millions pour un drive, terrain compris», selon Philippe Othacehe, en cinq ans contre 10 pour l’hyper.
Bien sur, tout cela ne profite pas directement au consommateur qui ne paie pas pour autant ses produits moins chers. Côté embauche, des questions se posent. À l’ouverture d’un drive, les directions communiquent largement sur la création de postes. Ainsi, le groupe Auchan a annoncé en mars 2012 la création de 1600 postes d’ici 2014, entre autres via l’ouverture de nouveaux drive. Qu'en est-il?
Plus de manutention, plus de petits contrats
En réalité, les drive emploient moins de personnel au m2 que les grandes surfaces, avec 60 employés pour 10 000 m2 en entrepôt-drive contre 250 en hypermarché. Surtout, le profil de recrutement change. «On ne peut pas dire que l’on embauche moins de femmes qu’avant, mais ce qui est sûr, c’est que nous avons besoin de jeunes, qui peuvent courir. On peut mesurer leur efficacité au temps pour remplir un panier», explique Olivier Joly. «Chez Auchan, ils ont employé beaucoup d’étudiants, sur de petits contrats. Ils ont un petit ordinateur sur le bras avec la liste de produits qui défile. Dans le drive, il y a un écran avec le temps moyen de remplissage de panier pour le magasin et les autres Auchan drive. Tous les jours, on les compare les uns aux autres», décrit le syndicaliste d’Auchan.
Pour le directeur du magasin, ces petits contrats permettent une réelle flexibilité. Selon les jours et les heures, 35 à 50 personnes peuplent l’entrepôt. «Nous avons besoin de monde surtout les soirs et à la fin de la semaine. Cela correspond tout à fait à la disponibilité de la population étudiante, tout comme dans la restauration rapide», se félicite Philippe Othacehe. À terme, cela pourrait malgré tout désavantager les femmes, surtout les moins jeunes, pour lesquelles le travail de manutention est peu adapté. Pourtant, beaucoup d’entre elles dépendent de postes dans la grande distribution.
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