lorelei a écrit :
Tu n'as pas compris ce que je voulais dire. Le problème, c'est qu'on est dans une société qui valorise socialement la monogamie exclusive. Donc tout le monde, à la base, se dit "bon bah chuis fidèle", et ne se pose même pas la question, quoi. Tandis que si on pouvait intégrer socialement que certains sont fidèles, d'autres non, ça permettrait ptêt de se poser la question. Et de l'aborder sereinement dans le cadre du couple.
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Il y a d'ailleurs là un paradoxe assez amusant: dans la relation de couple, la société valorise en effet la monogamie, mais dans le même temps le couple lui-même est devenu une entité hautement instable, tandis que "coucher selon ses plaisirs" (avant le couple "final", celui qui fait des gamins - dans la vision sociale normative) est plutôt la norme que l'exception (en tout cas, dans les cercles étudiants que j'ai fréquentés).
J'aurais plutôt tendance à penser que des évolutions sont à venir, ce genre de situation bancale ne me semble pas stable.
lorelei a écrit :
Si, le modèle social basé sur la monogamie exclusive (comme la légende du "prince charmant" ou de "la femme idéale" ) a énormément d'influence sur notre psyché intime, nier cette influence serait idiot. Je dis pas "c'est la faute de la société". Je dis que notre modèle considère la monogamie exclusive comme le SEUL modèle respectable, rendant assez difficile le fait de se dire qu'en fait, ce modèle ne nous convient pas.
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Oui et non. Les influences culturelles et sociales ne peuvent être niées, mais elles s'exercent parfois avec des conséquences antagonistes: certains iront à l'encontre des règles sociales, par forme de rebellion.
Sans compter que ces influences culturelles et sociales portent elles-mêmes certaines contradictions (cf. plus haut). On aura d'ailleurs noté (au travers de la pub, des media, de leurs icônes... ainsi que des comportements "usuels" ) l'omniprésence du sexe dans la société actuelle (vs. "l'amour" tel que présenté initialement sous la forme de l'amour courtois).
lorelei a écrit :
Source : ce que j'essaie de dire depuis 2 heures là. Parce que comme être infidèle est socialement inacceptable, il est très dur de s'avouer qu'on l'est, et encore plus de le dire dans le cadre du début d'un couple. Et on finit donc avec des couples inassortis sur cet aspect, ou soit l'infidèle ira voir ailleurs, et donc mensonge ou "je t'avoue tout pour me libérer la conscience", soit il n'uira pas, et souffrira de cet état de fait qui ne lui correspond pas. >>> Souffrance.
J'ai été assez claire, là, ou je recommence?
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Tu es très claire.
A mon sens, tout dépend des valeurs sociales de chacun, car la société est hétérogène - et surtout des valeurs de la personne en face. Ce qui est certain, c'est qu'en n'en parlant pas, on ne fait que des suppositions, qui peuvent très facilement se révéler fausses. Par contre, à mon sens, ce qui pose problème pour le dire ouvertement n'est pas tant la pression sociale directe, mais davantage le risque de ne pas correspondre aux valeurs de l'autre - risque qui fera différer la discussion.
Le problème est que l'esprit humain est complexe (voire parfois tordu), et qu'il est motivé par des intentions disparates et parfois contraires. Dans un cas pareil, la logique des compatiblités recommanderait plutôt une séparation, mais l'irrationnel des attirances (qui elles-mêmes peuvent être à plusieurs niveaux: purement physique, sentimental-désir, sentimental-amoureux, etc...) peut vouloir le contraire... et il y a aussi d'autres logiques potentiellement en jeu.
zobbitenfer a écrit :
Boarf doit bien y avoir des gens qui ont besoin de souffrir pour se sentir vivant, et qui du coup en profiteront pour blamer la société pour stigmatiser leur souffrance plutôt que d'essayer d'y mettre un terme.
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La souffrance est source d'insatisfaction, et l'insatisfaction est source de création (pour surmonter cette insatisfaction, pour la dépasser, etc...). La souffrance est donc non seulement nécessaire (sans souffrance potentielle, pas de notion de bonheur), mais elle est utile à l'homme et à ce qu'il représente par rapport au reste du monde vivant.
Moi aussi (ça, on l'aura remarqué
).
zobbitenfer a écrit :
Personnellement, je considère qu'il y a 2 sortes d'infidélités. Les infidélités physiques (pulsions, coup d'un soir, ...), et les infidélités sentimentales (tomber amoureux d'une autre personne). Les deux sont pour moi synonyme de trahison et généralement une cause de rupture. Et je parle même pas du cas où ces 2 infidélités sont confondues en une seule ^^
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Les "sentiments" et l' "amour" me semblent être des phénomènes complexes et multidimensionnels, qu'on ne peut réduire facilement à un seul plan. Sans oublier de rajouter à cela les différents niveaux de rationalités que l'on peut construire.
Du coup, la définition même de l'infidélité est complexe. Tomber amoureux d'un autre, sans coucher, et tout en voulant garder une volonté de confiance envers son conjoint (et une envie de continuer à vivre et construire son avenir ensemble), est-ce forcément une "trahison" ? Pour ma part, je dirais que tout dépend du couple, de ses fondations, et du contrat (en partie tacite) qui s'est construit entre les deux partenaires.
Personellement, tomber amoureux d'un autre, mais refuser d'aller ailleurs et finir par éliminer cette attraction devenue temporaire, je n'appellerais pas ça tromper. D'autres diront que oui. Et d'autres scénarios amèneront d'autres réponses suivant les personnes. Rien n'est généralisable, à part cette notion de contrat tacite dépendant des parties prenantes elles-mêmes, et elles-mêmes uniquement.
titounne a écrit :
Oui clairement ça doit être occasionel. Ca peut même je jamais se produire.
Il ne faut en aucun cas que ça devienne une habitude. La pour moi ça voudrait dire qu'il y a un problème dans notre couple.
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A mon avis, ça dépend du couple. Je pourrais concevoir le concept d'un couple où l'aspect de fidélité sexuelle n'est pas importante, et où chacun serait libre d'aller où il veut. Ca me semblerait même être une variante (très) poussée d'un amour "platonique", où les deux amants n'auraient strictement aucune relation sexuelle entre eux... mais où, en l'occurence, ils iraient assouvir leurs pulsions ailleurs.
princesse lili a écrit :
mais une est pire que l'autre .....
tromper pour un coup d'un soir c'est un peu horrible pour moi...
après tromper parce que tu tombes amoureux de quelqu'un d'autre c'est lache car dans ce cas tu prends tes responsabilité et tu te tires.
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Encore une fois, chacun ses valeurs et ses concepts, et ils seront forcément très variables. Si tu te places dans l'optique d'une domination stricte du sentimental-conscient sur le désir pulsionnel, effectivement le "coup d'un soir" sera horrible (car lié uniquement au second attribut, qui pour toi doit rester sous contrôle).
Dans un cas peut-être un peu extrême, on pourrait considérer que seul importe le bien-être de l'autre personne, auquel cas si elle va voir physiquement et même sentimentalement ailleurs, cela resterait acceptable (attention seulement à ne pas être une bonne poire gentiment exploitée - ce qui est le risque de certains concepts extrêmes dans leur altruisme).
Si tu le vois ainsi, je préférerais que tu parles de triple homicide: tu garderas bien une balle pour toi, non ? 