suite et fin rassurez vous
Donc on rentre dans ce putain de resto, et là... vide, désert, pas un rat... C'est un peu pour celà qu'on l'a choisi en fait, à côté, il y avait plein de monde, et on pouvait vraiment plus attendre...
Et là, première chose étrange: le resto semble... mort. Difficile à expliquer, mais il n'y a rien à l'intérieur qui puisse indiquer qu'il y a des gens qui y ont récemment mangé. Aucune fleur, aucune couleur, aucun cadre, rien sur les tables, non seulement il n'y a personne mais en plus il n'y a rien, si ce n'est quelques tables et des chaises...
On s'installe, le service est très rapide, un bon point, ce sera le dernier.
Les serveuses sont absentes, complètement flottantes dans la salle, on a l'impression d'être servi par des militaires...
On ne bataille pas pour choisir, on a faim, il nous faut du riz, ce sera de la paëlla et on pousse le vice jusqu'à prendre une entrée, ce sera des gambas...
Très rapidement l'entrée, et là... bizarre... des petites crevettes salement amochées... complètement désagrégées et farineuses, certaines pleines d'oeufs, on se dit, pas grave, le riz arrive...
Et celà ne tarde pas en effet, très, trop rapide, les assiettes de paëlla sont déjà là... Et bien vous savez quoi, je viens de me rappeller exactement quel goût avait cette paëlla... C'est innommable... Faut imaginer un riz trop cuit dans du liquide lave glace, amélioré de deux cent "bouillon cube", 50 grammes de gros sel et une bouillie de soupe de poisson du réveillon dernier soupoudré de jus de poubelle.
Et bien croyez moi si vous voulez, on a tout mangé jusqu'au dernier grain de riz.
C'était terrifiant comme on avait faim... Sur la fin, on commençait à ricaner gentilement, tellement c'était dégueulasse...
Puis à la fin, je demande les toilettes pour me laver les mains. J'y vais, pas de lavabo.
Je demande alors à une serveuse un endroit pour me laver les mains, et là...
Elle m'accompagne en cuisine...
Je ne pourrais pas décrire exactement l'apocalypse que j'ai vue, car je vais vous avouer une chose, ce que j'ai vu m'a tellement effrayé, que immédiatement, je me suis privé de regarder d'avantage, un peu comme si je ne voulais pas être complice d'avoir découvert un tel truc, et quel truc...
100% des ateliers auto que j'ai vu dans ma vie étaient très largement plus propres que cette cuisine. La première chose qui m'a frappé, c'est la pénombre, des dames travaillant sans vraiment de coeur et sans quasiment de lumière. La seconde chose qui m'a frappé, c'est qu'il n'y avait pas de nourriture, nulle part, ni d'ustensiles, uniquement des amoncellements de vaisselles, et surtout la crasse, une crasse noire, cette cuisine était grise, et ce n'était pas seulement le manque de lumière qui donnait cette impression, c'est une vision totalement de cauchemard.
Et là, j'approche de l'évier, c'était dégueulasse, totalement surnaturel, des poubelles qui dégueulaient à côté, du poisson encore dans les assiettes, je me suis lavé les main là, très rapidement, sans savon car il n'y en avait pas et je suis reparti aussitôt. Je n'ai aucun souvenir d'être sorti de la cuisine, je n'ai rien regardé en sortant, me concentrant sur la porte, je retourne voir le pote, livide...
"Qu'est-ce qu'il se passe ?"
"Non rien je t'explique ça en sortant"
Et là je lui raconte ma vision, il ne me croit pas au début, puis finit pas me croire, on éclate de rire sur le niveau de cette bouffe, puis on prends la caisse...
Là sur ce, on roule un peu, là encore, ça circule au ralenti...
Et... J'ai comme un truc bizarre qui m'arrive... Je me sens pas trop dans mon assiette... Je me sens peu à peu comme empoisonné...
Juste avant d'emprunter un espèce de pont, là je dis à mon collègue de se garer d'urgence.
Je me précipite dehors, et je me force à dégueuler, allègrement.
Au début, le pote est mort de rire, puis à force de me voir il commence par douter.
J'essaie de le convaincre que lui aussi doit se faire dégueuler car ce qu'on a bouffé le mérite. Il refuse puis à force de m'entendre, il fait " et merde !" et hop, le voilà juste à côté de moi, et lui aussi se met à vomir tout ce qu'il peut, et là, on se met à éclater de rire, tout en gerbant, une grosse crise de fou rire, en ville, voiture garée et deux clampins en train de dégobiller tout ce qu'ils peuvent en coeur... classieux
Nos rires se calment, mais ils sont peu à peu couvert par d'autres, on relève la tête: En fait, on était en train de dégueuler dans le jardin de Cubains, et ils étaient là, aux portes et aux fenêtres de ces maisonettes, une dizaine à nous regarder depuis un bon moment et ils étaient explosés de rire
Allez, Tonton Gaston arrête de vous saouler avec ses histoires.
Message édité par Profil supprimé le 23-11-2005 à 14:09:52