Je remonte un vieux topic. Non, je n’ai pas déserté, je lis et participe de temps en temps.
Pour en revenir à ce sujet, je pense que matière noire et énergie sombre sont… des termes inappropriés, puisqu’ils présupposent l’explication de certaines anomalies par les hypothèses avancées pour les expliquer.
Par exemple, l’hypothèse de la matière noire veut expliquer ce que l’on appelle l’anomalie dans la courbe de rotation des galaxies. Dans l’un on pointe ce qui est anormal, mais ce n’est pas très accrocheur, dans l’autre, on se place dans le paradigme actuel où on a déjà cherché des MACHOS etc… et on en vient finalement à supposer ce dont Pauli en avait horreur : il existe de la matière transparente non baryonique, qui n’émet pas de lumière, qui interagit gravitationnellement, et peut-être via l’interaction faible (sinon on a vraiment aucune chance d’en détecter). Ca c’est pour dire que matière non baryonique transparente, ce n’est pas très accrocheur non plus.
Parler du problème de la matière noire, c’est dire : s’il y en a, ça confirme le paradigme actuel, mais ça confirme aussi l’existence d’une nouvelle classe de particules (on a dressé le portrait-robot, mais ça ressemble en rien à ce que l’on connaît).
Pour ce qui est de l’énergie sombre, on tombe exactement dans le même cas. L’observation originelle est l’accélération de l’expansion (qui est encore une interprétation de la magnitude plus faible qu’attendue des supernovae Ia par rapport à leur redshift). Avouons que le nom n’est pas très sexy, et avancer le terme d’énergie sombre permet d’entrer dans le cadre de la relativité générale, et encore… ça pourrait inclure des explications en marge de la relativité générale, puisque le terme naturel qui pourrait l’expliquer est la constante cosmologique, qui est purement constante à la fois dans l’espace et dans le temps (ça provient du fait que la dérivée covariante du terme de droite, contenant le tenseur énergie-impulsion se conserve localement, et la seule chose que l’on peut rajouter à gauche est une constante * la métrique). D’autres théories avancées proposent d’avoir une constante cosmologique non constante (quintessence etc…).
Enfin bon, tout ça pour dire que les deux terminologies sont une explication issue du paradigme dominant actuel, et qu'ils sont un peu plus accrocheur que les anomalies.