Par nocturnal-pulse le 13/2/2003 : Pour « Ange Noir »
La langue nazie n?existe pas, en revanche l?allemand était bien la langue des nazis ! Il est évident qu?il ne faut pas confondre les deux, mais il faut aussi comprendre certaines personnes qui associent black-métal et nazisme ; pour ne citer que cet exemple : Marduk (un groupe que j?adore) utilise souvent le symbole de la croix de Malte et la couverture du livret de « Live in Germania » est un aigle qui ressemble à l?aigle nazi, enfin ils ont intitulé l?un de leurs albums « panzer division marduk » ! Il est évident qu?on n?a pas à faire ce genre de comparaisons lorsque l?on s?en arrête à ces éléments-là, mais lorsque l?on ne connaît pas on se fie à la première impression.
Il faut aussi remarquer que les propos belliqueux sont également ambigus et surtout qu?un certain nombre de groupes (ou de membres de groupes) de black et de death métal (norvégiens en particulier) étaient assez proches de groupuscules néo-nazis « paganisants » au début des années 90. Un bouquin sorti il y a quelques années « lords of chaos » traite de cela, je n?ai pas encore eu l?occasion de le lire mais j?en ai eu des échos.
Enfin, certains noms de groupes sont équivoques : Danzig, Zyklon, Holocaust ?
De là à dire que ces groupes sont plus cultivés que leurs détracteurs, c?est autre chose et il faut tout de même juger au cas par cas ... Le fait de considérer avec horreur le nazisme et de prendre peur devant ce que l?on pense en être une apologie n?est pas une réaction stupide, c?est l?inverse qui le serait ! Je suis également confronté à ces problèmes puisque j?écoute du métal et que mon style vestimentaire est un peu particulier, je comprends tout à fait que cela choque un certain nombre de personnes qui ne comprennent pas l?esthétique qu?utilise le métal et en particulier le black. J?adore le métal en général et le métal allemand également, mais il faut essayer de comprendre les autres et de les convaincre qu?ils ont tort par des arguments plutôt qu?en les insultant ou en les méprisant. Il faut aussi savoir reconnaître que de nombreux groupes utilisent certaines références dérangeantes pour leur image et par simple provocation.
De l?allemand dans Cradle !! A part un couplet dans « the priciple of evil made flesh » je ne vois pas ; dans le livret de « Dusk and her embrace » la citation de Nietsche est même en anglais !

Politique et musique indus
Bien que le milieu gothique ne se réclame d'aucune idéologie politique, certains de ses représentants musicaux, plus particulièrement dans l'electro et l'indus, sont régulièrement accusés d'être le vecteur d'idéologies totalitaires. Depuis quelques années en Europe, les poussées de fièvres xénophobes (avancée du Front National en France) ont fait naître un sentiment d'inquiétude, d'ailleurs très justifié, qui entraîne parfois la dénonciation systématique de la moindre ambiguïté dans la position musicale d'un groupe. Par conséquent, les styles culturels les plus marginaux, les plus "obscurs", ceux dont on ne cerne pas vraiment les aspirations, sont les plus visés.
 
La majorité des groupes d'electro et d'indus utilisent une imagerie froide, voire déshumanisée. Qu'il s'agisse de leur pochette d'albums, de leurs concerts, de leur tenue vestimentaire, cette imagerie s'accorde avec leur musique, qui ne convient pas aux oreilles sensibles : une mélodie quasi-inexistante sur un rythme extrêmement violent accompagnée de bruitages industriels en tout genre, de saturations couvrants les voix et les autres instruments. Le résultat est le reflet d'une vision noire de la société ; c'est d'ailleurs pour cela que l'indus est associé au mouvement gothique. Mais cette violence esthétique est souvent mal interprétée.
 
Certains groupes jouent sur cette ambiguïté et c'est ce qui explique parfois leur succès relatif, tels que Joy Division et Death in June. Le cas des slovènes de Laibach est plus problématique : vêtus d'uniformes militaires, ils affichent certaines références aux cultes indo-européens, voire au nazisme (pochette d'album aux allures de propagande). Leur musique au rythme martial rappelle évoque la marche militaire. Pourtant, les membres du groupe ne se réclament d'aucune idéologie.
 
Plus récemment, le groupe Rammstein (chant souvent monocorde posé sur une rythmique à la fois lourde et virile), représente un style musical sans fantaisie, plus connu outre-rhin, très rapidement assimilé au fascisme ; l'attitude froide des membres du groupes, homogène en a fait des "aryens" dans le discours de leurs détracteurs.
 
La grande majorité de ces groupes refusent d'être associés à un quelconque mouvement politique. Qu'il s'agisse d'une forme de provocation, ou encore de dénonciation par la réutilisation parodiques des symboles, comme les punks l'avaient fait avant avec les croix gammées, "c'est une manière de dire qu'on a pas peur de ce qui vous fais si peur. Ce que les vieux ne peuvent assumer, nous, on en rit" (Dr Gérard Berrube, psychanaliste, cité dans Brest n°264, [ I ]). Il existe néanmoins des formations industrielles qui sont explicitement ouvertes au fascisme comme Genocide Organ ou Blood Axis.
 
Cependant, cette ambiguïté contenue dans le message musical ou les tenues vestimentaires attire un auditoire croissant de jeunes partisans de l'extrême droite, qui ne saisissent pas le travail artistique réalisé par ces groupes, ceux-ci exprimant au contraire une forme de dénonciaton. Ces jeunes sont d'autant plus renforcés dans leurs idées politiques qu'ils se sentent soutenus par un groupe de pairs. C'est là aussi que naît le danger de ces cultures marginales qui permettent par l'appropriation d'un espace social réduit et relativement fermé et normé, l'identification systématique de l'individu au groupe quelque soient les idées véhiculées par celui-ci.
 
Fin connaisseur de la scène underground, ce jeune homme constate : "c'est vrai qu'il y a des gens qui sont un peu tendancieux et il faut savoir prendre du recul et savoir faire le tri. Dans le milieu Heavy metal,il y a également des gens qui ont des idées d'extrême droite. Dans le courant gothique, il y a des gens qui surfent encore sur l'ancienne vague punk, qui sont encore un peu anarchistes. On en retrouve également dans les soirées. On peut trouver parfois des idées plus fascisantes mais heureusement ça reste très marginal" (F, 26 ans, Lille, [E]) .
 
Cependant, s'il est un fascisme politique qui très souvent visible, il existe aussi un fascisme culturel qui lui est plus difficile à condamner.

Fin connaisseur de la scène underground, ce jeune homme constate : "c'est vrai qu'il y a des gens qui sont un peu tendancieux et il faut savoir prendre du recul et savoir faire le tri. Dans le milieu Heavy metal,il y a également des gens qui ont des idées d'extrême droite. Dans le courant gothique, il y a des gens qui surfent encore sur l'ancienne vague punk, qui sont encore un peu anarchistes. On en retrouve également dans les soirées. On peut trouver parfois des idées plus fascisantes mais heureusement ça reste très marginal" (F, 26 ans, Lille, [E]) .