Le gouvernement uruguayen a protesté mercredi et annoncé des "actions" contre le film hollywoodien "Submergé" avec pour protagoniste l'Américain Steven Seagal, estimant qu'il dénigre et déforme l'image du pays.
Montevideo a exprimé "son rejet total des messages contenus dans une fiction dont les valeurs de base sont en opposition avec la défense de l'être humain, soutenue historiquement par notre peuple", selon une déclaration officielle.
Le gouvernement a dénoncé "l'utilisation du nom du pays, ainsi que du drapeau national, associés au terrorisme dans un contexte de violence banalisée".
Le gouvernement a averti qu'il a "la ferme intention de réaliser toutes les actions prévues par le droit" pour "inverser l'effet dommageable et immérité que les contenus du film pourraient produire".
Le film (réalisé par l'Américain Anthony Hickox) montre l'Uruguay comme une dictature sanguinaire où circulent impunément des terroristes. Le paysage de montagnes et marais n'a rien à voir avec la réalité d'un territoire de vertes collines culminant à 500 mètres d'altitude, bordées de 600 kms de plages.
La culture locale est également déformée puisque les gauchos (les cow-boys locaux de souche européenne) ont des faciès indigènes et que les héros déambulent dans des ruines mayas, typiques du Mexique pas de l'Amérique du sud.
Même si les plaques des voitures arborent la mention Montevideo/Uruguay et si les héros débarquent sur une Place de l'Indépendance portant le nom d'un lieu fortement symbolique pour les Uruguayens, le film a été entièrement filmé en Bulgarie.
Les versions DVD et cassette vidéo du film, ont été principalement achetées par des fans de Steven Seagal dont beaucoup ont critiqué sur l'internet la mauvaise qualité du film qui n'est jamais sorti en salles en Uruguay, et les incohérences du scénario.
L'opinion uruguayenne n'a été alertée que récemment par un message d'un compatriote, avertissant ironiquement que "l'Uruguay est dirigé par un despote et occupé par des terroristes qui ont des sous-marins nucléaires et se promènent au milieu de ruines mayas".
"Pendant tout le film, notre pays se convertit en une étrange et dangereuse république bananière (...), un pays petit et exotique, rempli de cartels de trafiquants de drogue", a dénoncé l'auteur.
Depuis, radios, chaînes télévisées et journaux organisent presque quotidiennement des débats sur l'image négative du pays véhiculée par le film.