Pour la première fois en France, Matthew Barney présente ici l’intégralité du cycle Cremaster selon un dispositif inédit qui associe au langage du cinéma la sculpture.
 
Initié en 1994 par le film Cremaster 4, suivi successivement par Cremaster 1, 5 et 2, ce projet particulièrement ambitieux, auquel Matthew Barney, né en 1967, s’est consacré exclusivement depuis plus de huit ans, se conclut cette année avec Cremaster 3.
 
Dès ses débuts, dans ses performances artistiques, l’artiste américain, ancien athlète, expérimentait les limites de son propre corps. Ici, il poursuit cette recherche en se référant à différents mécanismes biologiques tels que les mouvements d’ascension et de descente contrôlés par le muscle Cremaster et l’indétermination sexuelle qui caractérise l’embryon pendant les six semaines suivant la conception, avant la formation de ses organes reproducteurs.  
Cette indifférenciation ouvre un champ de potentialité qui sert à l’artiste de leitmotiv dans sa démarche artistique.  
 
Relevant de l’utopie romantique du Gesamtkunstwerk (oeuvre d’art totale), la pratique de Matthew Barney recouvre, sans aucune hiérarchie, tous les médiums. Dessins, photographies, sculptures accompagnent les films et constituent des formulations plastiques autonomes. Ainsi s’élabore dans l’espace et dans le temps une oeuvre multidimensionnelle.
 
Matthew Barney manifeste dès ses débuts une prédilection pour les matériaux malléables, tel que la vaseline, la cire, la résine plastique... dans un va-et-vient entre forme et informe. Ainsi, Partition, le bar de Cremaster 3, qui ouvre l’exposition, offre une surface en vaseline figée sous l’effet d’un système de réfrigération.
 
S’opposant à tout récit linéaire et donc à toute lecture univoque, Matthew Barney développe dans ses films une iconographie aux références multiples. Chaque épisode s’inscrit dans des topos spécifiques tels l’Ile de Man, les lacs salés de Bonneville dans l’Utah ou la ville de Budapest. L’architecture peut aussi être assimilée à un personnage à part entière comme le Bronco Stadium ou le Chrysler Building…
Pour chaque Cremaster, identifié par un blason et une couleur propres, l’artiste s’inspire d’époques et de genres spécifiques. Ainsi, son imaginaire peut-il mêler mythologie grecque et athlétisme professionnel, cinéma hollywoodien et art de la magie, psychanalyse et musique "hard-core".
Pour son étape parisienne, Matthew Barney a voulu faire une recréation selon un mode de présentation originale, en exploitant la fluidité organique et la circularité propres à l’architecture de l’ARC. Ses choix comme le revêtement du sol en astroturf, l’habillage en plastique rembourré des angles des cloisons, l’éclairage uniforme et intense concourent à donner une identité globale et cohérente à l’exposition, qui se donne ainsi comme le prolongement de l’oeuvre.
 
http://www.v1.paris.fr/musees/MAMV [...] ccueil.htm

Le quidam s’étonne : "Moi, j’peux en faire autant".  
Hé bah évidemment qu’il peut en faire autant ! Prouver que l’eau, ça mouille, niquer une caisse à coups de marteau, évidemment, tout le monde peut le faire puisque l’art est mort et bien mort.
La grande arnaque, c’est justement que tout le monde peut le faire mais que tout le monde ne peut pas ensuite l’exposer à la FIAC, au Palais de Tokyo, à Beaubourg ou dans les galeries de la rue Louise Weiss.  
Pourquoi ? Parce qu’il faut être validé, estampillé, authentifié par un petit monde, celui des critiques d’art, des quelques galeristes faisant la loi sur le marché, du Ministère de la culture ou bien des programmateurs des lieux consacrés "alternatifs"...