Bonjour
Pourtant, ce n'est pas très difficile... mais il te faut trouver les mots pour ça.
"Une rue" => décris la rue (l'époque, des arbres, des grilles en fer forgé ? Qu'est-ce qui se passe dans cette rue... des chiens, des chats, des rats, quels bruits entends-tu ? Des chevaux, des crottes de chevaux, une petite vieille qui les ramasse pour enrichir son terreau)
"devant la maison de Claudio."
"Maison" => décris la maison (utilise une photo de l'époque de Musset, récupère aussi une rue de cette époque. Si tu n'en trouves pas, décris ta propre rue, et transporte-la à l'époque de Musset... une voiture devient un cheval, mais à cheval ça boit, donc peut-être un abreuvoir. Des lampadaires à huile ? à pétrole ?
cherche France 1830
puis sélectionne les images
http://www.schola-sainte-cecile.co [...] e-dieu.jpg
http://raforum.info/IMG/jpg/entmtlm-2.jpg
Ensuite, rien ne t'empêche d'aller loucher chez Victor Hugo, épisode de Gavroche
http://artic.ac-besancon.fr/ecoles [...] ugo_27.htm
là tu y verras : de la fumée noire (tiens, des cheminées, du charbon, en réalité, c'est celle des fusils tirant sur Gavroche), puis des pavés (eh oui, les fameux pavés de paris, très utiles pour construire des barricades), des coins de porte, des soldats.
Etc.
)
"Claudio"=> décris Claudio (tu prends un gars de l'époque, avec sa petite moustache, son chapeau, sa redingote, etc. Tout dépend de son âge.)
"Marianne," => décris Marianne. (robe, ombrelle, bottine, livre de messe)
"sortant de chez elle, " décris sa maison
"un livre de messe à la main;"
décris le livre de messe. (petit, gros, reliure, un sac à main ?)
"Ciuta l'aborde....." => décris Ciuta.
Où l'aborde-t-il ? Devant l'église, devant un commerçant, le long d'une allée bordée d'arbre, devant un café ?
Et après tu peux muscler le tout en disant :
Pourquoi Ciuta l'aborde ici et pas ailleurs ? Que faisait-il avant ? Qu'a-t-il dans ses poches ?
Pourquoi Marianne sort-elle de chez elle (quelles sont ses pensées à ce moment-là)
Pourquoi a-t-elle un livre de messe à la main ? (est-elle pressée ? va-t-elle rater l'office ? Le livre est-il là pour la protéger contre les importuns ? Tout ça, elle peut y penser, ou se dire : oh, comme maman est tarte d'exiger que j'emporte encore ce livre à mon âge.)
Dans une pièce de théâtre, on peut difficilement montrer les pensées intérieures d'un personnage, ni ses mimiques : sourire, plaisir.
Ça ne se voit pas sur une scène, il faut le dire, fort : Mon dieu quel plaisir de vous voir ici !
Mais dans un roman, tu peux montrer le plaisir du personnage qui augmente au fur et à mesure qu'il découvre la personne qui remonte le long de la rue.
Point de vue omniscient = tu sais tout, pourquoi le chien poursuit le chat au travers de la rue, pourquoi le rat guette la rue du fond du caniveau. Pourquoi un gamin chante à un autre :
On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Le point de vue Interne = un personnage qui voit la scène de ses propres yeux. Mais ce peut-être un chien, un cheval, un agent de police qui surveille la scène. Même un réverbère.
Etc.
Trouve les mots et, bientôt, tu en auras trop pour lancer ton écriture romancée.
Tant mieux, c'est toujours plus facile de ne pas en mettre certains.
Mais les mots, il te faut les chercher, dans les récits, dans les images.
Fouille un peu les années 1830-1840-1850, et tu trouveras les mots qui te conviennent.
Et ne te bloque pas sur du vide.
Les mots, tu peux les trouver facilement.
Un petit truc pour s'aider : tout mot a son contraire.
Le contraire d'un pavé : c'est de la terre meuble, de la boue... un trottoir en réfection, un nid de poule plein d'eau, qu'il vaut mieux éviter.
Le contraire d'une moustache : c'est une barbe, ou avoir la peau lisse, être glabre.
Le contraire d'un livre de messe, c'est un journal, ou un manifeste brûlant, que l'on va cacher dans son manteau. Ou encore un petit recueil de poèmes.
Il peut pleuvoir ou faire beau. Des oiseaux peuvent gazouiller dans les arbres, ou se taire et s'envoler.
C'est toi qui animes la scène.
Ah oui, le mot contraire, ça marche aussi dans les dissertations.
La mort du criminel est-elle légitime ?
Ça donne
La vie du criminel est-elle légitime ?
La mort de l'innocent est-elle légitime ?
La mort du criminel est-elle illégitime ?
La vie de l'innocent est-elle légitime ?
Etc.
Jusqu'à
La vie de l'innocent est-elle illégitime ?
Certaines phrases peuvent sembler absurdes, mais le sujet prend alors une orientation multiple. Et il est encore possible d'utiliser un synonyme... ici, la mort pourrait devenir le meurtre.
Ce qui permet d'approfondir le questionnement, et d'avoir plein d'idées à mettre en ordre pour faire un plan.
Bon courage à toi.
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard