leFab Itadakimasu !!! | leFab a écrit :
Pour ceux qui aiment le Space Opéra,
Dans la lignée des fondation, dune, et hyperion, je place "Un feu sur l'abîme" de Vernor Vinge. Ce livre est rempli de concepts excellents, comme celle de la race de ces sortes de chiens dont une "meute" de 3 à 6 chiens forment un seul et même individu conscient. Ou cet humain, créé de toutes pièces "mémoire et souvenirs inclus".
On a découvert des vestiges d'une très ancienne civilisation. En essayant de récupérer des données à partir des vestiges informatiques de cette civilisation, l'expédition a réveillé la Perversion, une sorte de virus Informatique intelligent et conscient et qui commence à se répandre sur le réseau galactique... Seul un vaisseau parvient à s'échapper emportant avec lui "l'antidote", mais il échoue sur une planète où les êtres intelligents sont ces meutes de chiens et où la technologie est à l'age médiéval... Un de mes préférés en SF.
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Un peu court pour suciter l'intéret, un cpte-rendu sur 42.org le fait beaucoup mieux : zou, un piti copier-coller :
Vinge postule l'existence d'une grande variété de races qui se sont répandues sur de nombreux systèmes solaires où ils vivent en harmonie, unis par des liens commerciaux assez souples ? qui n'excluent pas la possibilité des guerres, comme le montrent les événements du roman. Bref, une sorte de vague confédération, de zone de libre-échange, plutôt que le moindre Empire galactique ; Vinge se sert même à une occasion du terme "uplift" dans le sens où Brin l'entend (c'est-à-dire l'accès d'une espèce à la sentience (l'intelligence abstraite et civilisatrice) grâce à l'aide d'une autre).
Mais la galaxie de Vinge est beaucoup moins rigoureusement organisée que celle de Brin. Le réseau est beaucoup trop vaste pour qu'une planète donnée, quelle qu'elle soit, puisse disposer de renseignements précis sur les événements trop anciens ou les sites du réseau qui sont trop éloignés (c'est-à-dire accessibles par un trop grand nombre de passerelles). On touche là aux limites en volume des systèmes qui traitent l'information ? il n'est pas extraordinaire dans cette civilisation que des gens fassent profession de dresser des index recensant d'autres index ! Vinge, il faut le dire, enseigne l'informatique.
L'idée la plus originale de a Fire upon the deep est l'inversion d'un vieux cliché de la S.-F., qui postule que les systèmes solaires plus anciens et plus rapprochés les uns des autres du centre de la galaxie doivent être les premiers à avoir abrité des civilisations évoluées au point de voyager entre les étoiles. Au contraire, explique Vinge, la densité accrue de matière au centre de la galaxie agit en ralentisseur universel ? de la lumière, des vaisseaux spatiaux, et même de la pensée [1]. Ainsi donc la haute technologie (comme l'antigravitation et les machines intelligentes), irréalisable dans les régions denses, ne peut se développer qu'en bordure de galaxie, et en fait, par le jeu des communications plus faciles et infiniment plus rapides, c'est cette périphérie qui devient le vrai ?centre? d'échanges économiques et culturels, le lieu de passage des voyageurs ? bref, le foyer de civilisation. Quand on s'aventure plus loin encore à l'orée de la Galaxie, l'intelligence est aspirée par la singularité d'une évolution soudaine vers la déité, d'où le nom de ?Transcend? appliqué à la région en question, et la science nouvelle qu'est la ?théologie appliquée? (qui consiste en l'étude des artefacts ?redescendus? du Transcend dans les zones civilisées, mais encore accessibles à l'entendement humain, de la galaxie ? cette idée d'une singularité dans l'évolution de l'intelligence était déjà très présente à l'arrière-plan de Marooned in realtime).
Le livre est construit sur une intrigue fort simple : la menace provoquée par les tentatives d'approcher de la connaissance défendue a détruit le monde de notre héroïne, et pourrait bien causer d'autres catastrophes, à moins qu'un antique antidote puisse être récupéré sur la planète lointaine où le hasard l'avait fait échouer il y a longtemps de cela. D'où périlleux voyage dans les tréfonds de la galaxie, accrochages de politique interstellaire, et participation aux luttes intestines du monde de destination, où la race dominante a pour individus des meutes (quatre ou cinq) de chiens intelligents, qui maîtrisent une technologie de niveau médiéval. On aura bien sûr en prime du suspense, des sauvetages de dernière minute, des batailles dans l'espace ? tout l'attirail y passe. Et passe plutôt bien, bien que j'aie eu l'impression que certaines des péripéties (comme les combats contre les racistes anti-humains) n'étaient pas indispensables, qu'il y ait trop de personnages-enfants de ch?ur, et trop de références ? reconnues ? à la Norvège, dont il est peut-être exagéré de faire le modèle d'une planète entière [2],.
Mais, comme il se doit dans la S.-F. pure et dure, les plaisirs du livre doivent se chercher dans ses trouvailles. Si Brin est astronome, Vinge est, comme je l'ai mentionné, informaticien, et on s'en rend compte tout le long du livre. J'ai déjà parlé de l'excès de volume des données ? rendu avec maestria au travers des messages de bulletin boards qui ponctuent le livre, soigneusement datés, dont l'acheminement est soigneusement documenté, et les difficultés de traduction en cascade soigneusement signalées. Les messages électroniques qui rythmaient Earth, de David Brin, étaient trop nombreux et trop faniques, trop plaisantins, trop le reflet d'un groupe fermé qui s'amuse avec ses propres codes ; le courrier électronique interstellaire créé par Vinge, s'il n'est pas exempt de quelques-uns de ces défauts, arrive à restituer l'impression d'immensité d'un univers que l'on essaie désespérément comprendre ? et que l'on ne comprend pas, malgré ? à cause de ? ? l'abondance de documents et d'explications.
Mais la meilleure idée de l'auteur vient de l'informatique après un détour plus surprenant : la race des Tines ("dent" [de fourche] ou "ergot" ), ces chiens qui sont parvenus à l'intelligence en formant des individualités-meutes, des ?corps? de quatre à six membres qui restent en communication permanente par ultra-sons, mais perdent la capacité de penser quand ils sont séparés, et peuvent ? dans certains cas ? se recombiner en nouveaux individus. On sent la trace des machines à architecture parallèle ! Vinge a exploré méthodiquement les conséquences de son invention sur les structures sociales, le langage, l'onomastique, la politique, l'architecture, les effets du climat sur la civilisation... et surtout le développement psychologique de son protagoniste Wrickwrackscar (ex-Wrickwrackrum). Le genre de tour de force que seule la S.-F. peut nous fournir.
?Pascal J. Thomas
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