petit extrait deja taper... juste pour montrer la complqxite du texte...
Les miracles nous dérangent. Ils bouleversent nos certitudes et perturbent notre tranquillité. Pourtant, quelle que soit leur origine, ils existent et, quand on a décide de ne pas les passer sous silence, suscitent milles questions.
Dans son sens étymologique, le mot miracle ne possède aucune connotation divine, ni même religieuse. Du latin miraculum, qui signifie « prodige », le miracle n?est rien de plus qu?un fait étonnant qui s?inscrit comme une rupture dans le cours naturel des choses. En autres termes, une violation des lois de la nature établies et immuables. Bien entendu, tout phénomène inexplicable ou inexpliqué allant à l?encontre de ce qui semble logique « normal » n?a pas de systématiquement le privilège d?entrer dans le registre des miracles. Ainsi certains critères doivent êtres respectes. Dans un premier temps, il faut rechercher l?origine et, plus précisément la cause.
C?est Dieu, paraît-il. Encore faut-il le prouver. Excluant toutes sortes de réponses frôlant le débordement mystique du genre « Si je suis guéri c?est grâce à Dieu », ou encore « Dieu est libre, Dieu est puissant, Dieu est sage, il n?y a que lui pour accomplir de telles grâces », l?analyse de Voltaire dans son Dictionnaire philosophique revêt, semble-t-il, d?avantage de bon sens. Posant comme axiome : « Dieu à l?origine de tout, donc Dieu créateur », il est à l?origine qu?Il soit l?Unique capable de transformer son « ouvrage » . Une résurrection prouve bien que seul , l?auteur de la vie peut la rendre à un mort. Une loi, par conséquent, étant établie par Dieu ne peut être suspendue que par son auteur. Dans ce cas, un miracle serait « la violation des lois divines, éternelles et immuables », et notre histoire en est couverte : « les filles du grand prêtre Anuis, continue Voltaire, changeaient tout ce qu?elles voulaient en blé, en vin ou en huile ; Athalide, fille de Mercure ressuscita plusieurs fois ; la chevelure de Bérénice devint des oracles après sa mort ; les murailles de Thèbes se construisirent d?elles-mêmes au son de la flûte? »
Mais comment croire aux miracles quand on exalte l?immutabilité de l?Etre suprême, l?éternité de Ses lois, la régularité de Ses mondes infinis ? Dire que Dieu répare ou modifie ce qu?Il a crée, ne serait-il pas lui attribuer une quelconque faiblesse ou imperfection dans son essence même ?
Les philosophes ne répondent à ces objections qu?en riant et en haussant les épaules, mais les philosophes chrétiens disent : « Nous croyons aux miracles opérés dans notre Sainte Religion ; nous les croyons par la fois et non par notre raison que nous nous gardons bien d?écouter ; car la foi parle, on sait que la raison ne doit pas dire un seul mot. Nous avons une croyance ferme et entière dans les miracles de Jésus-Christ et des apôtres. »
La croyance en réalité des miracles va donc de pair avec la foi. Affirmer que dieu est à l?origine de faits étranges, illogiques ou « anormaux », percevoir son empreinte dans ces manifestations inexplicables présuppose la foi. Celle-ci consiste à croire, non ce qui semble vrai, mais ce qui paraît faux à notre entendement.